Hateful Stare
Castiel pénétra dans la salle des profs avec un nœud au le monde devait déjà savoir et allait le juger... Gabriel n'avait certainement pas tenu sa langue. Il n'était pas très fier de ce qu'il avait fait, mais arrivé à plusieurs mois de chômage sans parvenir à décrocher ne serait-ce que le plus petit boulot qui soit, il avait bien dû se rabattre sur des moyens peu moraux. Il marcha dans la grande salle d'une démarche peu sûre. D'autres professeurs le regardaient avec surprise, ne s'attendant certainement pas à accueillir un nouveau collègue en plein milieu de l'année. Il avait l'impression qu'un gros "TRICHEUR" était écrit sur son front et clignotait furieusement. Il avala difficilement sa salive en faisant son chemin parmi les enseignants, répondant le plus naturellement possible aux sourires que lui faisaient ses nouveaux collègues. Enfin, il aperçut une figure familière et aurait presque honte de dire qu'il s'était jeté dans sa direction, tellement il était mal à l'aise au milieu de tout ces regards inquisiteurs.
- Bonjour, Gabriel, fit Castiel de sa voix rauque, faisant se retourner les têtes et écarquiller les yeux de certains autour d'eux.
Gabriel se retourna vers lui et sourit de toutes ses dents avant de venir l'enlacer chaleureusement sans lui demander son avis.
- Hey, c'est vrai que tu commences aujourd'hui, petit frère.
- Gabe... Gronda doucement Castiel en baissant le visage de honte.
Si certains n'avaient pas encore capté comment il avait, de façon exceptionnelle, intégré le corps d'enseignants si prestigieux, si rapidement et sans encombre, ils ne tarderaient pas à le faire.
- Castiel, on en a déjà parlé ! Fit Gabriel en baissant toutefois le ton. Je sais très bien ce que tu penses du piston mais il y a des fois dans la vie où on doit mettre ses valeurs de côté au profit de sa vie sociale, de sa vie professionnelle, de sa vie sentimentale, de ses conditions de vie... De sa vie, quoi !
- Je sais, mais...
- Je sais, mais rien du tout ! S'il y a bien une personne qui a le droit de tricher aujourd'hui, compte tenu de son comportement exemplaire depuis plus de 32 ans, c'est toi !
Castiel grogna en regardant sur le côté. Il n'était pas capable de trouver ne serait-ce qu'une connerie qu'il aurait faite par le passé pour remballer son frère. La vie était bizarre.
- Tu commences avec qui ?
- Les secondes 8.
- Houlà, les secondes ne savent généralement pas encore quelle filière ils veulent prendre, et font donc pour le moment peu cas de l'anglais, prévint Gabriel avec un grand sourire.
Castiel hocha de la tête sans s'en rendre compte, son attention tournée sur les personnes qui l'entouraient. Avaient-elles entendu ce qu'il avait fait ? Qu'il s'était fait pistonner comme un rapace à l'affût ? Et pire ! Par son frangin ?! Castiel força son esprit à stopper sa psychose et redirigea son attention vers son frère. Seulement, alors qu'il s'apprêtait à reprendre la discussion, son regard tomba dans celui noir d'un autre homme d'environ son âge qui le transperçait de ses yeux vert émeraude. Castiel se raidit et détourna immédiatement les yeux, honteux.
Ce type devait savoir ! Il savait la méthode qu'il avait utilisée et détestait ça tout autant que lui ! Castiel avait honte de lui-même... Il haïssait le fait de choisir la facilité et préférait de loin l'argent gagné avec la force de son cerveau, si on pouvait l'exprimer de cette façon. Il aurait préféré de loin continuer comme ça, mais la vie lui avait forcé la main. Il n'allait tout de même pas se laisser glisser dans la pauvreté, le froid, la faim, l'insécurité, la peur et la douleur juste par fierté ? Il avait un instinct de survie plus fort que ça. Mais voilà, il ne pouvait s'empêcher de penser que ce job ne lui revenait pas, qu'il l'avait acheté au black comme à la contrebande. Le sentiment de honte ne le quittait pas.
Ce jeune enseignant-ci s'était fait sans doute saigner aux quatre veines pour obtenir cet emploi et était donc forcément dégoûté de sa manigance, en toute légitimité. Il se mordit les lèvres en commençant à s'agiter. Il voulait soudainement partir... enfin, pas si soudainement que ça, il voulait juste encore plus partir ! Il voulait se cacher et se réapproprier sa fierté et son honneur. Mais en avait-on toujours sous un pont, enroulé dans une couverture miteuse, l'estomac et le cœur vide ?
- Castiel ?! Appela plus fortement Gabriel. Qu'est-ce qu'il y a ?
- ...
Castiel ne dit rien et se contenta de lancer un très rapide coup d'œil vers l'enseignant le haïssant déjà alors qu'il venait à peine d'arriver depuis quelques minutes. Son cœur se fit lourd et douloureux lorsqu'il vit que l'homme ne l'avait pas lâché de ce regard fixe et intensément venimeux. Gabriel suivit son regard et fronça les sourcils quelques secondes avant de revenir vers son frère.
- On dirait que tu t'es déjà fait des amis, dis donc ! Ironisa Gabriel.
- Ce n'est pas drôle, grogna Castiel en déglutissant.
- Et ce qui l'est encore moins, c'est qu'il est prof d'anglais également et que c'est lui qui vas te briefer sur tes futurs élèves puisqu'il te donne sa charge en trop, suite à l'accident cardio-vasculaire du vieillard grincheux que tu remplaces.
- Tu ne devrais pas parler ainsi d'une personne n'étant plus de ce monde, gronda doucement Castiel sans toutefois pouvoir relever le regard, de peur de tomber dans celui rempli d'animosité de son nouveau... Collègue...
- Je ne pense pas que beaucoup de personnes seraient d'accord avec toi, dans ce cas. Zachariah était un enfoiré de première.
Castiel lui jeta un regard peu amène mais n'ajouta rien. De toute façon, il n'aurait pas pu puisque la sonnerie annonçant le début des cours résonna subitement dans tout l'établissement. Castiel regarda avec panique son frère récupérer ses affaires sur la table et fourrer dans sa sacoche un livre d'histoire-géo de terminale ES.
- Tu donnes cours ?
- Hum, oui, c'est assez fréquent ici que les enseignants donnent cours à leurs étudiants ! Répondit Gabriel avec un sourire vicelard, faisant lever les yeux de Castiel au ciel.
- Et moi, qu'est-ce que je fais ? Demanda-t-il, stressé.
Gabriel sourit de toutes ses dents, ayant l'impression de se retrouver devant un élève s'étant perdu dans le lycée à son premier jour de cours, mais s'abstint de faire tout commentaire.
- Le charmant jeune homme qui t'assassine des yeux depuis tout à l'heure est censé t'accoster et te briefer dès que j'aurais tourné les talons, mais vu comme tu ne lui as pas tapé dans l'œil, ou du moins pas de la bonne façon, comme quoi tout arrive, plaisanta Gabriel en affichant un air émerveillé qui exaspéra son frère, je dirais que... J'en sais foutrement rien. Surtout que Dean peut parfois se montrer... Impulsif.
- Dean ? Demanda Castiel le plus bas possible, comme si prononcer ce simple nom allait lui attirer la foudre du porteur.
- Winchester, Dean Winchester, clarifia Gabriel avant de serrer de manière compatissante l'épaule de son frère en faisant une moue dévastée, comme s'il le voyait pour la dernière fois.
Puis il lui tira un bout de langue coquine avant de sortir de la salle des profs, limite en sautillant. Castiel le suivit des yeux et resta figé jusqu'à ce que son frère passe la porte. Tel un robot rouillé, il se retourna raidement vers la table à sa gauche et posa sa sacoche dessus. Ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi... stressé, perdu, vulnérable... Lui d'un naturel confiant et déterminé avait l'impression d'être de nouveau dans sa phase d'adolescent coincé et angoissé... C'était pathétique !
Il sursauta violemment en se retournant dans la foulée lorsque quelqu'un se racla bruyamment la gorge derrière lui. Castiel écarquilla les yeux et fit instinctivement un pas de recul lorsque son regard fut intercepté par celui d'un vert sombre flamboyant le traversant de part en part. Il avait l'impression d'être scanné jusqu'aux tréfonds de son âme et de son esprit, et la désagréable sensation d'être mis à nu d'un simple regard perçant et hautain. C'était comme s'il allait ce faire juger et au vu des traits durs et de la mâchoire serrée de l'homme... La sentence ne valait rien de bon pour lui !
- Dean Winchester, se présenta l'homme d'une voix rauque et sèche.
Cet homme avait en tout cas les politesses profondément incrustées dans son éducation puisque malgré tout, il se soucia de lui tendre la main pour serrer la sienne.
- C...Castiel Novak, répondit-il piteusement en prenant la main tendue qu'il serra maladroitement comme un idiot de pré-pubère boutonneux... Qu'il n'avait pas été !
- Je vais te parler de tes nouveaux élèves, de leur difficultés, d'où ils en sont dans le programme et des réformes appliquées au terminale L en vue du Bac, débita sèchement Dean en fouillant dans ses feuilles.
Castiel perçut l'accent américain à plein nez. Et malgré que ce dernier ne l'enchantait guère par son intonation peu mélodieuse, il trouvait qu'il seyait parfaitement au personnage désinvolte et rêche qu'était Dean Winchester. Castiel hocha solennellement du chef sans faire de commentaire sur le comportement peu avenant de son nouveau collègue, peu désireux d'amener encore plus l'attention sur lui en faisant éclater une esclandre entre lui et ce prof... Dean l'invita à le rejoindre à sa table et ils démarrèrent immédiatement le travail. Dean devait donner un cours à 9 heures et n'avait clairement pas de temps à perdre avec lui. Ses explications, bien que froides, était posées et claires, sans fioritures ni hésitation.
Castiel se mordit la lèvre et se recroquevilla honteusement sur lui-même lorsque leur mains se frôlèrent accidentellement, créant chez Dean un fort réflexe de rejet. Il était allé jusqu'à se renfoncer brutalement au fond de sa chaise en ramenant sa main fermée en poing vers lui. Un silence très gênant s'était installé quelques secondes avant que la voix grave et sombre de Dean ne reprenne sa phrase là où il s'était arrêté comme si de rien n'était, si ce n'est que son corps était encore plus raide qu'au début, son visage plus dur et son regard plus lointain du sien.
Castiel fut heureux lorsqu'enfin la torture cessa. Dean lui avait efficacement donné toutes les cartes en mains et il ne lui restait plus qu'à bien les manier. Dean s'était enfui rapidement vers sa salle de cours sans regarder Castiel qui constata alors que l'enseignant n'avait posé ses yeux sur lui qu'au tout début, lorsqu'ils s'étaient serrés la main, puis plus rien... Il tenta de rationaliser en se disant que peut être Dean était quelqu'un de réservé et renfermé, que ce n'était pas spécialement lui qui créait ce comportement chez le jeune enseignant...
