Titre : Regret.
Pairing : Imayoshi x Hanamiya.
Rating : T (pour le langage fleuri de notre cher Hana-chan).
Genre : Romance.
Disclaimer : Les personnes sont à notre cher Tadatoshi Fujimaki.
Note de l'auteur : Bonsoir tout le monde ! J'espère que vous allez bien.
Ces derniers temps, je ne cesse de poster de nouvelles choses et jamais sur mes projets déjà en cours, pas tapez ! Mais pendant les vacances d'hiver, je n'ai pas cessé d'écrire sur mon petit ordinateur des écrits qui me passaient par la tête, et Hanamiya est parvenu à s'y glisser visiblement. Bref, ce projet sera un Three-shots (il devait être un OS à la base... ouais...) et c'est la première fois que je me lance dans un pareil couple.
En plus, il semblerait qu'aujourd'hui ce soir l'anniversaire d'Hanamiya alors je profite de cette occasion pour vous livrer cette petite histoire ! J'espère qu'elle vous plaira autant qu'à moi de l'écrire.
Cette histoire a été corrigée par Louna Ashasou que je remercie énormément !
A savoir : l'idée m'est venue avec les Kuroko no Basket Replace chapitre 6 (écrit par Sawako Hirabayashi) qui concerne donc le temps où Hanamiya et Imayoshi étaient tous deux au collège. Puis bon... en tant que yaoiste, savoir que ceux deux là ont eu un passé commun, je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire là-dessus.
L'histoire évoluera surtout au chapitre 2 et 3, puisque ce premier chapitre me permet de poser les bases. Je vous souhaite une bonne lecture et n'hésitez pas à commenter ;)
Regret
Premier chapitre :Celui qui mentait sur lui-même pour terrasser
Les rumeurs entourant Hanamiya Makoto :
- Bon au basketball (calme avec un large champ de vision, il a l'esprit et la réflexion de montage pour être un PG — c'est-à-dire le joueur le plus rapide de l'équipe, qui organise l'attaque de l'équipe en contrôlant le ballon et le faire arriver au bon joueur au bon moment.)
- Intelligent (il avait le meilleur score pour son niveau de l'année concernant les tests standardisés depuis le début de l'année)
- Bien élevé et gentil (toujours humble ; il a la confiance sans réserve de ses amis et de ses senpais).
De ceux qui connaissaient Hanamiya, dix sur dix diraient cela : « Hanamiya est un bon gars. »
Même si vous deviez demander aux personnes dans le même club de basketball, dix sur dix seraient… non, il serait celui qui ferait pencher la balance. Imayoshi Shoichi ; le senpai d'Hanamiya d'une année au-dessus de lui, eut un sourire planant autour de ce club de basket.
Hanamiya était-il vraiment un bon gars ?
Imayoshi était une personne qui doutait de beaucoup de choses, et notamment de la nature humaine ainsi que de ses vices. Tout ne pouvait pas être tout blanc, ni même tout noir. Après tout, n'importe quel tableau était recouvert par des tâches de couleurs : c'était ce qui le rendait beau, intéressant, et si particulier. Une personne était comme un tableau, un chef d'œuvre en soit, où l'on ne peut déceler toute la beauté et tout l'intérêt par un simple coup d'œil. Il fallait s'y pencher, l'analyser soigneusement, ainsi que se tromper pour ensuite se rendre compte de l'évidence.
Dans le club de basket auquel appartenait Imayoshi, une équipe s'affrontait sur le parquet du gymnase. En ce moment, c'était le deuxième match ; Imayoshi avait participé au premier et se reposait désormais, une serviette par-dessus ses épaules ainsi qu'une bouteille d'eau dans la main. Il rejoignit quelques-uns de ses camarades assis dans un coin du gymnase et regardant sur les terrains le mélange de premières et deuxièmes années s'affronter. D'un simple regard avisé, il était facile de dire que les premières années qui venaient de rejoindre le club ce printemps arrivaient à peine à suivre les mouvements de leurs senpais. Parmi eux cependant, il y en avait juste un qui se déplaçait intelligemment, attirant ainsi l'attention sur lui. Imayoshi entendait d'une oreille les commérages de ses camarades assis à ses côtés.
