Disclaimer : Albator, Warius, Clio, Doc Machinar, l'Arcadia, appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto

Les autres sont à moi

1.

Le Médecin-Chef du Firestarter sursauta quand Alérian apparut dans sa salle d'examen.

- Alie, j'ai beau avoir deux cœurs électroniques, à ma façon, tu pourrais presque arriver à me faire avoir une attaque ! D'où sors-tu ?

Alérian hoqueta, du sang ruisselant de sa bouche, incapable de se relever.

Machinar se précipita alors vers lui, le redressant de sa poigne de Mécanoïde pour l'asseoir sur la table de ses Urgences.

- Où es-tu blessé, en as-tu conscience ?

- Je me suis un peu cogné la tête en tombant après mon vol plané. Mais je crois surtout qu'une de mes côtes a morflé !

- Si elle t'a perforé le poumon…

- Ce ne serait pas une première, pour autant que je m'en souvienne, et j'ai une mémoire de poisson rouge ! Mais cette sensation d'étouffer…

- Je n'ai pas besoin de mon matériel pour voir que tu te remplis de sang au niveau de la cage thoracique, tu as posé un bon diagnostic. Je vais te ponctionner, ensuite je m'occuperai des soins véritables ! Détends-toi, Amiral, ça va te faire mal !

- Quoi, tu ne vas pas m'anesthésier ?

- Non, j'ai besoin de tes réactions à la douleur !

- Formi…

Alérian toussa, recrachant encore du sang, inondant son plastron d'uniforme.

Machinar posa une main douce sur l'épaule du jeune homme.

- Tu l'as eu, au moins, cet empaffé ?

- Impossible. Je me suis défait de ma puissance pour ne pas être détruit avant l'affrontement, mais je suis à la suite bien évidemment trop faible pour être un adversaire digne de ce nom…

- Que s'est-il passé ? aboya Albator en rentrant dans la salle d'examen ?

- Tu n'étais pas censé être à Heiligenstadt, toi ? Warius ment si mal, je n'en ai jamais cru un mot ! Papa, ta famille sur Terre est toujours en danger, ta place est auprès d'elle, pas de moi le vieil obstiné à rechercher des ennemis me surpassant à tous les niveaux de pouvoirs !

- Je n'abandonne aucun de mes enfants ! glapit le capitaine de l'Arcadia en étreignant les épaules de son fils, mais pas trop serré vu sa grimace de douleur au geste familier.

- Je ne suis pas très fréquentable, ces derniers temps… Revois tes priorités, mon papa. Et je n'en suis plus une ! Eloigne-toi, papa, tu seras plus en sécurité loin de moi…

Alérian ravala sa salive, mais ne but que du sang, s'essouffla un moment. Se reprenant, son souffle, la vie en lui, il poursuivit ses phrases.

- Et je suis sérieux aussi, papa ! J'ai un combat insensé à mener – je sais que je dis cela à chaque adversaire – mais là c'est vrai plus que jamais… Je n'ai pas le niveau de pouvoirs pour pouvoir seulement faire sourciller la statue du Suprême Juge Lovisthar… Mais j'ai une idée, bien que les actes semblent prouver que je suis juste un idiot de première, me lançant la tête la première face à mon ennemi… J'ai préparé quelques trucs, mais je ne peux pas encore en parler…

Alérian allongé, Machinar plongeant un drain à ponction dans sa poitrine, le faisant hurler, il se saisit du bras de son père.

- Itha est intervenue, comme je l'espérais, sans lui en avoir parlé… Elle tient Lovisthar le Juge Suprême en respect, mais elle ne tiendra pas éternellement, bien qu'elle soit Immortelle, tout comme ce Juge ! Elle s'oppose pour me donner du temps, mais Lovisthar n'a aucune retenue, et il ne se retiendra pas de l'attaquer, et elle ne pourra pas riposter vu sa nature pacifique !

- Quelles sont tes intentions, Alie ? s'enquit le grand Pirate borgne et balafré.

- Je crève de mal ! hurla le jeune homme.

- Je viens de soulever ta côte fracturée, Alie, je l'ai remise en place et elle va se ressouder, si tu ne t'agite pas durant les semaines à venir ! informa Doc Machinar.

- Et ma ponction ?

- Ton père a distrait ton attention, je l'ai effectuée pendant que tu discutais. Je peux te renvoyer à ton appart, Alérian, te reposer. Ensuite tu feras rapport de ta dernière intervention Surnaturelle. Nous n'y comprenons rien et ça nous inquiète ? Promis, jeune homme ?

- Oui. Je peux aller dormir, maintenant ?

- Pas trop longtemps. Tu es très affaibli.

- Je vais me débrouiller.

- Non, pas toujours… Tes amis t'ont donné des espoirs ?

Alérian secoua négativement la tête.

- Ce n'était pas à notre Ordre du Jour Surnaturel. Je dois me reposer, réfléchir encore. Laisse-moi encore du temps, Machinar , remets-moi sur pieds.

Le jeune homme tourna ses prunelles émeraude sur son père.

- Laisse-moi du temps, papa, plus que jamais. Et rentre à Heiligenstadt !

- D'accord.

- Tu es vraiment d'accord ?

- Toshiro a déjà ses ordres. Là, tu m'as affolé plus que jamais, Alie. Je rentre !

- Merci, papa.

Et obéissant pour une des rares fois de sa vie, Albator obéit à l'aîné de ses fils, sans protestations ni révolte.