Disclaimer : aucun des personnages de Supernatural ne m'appartient (hélas...), balablabla.
Cette fic a pour origine une photo de Jared Padalecki en pantalon de cuir... *essuie un filet de bave*. Bref, je me suis défoulée. Bonne lecture !

PS : tous les lieux cités (villes, bars, restaurants etc.), les durées de trajets, et tout le reste sont strictement exacts. Ils existent réellement (merci Gogole et Mimichelin)


Prologue

Debout devant le miroir, je mets la dernière touche à mon maquillage. Bobby m'a appelée pour aider deux de ses gars qui se sont fait coincer comme des débutants… Je ne suis pas franchement ravie de devoir me taper deux cents bornes à une heure aussi tardive, mais entre chasseurs, la solidarité est de mise. Notre boulot est simple : aider la population à dormir sur ses deux oreilles en éliminant les créatures qui veulent la bouffer toute crue. Ouais, je sais, ça fait bizarre d'apprendre que le monstre dans votre placard de gamin était certainement vrai.

Personnellement, ma vie a basculé quand j'ai perdu ma famille, à l'âge de seize ans et que j'ai compris que les monstres existaient bien. Heureusement, j'ai rencontré Bobby… Bon, pas de temps à perdre en souvenirs douloureux, je suis prête, pas de temps à perdre. Aujourd'hui, je vais jouer l'avocate, alors je prends la voiture. Ma tenue est parfaite. J'ai l'air tout à fait professionnel et sûr de moi.

Bien, le commissariat est là. Un coup d'œil rapide sur mes notes, histoire de ne pas dire d'âneries. C'est une petite ville, mais je ne suis pas à l'abri de tomber sur un mec qui connait son affaire. Le but, c'est de faire sortir les deux frangins, pas de finir dans la cellule à côté de la leur…

Manque de chance, ils s'étaient fait piquer. Bêtement. Pour une simple histoire de pneus qui les avait conduits au commissariat. Là, le shérif avait pris leurs empreintes, et les avait menés en cellule, pour une sombre affaire de profanations de tombes et de vols. L'interrogatoire avait juste servi à gagner du temps pour trouver d'autres charges. Dean avait tellement insisté qu'il avait réussi à obtenir le droit de passer un appel. Naturellement, il contacta leur ami Robert Singer, plus connu sous le nom de Bobby. Ce dernier soupira en maugréant avant de lui annoncer qu'il leur envoyait quelqu'un pour les sortir du pétrin dans lequel ils s'étaient fourrés. Les Winchester s'apprêtaient à passer la nuit en cellule quand l'adjoint se présenta pour les emmener à nouveau dans la salle d'interrogatoire.

Je viens d'arriver dans le bâtiment, je me présente à l'accueil, je prends rapidement connaissance du dossier. Parfait, juste là, je vois un petit détail qui va me donner de quoi faire.

La photo du shérif trône dans un coin. Le parfait bouseux qui s'imagine fort parce qu'il a un poste à responsabilité… Je sais ce qu'il me reste à faire : je débaroule comme une cinglée dans la salle d'interrogatoire, et je me dirige tout de suite vers le crétin assis du côté « de la loi » à qui je donne mon identité d'avocate juste avant de le menacer. Ca marche toujours quand on a l'air suffisamment sérieux.

Ils n'y étaient que depuis quelques minutes quand la porte s'ouvrit avec fracas. Une grande jeune femme élégante, sanglée dans un strict tailleur jupe noir et chemisier rouge sang, juchée sur des escarpins à talons fins, passa ladite porte, l'air furieux. Sans perdre de temps, elle posa les mains sur la table, penchée sur le représentant de la loi et lâcha :
- Maitre Spiazzoli. Je représente ces messieurs. Vos charges sont insuffisantes, et le simple fait que vous ayez arrêté mes clients pour des pneus soi-disant lisses relève de l'abus de pouvoir, alors qu'une simple contravention aurait largement suffi. Vous allez donc les relâcher immédiatement, à moins que vous n'ayez de très solides charges pour les inculper. Cela m'ennuierait de devoir déposer plainte contre vous…

Et ça fonctionne. Il a tellement l'habitude que les femmes filent droit en sa présence que là, ça lui en met un coup. Bon, c'est vrai que je joue aussi de ma carrure. Je fais quand même un mètre quatre-vingts, ce qui n'est pas forcément fréquent pour une femme. Sans ressembler à une nageuse est-allemande, je suis plutôt pas mal balancée, je le sais. Alors après tout, je joue de ce que j'ai sous la main. Ca dépend des situations. Il m'arrive de cogner au besoin, mais présentement, je sais que je vais réussir rien qu'à ma simple présence.