C'était Hanamiya.
Des cheveux noirs qui lui descendaient jusqu'aux oreilles et des yeux grisâtres, perçants. Imayoshi le vit saisir le point faible de son adversaire qu'il marquait, lui vola la balle pour vivement la passer à un coéquipier sans l'ombre d'une hésitation. C'était rapide, décidé, et très efficace. Immédiatement, son coéquipier tira et marqua.
« Ses passes sont vraiment sympas ! »
« Sur les premières années, il est de loin le meilleur. »
Imayoshi entendait très clairement les compliments de ses camarades à propos du jeu d'Hanamiya, et était complètement d'accord avec eux sans pour autant le manifester à voix haute. Imayoshi amplifia par ailleurs les dires de ses coéquipiers en pensant que ce garçon devait assurément faire partie des cinq meilleurs joueurs de tout le club de basketball.
Le club de basket était justement plutôt bien côté au niveau local et aurait pu se hisser davantage sur les podiums si seulement ils n'avaient pas changé de coach cette année. Ce dernier prétendait avoir une expérience d'Interhigh mais Imayoshi, notamment, en doutait fortement. Il avait réalisé cela en étudiant soigneusement cet homme entre deux âges qui se reposait plus sur ses lauriers qu'il n'agissait réellement. Le pire de tout, c'était que cette personne n'était pas ouverte à la discussion ni même aux critiques, qu'elles soient constructives ou non. C'était lui qui avait raison et cela ne pouvait aller autrement. Le pire de tout restait tout de même le fait que leur coach favorisé de manière peu discrète son fils, qui se trouvait par ailleurs dans la même classe que lui.
Le nouveau coach avait remanié les positions de tous les habitués, et avait installé aux meilleures places son fils ainsi que certains de ses amis qui n'avaient jusqu'à lors jamais touché un ballon de basket. De ce fait, le jeu de toute l'équipe se retrouvait complètement déséquilibré et leur premier match fut essuyé par une défaite amère ; l'équipe adverse avait été même choquée par leur défaite tout comme toutes les autres équipes à l'Interhigh. Ils s'étaient ridiculisés. Tout simplement.
Malheureusement, personne n'osait dire quoique ce soit. Les troisièmes années regardaient et riaient dans leur coin, discrètement. Imayoshi les voyait mordre leur poing de l'autre côté du gymnase, certains appuyés sur les autres pour cacher leur visage. Cessant de porter de l'intérêt sur Hanamiya, Imayoshi observa le reste des premières années et soupira rapidement. A ce stade, les préliminaires pour le tournoi interscolaire étaient sur le point de commencer et en vue de leur niveau actuel, avec le fils du coach et de ses amis, ça sentait mauvais. Très mauvais ; mais tout le monde préférait tenir sa langue de peur de ne plus pouvoir être en mesure de jouer au basket.
« Si Hanamiya avait joué dans le match, nous aurions gagné…
— Hé ! Imbécile ! »
Celui qui venait de jurer avait plaqué sa main contre la bouche de son camarade, des sueurs dévalant déjà sur son visage tandis que son regard tremblait dans ses orbites en sachant le regard intéressé d'Imayoshi sur lui et des troisièmes années non loin d'eux. Le jeune basketteur qui avait fait la remarque comprit et sembla réaliser son erreur, regardant par-dessus l'épaule de son ami la silhouette d'Imayoshi se dessiner. Les yeux à moitié ouvert, une lueur de sadisme se dévoila, et Imayoshi leva le coin de sa bouche dans un sourire.
« Ne vous inquiétez pas. Je n'ai rien entendu. Surtout que… »
L'expression de son visage devint davantage ténébreuse, un peu plus malveillante, et Imayoshi se rapprocha de ses deux coéquipiers comme un vautour se rapprocher des animaux morts afin de les dépouiller totalement.