Mais cette idée tomba bien vite à l'eau lorsqu'il le vit rire et s'exprimer en grands gestes et accolades avec une armoire à glace qui marchait calmement à côté de lui. Ce n'était qu'avec lui qu'il était comme ça ? Se demanda Castiel. Il devait le détester... et sa pensée ne fit que se confirmer lorsque Dean, en l'apercevant enfin, arrêta totalement de parler et reprit une démarche raide en fichant ses poings dans les poches de sa veste. Castiel pouvait presque voir ses muscles se tendre d'agacement, voire de colère sous ses vêtements. Sa mâchoire fine était maintenant fermée avec force et son regard acéré et dardé sur lui. Castiel détourna immédiatement les yeux, tellement mal à l'aise... Il détestait sentir ce regard perçant et inflexible qui semblait le condamner. Il s'empressa de faire son chemin sans diriger à nouveau ses yeux vers cet enseignant...
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Ça faisait maintenant un mois que Castiel avait repris son activité professionnelle. Les cours se passaient bien, si ce n'est quelques têtes brûlées qui ne voulaient rien écouter à rien. Il se faisait doucement sa place au sein de son nouveau milieu professionnel. Charlie Bradbury, une prof de mathématiques, avait tout de suite accroché avec son côté « Présent dans une dimension parallèle ». Balthazar l'avait rapidement accepté, sa personnalité qui ressemblait plus ou moins à celle de son frère l'aidant à dealer avec ce personnage original. Ça devait donner pendant ses cours de français ! Anna était une prof de sociologie des BTS, d'une douceur exemplaire et même si impulsive, elle était un amour. Sam, prof d'économie, le frère de Dean, était quelqu'un de calme qui sympathisa rapidement avec lui, ce qui était totalement l'opposé de son frère...
- Castiel !
L'appelé sursauta en reconnaissant la voix dure, presque acide de Dean et se retourna lentement.
- Oui ? Fit-il d'une petite voix pathétique.
Pourquoi ce gars parvenait-il autant à l'impressionner ? S'exaspéra t-il.
- Tu pourrais venir me dire ce que tu penses de cette copie ? Je suis un peu partagé.
Castiel haussa les sourcils, carrément surpris de la demande de Dean, mais obtempéra et s'approcha de l'enseignant, qui n'avait d'ailleurs pas daigné relever le nez de ladite copie. Il posa une main sur la table et se pencha par-dessus l'épaule de Dean pour pouvoir lire les lignes gribouillées. Il déglutit en se rendant compte à quel point ils étaient proches et que tout faux mouvement pouvait finir en un corps-à-corps violent. Puis il força son attention sur l'écriture penchée.
- Certes, l'expression est un peu... bancale, mais l'élève se débrouille en revanche très bien avec les temps... Mais je suppose que tu savais déjà ça, alors pourquoi me demander de...
- Merci, Castiel, coupa court Dean en rangeant rapidement et dans des mouvements brusques ses affaires, forçant Castiel à reculer de quelques pas pour éviter de se prendre un coup de coude perdu.
Qu'est-ce qui lui prend ? Se demanda t-il. Dean le fuyait carrément ! S'il ne pouvait à ce point pas le supporter, pourquoi lui demander son avis ?! Castiel regarda sombrement Dean quitter la pièce dans des enjambées puissantes et colériques. Qu'est-ce qu'il pouvait faire son connard, sérieux ! Il n'avait pas à l'envoyer bouler comme ça ! Castiel se mordit la lèvre en lançant un regard assassin dans le vide. Pourquoi ce crétin ne lui disait pas ses quatre vérités en face, qu'ils en finissent ?! Il en avait assez de redouter la présence de ce type partout où il posait les pieds dans le lycée.
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- What does mean haircut ? Demanda une élève avec un accent maladroit.
- It means, coupe de cheveux. You should have understood it but if you don't try... Commenta Castiel avec son accent typiquement britannique qui ressortait un peu lorsqu'il parlait français. If you read the third docu...
La porte s'ouvrit subitement, coupant Castiel en plein milieu de sa phrase, pour laisser apparaître Dean. Les élèves le saluèrent tous en cœur, ce qui surprit Castiel. C'est vrai que Winchester avait passé tout de même quasiment un trimestre à leur enseigner l'anglais, mais les adolescents semblaient plus que ravis de le voir : ils semblaient carrément euphoriques !
- Sorry to interrupt you, brats, fit la voix rauque à l'accent américain de l'enseignant envers les étudiants, qui le gratifièrent d'une répartie joueuse. I have to talk to your professor a few minutes.
- What's wrong ? Demanda aussitôt Castiel en répondant en anglais, par habitude.
Dean sembla surpris. Il le regarda quelques secondes et Castiel se dit que c'était il y a bien longtemps, la dernière fois qu'ils s'étaient regardés dans les yeux, réellement, pas au détour d'un couloir ni parmi une foule d'élèves. Il vit Dean se lécher subrepticement les lèvres en reprenant progressivement ses traits durs, comme ne réalisant que maintenant à qui il parlait, avant de lui répondre.
- We have the American Day in two weeks. I've forgotten to tell you to inform students to make some creepy craps like cake, coffee, decoration and all these boring things.
Castiel ne put s'empêcher de sourire face au langage peu "scolaire" de Dean.
- I would say you've forgotten more because you don't even look at me, répliqua Castiel avant même que son cerveau n'eut abouti sa pensée.
Il se mordit la joue, attendant une réplique bien sentie. Il ne savait même pas pourquoi il avait dit ça. C'était lui qui voulait que Dean le laisse tranquille, et voilà que c'était maintenant lui qui cherchait l'embrouille. Mais où était la logique dans leur comportement ? À sa grande surprise, Dean ne dit rien mais intensifia son regard venimeux dardé sur lui. Il le vit se pincer les lèvres, comme pour se contrôler de dire des choses peu orthodoxes devant les élèves, puis tourner subitement les talons. Castiel serra les mâchoires lorsque Dean fit claquer la porte.
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- Non, je te jure qu'il m'a dit que j'étais une mal baisée, tout ça parce que je suis lesbienne ! S'indigna Charlie en tapant furieusement le manche de sa fourchette contre son plateau-repas, racontant l'anecdote de la rencontre d'un con l'ayant accosté dans la rue.
- Il a dit ça parce qu'il sait très bien qu'il n'y a qu'une femme qui peut savoir comment satisfaire sexuellement une autre femme, fit Gabriel en haussant frénétiquement des sourcils d'une manière coquine, faisant éclater de rire Charlie.
- C'est clair, qui connaît mieux qu'une femme l'anatomie d'une femme ? Renchérit Balthazar, tandis que les autres femmes de la table commençaient à tourner des regards intrigués vers leur conversation.
- Exactement ! S'exalta Charlie. Pareil pour vous ! Qui d'autre qu'un homme sait comment satisfaire l'appétit vorace d'un autre homme ?
Il y eut un un petit blanc où tous les hommes de la table s'entre-regardaient sans savoir quoi répondre.
- C'est pas faux, fit soudainement Castiel en piochant négligemment dans son assiette.
Tous éclatèrent de rire à son intervention inopinée et poursuivirent leur conversation tandis que Castiel sentit un frisson parcourir son dos, allant de sa nuque jusque dans ses reins. Dean le fixait encore... Après trois mois, il le fixait toujours avec la même intensité et la même rancœur que le jour de leur malheureuse rencontre. Ne se lasserait-il donc jamais ?! Soudain il fronça les sourcils, se remémorant ce qui avait été dit et ce que lui avait dit sans réfléchir. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il comprit.
Dean devait certainement penser qu'il était gay ! Il était juste très ouvert d'esprit, mais quelqu'un de si viril et macho que Dean devait n'en avoir rien à carrer et penser de suite qu'il était homosexuel. Cette catégorie d'hommes vouaient presque un culte à leur virilité et condamnaient les homosexuels pour ce soi-disant manque de virilité qui leur faisait, paraît-il, défaut. Castiel trouvait plus pertinent de penser qu'ils étaient tout simplement morts de peur de perdre leur virilité virtuelle, plus si virile que ça puisque si brandiloquante, à proximité d'hommes différents d'eux. Ou mieux, leur esprit stupide et orgueilleux s'imaginait à tort intéresser tout les homos. Et pourquoi ? Parce qu'il étaient des hommes ? Stupide, les hétéros ne sont pas intéressés par tous leurs semblables de sexe opposé. Castiel criait à l'injustice, mais actuellement il voulait juste se frapper. Il venait de donner une raison de plus à Dean de le haïr.
Il sentit le regard de Dean encore longtemps sur lui et lorsqu'il se décida enfin à dégager de la cafétéria, il sentait encore le fantôme de son regard qui cuisait sa peau... Ça promettait, vraiment ! Il se voyait déjà être attendu à la sortie du lycée... La vie était une blague perverse !
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Castiel se traîtait actuellement de bécasseau alors qu'il traversait les couloirs afin d'atteindre la salle des profs. Il avait totalement oublié de faire la photocopie de la deuxième feuille de ses exercices d'anglais. Il avait dû être coupé pendant le processus et l'oublier par la suite. Il pénétra dans la grande salle et se dirigea vers l'imprimante en arrangeant ses fiches. Il posa celle qui l'intéressait sur la surface en verre du scanner et lança l'impression pour une trentaine de copies. Il releva ensuite son visage et se raidit de suite en remarquant enfin Dean, à une dizaine de mètres de lui, sur une table où était posé un petit tas de copies qu'il semblait corriger.
Castiel abaissa à nouveau son regard et maudit l'imprimante pour sa lenteur. Pourquoi fallait-il qu'il aie autant d'élèves ?! Il voyait du coin de l'œil que Dean ne le lâchait pas des yeux, restait immobile à le juger, le critiquer, le cataloguer, le dévisager encore et encore. Et Castiel devait bien avouer que même sa patience avait des limites. Il releva son regard dans celui de Dean, qui avait reposé la copie qu'il tenait en main, s'était renfoncé dans sa chaise et l'observait sans même essayer de s'en cacher, jambes et bras écartés sous et sur la table.
Castiel se mordit la lèvre. Il avait l'impression d'être devant un adolescent rebelle qui tentait de prendre le pouvoir, de l'intimider et il devait avouer qu'il y arrivait bien mais bordel, il n'avait plus dix ans ! Il avait passé l'âge d'être intimidé par ce genre de personnes ! Il en avait vraiment assez de cette situation, de cette guerre froide où rien ne bougeait d'un poil et où la tension ne faisait que s'accroître indéfiniment !
- Je peux faire quelque chose pour toi, Dean ? Fit Castiel, insistant bien sur le prénom de l'enseignant.
- Non.
- Alors pourquoi est-ce que tu me fixes comme ça ? On ne t'as jamais appris que c'était malpoli ? S'emporta soudainement Castiel, agacé de n'obtenir de son courage de lui demander ce qui n'allait pas chez lui qu'un putain de "Non", banal comme c'est pas permis !
