Titre : Je suis celle qui te dévorera.

Première partie de Complémentaires

Résumé : Naru est de retour après être parti six mois en Angleterre, pour enterrer le corps d'Eugène, son jumeau. Il retrouve son ancienne équipe, et une assistante qui lui en vaut… presque à mort.

Disclaimer : Ghost Hunt ne m'appartient pas, il est la propriété de Fuyumi Ono et de la Kodansha

Note :

(1) Voir épisode 11 de l'anime.

Sinon, bonne lecture ! (Enfin j'espère…)

Chapitre 1 :

Mai soupira pour la centième fois de la journée. Pas d'ennui mais plutôt de… tristesse. Ce matin-là, elle avait réalisé que ça faisait six mois qu'elle n'avait pas vu Naru, soit une éternité. Elle se rappelait du jour de son départ, à lui et à Lin.

Il était parti sans dire un mot vers son bungalow. Lin leur avait quand-même accordé un sourire gentil. En sachant qu'il était beaucoup plus discret et silencieux que son jeune patron. Et apparemment un plus poli et aimable, mais bon l'autre avait un égo tellement surdimensionné… Personne ne s'était attendu à ce qu'ils partent dans la nuit sans laisser aucune trace. L'assistant leur avait tout de même laissé un mot en disant qu'ils partaient en Angleterre pour Eugène, et il leur souhaitait bon courage pour la suite.

Le problème était qu'elle n'arrivait pas à l'oublier quand bien même il possédait une longue liste de défauts (narcissique en tête de liste, quasi insensible d'après ce qu'elle pouvait voir, sarcastique d'ailleurs elle était la mieux placée pour le dire vu toute les piques qu'il avait pu lui sortir…, manipulateur et là aussi elle en avait fait les frais, hypocrite ce qui rejoint le dernier défaut cité…, lâche étant donné la manière dont il était parti…). Elle n'arrivait pas à oublier le regard que Naru lui avait lancé avant de partir sans se retourner vers son bungalow. Il avait toujours la même expression sur le visage qu'à son habitude, indifférente, mais ses yeux s'étaient ancrés aux siens. Toujours sans aucune expression particulière. Cependant, elle avait encore l'impression de passer aux rayons X. La jeune fille avait rougi (bien sûr…), ce qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de faire à chaque fois qu'il la regardait, voir… pour n'importe quelle autre raison.

Finalement, en faisant appel à ses souvenirs lointains, Mai se souvint qu'il avait eu le même regard lorsque Masako avait invité le jeune homme à dîner la première fois devant toute l'équipe de la SPR, pour le remercier de l'aide qu'il lui avait apporté pour l'histoire de la suicidée du parc (1). Alors que sa meilleure ennemie s'était accrochée au bras de Naru et continuait de parler, cette dernière ne pouvait pas voir le regard qu'il lançait à sa jeune assistante (qui bouillonnait de colère et de jalousie).

D'ailleurs, sur le coup, Mai n'avait pas remarqué le regard qu'il lui lançait, mais alors qu'elle s'en rendait compte, la jeune fille ne comprenait pas du tout ce que ses yeux voulaient dire (et ne comprenait toujours pas…). Et quels yeux ! D'un bleu foncé peu commun et perçants, protégés par de longs cils noirs.

Combien de fois s'était-elle fait avoir ? Elle en avait perdu le compte. Plein de souvenirs de son patron lui revinrent en mémoire. Ciel, qu'il était beau ! Mais quel sale caractère !

Ah, ça oui, Mai lui en voulait d'être parti sans rien dire ! Chaque fois qu'elle pensait à lui, c'était simple, le même schéma se répétait : d'abord les souvenirs joyeux, suivis par une tristesse infinie, et enfin par la colère engendrée par la rancune. Hors Mai n'était pas vraiment rancunière avec Naru, puisqu'il suffisait d'un regard pour qu'elle fonde comme neige au soleil. Sauf que là, il était allé trop loin, trop loin pour que les nerfs de Mai puissent le supporter.

Des larmes vinrent lui piquer les yeux. Alors ça c'était vraiment le bon moment pour fondre en larmes ! Surtout en plein cours ! Dire qu'elle s'était habituée à retenir ces fichues larmes pendant si longtemps, pourquoi maintenant ? Peut être parce que cela faisait six mois qu'il était parti et qu'il n'avait donné aucun signe de vie.

« Mau… Argh ! Tu me le paieras Kazuya Shibuya ! » pensa Mai, mais elle se retint de le maudire car elle savait que ça pouvait vraiment être dangereux, mais en même temps c'était si tentant ! Elle prit son visage entre ses mains, désespérée…

- Taniyama-san, est-ce que vous vous sentez bien ?