« C'était le tournoi Interhigh régionale tenu il y a quelques jours. Ce sujet est devenu un tabou parmi notre club. »
L'écrasante défaite avait su marquer au fer rouge l'esprit de chacun. Imayoshi avait à peine à fermer les yeux pour revoir le visage choqué de tous leurs adversaires, et il sentait son corps le démanger. Il ne supportait pas la défaite. Et surtout pas une défaite aussi humiliante. Les deux garçons en face d'Imayoshi se regardèrent l'un l'autre tout en comprenant leur erreur et se promirent de mieux garder leur langue la prochaine fois. Mais même ainsi, après avoir touché par inadvertance le tabou du club, le garçon qui avait gaffé tenta désespérément de changer de sujet.
« Mais Hanamiya est vraiment un bon gars ! »
Imayoshi en perdit de son sourire et ses yeux se refermèrent. Il croisa par la suite ses bras contre son torse et estima qu'il était difficile d'être d'accord pour cette fois-ci, penchant sa tête sur le côté en signe de doute dans son esprit. Quelques jours auparavant, il s'en souvenait, un de leurs camarades avaient complimenté Hanamiya qui lui avait alors répondu :
Oh non, j'ai encore un long chemin à parcourir.
Tant de pudeur qui servait aussi à donner aux autres membres de l'équipe une bonne impression de lui ; Imayoshi en était persuadé au plus profond de lui-même. Selon les dires de tous leurs camarades, que ce soit au club de basketball ou même à leur collège, Hanamiya était quelqu'un de gentil. Et c'était en cela que ça dérangeait Imayoshi.
« Je me demande pourquoi nous n'entendons pas des calomnies sur Hanamiya. » Souffla-t-il nonchalamment, provoquant ainsi son camarade à côté de lui.
La première réponse de celui-ci, tandis que son camarade observait au loin Hanamiya continuer de jouer sur le terrain, fut un splendide éclat de rire. Imayoshi releva dès lors son menton et entrouvrit légèrement ses yeux.
« C'est évident ! Parce qu'il n'y a pas de mauvaises rumeurs contre lui, Hanamiya ne peut-il pas être quelqu'un de bien ? Ce serait pas cool de propager des rumeurs négatives à son sujet.
— Mais vous ne trouvez pas ça bizarre ? Nous n'entendons rien, sauf des bonnes choses sur lui, insista-t-il.
— Et alors ? Cela prouve simplement que c'est un bon gars. »
Le membre du club riait comme s'il n'y avait rien de bizarre à ce sujet. Un simple d'esprit.
Juste à ce moment, un cri spectaculaire fut entendu et poussa tout le monde à cesser toute activité à la seconde qui s'ensuivit. Un bruit sourd avait rempli le gymnase : deux personnes étaient entrées en collision ensemble. L'une de ces personnes se trouvait aux côtés de celle parterre, s'excusant et lui conseillant de se calmer.
La voix appartenait à Hanamiya, mais il n'eut aucune réponse de la personne tombée. A sa place, le coach cria le nom de son fils puis repoussa violemment Hanamiya après avoir accouru dans leur direction, désormais accroupi à côté de son enfant sur le terrain. Ce dernier avait les yeux clos et ne répondait à aucun des appels de son père, de toute évidence inconscient.
« Appelez une ambulance ! Et l'infirmière de l'école aussi ! » S'écria leur entraîneur qui prit entre ses bras le corps de son fils.
Imayoshi ainsi que quelques élèves sortirent du gymnase pour appeler une ambulance et prévenir les autres personnes concernées.
C'était un accident fort malheureux.
En réalité, Hanamiya avait perdu son équilibre en plein saut pour inscrire un panier, et le fils de l'entraineur avait été là-dessous. C'était un phénomène plus courant qu'on ne pouvait le croire ; à la seule différence que malencontreusement, le coude d'Hanamiya au cours de sa chute rencontre avec dureté le visage de son coéquipier : causant une commotion cérébrale qui lui avait fait perdre connaissance. Il ne retrouva ses esprits que sur la route de l'hôpital, mais il a été décidé qu'il serait plus prudent qu'il prenne du repos pendant un certain temps.