Dean ne dit rien et releva à la place son menton en se léchant les lèvres, comme jugeant posément de la démarche à suivre avec le brun.
- J'en ai assez de ton comportement de gamin, Dean Winchester ! Tu ne m'aimes pas, et je le conçois, mais cesse d'agir comme un adolescent qui cherche à marquer son territoire, parce que ce n'est plus comme ça que ça marche ! Fit Castiel en ouvrant le scanner pour récupérer sa feuille. Réglons ça entre adultes et balance-moi enfin tes horreurs à la gueule ! Finit rudement Castiel en récupérant ses copies, ses gestes impulsifs les faisant cependant glisser au sol. Putain ! Jura-t-il avant de se baisser pour les ramasser.
Castiel avait les nerfs. Dean n'avait pas bougé, il se demandait même si son petit speech ne le faisait pas marrer et c'était insultant, frustrant et horripilant. Il jura à nouveau lorsqu'il cogna ses doigts contre l'imprimante en ramassant ses papiers avec des mouvements frénétiques avant de se relever, le regard armé de dagues pour affronter Dean qui n'était plus nulle part en vue. Castiel cligna plusieurs fois des yeux, comme si le problème venait d'eux avant qu'il ne sente soudainement deux grandes et fortes mains le saisir fermement aux hanches.
- Qu'est-ce que... Couina-t-il en tentant de se retourner, ses feuilles s'échouant à nouveau au sol dans un bruit mat.
- Tu veux vraiment savoir toutes les horreurs que j'ai envie de te dire, Castiel ? Fit Dean dans l'oreille du brun qui se raidit et fut forcé de prendre appui sur l'imprimante, un torse puissant s'appuyant contre son dos.
- Dean ! Gémit-il, les yeux écarquillés, apposant ses mains fébriles sur celles de l'autre enseignant.
- Tu es sûr de vouloir savoir que je me réveille tout les matins avec la trique parce que j'ai eu mon pied avec toi dans mon rêve ? Demanda Dean en descendant suavement une de ses mains vers sa hanche.
- ... Ah, arrête ! Gémit doucement Castiel en se courbant, sentant la chaleur des mains de Dean se frayer un passage sous ses vêtements.
- De savoir que je ne prends pas de douche froide mais me masturbe en pensant à toi pour calmer mon désir ? Continua Dean.
Il fit possessivement remonter une de ses mains tout contre l'abdomen de Castiel tandis qu'une autre passait par dessus son jean, sur l'aine puis sur la cuisse de Castiel qu'il caressa avec fermeté et lenteur.
- Hn... Gémit malgré lui Castiel entre ses lèvres entrouvertes par l'extase.
- Es-tu vraiment sûr de vouloir savoir que depuis quatre mois, je ne baise plus que des mecs bruns au yeux bleus ? Fit Dean en mordillant le lobe de Castiel qui rejeta la tête sur le côté tandis qu'il sentait une main se glisser entre ses cuisses.
- Han Dean... ! Ne put s'empêcher de gémir Castiel dans un halètement, sentant une onde de chaleur le ravir et courber son dos.
- Que lorsque je les pilonne, c'est ton corps que je vois tressauter et se tendre de plaisir ? Reprit Dean de sa voix rauque en massant l'intérieur de la cuisse de Castiel qui respirait laborieusement en les écartant pour mieux sentir ces mains viriles le toucher.
- Hann... Castiel se mordit les lèvres pour tenter de se contenir mais ses mains viriles et fortes sur lui n'en restaient pas moins jouissantes, à sa plus grande et agréable surprise.
- Que lorsque j'éjacule en eux, c'est ton nom que je souffle ? Grogna Dean en empoignant soudainement et fermement le sexe de Castiel qu'il massa de la même manière.
- HA ha Hn DE-DEan... ! S'exalta Castiel d'une voix quelque peu paniquée, ne pouvant rien faire d'autre que subir les délicieux attouchements sexuels de Dean.
- Oh fuck yes... Murmura fébrilement Dean, ses lèvres tout contre le cou de Castiel.
Il massait avec extase la bosse se formant de sa main rude et exigeante. Il mordit dans la peau douce du cou de Castiel et lorsque ce dernier chercha rempart en s'accrochant maladroitement à sa hanche, il pressa son érection contre ce magnifique cul qu'avait le brun. Castiel ouvrit soudainement ses yeux, ne se souvenant pas de les avoir fermés et commença à se débattre avec beaucoup plus de force, la peur de l'inconnu ayant subitement pris place sur le plaisir. Dean grogna mais le laissa partir et recula d'un pas, tandis que Castiel était appuyé sur le côté contre l'imprimante et le regardait, comme halluciné. Il regardait son collègue de haut en bas, collègue qui ne se cachait pas de son érection pour lui.
- C'est pour ça que je ne te parlais pas ni même te regardais, reprit Dean d'une voix grave teintée de rancœur. Je savais que tu n'étais pas gay au vu de ce que me disait Gabriel à ton propos avant même que tu n'arrives.
Dean se passa la main dans les cheveux en souriant, se moquant de lui même.
- Mais ça ne m'a pas empêché de te vouloir dès l'instant où je t'ai vu, putain... Souffla-t-il de dépit pour lui-même. Maintenant ramasse tes photocopies et cesse de vouloir interagir avec moi si tu ne veux pas le regretter, finit Dean avec fermeté. Tu restes loin de moi et je reste loin de toi, conclut-il en retournant à sa table où son travail l'attendait.
Castiel resta hébété plusieurs secondes. C'était pour ça que Dean le regardait tout le temps. Il était tellement obnubilé par le fait qu'il aie fait du piston, qu'il l'exècre pour ça que ça ne l'avait même pas effleuré que Dean éprouvait en réalité pour lui du désir. Pourtant, ce n'était pas la première fois qu'il rencontrait ce genre de petit problème avec un homme... Mais Dean avait parut si agacé de sa présence... En réalité, il se forçait à ne pas lui sauter dessus. Il sentit un frisson remonter le long de son échine en pensant à ça, ce qui le remit en mouvement. Il n'allait clairement plus pouvoir regarder Dean, maintenant ! Il ramassa rapidement ses affaires et sortit de la salle sans regarder son collègue silencieux.
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Le reste du mois fut étrange pour Castiel. Il s'était en quelque sorte habitué au regard de Dean sur lui. Sentir son aura focalisée sur lui lorsqu'ils se croisaient dans les couloirs, au détour d'une salle ou dans le self. Maintenant, Dean l'évitait le plus possible, regardait dans la direction opposée lorsqu'ils étaient dans la même pièce, partait lorsqu'ils n'étaient que tous les deux à corriger des copies et faisait en sorte de ne pas manger en même temps que lui. Dean était passé du mode envahissant-distant à totalement absent de sa vie. Il se lécha les lèvres d'inquiétude en pensant que ce fait le dérangeait bien plus qu'il n'aurait dû le réjouir.
- Dean compte partir ? Fit la voix surprise d'Anna, ce qui ramena Castiel parmi ses collègues de travail qui discutaient dans le couloir.
- Oui, il est très étrange depuis quelques mois, répondit Sam avec une mine soucieuse sur les traits. Il dit que c'est personnel et ne veut pas lâcher un mot de plus.
- Pourtant, tout ses élèves l'adorent et il est très apprécié par tout le monde, fit Charlie en fronçant les sourcils d'un air soucieux.
- Il compte partir quand ? Coupa Castiel, ce qui surprit le reste de leur petit groupe.
- Tiens, maintenant que j'y pense, depuis que tu es arrivé, Dean ne traîne plus du tout avec nous, fit remarquer Sam pensivement. Il s'est passé quelque chose entre vous ? Demanda t-il.
Castiel se mordit la lèvre en regardant sur le côté : il était embarrassé.
- Quand ? Redemanda Castiel, sans prêter attention aux paires de sourcils froncées en face de lui.
- Je ne sais pas exactement, il parlait de partir le plus vite possible. Il aurait déjà trouvé un endroit où aller et demanderait sa mutation au prochain conseil qui est dans deux semaines, répondit Sam.
Castiel hocha du chef sans les regarder, au profit de sa montre. Il n'avait plus qu'une heure de cours à donner et ensuite, il aurait fini. Il savait que Dean ne finirait qu'encore une heure après lui. Il ne savait pas comment il savait un truc pareil alors qu'ils étaient si distants l'un de l'autre, mais s'en fichait. Il partit sans rien dire sous les regards intrigués des autres pour se poser et réfléchir. Il n'allait tout de même pas virer un collègue qui était bien dans cet établissement ! Juste pour une connerie de coup de cœur sur sa personne. Castiel sentit un frisson le parcourir lorsque l'image de Dean en train de le masturber contre cette imprimante lui revint à l'esprit. Et si tout ça avait été plus loin ? Il coupa ses pensées ici et se concentra sur son prochain cours à donner.
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Castiel attendait depuis une heure juste en face de la salle où Dean donnait son dernier cours de la journée. Il pouvait de temps en temps l'entendre parler avec son accent gras derrière la porte. Lorsque la dernière sonnerie de la journée sonna, les élèves se ruèrent dehors. Dean rangeait ses affaires lorsque Castiel entra dans la salle vide d'élèves et en referma la porte. Dean releva son regard vers lui et montra clairement sa surprise sur ses traits. Puis brutalement, il baissa la tête pour finir de ranger ses affaires, prit sa sacoche et se dirigea vers la porte en la fixant elle et certainement pas le brun, qui tiqua. Mais ce dernier n'intervint que lorsqu'il vit Dean empoigner la poignée de porte et s'apprêter à l'ouvrir. Il retira sèchement la main de l'enseignant et le força à reculer, obtenant enfin le regard de Dean sur lui.
- Alors comme ça, tu veux partir ? Demanda-t-il d'un ton accusateur.
- Il paraît, oui...
- Comment ça, il paraît ? Un nouvel enseignant qui te plaît débarque et toi, tellement incapable de t'adapter, tu préfères t'exiler ? C'est quant même pas sorcier de...
- Tu n'as pas l'air de comprendre, coupa Dean d'une voix acide.
- Je n'ai pas l'air de comprendre ? S'étonna Castiel d'un air désabusé. Mais il n'y a rien à comprendre ! Tu fais juste partie de ces nombreux hommes incapables de penser à un parti intéressant autrement qu'avec leur second cerveau, qui est d'ailleurs beaucoup moins intelligent. Mais pourtant, la plupart savent contrôler leur libido ! Fais-en de même ! Fit avec virulence Castiel, consterné.
- Pourquoi est-ce que ça te dérange tant que ça que je parte ? Demanda soudainement Dean en laissant tomber sa sacoche au sol.
Castiel regarda le sac s'échouer, sentant la tension dans la pièce grimper.
- Est-ce par culpabilité ? Ou par générosité égoïste ?
- Quoi ?
- Oui, tu veux m'aider avec mon petit problème en échange de quelque chose.
