Chapitre 1 : Partenaires

La circulation était toujours horriblement dense à cette heure et la jeune femme s'impatientait au volant. Elle dépassa plusieurs voitures par l'accotement et se rangea entre un camion semi-remorque et un pick-up, provoquant ainsi le hurlement des klaxons des autres conducteurs indignés. Ziva sourit en remontant le volume de la radio d'où s'échappait une musique rythmée et pensa à Tony : il lui aurait sûrement reproché encore une fois sa façon de conduire.

Elle était impatiente de rejoindre son appartement, la journée avait été longue avec la fin de cette enquête : une explosion sur un terrain de golf de l'armée avait finalement révélé un complot terroriste beaucoup plus important. Elle avait au moins évité qu'ils ne finissent tous soufflés par l'explosion de plusieurs kilos de C4 sur la promenade tout à l'heure, même s'ils n'avaient pas attrapé ce Sharif.

Elle se remémora alors la tête de Tony, perché sur les poutres du plafond de cet entrepôt, plus tôt ce jour-là. Elle sourit. Il avait protesté haut et fort contre cette idée, soit téméraire, mais il l'avait quand même suivie jusque là et il n'avait rien trouvé de mieux pour détendre l'atmosphère que de faire des commentaires sur son décolleté… sacré DiNozzo ! Il lui manquait ces temps-ci, il était bien occupé avec cette mystérieuse fille.

Elle sursauta et coupa brusquement la route de plusieurs voitures lorsqu'elle réalisa qu'elle allait rater la sortie qui conduisait chez elle. Cette embardée provoqua immédiatement un second concert de klaxons.

DiNozzo venait de quitter les bureaux du NCIS, épuisé, après avoir rendu son rapport à Gibbs. Il sentait qu'il s'était retrouvé dans des situations plus que risquées bien trop souvent dans les derniers jours. Décidemment, Ziva avait le chic pour l'entraîner dans des plans pour le moins audacieux. Bien sûr qu'il ne l'aurait pas laissée grimper seule au plafond pour désamorcer cette bombe, tout comme il n'aurait pas quitté la promenade non plus. Ils étaient partenaires !

Il repensa alors à ce qu'elle lui avait dit là-haut. Avait-il changé tant que ça depuis qu'on lui avait confié cette mission ? Évidemment qu'il cachait des choses à Ziva, il ne pouvait pas lui dire qui était Jeanne, la directrice avait été formelle. Il était clair qu'elle finirait par suspecter quelque chose pourtant, car il était plus proche d'elle que de tous les autres membres de l'équipe et en plus elle était officier du Mossad.

Pendant combien de temps espères-tu la prendre pour une idiote, DiNozzo !? pensa-t-il alors.

Elle était de loin devenue sa meilleure amie, parfois il s'était même demandé si leur relation n'aurait pas pu évoluer au de-là d'une simple amitié. Mais depuis qu'il devait voir Jeanne, il ne lui consacrait plus beaucoup de temps et leurs rapports étaient devenus tendus. Ils se provoquaient toujours autant, mais ne se voyaient plus aussi souvent et ne passaient pour ainsi dire plus de bon temps ensemble en dehors du boulot. Par-dessus tout, il détestait devoir lui mentir ouvertement, surtout qu'elle n'était pas dupe.

Il s'engagea alors sur l'autoroute menant chez elle et sortit son portable. Il y avait longtemps qu'ils n'avaient pas partagé un dîner et passé la nuit à écouter des films et à jouer du piano ensemble. Il n'y a pas si longtemps encore, c'était presque une tradition, au moins une fois par semaine. Mais malgré toute sa bonne volonté, il ne réussit à la joindre ni sur son portable, ni chez elle. Il décida tout de même de passer la voir, supposant qu'elle devait être coincée dans les embouteillages avec la musique jouant à fond dans sa voiture.

Ziva avait, pendant ce temps, rejoint son appartement et se gara dans l'allée devant chez elle. En refermant la portière, elle entendit alors son portable sonner et fouilla dans son sac pour répondre. Elle n'en eût pas le temps et sans avertissement, quelque chose percuta violemment l'arrière de son crâne. Elle s'affala sur le sol, inconsciente.

À suivre…