L'intéressée releva la tête et tomba presque nez à nez avec son professeur.

- Je… Oui, oui, tout va bien, répondit la jeune fille en se redressant sur sa chaise, les joues en feu.

La femme haussa les épaules, alors que tous les regards étaient rivés sur Mai Taniyama, le phénomène du lycée. Avec le bouche à oreille, presque toute l'école savait que la jeune fille avait travaillée avec des chasseurs de fantômes. Beaucoup ont douté mais quand ils voyaient que la jeune fille était un peu amochée quand elle revenait en cours et que le directeur avait lui-même accordé cet emploi à temps partiel, personne ne disait rien mais la dévisageait comme si elle était un phénomène de foire. Ce qui se passait justement à ce moment-là.

Mai jeta un coup d'œil autour d'elle et vit toutes les paires d'yeux tournés vers elle. La jeune fille eut un sourire gêné, puis pria intérieurement « Sonne je t'en supplie, sonne, ne me laisse pas seule ! S'il te plait sonnerie adorée !» Mais la sonnerie du lycée ne lui fit aucune faveur.

Le cœur de Mai se serra. Si rien que le fait de penser à Naru la faisait réagir à ce point, alors elle se dit que toute cette histoire devenait très embêtante et embarrassante. Elle ne savait même pas quand il allait revenir ce lâche et narcissique garçon. S'il revenait un jour… Arghh ! La jeune fille se força à rester neutre pour ce concentrer sur ses cours.

Je te déteste, je te déteste, je te déteste… NNOONN ! Je n'y arrive pas…

Heureusement pour elle, la cloche sonna. Fin des cours. Enfin… Mai soupira un grand coup et commençait à ranger ses affaires quand un surveillant entra dans la salle de classe, presque déjà vide.

- Mai Taniyama ? demanda-t-il.

- Oui c'est moi.

- Le directeur veut te voir dans son bureau.

Quoi ? Qu'avait-elle encore fait pour mériter ça ? Elle se dépêcha de plier bagages et suivit le pion.

- Excusez-moi monsieur, Taniyama-san est-là, dit le surveillant en ouvrant la porte du bureau.

- Merci, entrez mademoiselle.

Mai obtempéra et s'inclina légèrement :

- Bonjour… commença-t-elle en se redressant mais sa voix s'éteignit lorsqu'elle vit une personne assise dans l'un des fauteuils devant le bureau du directeur.

Elle était littéralement scotchée. Les yeux plus écarquillés que jamais, elle ne pouvait se résoudre à croire ce qu'elle voyait. C'était une blague !

- Na…Naru… murmura-t-elle d'une voix à peine audible.

Tout son corps refusait de bouger. Il était tourné vers elle, toujours en noir évidemment, on ne change pas les bonnes habitudes, le même teint de porcelaine et ses éternels yeux bleus, sa frange noire tombant et cachant un peu plus ses prunelles. Il n'avait pas vraiment changé. Mai se dit que ça ne pouvait être qu'un mauvais rêve. Son sang bouillonnait dans ses veines. Joie ou colère ? Les deux, chef !

- Taniyama-san, est-ce que tout va bien ?

La voix du directeur la ramena à la réalité. La jeune fille posa les yeux sur son directeur en essayant de ne pas loucher vers l'adolescent.

- Euh, oui, répondit-elle en s'approchant du bureau.

Menteuse, son cœur battait à tout rompre et là, elle ne savait plus ce qu'elle devait ressentir. Joie, tristesse ou colère ? Mai ne pouvait nier que la colère prenait le dessus petit à petit.

- Asseyez-vous.

Elle obéit et s'assit dans le deuxième fauteuil, raide comme un piquet, en face du bureau, sans accordé un seul regard à son ex-patron. Le directeur semblait gêné, sûrement à cause de son manque de politesse envers le jeune homme. Peut être que le départ du directeur de la SPR ne s'était pas bien passé. Quoiqu'il en soit, il n'avait jamais vu son élève d'une humeur aussi massacrante. Il se racla la gorge :

- Hum… Vous vous rappeler de Shibuya-san, n'est-ce pas…

La jeune fille croisa les bras et le regarda l'air de dire « Vous me prenez pour un jambon ? » Le directeur se frotta les mains de moins en moins à l'aise.

- Il voudrait vous engager de nouveau.

Mai crut que ses yeux allaient lui sortir de la tête. C'était une blague, pas vrai ?

- Avec les mêmes conditions qu'il y a un an, continua l'homme.

Elle n'en croyait pas ses oreilles. Il osait revenir comme ça, après six mois de silence radio et elle devrait accepter comme ça de revenir, simplement parce que monsieur a un sourire ravageur ?