- N'inverse pas les rôles ! S'écria Castiel, furieux. Ce n'est pas moi ici qui fait n'importe quoi, mais toi !
- En es-tu sûr ? Qui te dit que ce n'est pas la seule bonne chose à faire ? Surtout si je te dis que te voir te foutre en rogne contre moi m'allume comme c'est pas permis.
Castiel déglutit en reculant, sentant un frisson lui remonter l'échine. Son dos rencontra la porte et stoppa sa progression brutalement, le faisant reprendre pied à terre. C'était une tactique. Dean essayait juste de... de... Pour le faire fuir !
- Ce n'est pas drôle Dean, reprit Castiel en pointant du doigt l'enseignant comme s'il grondait un enfant. Ne tente pas de détourner la conversation, poursuivit-il d'une voix plus faible en voyant Dean avancer lentement vers lui d'un pas assuré, voire prédateur.
- Pourquoi ne dis-tu tout simplement pas que tu veux que je reste ? Fit la voix rauque de Dean, un sourire commençant à jouer sur ses lèvres.
- Que ? Qu'est-ce que tu racontes ? Tenta de nier Castiel qui sentait son cœur s'accélérer à mesure que la chaleur de Dean irradiait sa propre peau tellement il était maintenant proche de lui.
- Quant on à tout intérêt à voir une personne comme moi partir, fit l'enseignant américain en apposant une main contre le bois de la porte, juste à côté du visage du brun qui se figea, le cœur au bord des lèvres, on se fait tout petit et on se tait et je suis sûr que tu le sais pertinemment. Alors...
Castiel vit Dean s'approcher encore plus de lui, leur visage se frôlant presque tandis qu'il fixait les yeux verts émeraudes qui ne cessaient de détailler ses lèvres, ses pommettes, ses yeux et encore ses lèvres avec gourmandise.
- Ne me fais pas te rappeler pourquoi tu as intérêt à te faire tout petit, souffla Dean contre les lèvres de Castiel, qui haleta.
Son corps était chaud et délicieusement piquant, ses muscles tendus et secs se languissaient de la proximité de ce torse puissant, sa respiration hachée se complaisait dans la chaleur dégagée par cette peau tannée à se damner, sa peau frémissait rien qu'à la seule perspective de le toucher et il n'était effectivement pas bête. Il dit donc la réponse que lui hurlait son corps.
- Et si je voulais que tu me le rappelles ?
Dean le considéra quelques secondes en déglutissant puis passa doucement une main contre sa nuque pour l'empêcher de fuir et reprit la parole, ses lèvres caressant celle du brun électrisé.
- Tu ne pourras blâmer que toi même, fit l'enseignant américain en faisant glisser sa main en une caresse jusqu'à saisir le menton de Castiel qui se trouva la seconde d'après envahi par une langue venant ravir la sienne.
- Hnn...
Dean pivota son visage afin d'approfondir le baiser et glissa ses mains sur les hanches du brun qu'il maintint fermement, doigts bien écartés pour couvrir la plus grande surface possible de son corps.
- HUnn...
Dean rompit soudainement le baiser, changea d'angle tout en plaquant Castiel contre la porte avec force avant de réinvestir immédiatement sa bouche sans sommation.
- HAnn hn... Glapit Castiel, incapable d'empêcher sa langue de tenter de donner le change.
Dean n'en pouvait plus, tout ce temps passé à se retenir alors qu'il savait que Castiel était dans le même lieu que lui, si proche et si loin en même temps. Il glissa sa cuisse entre celles du brun, qui se saisit avec la force du désespoir de sa veste en cuir. Castiel hallucinait. Non pas pour la pelle que lui roulait Dean, ni pour sa cuisse qui remontait contre son entre-jambe, car il savait que Dean en était tout à fait capable. Non, il hallucinait par rapport à sa propre réaction. Jamais il n'aurait cru qu'un baiser aussi dur et autoritaire l'enivrerait à ce point. Jamais il n'aurait envisagé que sentir son dos bloqué contre une surface dure par un corps transpirant la puissance et la virilité pouvait le chauffer à blanc de la sorte, presque douloureusement . Il rejeta subitement la tête en arrière contre le mur, rompant dans un bruit humide et un gémissement guttural le baiser avec Dean. Celui-ci venait juste de commencer à frotter sa cuisse contre l'érection plus que naissante de Castiel qu'il tenait maintenant fermement par les hanches.
Dean, charmé de l'extase dans lequel il avait plongé Castiel, observait avidement comment son corps tremblait, comment ses mains tiraient sur ses vêtements, comment son dos ondulait en absorbant les ondes de plaisirs qu'il lui procurait. Sa jambe s'imbriquait parfaitement dans celles écartées du brun, qui semblait hésiter entre rester accroché à sa veste, son cou ou ses épaules. Castiel ouvrit les yeux et sentit une bouffée de chaleur lui monter aux joues au vu de sa position tellement osée pour lui et du regard de Dean suintant la luxure qui passait sur son corps. Dean jouait des mains de la maniabilité de son bassin pour l'obliger à venir également se frotter contre sa cuisse. C'était extrêmement embarrassant et la plus électrisante masturbation qu'il lui a été donné de vivre en même temps.
Soudain, Dean se plaqua tout contre Castiel, qui glapit en enlaçant le dos de son vis-à-vis par réflexe. Puis Dean se figea. Castiel pouvait sentir le souffle brûlant et erratique de l'enseignant dans son cou, son érection plaquée contre son aine, son torse musclé et chaud dont la respiration haletante comblait la sienne. Il se mordit les lèvres lorsqu'il sentit une langue parcourir son oreille.
- C'est bon ? Demanda Dean d'une voix rauque et rocailleuse. Tu te souviens des enjeux, maintenant ?
- ...
Castiel ne savait pas quoi dire... Il aimait ça, aimait sentir Dean contre lui. Il embrassait comme un Dieu et savoir qu'une autre partie, si convoité par la gente féminine, qu'il n'avait pas loupé de remarquer tellement elle était dure, pouvait le faire chavirer d'autant plus le laissait déjà frémissant et chamboulé. Le corps de Dean s'éloignant de lui le remit sur terre. Sans même y penser, il agrippa avec force le col de Dean et l'attira brutalement à lui. Leurs lèvres se touchaient sans toutefois se ravir l'une l'autre. Leur yeux se fixaient.
- Pas ici, souffla Castiel, ne croyant pas en ses paroles, qui pourtant ne cessaient d'affluer hors de ses lèvres. Chez toi ou chez moi ?
- Nulle part, fit Dean en se ré-emboitant contre le corps de Castiel qui le regarda avec surprise. Ce n'était qu'un aperçu. Tu auras plus, une fois que tu auras réellement compris la situation.
Castiel le regarda s'éloigner de lui, perplexe. Que voulait-il dire par là ? N'était-ce pas ce que voulait Dean ? Qu'il consente à coucher avec lui ? Il voulait coucher avec lui ! Dieu, il en crevait d'envie, maintenant ! Alors pourquoi reprenait-il sa sacoche, le poussait-il doucement avant d'ouvrir la porte et de s'en aller ? Qu'est-ce qu'il avait fait de travers ?! Il l'avait trouvé trop facile d'accès ?! Après plus de quatre mois à attendre de pouvoir le sauter, monsieur n'était pas content ? Quatre mois n'étaient clairement pas insignifiants, surtout pour un homme !
Castiel se passa une main sur le visage en serrant les mâchoires, c'était quoi cette mascarade ? Il était prêt à se donner pour la première fois de sa vie à un homme, prêt à écarter les jambes pour accueillir en lui son sexe et il se faisait jeter ?! Castiel renversa le bureau à proximité de lui à cette pensée avec toute la force de son corps restante, sa rage lui faisant perdre son calme. Il jura avant de frapper du poing le mur pour se forcer au calme. Il était humilié. Lui qui plaçait si peu souvent sa confiance en quelqu'un aurait pu donner son corps à Dean et ce connard le traitait implicitement de traînée ? Il s'affala au sol en soupirant. Il était également humilié par son propre comportement. Jamais encore avant il n'avait déraillé de la sorte, à vouloir tout casser autour de lui ! C'était pathétique et tellement pas lui...
Il respira profondément, reflua la colère mordante qu'il avait très peu souvent eu l'occasion d'expérimenter et réfléchit. Dean n'avait pas dit qu'il était facile, il avait dit qu'il ne comprenait pas la situation. Si son seul but était de le sauter, il l'aurait fait, que ce soit contre cette maudite porte ou chez l'un d'entre eux. Et un homme dans la capacité de tirer son coup qu'il attend depuis quatre mois... Il doutait qu'il soit déçu par sa vertu "limitée". Il y avait donc quelque chose d'autre. Quelque chose qui, une fois compris, pouvait le faire aller encore plus loin dans l'intimité de Dean... Il se prit la tête dans ses mains en réalisant qu'il voulait tout de même aller plus loin, tellement plus loin. Il se mordit la lèvre et fit glisser ses mains dans sa nuque. Il voulait sentir d'autres mains à cette endroit, ou un souffle chaud, ou des lèvres chaudes, n'importe quoi ! Mais qui appartenait à Dean. Dean qui le prendrait en main, le soutiendrait, le soulèverait, le maintiendrait... Il secoua frénétiquement la tête, ce qu'il pensait n'avait pas de sens.
Il se remit debout et sortit de la salle de classe. Il devait rentrer chez lui et dormir. Tant pis pour les copies qu'il devait corriger, il n'avait vraiment pas la tête à ça.
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Le lendemain, Castiel ne savait pas trop comment se comporter s'il rencontrait Dean. Et il allait le rencontrer. Aujourd'hui il commençait à dix heures, mais était venu à huit pour les copies délaissées de la veille. Il s'installa à une table dans la salle des profs et se mit au travail immédiatement, saluant les profs qui s'approchaient de lui et lui souhaitaient le bonjour. Il se força à rester concentré le reste du temps sur ses feuilles, mais la boule au ventre qu'il avait ne voulait pas partir. Il ne vit pas Dean de la matinée. La cafétéria aussi était vide de Dean. Pas qu'il s'en plaigne, il n'avait pas vraiment envie de le voir, mais d'un autre côté...
- Non, sérieux ? Tu n'as jamais vu le Seigneur des Anneaux ? S'époumona Gabriel en marchant au côté de Castiel en direction de la salle des profs.
- Il me semblait te l'avoir déjà dit, répondit Castiel d'une voix désabusée.
- Non, tu m'avais dit pour Star Wars, par pour le Seigneur des Anneaux ! S'excita Gabriel.
- Ça n'a pas d'importance.
- Oh que si ! Si Balthazar ne me les avait pas piqués pour les faire voir à ses enfants, je t'aurais filé tous les DVDs !
- Je les ai, moi, je peux le faire venir chez moi pour qu'il les voie, fit soudainement une voix reconnaissable entre toutes.
Castiel sursauta en se retournant. Dean était juste derrière lui et regardait Gabriel.