Parfois, je me dis que ça a du bon que mon aïeule ait été un démon, ça donne du charisme…

Je sens les deux frères qui me regardent. J'ai juste eu le temps de les apercevoir en arrivant. Le plus jeune est carrément mignon. Même assis, il parait grand, baraqué, de beaux yeux gris-vert, tout à fait mon type d'homme… et son frère n'est pas en reste, mais lui, par contre, il a l'air d'être franchement plus du genre à draguer tout ce qui porte un jupon... ou pas. Maman aurait dit « Une chèvre avec des bottes et un tablier, ça lui ferait l'affaire… »

Allez Déborah, ne te laisse pas distraire par les deux éphèbes ! Je me secoue intérieurement, je ne dois pas mélanger boulot et plaisir… Enfin, pas encore.

Le shérif pâlît. Il n'était pas habitué à de genre de femme, si sûre d'elle et agressive. La menace d'une plainte le fît hésiter assez longtemps pour que l'avocate le toise avec un plaisir non feint. Le temps que dura son intervention, les deux chasseurs prirent le temps de la détailler. Elle faisait un bon mètre quatre-vingts cinq du haut de ses talons et le contraste entre sa peau laiteuse et ses cheveux d'un chocolat profond remontés dans un chignon sévère était pour le moins inattendu. Visage légèrement triangulaire, d'immenses yeux en amande d'un gris acier saisissant ourlés de longs cils noirs, bouche charnue colorée de rouge, elle ne manquait pas de piquant. Le genre de femme qui ne passait pas facilement inaperçue. Un instant, Dean fût tenté de lui faire du charme, mais toute sa posture indiquait clairement qu'il risquait à minima de se faire envoyer paître. Mieux valait rester calme et attendre de voir. Il aurait bien l'occasion de la remercier après…

Enfin. Le shérif a l'air de percuter à ce que je lui dis. Il était temps. J'adore la tête qu'il fait au moment où il comprend qu'il a fait une grosse connerie et qu'il risque de devoir rendre des comptes. Je m'engouffre dans la brèche et j'appelle l'adjoint pour qu'il « relâche mes clients » à qui je fais signe de me suivre. Je quitte la pièce avec les deux hommes sur mes talons quand le shérif tente de m'intercepter en m'attrapant le bras. Mauvaise idée. Je le fusille du regard. Il veut une explication, ce brave homme, il va en avoir une. Je dis aux Winchester de regagner leur voiture et que je vais les rejoindre dès que j'en aurai fini ici.

Elle profita de ce moment d'incertitude pour appeler l'adjoint à qui elle demanda de détacher les deux jeunes hommes qu'elle entraîna à sa suite, sans se soucier du shérif. Ce dernier tenta de la rattraper, mais le regard noir qu'elle lui lança quand il lui saisît le bras le fît reculer. Elle fît signe aux deux frères de sortir pendant qu'elle s'expliquait avec lui. Soulagés, ils ne se firent pas prier pour s'exécuter et montèrent dans l'Impala, garée sagement devant le commissariat. Quelques secondes plus tard, ils virent celle qui venait de leur sauver la mise sortir et monter dans sa propre voiture. Elle passa devant eux avec un signe de la main et un sourire moqueur et s'éloigna rapidement.

Je le pourris copieusement, je le menace de remonter jusqu'au gouverneur de l'état, voire plus haut. Il finit par faire demi-tour pour regagner son bureau, furieux d'avoir été mis en échec par une femme. Ca lui passera avant que ça me reprenne ! Moi, je déguerpis. J'aperçois les deux frères dans l'Impala que j'avais repéré en arrivant. Belle bagnole, pas récente, mais sacrément bien entretenue. Je monte dans la mienne, un peu moins ancienne mais aussi bien entretenue et je passe devant eux. Je suis tellement contente de moi que je ne peux retenir un sourire narquois en leur adressant un salut de la main avant de quitter ce maudit patelin.


PS : en espérant que ça vous ai plu. L'action commence bientôt, rassurez-vous...

PS Bis : c'est une première publication sur le net... PITIE !