- Mai ?

Cette dernière tourna enfin la tête vers Naru. Les deux hommes s'attendaient visiblement à une réaction de sa part. Elle savait que le directeur attendait une réponse, quant à Naru la jeune fille ne savait absolument pas à quoi il s'attendait. La jeune fille ne voulait pas donner de réponse trop précise, elle préfèrerait éluder mais simplement, celui qui en maîtrisait le mieux la technique était assis juste à côté d'elle.

- Mais… Et les examens alors ?

- Cela ne posera aucun problème, répondit le jeune homme.

Le cerveau de Mai criait « May Day ! May Day ! » Toutes les informations se mélangeaient entre elles.

- Comment ça, ça ne posera aucun problème ? intervint le directeur.

Un sourire en coin se dessina sur le visage de Naru alors que ses yeux se faisaient d'une douceur hypocrite. La jeune fille ne put s'empêcher de le dévisager avec admiration. Dieu qu'il était bon manipulateur. Ce garçon savait comment avoir tout le monde dans sa poche.

- Disons que je compte l'embaucher juste après ses examens, comme ça elle aura tout le temps pour travailler et faire en sorte de les avoir. En théorie, bien sûr.

Mai dut résister à l'envie démente de se jeter sur lui pour le tuer. Encore une fois il l'insultait, mais cette fois-ci, c'était devant le directeur du lycée ! Il n'avait pas changé d'un pouce ! Le salaud !

- Comment ça en théorie, hurla-t-elle en bondissant sur ses pieds.

- Je préfère ne pas m'avancer, répliqua-t-il simplement, avec son éternelle expression indifférente sur le visage.

Mai ouvrit la bouche pour répondre, mais l'homme derrière son bureau qui craignait pour ses oreilles et qui n'oubliait pas le but premier du jeune homme risqua :

- Taniyama-san, tout ce dont nous avons besoin maintenant, c'est votre réponse. De toute manière après vos examens je n'aurais plus le pouvoir de dire quoique ce soit, la décision vous appartient à vous seule.

La moutarde montait aux narines de la jeune fille qui mourrait d'envie de répliquer « Vous croyez que c'est simple de répondre à une demande pareille en sachant que cet égoïste nous a tous lâché sans donner le moindre signe de vie ? » Elle ne comprenait pas pourquoi il venait lui demander ça maintenant.

- Est-ce que c'est possible de répondre un peu plus tard ? répondit-elle, en inspirant et expirant le plus calmement possible, si bien que sa voix résonnait de façon très basse pour ses deux interlocuteurs.

Naru haussa simplement les sourcils en la regardant. C'était là sinon rien. Il n'y avait pas que lui qui avait sa fierté. Elle posa une main sur le dossier du fauteuil dans lequel elle s'était assise un peu plus tôt et répondit de mauvaise grâce :

- O.K.

- Pardon ? Vous avez parlez tellement bas que je n'ai rien entendu.

Si le directeur semblait n'avoir rien entendu, Naru lui souriait avec ce sourire sadique, qui lui faisait redouter le pire.

- J'ai répondu monsieur que j'acceptais le poste d'assistante à la Shibuya Psychic Research.

Ces mots lui brûlaient la bouche tellement elle se sentait mal. Elle se redressa en inspirant profondément.

- Maintenant, je vous pris de m'excuser car j'ai des choses à faire et je suis déjà en retard.

Le directeur sembla se réveiller :

- Oh, oui, excusez-moi Taniyama-san allez-y, si Shibuya-san n'a rien à ajouter.

Pour toute réponse, ce dernier se leva et s'inclina vers le directeur, imité par Mai. Cette dernière sortit à la vitesse d'un boulet de canon. Elle avait l'impression que l'air se faisait de plus en plus rare au fur et à mesure que les minutes passaient. Elle poussa la porte et se précipita dehors. La jeune fille marchait comme si elle avait un train à prendre, quoique ce serait une réalité lorsqu'elle sortirait du bahut.

Mai s'engouffra dans les vestiaires sans regarder en arrière. Elle se changea rapidement. La jeune fille enfila son pantacourt en jean, avec un t-shirt rayé rouge et blanc et un trench couleur sable. Elle avait battu son record de temps pour se changer. Mai fourra son uniforme dans son sac puis sortit du vestiaire en enroulant son écharpe bleu ciel autour de son cou. Elle sentit une main se refermer sur son poignet avec une force si effrayante qu'elle faillit en perdre l'équilibre. Elle se tourna vivement et crut que son cœur allait déclarer forfait. C'était Naru. Il n'avait aucune expression particulière sur le visage.