- Vrai ? Ça ne lui manquerait pas, un peu de culture cinématographique, approuva Gabriel.
Castiel fronça les sourcils. Pourquoi parlaient-ils de lui comme s'il n'était pas là ? Il redirigea son regard vers Dean qui... était pourvu d'une beauté fraîche que Castiel ne se souvenait pas avoir remarqué auparavant. Il semblait plus ravi et pétillant, plus vivant et joyeux...
- Tu m'étonnes ! Rit Dean. Ce qui surprit Castiel, depuis quand Dean Winchester riait en sa présence ?
- Adjugé vendu ! Cas, tu auras l'immense honneur d'aller chez Dean pour regarder...
- Quoi ? Comment ça ? J'ai rien demandé ! Coupa vivement Castiel.
Dean posa enfin son regard sur lui et il se sentit mal à l'aise. Son regard était toujours aussi intense, profond et pénétrant mais... différent... Il avait une lueur paisible, étrange et... différente.
- Ne fais pas ta mijaurée, Cas, tu verras, ils sont supers, certifia Dean avec un petit sourire.
Castiel resta pétrifié. Dean venait de l'appeler par son surnom d'une intonation qui sous-entendait qu'ils se connaissaient depuis bien plus longtemps qu'en réalité...
- Qui ne dit mot consent ! Sauta sur l'occasion Gabriel, en constatent le silence choqué de son frère.
- Qu... ?
- Parfait, alors vendredi fais-toi emmener par ton grand frère, comme au bon vieux temps, et je t'emmène le soir avec moi.
- Mai...
- Ne t'en fais pas, je te ramènerai chez toi le lendemain.
- Le lende...
- Ça dure longtemps, il va pas te ramener à quatre heures du mat' ! Intervint Gabriel en souriant, faisant exprès de couper son frangin.
- Mais enfin ! Je...
- Suis super content ! Hein, frangin ? Ne t'en fais pas, je t'emmènerai le matin avec plaisir, le coupa à nouveau Gabriel en le frappant dans le dos, faisant bondir Castiel, qui était perdu.
- Ça marche ! Allez, à plus, les gars ! Fit joyeusement Dean avant de poursuivre pour entrer dans un autre couloir.
Gabriel entra dans la salle des profs, suivi lentement par Castiel. C'était lui où il venait de se faire avoir comme un crétin ?
- Gabriel, on peut savoir ce qui t'as pris ? Demanda-t-il une fois installé.
- Quoi ? C'est pour ton bien, si tout le monde ne se moque pas de toi parce que tu n'as jamais vu Star Wars, c'est parce que j'ai gardé le secret ! Fit Gabriel avec un sourire vicelard.
- Trop aimable, grogna Castiel. Mais ça ne te concerne pas !
- Oh que si ! Il est grand temps que ça bouge, tout ça, fit-il en se penchant sur ses copies d'histoire-géo.
- Comment ça ? Demanda Castiel, pas sûr de savoir exactement de quoi son frère parlait.
Ce dernier se contenta de hausser frénétiquement des sourcils, un franc sourire sur les lèvres. Le sale petit... Castiel ne dit rien, même si l'envie y était. Il s'en foutait. Vendredi, il irait de lui-même au lycée, et repartirait de lui-même également !
oOoOoOoOoOoOoOoOoOo
Castiel et Gabriel avait chacun leur appartement. Ils se levaient et partaient à des heures totalement différentes. Mais Castiel eut l'horrible surprise de trouver Gabriel juste devant sa porte, à deux doigts de frapper lorsqu'il quittait justement son appartement en ce funeste vendredi. C'était une blague ?! Jura-t-il intérieurement. Il était même une demi-heure en avance, mais ce sale petit rapace était là à le guetter !
- Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda-t-il abruptement.
- Tu as oublié que ton grand frère adoré t'emmenait pour que tu puisses t'éclater à ta soirée pyjama ?
- Ce n'est pas drôle.
- Rien n'est drôle avec toi mais on s'habitue, fit avec désespoir Gabriel avant qu'il ne le choppe par le poignet pour le traîner derrière lui.
Il ignora les reproches et injonctions de son petit frère tout le long du chemin vers sa voiture, y compris les coups et le fit monter de force dedans. Pas bête, il ferma à clef pour ne pas que sa victime se barre pendant qu'il ferait le tour de la voiture pour monter côté conducteur. Il monta donc à toute vitesse, se pencha immédiatement pour retenir Castiel qui avait déjà un pied dehors et parvint à l'empêcher de partir tandis qu'il faisait habilement démarrer sa voiture sur les chapeaux de roue. Il avait dû répéter !
- Gabriel ! S'invectiva son frère, pas content du tout.
- Cesse de faire ton gamin. Et sache que je veillerai à ce que tu ne montes pas dans la voiture d'un inconnu ce soir.
- Dean est un inconnu !
- Ne sois pas si blessant, quelque chose me dit qu'il est bien, bien plus qu'un inconnu !
- Comment ça ?! S'époumona Castiel en s'attachant, la fermeture centralisée s'étant déjà enclenchée.
Gabriel fit un bruit suspect symbolisant clairement "Secret !" qui exaspéra Castiel. Ce dernier avait l'impression d'être retourné à ses années lycée. Se faire déposer par son frère... hormis que là, il l'accompagnait.
- Bonjour, Castiel.
Le susnommé faillit sortir de sa peau tellement il fut surpris. À peine sorti de la bagnole de son sociopathe de frangin qu'il se faisait accoster par un autre ! Bon, certes plus beau, plus sexy et beaucoup moins exaspérant, mais... On s'en fout ! S'engueula-t-il lui même.
- Je vois que tu n'as pas oublié notre petite soirée, j'en suis flatté, fit Dean avec un petit sourire malicieux.
Castiel grogna un bonjour avant de se sauver. C'était du délire ! Toute la journée, il eut l'impression qu'on se payait sa tête.
- Tu fais quoi ce week-end, toi ? Demanda Charlie en souriant.
Il se figea et tenta de déchiffrer sa mine pour voir si elle savait... Savait-elle ?
- Je...
Il ne sut quoi dire et resta silencieux comme un gros empoté, attirant l'attention des autres profs.
- Tu as un rencard ! S'exalta Anna avec un sourire de trois kilomètres.
- Non !
- Ouais, t'en a un, sinon tu rougirais pas de la sorte, certifia posément Sam, transperçant Castiel du regard.
Putain, tous les Winchester avaient ce don, ou quoi ? Soudain Castiel tiqua. Sam savait ! Il était le frère de Dean et ils étaient tout les deux très proches. Il savait forcément ! Il baissa la tête en gémissant plaintivement, ce qui amena les rires autour de lui.
- Qu'est-ce qu'il se passe, ici ?
C'était officiel, Castiel voulait mourir ! Dean se tenait juste à côté de lui et le regardait en souriant également. Il avait envie de mourir.
- Hey Dean, content de voir que tu ne nous a pas totalement oubliés ! Fit un de leur collègue, qui fut gratifié par le sourire poli du prof d'anglais américain.
- Castiel a un rencard, ce week-end ! Fit immédiatement Anna, en joie.
Castiel vit instantanément le sourire de Dean se geler et fondre peu à peu. Merde ! Il devait croire qu'il avait un rencard samedi ! Mais non !
- Oh... Fit Dean d'un air déçu avant de regarder ailleurs.
Castiel se mordit la lèvre. Il devait lui dire que ce rencard, c'était lui !
- Je suis sûre que tu as d'excellent goûts, alors si ça ne marche pas, présente-la moi ! S'exalta Charlie en faisant un sourire coquin.
Castiel hocha du chef par réflexe et pour passer enfin à un autre sujet, mais déjà, il voyait du coin de l'œil Dean partir en silence, ce qui lui poignarda le cœur. Il se retourna, prêt à lui courir après mais tomba sur le regard de son petit frère. Sam le regardait avec un sourcil haussé, disant clairement "Qu'est-ce que t'as foutu, toi ?". Il déglutit et partit enfin, le terme s'enfuir étant d'ailleurs plus approprié, mais Dean était dehors et déjà plus en vue. Il alla dans la salle des profs mais ne trouva pas l'enseignant américain. Il soupira de dépit. Bon, ça voulait certainement dire que sa soirée pyjama était tombée à l'eau ! Et tout ça pour des conneries !
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Il alla sur le parking en fin de journée. Il n'avait pas vu Dean après cet incident... Il sortit son téléphone en vue d'envoyer un message à Gabriel pour lui dire de venir le chercher, et alors qu'il tapait le message, une main frappa son épaule, le faisant bondir . Il plaça une main sur son cœur lorsqu'il se rendit compte que ce n'était que Dean.
- Il faut que tu arrêtes de me faire peur comme ça ! Je vais avoir une attaque, un jour !
Dean ricana en secouant la tête face à sa bêtise avant de passer devant lui en le regardant, lui signifiant de le suivre. Castiel le fit et arriva au côté d'une bombe d'Impala Chevrolet 1967 noire luisante.
- Whoah... Rien à voir avec ma petite Twingo.
- T'as une Twingo ? Éructa Dean, surpris.
- Je préfère... Rougit Castiel. Elle passe partout...
- J'imagine, se moqua gentiment Dean avant de lui ouvrir.
Castiel se glissa à l'intérieur, appréciant le touché du cuir sous ses mains. Dean démarra le moteur qui rugit avant de ronronner doucement. Ils roulèrent pendant une petite demi-heure où Dean se montra convivial, à l'agréable surprise du brun.
- Tu déconnes ! Ça n'a rien à voir avec World of Warcraft !
- Geek ! Se moqua Castiel en souriant.
- What ? Hell no ! S'invectiva en anglais Dean, ce qui élargit le sourire de Castiel.
- Yes you are ! I bet you're always stuck in front of your screen the rest of your free time ! Enchaîna Castiel, trop heureux de parler sa langue maternelle pour autre chose que pour dire quel exercice faire.
Dean et Castiel poursuivirent leur discussion en anglais tout du long. Lorsqu'ils arrivèrent et marchèrent pour atteindre là où vivait Dean, les passants les regardaient avec intérêt, croyant à des étrangers.
L'appartement de Dean était spacieux et confortable. Dean posa ses affaires et celles de son invité dans le séjour avant d'aller prendre des bières dans le frigo. Castiel saisit la sienne, essayant de l'ouvrir tandis que Dean lançait le lecteur DVD. Ce dernier, une fois sa tâche accomplie, constata que son invité bataillait toujours avec sa capsule. Il sourit et saisit la bière pour l'ouvrir seulement avec ses mains, tendant ses bras, ce qui fit halluciner Castiel. Puis celui-ci sourit, avant de prendre une gorgée en s'installant confortablement sur le canapé. Dean lança le film et se plaça à une distance raisonnable de son invité.