Hanamiya était très déprimé par la blessure de son senpai. En classe, lorsque les collégiens avaient des pauses il n'était pas rare de voir débarquer Hanamiya dans la classe d'Imayoshi pour continuer à se faire pardonner par son camarade. Parfois il lui apportait une boisson achetée dans un distributeur, lui offrait des bonbons, et n'avait de cesse de se courber vers l'avant. Assis derrière son bureau, Imayoshi regardait le spectacle d'un œil dubitatif. Soit le jeune homme se fichait royalement de la tête de son senpai et de ce fait Hanamiya n'était pas qu'un simple « bon gars », soit Imayoshi se trompait sur toute la ligne et Hanamiya était véritablement quelqu'un de gentil.
Ainsi chaque matin, Imayoshi ne s'étonnait plus de voir son kōhai dans sa salle de classe, et il continuait de l'épier à partir de son bureau. Sa main soutenant le poids de son menton et les yeux à peine ouverts. Hanamiya Makoto était un cas intéressant et complexe, mais Imayoshi était assuré de percer son petit manège un jour ou l'autre. Niveau patience, le brun était rodée.
Un jour, sans crier gare, tout le collège et principalement le club de basket s'époumona de stupeur. La rumeur s'était enflammée comme une traînée de poudre : Hanamiya avait donné sa démission au conseiller du club. C'était une semaine après l'accident. Après un examen détaillé, il a été constaté que le fils du coach n'avait pas d'irrégularité dans le cerveau, toutefois son tendon d'Achille avait été touché et il avait besoin de trois mois pour guérir complètement Le club en avait été informé lors d'une réunion d'examen après leurs entraînements habituels.
Comme l'entraîneur était à l'hôpital, c'était le conseiller du club qui leur avait dévoilé la situation avant que tout n'éclate et que tout le collège en vienne à être au courant. Tous les membres du club avaient hurlé, de rage, de frustration, de tristesse ; mais ce n'était pas pour le deuxième année blessé. C'était le bruit de personnes s'inquiétant pour Hanamiya, ne désirant pas le voir démissionner et le voir partir. Tout le monde voulait encore le voir jouer au basket.
Assis sur sa chaise comme tout le monde, Hanamiya regarda le sol avec intérêt. Tous les autres l'observèrent avec inquiétude et sympathie. Devant tant d'intérêt pour sa personne et en vue du sujet, Hanamiya pencha davantage sa tête vers l'avant pour que ses cheveux assez longs puissent tomber sur ses yeux et ainsi les camoufler à la vue de tous.
« Hanamiya, ce n'est pas de votre faute. Ne vous inquiétez pas pour lui, du repos est tout ce dont il a besoin. » Avait déclaré le conseiller du club aimablement.
N'ayant de cesser de fixer Hanamiya avec intérêt, Imayoshi le vit. Il vit ce rictus étiré sur les lèvres de son camarade. Pourtant Hanamiya avait gardé la tête baissée, et n'eut rien dit d'autres qu'un simple « oui » d'une voix rauque. Les yeux grands ouverts cette fois-ci, Imayoshi comprit. Il sut qu'il ne s'était pas trompé.
Après la réunion d'examen, Hanamiya précisa qu'il désirait encore s'entraîner un peu et laissa partir devant lui ses camarades et amis. Le conseiller lui permit donc une autorisation spéciale, si cela pouvait lui remonter un peu le moral. Hanamiya était dorénavant seul dans le gymnase désert. Il fit rebondir le ballon deux fois, trois fois, et l'attrapa avec les deux mains. Il leva son visage en direction du panier et un sourire machiavélique déforma son visage.
« Tout s'est passé comme prévu. »
Même s'il avait réussi à s'empêcher d'éclater de rire et de davantage se féliciter, sa bouche ne pouvait s'arrêter de se détendre. Son sourire caressait ses joues, se tordait en deux, et ses traits étaient devenus beaucoup plus dures, plus sombres. C'était comme si un autre Hanamiya Makoto s'était soudainement manifesté. Aucun de ses camarades n'aurait su le reconnaître sous ce jour.
