Non, ce n'est pas comme ça que je voyais les choses. J'y ai cru longuement. J'ai pensé que ça marcherais, mais puisque nous sommes liés par le mensonge, tout doit s'arrêter. Ce n'est pas contre toi. Ce n'est pas de ta faute. Ce n'est de la faute à personne mais si tu cherche un coupable, accuse-moi. Moi qui n'est plus envie de me battre, moi qui ai si facilement abandonné. Haïs moi. Déteste-moi. Oublie-moi. Ou au contraire, torture-moi chaque jour de souvenirs. Chaque jour viens me voir avec ces belles roses blanche que tu décorais d'encre rouge.

Non, ne m'abandonne pas comme ça. Ce n'est pas comme ça que je voyais la fin de notre « nous ». Je voyais des sourires dans le roux de tes cheveux. Des sourires forcés à travers un magasin de jeux vidéos pourquoi pas. Tes grands yeux brun qui me pénétraient pour comprendre le « pourquoi » et le « depuis quand » de toute cette histoire. Je ne voulais pas que tu t'enfuis en courant. Je ne voulais pas que la pluie se mêle à tes larmes. Je voulais, dans un effort ultime, te lancé un dernier sourire. Et que tu me répondes, avec ce sourire triste qui te fait le visage d'un ange. Ce sourire auquel je n'avais pas su résister.

Non, je ne pensais pas que cette nuit là, tu me fuirais. Je pensais que tu te mettrais près de moi. Que tu me regarderais faire un pas en avant, me saluerais de la main, me regarderais disparaître sous le flot de l'âme bleue. Pourquoi n'ai-je pas su que tu n'étais pas ainsi? Pourquoi ai-je espéré que tu le supporterais? Je n'en sais rien. J'y ai cru, longuement, mais je n'en sais rien. Surement voulais-je une dernière fois voir ce sourire. Ce magnifique sourire qui faisait de tes cheveux noirs un parfait flot de détresse.

Non, je ne pensais pas que tu me détesterais. Je t'ai aimé, plus que tout. Mais la vie à eu raison de moi. Je t'ai aimé du plus profond de mon âme. Toi, l'homme que j'aurais voulu à mes côté jusqu'à la mort. Je n'ai pas pu me résigner à te laisser partir alors que l'on s'était jurer « jusqu'à la mort ». Je n'étais pas dupe, je savais que ça finirais. Je le savais mais je m'en fichais. Sur le coup, je m'en fichais. Mais ces mots si douloureux à mon oreille. Tu ne m'a pas dis « je te quitte ». Juste, là, en voyant mon ombre se balancer sur le fleuve, alors que j'étais sur ce pont de notre rencontre. Qu'as-tu pensé en me voyant?

Non, tu ne m'as pas quitté. Je ne t'en ai pas laissé le temps. Tu as juste eu le temps de crier « comment as-tu su » et j'ai sauté. Je t'ai regardé à travers mes cheveux blonds, je t'ai vu partir, et au moment ou mon corps à toucher avec ardeur l'eau sombre, à ce moment là, j'ai crié. Toute la douleur, que j'ai gardée en moi. Toute cette douleur que je ne voulais révéler que sur mon lit de mort. Je l'ai hurlé, intérieurement. Je l'ai hurlé à m'en rompre la voix que je ne pouvais faire sortir. J'ai pleuré. Le sel de mes larmes ne faisait qu'un avec l'eau. J'aurais aimé transformer la Seine en mer cette nuit là.

Non, nous n'avons pas rompu notre promesse. Car à ce moment là, quand mon souffle s'est fait liquide. A ce moment là, « nous » existait encore. Tu n'as pas eu le temps de m'abandonner, je suis mort avant, et du plus profond de mon âme qui se mélange à ce fleuve sombre, j'ai souris.

Oui, Matt, je t'aime toujours.

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Histoire originale sur http:/akayuki.