Castiel regardait la télé sans vraiment la voir. Il sentait le regard de Dean se poser régulièrement sur lui. Sûr que ce dernier n'en avait rien à faire de Frodon. Castiel se racla la gorge et se repositionna nerveusement sur le canapé. Il était habitué à attirer les regards. Il savait qu'il n'était pas trop moche et attisait souvent la curiosité avec sa façon d'être, mais encore jamais il ne s'était senti si exposé... Ce n'était pas une sensation totalement désagréable ni gênante, plutôt quelque chose de flatteur et chatouillant... Truc du genre...
- Tu n'aimes pas ce genre de film ? Fit soudainement Dean, faisant presque sursauter Castiel qui releva son regard qu'il ne se souvenait pas avoir perdu sur le côté, vers l'autre enseignant.
- Heu, je... Ce n'est pas ça, c'est que... Castiel se voyait mal dire « Je n'arrive pas à me concentrer parce que ton regard me chauffe horriblement bien la peau ! »...
Certainement pas...
- Moi non plus, c'est pas ce genre là que je préfère, le sauva Dean.
- Ah oui ? C'est quoi ? Saisit-il la perche sans hésiter.
- Plus fantastique, tu sais, avec des monstres, des esprits, de l'adrénaline et un peu de sang.
- Oui, je vois. C'est vrai que j'aime bien. Certains scénarios peuvent être vraiment très intéressants, approuva Castiel en repliant ses jambes à côté de lui.
Il s'excusa lorsqu'il vit qu'il avait mis ses pieds sur le canapé, il faisait tout le temps ça chez lui alors il n'avait pas fait attention, se sentant étrangement bien en compagnie de Dean. Et alors qu'il s'apprêtait à reposer ses pieds sur le sol, ce dernier se pencha et posa une main sur son genou pour le maintenir en place.
- Ne t'en fais pas, ça ne me dérange pas, fit la voix soudainement rauque de Dean, qui déglutit en se rendant compte de sa proximité avec l'autre homme qui restait également sans voix, à le fixer intensément.
Aucun des deux ne fit plus un geste, laissant son regard parcourir le corps de son vis-à-vis. Dean était en train d'admirer les lèvres si tentantes et légèrement entre-ouvertes de Castiel, lorsque ce dernier se les lécha rapidement mais pas moins sensuellement. Dean resserra fébrilement son emprise sur le genou de Castiel qu'il vit frémir, le faisant enfin remonter son regard dans celui bleu brûlant. Dean avait une envie folle de faire remonter sa main contre la cuisse du brun, faire se rapprocher leur deux corps jusqu'à pouvoir saisir ces cheveux rebelles et ravir cette bouche à se damner. Mais il se contraignit avec toute la force de sa raison, et se recula en ramenant sa main vers lui, un grognement parvenant à sortir de sa gorge.
Castiel sentit une bouffée de chaleur lui agripper et lui serrer les reins à ce son. Est-ce que Dean était du genre à grogner de la sorte en prenant des mecs ? Castiel se mordit les lèvres et resserra instinctivement les genoux en pliant les orteils à cette pensée faite de pure luxure. Dean sembla voir son manège puisqu'il sourit en coin en redressant son buste, gagnant en assurance... Castiel déglutit. Putain, cette situation était intenable ! Il devait faire quelque chose ! N'importe quoi !
- Dean... Je...
- Tu m'aides à faire la bouffe ? Le coupa-t-il.
- Heu... Oui, si tu veux...
- Cool, après on choisit un film qui pourrait plus t'intéresser ou on causera, dac' ?
- Dac', acquiesça Castiel, un peu perdu que Dean passe de l'humeur "envie de baiser" à "envie de cuisiner" si rapidement.
Le prof américain se leva et lui le suivit jusque dans la sympathique petite cuisine. Dean lui informa qu'il y avait de quoi faire des pizzas maison ou un plat plus équilibré, mais Castiel sauta sur la première option, désirant changer ses habitudes sous le sourire jovial de Dean. Castiel se chargea de préparer la pâte sous les instructions de Dean, qui sortait la garniture.
- Faut y aller avec plus de force, Castiel. Sinon on va pas manger une pizza, mais une boule de pain !
- J'aimerais bien t'y voir, moi ! Se plaignit le brun, sourire aux lèvres.
- D'accord.
Castiel hoqueta lorsque soudainement, un corps robuste se pressa contre son dos, que deux bras musclés passèrent contre ses épaules et que deux mains fortes vinrent pousser les siennes pour malaxer la pâte. Castiel haleta lorsque Dean se pencha encore plus en avant, appuyant avec force sur la pâte pour la travailler. Il sentait le menton de Dean sur son épaule et comprenait pourquoi il avait retiré ses mains, il lui aurait sûrement fait mal tellement il y mettait de la force. Son corps s'échauffa encore plus lorsqu'il sentit le souffle fort et saccadé de Dean, dû à son effort, heurter la peau sensible de son cou et caresser sa jugulaire. Dean devait le regarder lui, et non ce qu'il faisait... Putain, Dean regardait son torse à travers l'ouverture du haut de sa chemise qui devait bâiller, vu la position de ses épaules... Castiel se mordit la lèvre, sentant son cœur accélérer encore plus son rythme.
Dean continuait de malaxer la pâte, poussant son corps contre celui du brun qui commençait à perdre sévèrement pied. Il rêvait ou Dean venait de lui donner un coup de hanche ?! Castiel haleta et saisit fébrilement les bras de Dean.
- Dean, Dean ! Je...
- Tu adores le calamar, fit soudainement Dean en s'immobilisant, gardant leurs corps étroitement serrés.
- ...
- Tu n'as pas réellement de couleur préférée. Tu détestes tous les commentaires discriminatoires parce que tu as une très grande ouverture d'esprit. Tu ne connais pas Star Wars, Star Trek ou Matrix mais ça ne t'empêche pas d'être incroyablement cultivé... Tu avais un ours en peluche nommé Café que tu avais récupéré dans la poubelle lorsque tes parents l'avaient jugé trop vieux et tu l'avais enterré.
- Dean... Murmura Castiel, perturbé par les connaissances de Dean à son propos.
- Gabriel m'a beaucoup parlé de toi avant que tu n'arrives... Je n'y avais pas vraiment prêté attention, mais le jour ou je t'ai vu... Tout m'est revenu en tête dans les moindres détails...
Castiel garda le silence, ne sachant comment prendre la nouvelle. C'était perturbant de savoir que l'homme derrière lui, qu'il avait crût le haïssait, en sache en réalité tant sur lui … Mais en même temps...
- Qu'est ce que tu sais d'autre sur moi ? Ne put s'empêcher de demander le brun en se léchant les lèvres.
- ... Je sais que tu détestes l'odeur du lilas, que tu n'as besoin que de six heures de sommeil par nuit, que tu cours tous les samedis pour te maintenir en forme, que tu es célibataire, que tu n'as jamais été avec un homme mais ouvert d'esprit comme tu es, tu pourrais... Souffla Dean en frottant doucement son nez contre le cou de Castiel qui frémit. Je sais que tu aimes sentir mes mains sur ton corps et cette façon crue que j'ai de te parler de cul, de ton cul.
Castiel haleta en agrippant avec force les bras de Dean qui s'était resserré autour de lui pour le stopper.
- Cesse donc de retarder l'heure fatidique, Castiel, ronronna Dean. Tu sais aussi bien que moi que, tôt ou tard, on se retrouvera tout les deux nus dans un lit... En train de faire une séance de baise torride sous tes gémissements extasiés par mes coups de reins.
- Han.. Ne put s'empêcher de gémir Castiel, qui se mordit la lèvre pour reprendre ses esprits. C'est toi qui à retardé cette heure "fatidique" la première fois, pourtant, fit-il remarquer.
- ... Je voulais que tu saches que malgré mon palmarès de coups d'un soir, dont tu as forcément entendu parler, ton nom n'y figurera pas.
- ... Qu'est-ce que tu veux dire ? Fit Castiel, pas sûr de comprendre s'il allait passer à la casserole ou non.
- Je veux dire que je ne compte pas te faire l'amour qu'une seule fois, fit la voix rauque de Dean.
Castiel gémit doucement en se mordant la lèvre, reculant son bassin qui fut rencontré par une érection imposante et terriblement dure.
- Je compte te faire l'amour un nombre incalculable de fois dans un nombre incalculable d'endroits... Si tu me laisses te posséder ne serait-ce qu'une seule fois, je sais que je ne pourrais jamais renoncer à toi. C'est pour ça que je t'ai fait patienter... Confessa Dean. Il fallait que tu saches, que tu te rendes compte à quel point j'étais dingue de toi avant que tu ne fasses quoi que ce soit... Castiel, j'ai inconsciemment retenu tous ce qui te concernait, quasiment au mot près alors ne prends pas la situation dans laquelle tu es à la légère.
Castiel haletait durement, perdu dans le souffle chaud de Dean qui lui avait parlé dans l'oreille, le faisant frémir de désir. Doucement, il desserra les bras de Dean et fit glisser ses mains. Dean avait commencer à s'attacher à lui avant même qu'ils ne se rencontrent ? Et c'était censé l'effrayer ?!
- Je croyais que ce moment était de toute façon fatidique, Dean, finit par souffler Castiel. Alors qu'est-ce que tu attends ?
Instantanément, il entendit Dean grogner et saisir ses doigts qu'il entremêla aux siens avant de plaquer ses mains contre le plan de travail, bloquant celles de Castiel en-dessous. Puis il commença un lent et insistant déhanchement contre lui. Castiel gémit et rejeta la tête en arrière, ouvrant la bouche en quête d'air frais pour son corps si chaud. Une langue humide remonta dans son cou jusqu'à l'articulation de sa mâchoire.
- HAn ! Gémit fortement Castiel en bombant le torse, faisant sourire luxurieusement Dean.
- Je vais enfin avoir l'occasion de connaître ton corps par cœur, fit-il d'une voix rauque avant de relâcher les mains du brun pour lui saisir un poignet. Dans mon lit, maintenant, ordonna Dean.
Castiel sentit un frisson de désir électriser sa colonne vertébrale tandis que Dean le traînait à sa suite... dans sa chambre... dans son lit... Dans lequel il avait rêvé de sexe intense avec lui, dans lequel il s'était masturbé en gémissant son nom, dans lequel il avait...
Dean poussa Castiel dans le lit avant de le surplomber en vue de l'embrasser incessamment sous peu mais il fut stoppé par le brun.
- As-tu couché avec un homme dans ce lit ces quatre derniers mois ? Demanda-t-il doucement, faisant arquer un sourcil à son interlocuteur avant qu'un fin sourire ne vienne orner ses lèvres.
- Non. Ce devait être toi et personne d'autre que je ferais crier dans ce lit, qu'importe si ça me prenait des années, murmura-t-il dans l'oreille de Castiel, qui cambra son dos en saisissant le biceps de l'autre homme.
- Vraiment ? Qui te dit que je vais crier ? Demanda le brun, un sourire dans la voix.