« Quel beau visage que voici. »
Les épaules d'Hanamiya sursautèrent sur la déclaration soudaine, se tournant dans la direction de la voix. Ses yeux se plissèrent en reconnaissant la silhouette accolée contre le mur de l'entrée. Ce senpai semblait être là depuis un sacré bout de temps, et cela ne lui plut vraiment pas. Derrière ses lunettes, les yeux d'Imayoshi souriaient joyeusement. Un sourire amusé avait aussi élu domicile sur le coin de ses lèvres. Il ne s'était définitivement pas trompé ; à quelques mètres de lui un tout autre Hanamiya Makoto se dévoilait.
« Même s'il aurait été bien mieux si tu avais toujours regardé le monde comme ça.
— Qu'est-ce que vous voulez dire, senpai ? » Commenta aimablement Hanamiya.
Rapidement, Hanamiya reprit son visage de tous les jours et prit aussitôt les traits d'un saint. Seulement c'était trop tard, il était démasqué. Plus jamais Imayoshi ne s'y laisserait prendre.
« Non, non. Le visage d'avant était mieux. Ton expression à l'instant était vraiment diabolique. »
Faisant dorénavant face à Hanamiya qui détenait toujours le ballon entre ses mains, Imayoshi souriait comme jamais. Il était ravi de sa victoire personnelle.
« Je suis désolé. J'ai peur de ne pas comprendre ce que vous essayez de me dire, senpai.
— Arrêtons les faux-semblants, c'est fatiguant. »
D'une distance de deux bras, les deux garçons se tenaient droit face à l'autre tout en gardant un sourire sur leur visage. C'était au premier qui faiblirait. Imayoshi savait parfaitement qu'il pourrait tenir jusqu'au lendemain matin, mais Hanamiya alors ? En serait-il capable ? Seulement, ce n'était pas cela qui l'intéressait et Imayoshi céda le premier pour cette fois : après tout il était revenu sur ses pas pour en apprendre davantage sur ce garçon.
« Eh bien, eh bien… je ne pense pas que tu me montreras à nouveau ta vraie nature. C'était un très bon tour. Tu les as complètement trompés avec ton masque de « bon gars ». Personne ne pense que tu as délibérément blessé le fils du coach. Au contraire, tu as même sympathisé avec eux… c'était très bien préparé, vraiment. »
Hanamiya eut un petit rire et cala sa main contre sa hanche. Imayoshi remarqua aussi le fait qu'il releva son menton vers le plafond, signe de sa fierté pour ce coup parfaitement réussi. Ses yeux se plissèrent ensuite comme s'il s'en amusait.
« C'est injuste, senpai. Vous me faites passer pour le méchant.
— Tu vas nier ? S'enquit Imayoshi en perdant de son sourire.
— Bien sûr. Ce n'est pas comme s'il y avait des preuves que j'avais prévu tout ce qui a pu se passer.
— Ce n'est pas comme si j'avais besoin de preuves. Je ne pense pas dévoiler ton petit manège à n'importe qui.
— Dans ce cas, avez-vous juste joué le rôle du détective ? » Se moqua Hanamiya.
L'attitude de ce gamin commença à agacer Imayoshi. Pour qui il se prenait au juste ? Il n'était encore qu'un novice en la matière ; bien qu'ils utilisaient des moyens radicalement différents tous les deux. Seuls dans cet immense gymnase, le ballon de basket toujours entre les mains d'Hanamiya, rien n'aurait su les interrompre.
« Bien sûr que non. Je suis juste venu te donner quelques conseils.
— Des conseils ? »
Le rappel d'Hanamiya fut suivi par le froncement de ses sourcils. Mais le rire d'Imayoshi lui fit courir un long et désagréable frisson dans son dos. Avant qu'il ne réalise quels conseils cette personne pouvait lui donner, Imayoshi ouvrit la bouche.