- Lâche-moi ! cria-t-elle en se démenant pour se défaire de sa poigne d'acier, mais il ne la lâcha pas. Lâche-moi ! répéta-t-elle, plus fort et en se débattant.

Il la lâcha finalement et soupira. Mai recula lentement puis se retourna pour s'enfuir. Mais le jeune homme la suivit.

- Mai !

Elle ne répondit pas, les larmes montant et menaçant de couler.

- MAI !

- Quoi encore ! Qu'est-ce que tu veux ? répliqua-t-elle furieusement en se retournant.

- Je voulais te remercier de retravailler pour moi et… il faut que tu viennes pour signer le contrat au bureau.

- Me remercier ! Tu ne le fait presque jamais, tu te fiches de moi ! hurla la jeune fille en se tournant pour reprendre son chemin.

- Mai.

Sa voix était impérieuse, profonde et surtout d'un calme absolu qui la faisait sortir hors de ses gongs.

- Je ne peux pas venir en ce moment, je travaille ! Je passerai quand mon contrat sera terminé !

- Ton contrat ?

- Oui je travaille et ça te dérange ? Excuse-moi mais je vais vraiment être en retard !

- Mai.

- TAIS-TOI ! Et fous-moi la paix !

Les sourcils de Naru se froncèrent légèrement. La jeune fille avait le souffle court et fixait le sol en cachant ses larmes.

- Vas t'en, murmura-t-elle d'une voix à peine audible. Pourquoi es-tu ici ? Pourquoi maintenant ?

Sa voix se faisait de plus en plus forte.

- Je te déteste !

- Pourquoi as-tu accepté alors ? demanda-t-il toujours calme.

Mai se redressa vivement.

- Idiot ! cria-t-elle en essayant de le frapper.

Il ne réagit pas et elle continua à le frapper en disant qu'elle le détestait. La jeune fille avait l'impression que sa tête allait exploser.

Alors qu'elle devenait de plus en plus violente, Naru lui attrapa les poignets alors qu'elle pleurait et geignait en même temps. Il la plaqua contre le mur. Lorsque son dos heurta la matière froide, elle eut le souffle coupé et sentait la pression des mains de Naru autour de ses poignets plaqués contre le mur. Que faisait-il ? Elle releva son visage baigné de larmes vers lui. Il semblait vraiment très proche voir trop pour son équilibre émotionnel déjà bien chamboulé. Elle se plongea dans le bleu de ses yeux.

- Mai…

- Ça fait mal, soupira-t-elle, tu peux pas savoir. Tu crois que ça nous a fait plaisir de voir que vous étiez partis le lendemain matin… Non, tu peux pas comprendre…

Ses mains se relâchèrent. La colère laissait place à une tristesse infinie. Elle sentait son souffle sur joue. C'était si doux après s'être mise en colère. Elle se sentait toute molle, ses yeux étaient fermés. Son odeur lui faisait tourner la tête. Il était si proche d'elle. Et pourtant si loin.

Il lâcha ses bras et elle ouvrit les yeux. Il se reculait. La jeune fille resta adossée au mur quelques secondes en le regardant. Il était tellement magnifique… et tellement détestable ! Elle brûlait d'envie de se jeter contre lui. Pourtant, se fut Mai qui s'éloigna la première. Plus aucun d'eux ne pouvait dire quelque chose. Elle recula vers la sortie avant de courir et de s'échapper de sa prison.

La jeune fille courut jusqu'à sa station de train. Lorsqu'elle fut enfin dedans, elle s'autorisa à enfouir son visage dans ses mains et de laisser couler ses larmes. Elle marcha comme un zombi jusqu'au magasin où elle travaillait. Son patron était dehors en train de repeindre la devanture du magasin. Lorsqu'il se rendit compte que sa jeune employée était là, il s'exclama :

- Ah Mai ! Enfin, je commençais à m'inquiéter. Euh que se passe-t-il ?

Il avait remarqué les larmes de la jeune fille, mais n'osa pas demander ce qui n'allait pas. Il décida de lui remonter le moral.

- Viens voir j'ai reçu la dernière commande ! Tu vas me dire comment tu la trouves.

Un pauvre sourire s'épanouit sur le visage de Mai qui le suivit à l'intérieur. Personne ne remarqua l'ombre noire qui passait par là.

Fin du chapitre 1, je voudrais savoir ce que vous en pensez. Je publie ce chapitre aujourd'hui, et je vais finir d'écrire la partie, comme ça je posterais les autres chapitres ensuite.

Sinon j'espère que j'ai pas trop fait de fautes ou que j'ai pas trop oublié de mots, si c'est le cas, dites-le moi !

Bye bye.