Dean se redressa pour planter son regard joueur dans le bleu sombre de son vis-à-vis. Un sourire malicieux ne tarda pas à se répandre sur ses lèvres. Puis soudainement, il plongea dans le cou de Castiel qu'il suça et lécha avec entrain, faisant se tendre et gémir l'homme sous lui.
- C'est moi qui le dit et je vais pas tarder à te prouver que j'ai raison, grogna Dean en plaquant son membre dur contre le bassin du brun qui agrippa avec une force fébrile son T-shirt au niveau de son dos, ses ongles ripant contre le tissu. Ça t'allume, hein ? Ricana Dean, ce qui lui valut une tape derrière la tête de la part de Castiel. Hey !
- Sois pas si présomptueux, fit le brun en saisissant la ceinture de Dean pour la déboucler.
- Dis celui qui me déshabille, se moqua Dean en se redressant pour laisser plus de place à Castiel.
- Exactement, mets-toi à poil, et que ça saute !
- Ça, ça devrait pas tarder, je vais te sauter mais d'une f...
- Dean !
- Désolé, s'excusa rapidement Dean avec un grand sourire idiot plaqué sur la tronche. Mais c'est toi qui taquine, là ! Poursuivit-il en attrapant le bas de son T-shirt, ses mains frôlant celles pâles qui déboutonnaient maintenant son jean. Et je dois avouer que j'adore ça, finit-il en passant rapidement son haut par-dessus sa tête pour le balancer négligemment dans un coin quelconque de la pièce.
Castiel se mordit les lèvres et passa délicatement le bout de ses doigts sur les muscles saillants du torse tellement viril face à lui. Dean sourit en coin et saisit la main du brun pour lui faire caresser sa peau à pleine main.
- Timide ? Demanda Dean lorsqu'il vit Castiel rougir.
- Pas habitué, souffla le brun en se léchant les lèvres et en apposant sa deuxième main contre les pectoraux toniques.
- Et tu aimes ?
Castiel stoppa sa contemplation pour relever le regard vers Dean qui portait une expression inquiète, le faisant sourire. Il saisit Dean par la nuque et le força à se pencher sur lui. Tout en lui murmurant à l'oreille, son autre main alla griffer les reins de Dean.
- Plus que je ne l'aurais jamais imaginé, souffla-t-il en embrassant Dean à pleine bouche, qui grogna de contentement.
La frénésie ne tarda pas à tordre leurs muscles et brûler leur être. Sans rompre leur baiser, ils se dévêtirent mutuellement dans des grognements, halètements, gémissements et glapissements. Castiel saisit avec force les draps lorsque Dean, penché sur son torse et placé entre ses jambes écartées, passa ses mains dans son jean pour empoigner avec force ses fesses tout en léchant avec délectation ses abdominaux contractés de spasmes de plaisir. Castiel haletait et voulait rejeter la tête en arrière dans son plaisir mais ne pouvait s'empêcher de regarder Dean, la première personne qui semblait réellement prendre plaisir à apprendre son corps. Et ce qu'il vit le fit glapir d'excitation. Dean avait ses yeux emplis de luxure rivés sur lui, un sourire d'extase inscrit sur ses lèvres ouvertes qui laissaient passer une langue aguicheuse léchant allègrement sa peau pâle.
- De-Dean... Haleta Castiel d'une voix rocailleuse hachée par l'émotion.
Dean ne répondit rien mais mordit soudainement la hanche de Castiel qui gémit fortement son nom en cambrant violemment son dos. Dean ne parvenait pas à retirer ses yeux du corps à demi-nu, merveilleusement contorsionné du brun et ne désirait qu'une chose, le faire se contracter de plaisir encore et toujours plus. Il ouvrit le jean de Castiel et le retira avec le boxer, s'éloignant à regret de la peau douce et crème. Castiel se mordit la lèvre et détourna le regard, gêné de sa nudité. Dean était encore en jean et semblait le détailler... Et vu le temps qu'il mettait pour se remettre en action, Castiel eut soudain peur de ne pas être à son goût... Et s'il changeait d'avis ? Soudain, une main chaude se posa sur sa cuisse, remontant lentement sur sa hanche.
- Cas ? Appela doucement Dean. Regarde moi, Castiel.
Le brun se lécha les lèvres avant de prendre son courage à deux mains et de regarder Dean dans les yeux, malgré ses joues qu'il sentait cramoisies. Encore une fois, la façon qu'avait Dean de le regarder lui coupa le souffle. Il y avait une telle dévotion dans son regard, une telle envie, un tel besoin, un tel désir, un tel... amour... Castiel frissonna en détournant les yeux, pas habitué d'être celui sur qui on porte ce genre de regard. Il entendit vaguement Dean murmurer quelque chose mais fut pris de court par deux mains venant prendre les siennes pour les plaquer de chaque côté de sa tête.
Castiel fut obligé de regarder Dean droit dans les yeux. Il avait une envie affreuse de détourner le regard, de se soustraire à Dean, qui le mettait tellement mal à l'aise. Il avait l'impression d'être totalement mis à nu, figurativement comme littéralement !
- Tu n'imagines pas combien de fois j'ai rêvé de cet instant, murmura Dean fébrilement, se léchant les lèvres avant de rajouter. Et bien plus encore.
- Dean, tu es tellement... tellement... Castiel ne parvenait pas à trouver ses mots, perdu dans un tumulte d'émotions qu'il n'avait que rarement eu l'occasion d'expérimenter.
- Attaché à toi ? Demanda Dean qui sourit lorsqu'il vit le regard clair du brun. Ne t'en fais pas, je suis du genre à me sacrifier et non à sacrifier les autres. Si cette attachement m'engloutit, je ne t'emporterais pas avec moi.
Castiel le regarda avec une moue perplexe avant de se lécher lentement la lèvre inférieure.
- Et si je veux couler avec toi, te suivre où que tu ailles ? Je ne veux pas partager que mon matelas avec toi, Dean. Je n'ai aucun intérêt à partager si peu.
Dean sourit affectueusement et embrassa le brun avant de relâcher les mains de Castiel puis de zieuter brièvement ses jambes encore vêtues avant de relever un regard coquin vers son partenaire.
- Tu partages le travail ? Demanda t-il avec un sourire roublard.
Castiel rit doucement avant d'empoigner le jean de Dean afin d'attirer ce dernier à lui pour lui mordre la lèvre avant de la lécher malicieusement. Dean grogna et profita de la sensation d'avoir les mains de Castiel en train de défaire son jean et de l'abaisser avec son boxer. Rien que cet acte l'émoustillait comme pas permis ! Une fois enfin nu, il ne put s'empêcher de plaquer son corps tout contre celui de Castiel qui gémit et rejeta la tête en arrière. Le brun semblait extasié de sentir un autre sexe d'homme dur frottant contre le sien, vu comment il écartait lentement les jambes en gémissant doucement. Dean mordilla la clavicule du brun avant de lécher son cou rejeté avec passion en arrière, appréciant le grondement de plaisir faisant vibrer la gorge qu'il suçait avidement. Il finit par lécher son menton et rejoignit avec délice les lèvres gonflées de Castiel, qu'il dévora.
Dean entama un déhanchement dur et exigeant contre Castiel, qui empoigna avec une force faite de désir pur la nuque de l'autre homme pour approfondir le baiser. Dean grogna dans la bouche du brun en saisissant avec force l'une de ses cuisses pour la plaquer à sa hanche. Castiel haleta et rompit le baiser pour gémir fortement, trouvant cette promiscuité nouvelle dévorante d'envie. Dean se lécha les lèvres en continuant de se déhancher contre Castiel, admirant son torse se tendre et son dos se cambrer avec force. Il s'abreuvait du plaisir qu'expérimentait Castiel, de ses halètements surpris lorsque il se déhanchait contre lui avec plus de force. Il sentit un désir sans bornes échauffer son membre lorsque Castiel couina de surprise avant de se mettre de suite après à haleter d'appréhension lorsque Dean plaqua son autre cuisse contre sa hanche.
Dean se lécha les lèvres en observant avidement Castiel qui encadrait maintenant sa taille de ses jambes, cherchait désespérément de quoi s'accrocher fébrilement, son regard fiché dans le sien. Ses yeux bleus ne le lâchaient pas, légèrement écarquillés, mi-apeurés mi-émerveillés par la situation.
- Stressé ? Demanda Dean en caressant tendrement la cuisse de Castiel qui se mordit les lèvres pensivement.
- Extatique, répondit finalement le brun, faisant sourire Dean.
Ce dernier passa ses bras sous les cuisses pâles avant de se pencher sur le corps de Castiel qui haleta en l'observant se rapprocher, ne loupant aucun détail. Castiel griffa le dos de Dean en gémissant fortement lorsqu'il sentit quelque chose frotter contre son intimité. Dean sourit en pressant plus fortement son sexe contre Castiel qui haleta dans un gémissement étranglé, fébrile de désir.
- Ça te tente ? Demanda malicieusement Dean en réitérant son déhanchement, bombant son torse d'extase lorsque Castiel resserra compulsivement ses jambes autour de sa taille. N'est-ce pas ? Redemanda-t-il.
Castiel dut se faire violence pour reprendre un souffle correct, voyant son torse s'agiter et commencer à luire à cause du fin film de sueur sur sa peau sensible.
- Dean... Je...
- Veux ? Taquina Dean, souriant encore plus lorsque le brun hocha fiévreusement du chef. À quel point ?
- Dean ! Tenta de protester Castiel, pas du tout confortable dans l'idée de devoir poser des mots sur ses incommensurables envies et désirs.
- Au point de lécher tes doigts puis te préparer toi même ?
Castiel sentit son souffle se bloquer à cette perspective.
- Mais... que... Qu'est-ce que tu... ferais ? Et je... Balbutia Castiel.
- Ne t'en fais pas, murmura Dean en embrassant le cou de Castiel qui rejeta la tête sur le côté pour lui laisser plus de place. Fais-le.
Castiel déglutit et s'exécuta lentement, les yeux rivés sur ceux de Dean qui le regardait faire en parcourant son torse de ses lèvres. Le brun porta avec hésitation deux doigts à sa bouche puis se mit à les lécher lentement, se sentant légèrement idiot, voire carrément crétin. Mais le grognement que poussa Dean et son téton qui fut subitement léché, sucé et mordillé avec envie lui firent vite oublier sa gêne. Très vite, Castiel oublia sa conscience et se mit à lécher abondamment ses doigts, encouragé par Dean qui perdait également peu à peu sa retenue. Il exaltait, agrippait, mordait, léchait avidement le corps pâle n'arrêtant dorénavant plus de se tortiller de désir sous lui. Il adorait voir les doigts de Castiel être mouillés de salive par ses lèvres rosées ouvertes, laissant passer ces même doigts et entrevoir sa langue qui s'activait ardemment à sa tâche. Dean sourit avec espièglerie lorsque Castiel retira hâtivement ses doigts pour laisser passer un cri fougueux, sa main emprisonnant son sexe fermement mais avec douceur en étant certainement la cause.
- Bébé, prépare-toi, maintenant, fit Dean d'une voix rauque, provoquant une bouffée de chaleur dans les reins de Castiel, qui porta ses doigts vers le bas de son corps.
Dean se recula pour lui laisser de la place sans lâcher son membre qu'il pompait doucement, savourant la tension sexuelle croissante qu'il installait inexorablement dans ce corps beau à se damner. Il regardait alternativement la main et les yeux de Castiel, l'encourageant dans sa nouvelle expérience homosexuelle avec tendresse. Castiel respira avec fébrilité lorsqu'il commença à faire pénétrer un doigt en lui. Mais surtout lorsque Dean arrêta de le masturber au profit de regarder son action, commençant à respirer profondément pour calmer un désir intense étant venu percuter ses muscles qui se serraient d'excitation.
Soudainement, Castiel se sentit horriblement exposé, mais l'envoûtement qu'il exerçait visiblement sur Dean le complut et le fit aller plus loin. Dorénavant fixé sur la réaction de Dean, il enfonçait son doigt et le ressortait plus fluidement, et en ajouta même un lorsque Dean prit son sexe en main pour le pomper fébrilement. Jamais encore il n'avait expérimenté tant de désir et une envie si intense de se perdre dans un plaisir sans précédent.
- Ha-HAn De-Dean ! Haleta Castiel, qui ne contrôlait plus du tout son souffle erratique et devenait impatient.
- J'ai tellement envie de toi, grogna Dean en accélérant la cadence sur son sexe, depuis tellement longtemps.
- Han Ha...
- Tu ne pourrais même pas t'imaginer le nombre de fois que j'ai rêvé de ça, fit Dean en prenant de son autre main la cuisse pâle pour l'écarter de l'autre.
- Hnn D... Couina Castiel, encore plus exposé au regard de braise vert.
- Le nombre de fois où j'ai fantasmé sur ton corps alors que tu me parlais travail, alors que tu enseignais, grogna Dean en rapprochant son sexe de l'entrée comblée de Castiel qui retira ses doigts de lui instantanément.
- Dean ! Gémit Castiel en saisissant le bras lui tenant la cuisse d'une main et fortement les draps de l'autre.
- Où je t'ai imaginé plaqué contre une table, fiévreux et exténué par mes coup de reins implacables. Est-ce que tu voudrais ça, Castiel ? Sentir mon sexe aller et venir là où personne n'est allé en toi ?
- Dean ! Cria Castiel à bout. Oui, s'il te plaît ! Je veux sentir ton sexe en moi !
- S'il me plaît ? Demanda Dean avec un sourire tendu. Putain, il n'y aurait rien d'autre qui me plairait plus que ça, grogna-t-il en se couchant brusquement sur Castiel, faisant fortement presser son gland contre l'entrée de ce dernier sans la pénétrer.
- Ha non, Dean ! Rouspéta Castiel, ne sentant toujours pas l'homme en lui, qui trifouillait dans la table de chevet. Putain, Winchester, si tu ne...
- Préservatif, mon ange, expliqua Dean en sortant lubrifiant et capote.
- C'est toi que je veux sentir en moi, pas une saloperie de bout de plastoc'. Je veux sentir ton sperme gicler en moi et s'écouler à l'intérieur de mes cuisses. Putain, ouais ! C'est ce que je veux ! Affirma avec force Castiel en se mettant à onduler avec force du bassin, causant une pression insoutenable sur son intimité à deux doigts d'être pénétrée.
Dean regarda Castiel avec une surprise qui se changea bien vite en luxure insatiable. Il balança la capote mais garda le lubrifiant, dont il mit une généreuse quantité sur ses doigts. Puis il se redressa, exposant son torse aux yeux bleus assombris et étala la substance visqueuse sur sa longueur en jouant du bassin. Il fit gaffe à rester très près de l'intimité de Castiel qui écartait encore plus les jambes, exalté de cette tension d'avant-acte.
- Alors comme ça tu la veux, hein? Fit d'une voix rauque Dean en continuant de se donner en spectacle sous les yeux bleu envieux incapables de regarder ailleurs que vers cet organe qui, il en était sûr, ferait bientôt son bonheur.
- Oui.
- Comment ? Ne put s'empêcher de demander Dean en butant à chaque balancement de hanches son gland contre l'entrée d'un Castiel extatique. Bien profonde ? Avec force ? Je suis sûr que tu l'aimeras à en hurler de joie !
Soudainement Castiel se redressa en jurant d'une voix rauque pour venir saisir les cheveux situés à l'arrière du crâne de Dean.
- Pour l'instant, ce serait déjà pas mal de l'avoir en moi ! Fit Castiel en griffant dans toute sa longueur le torse de Dean qui sourit d'émerveillement avant de se saisir des poignets de Castiel.
- Tu as raison, fit Dean en plaquant le brun contre le matelas, les mains au-dessus de la tête tandis qu'il avançait doucement mais sûrement son bassin.
Castiel rejeta la tête en arrière, la bouche grande ouverte dans un long gémissement silencieux, le corps tremblant et les muscles tendus. Dean se mordit fortement la lèvre tout le long de sa progression dans le corps de Castiel, empêchant son instinct de labourer de suite les entrailles de ce dernier.
- Fuck ! You're so tight ! Grogna t-il lorsqu'il fut enfin en lui jusqu'à la garde.
Il se redressa lentement et observa Castiel se débattant visiblement avec la douleur qu'il ne devait pas manquer de ressentir. Putain, il avait toujours du mal à croire qu'il soit actuellement enfoui en lui ! Au plus profond de lui ! Plus qu'à quelques minutes d'éjaculer en lui ! Actuellement en train de prendre sa virginité ! Il n'en pouvait plus, il voulait se retirer pour s'enfoncer à nouveau mais avec plus de force, la force de toute la possessivité qu'il avait développé pour le brun au cours de ces quatre derniers mois. Son souffle était à nouveau désordonné et ses muscles le brûlaient, le suppliaient de les laisser se mettre en action afin d'enfin ravager cette intimité qui serait bientôt la sienne, si ce n'était déjà la cas !
- Cas ! Grogna d'une voix rauque Dean en relâchant les poignets du brun au profit de ses cuisses qu'il écarta encore plus, fébrilement, à deux doigts de craquer.
Castiel, malgré son inconfort, releva le visage et oublia quasi instantanément ce dernier. Tous les muscles de Dean étaient contractés à l'extrême, prêts à s'enflammer à son accord... La peau hâlée à se damner de ses pectoraux luisait doucement à cause de la sueur qui roulait en fines gouttes dans son cou... Cou dont les tendons ressortaient et venaient mordre la peau tellement il était tendu... Putain ! Déglutit Castiel. Dean ressemblait à un gladiateur. Il allait se faire baiser par un gladiateur ! Et c'est cette pensée totalement stupide qui le fit chavirer.
- Do it, Dean ! Fuck me ! Ordonna Castiel en cambrant déjà le dos.
Dean ne se fit pas prier et se retira du brun jusqu'au gland avant de se renfoncer brutalement dans un grognement de soulagement. Castiel en eut le souffle coupé. La douleur était toujours présente mais la sensation brûlante du sexe transcendant ses chaires était tellement... tellement... Et déjà Dean recommençait et allait buter contre...
- Dean ! It's... Dean !
- I know, Cas, souffla laborieusement Dean en réitérant son mouvement tout en changeant d'angle très légèrement pour tenter de frapper en plein dans sa prostate, cette fois-ci.
- Almost ! Gémit Castiel d'une voix cassée, sentant la douleur refluer de plus en plus et le plaisir prendre le pas. Mais quelque chose manquait, il ne savait pas ce que c'était mais c'était à portée de main, et il sentait que Dean commençait à réveiller ce quelque chose... Quelque chose qu'il n'arrivait pas encore à réaliser pleinement.
Mais ce fut bientôt le cas, après encore quelques coups de reins dont l'angle de pénétration changeait à chaque fois, au moment même où le sexe de Dean buta contre sa prostate avec force.
- FUCK ! Hurla Castiel en contorsionnant à l'extrême son dos et en ouvrant au possible ses jambes tremblantes pour encore mieux sentir cette vague dévastatrice d'incommensurable plaisir.
- Got it, grogna Dean avec un sourire béat sur les lèvres, renfonçant brutalement son sexe dans l'intimité de Castiel dont la réaction fut tout aussi brutale.
- Fuck, Dean ! Harder ! Please, Harder ! Supplia Castiel en agrippant fortement les draps et rencontrant frénétiquement le membre de l'autre homme à grands coups dévorants de bassin.
Dean se lâcha totalement et fit claquer leur peau l'une contre l'autre avec extase, agrippant fermement les hanches de Castiel qui s'abandonnait totalement et aveuglément à ses coups de reins. Castiel remonta ses bras pour se saisir fortement de la tête de lit, retenant son corps de remonter sur cette dernière qui tapait violemment contre le mur. Il se sentait proche de lâcher prise, il adorait sentir ce sexe dans cette partie de son corps, adorait entendre les grognements et gémissements de Dean dans l'effort de la passion, adorait sentir son corps être implacablement enfoncé dans le matelas par le poids de cet homme. Alors lorsque Dean enroula sa main autour de son membre, il ne put que hurler et jouir violemment sur son torse.
Dean le suivit l'instant d'après, emplissant l'intimité de Castiel encore plus serrée autour de lui. Il se retint de tomber sur l'homme en dessous de lui et profita du black-out du brun pour se complaire encore quelques instants dans son corps brûlant et humide de sa semence. Puis il se retira lentement, souriant de la grimace que fit Castiel et s'allongea à côté de ce dernier. Castiel émergea totalement plusieurs minutes après. D'abord surpris de sentir quelque chose couler sur ses fesses, il finit par sourire et se tourna paresseusement vers le coupable qui ne le lâchait pas des yeux.
Ils se sourirent béatement avant de se rapprocher et de s'enlacer. Ils passèrent plusieurs minutes à se câliner, se caresser et se murmurer des choses idiotes jusqu'à ce que l'estomac de Dean se fasse rappeler à lui.
- On devrait aller faire cette pizza, rit Castiel en passant une main sur l'abdomen hâlé qui se contracta sous son toucher.
- Certes, mais... Se stoppa Dean en passant une main dans le dos du brun jusqu'à ses fesses qu'il prit à pleine main avant de glisser encore plus bas.
Castiel hoqueta lorsqu'il sentit Dean passer ses doigts sur son intimité encore frémissante et récolter un peu de semence qui continuait encore à s'écouler à l'extérieur de lui. Il haleta lorsqu'il vit Dean amener sa main à sa bouche pour lécher ses doigts avidement.
- Avant, il faut que je m'occupe de toi, finit Dean malicieusement.
Puis il mit Castiel à quatre pattes, se plaça derrière lui, écarta ses fesses de ses grandes mains chaudes et passa sa langue sur l'entrée humide du brun.
- FUCK ! Hurla ce dernier.
Fin