« Cette fois, personne n'a compris sauf moi. C'est un bon début. Mais ton geste deviendra inutile si tu es pris. »
Tout en parlant tranquillement, Imayoshi remontait de temps à autre ses lunettes sur le haut de son nez. Ses yeux derrière les verres ne souriaient pas. Son visage paraissait neutre, dur, et Hanamiya fit moins le malin. Il comprenait petit à petit à qui il faisait face en ce moment même. Cette personne, d'une année son ainé, était du même genre que lui. Peut-être même bien pire. Hanamiya pouvait sentir sa gorge se déshydrater. Il sut aussi instinctivement que l'autre n'avait pas besoin de beaucoup d'efforts pour sonder ses véritables intentions.
Subitement, Hanamiya jura et perdit son sourire provocateur. Il lança la balle contre le sol de toutes ses forces et cette dernière alla rebondir plus loin. Le véritable Hanamiya se dévoila à nouveau sous les yeux ravis d'Imayoshi qui voyait à nouveau le doux masque de bon garçon se fissurer en deux. Ce doux masque fit même place à un visage vicieux et calculateur.
« Quoi ? Tu arrêtes déjà la mascarade ? Se plaignit-il faussement.
— C'est juste fatiguant. » Râla Hanamiya de façon furieuse.
Imayoshi hocha de la tête. Hanamiya croisa ses bras contre son torse avec colère avant de partir regarder ailleurs. Une telle démonstration d'expressions sur ce visage habituellement si neutre où apparaissait de temps à autre des faux sourires écœurants, ravi Imayoshi. En ce moment même Hanamiya était naturel : des sourcils froncés à leur paroxysme, une lueur assassine au fond de ses yeux grisâtres, et des traits faciaux durs et déterminés.
« Ce visage est beaucoup plus vivant, tu sais.
— Ta gueule. »
Hanamiya maudit rapidement son existence et lui tourna le dos afin que cette personne cesse de regarder son visage. Il était écœuré du fait qu'une personne l'ait démasqué. Il entendit toutefois contre son dos le rire d'Imayoshi. Rire qui commença à s'éloigner petit à petit, Imayoshi prenant le chemin de la sortie pour rentrer chez lui, après tout il commençait à se faire tard et il avait terminé sa petite enquête sur un succès.
Il entendit pourtant derrière lui la voix d'Hanamiya l'appeler sèchement. Imayoshi marqua dès lors un temps d'arrêt et se retourna, attendant que l'autre prenne la parole pour expliquer le fait qu'il l'ait retenu.
« Quand as-tu commencé à penser que j'étais suspect ? »
Avant d'entrer dans cette école, Hanamiya avait appris que le club de basket de cette dernière avait un fort niveau et était bien cotée. Il fut pourtant vivement désillusionné en s'apercevant du nouveau coach et de son attitude, ainsi que de son favoritisme affligeant envers son fils. Cela l'avait tellement énervé qu'il s'était décidé à agir et ainsi assommer ce moins que rien grâce à son coude. Hanamiya avait trouvé que le club s'était transformé en un tas d'ordures qui ne méritaient même pas d'être triées et détruites. Il avait alors monté des plans pour changer l'équipe en quelque chose de meilleur, et dont il pouvait profiter. Même s'il avait la ferme intention de continuer sur sa lancée, Hanamiya voulut savoir où il s'était planté et où il avait pu permettre à Imayoshi de le découvrir sous son véritable jour.
Un sourire se dessina sur les lèvres d'Imayoshi suite à sa question innocente. Cet enfant suivait donc son conseil, et désirait savoir pourquoi une personne comme lui l'avait démasqué pour un jour peut-être être capable de l'entourlouper à son tour.
« Eh bien… je ne l'ai pas remarqué au premier abord, mais le fait est qu'il n'y avait rien, que de bonnes conversations à ton sujet, je trouvais ça bizarre. Je pourrais donc juste te dire que ça allait à l'encontre de mes convictions.
— Qu'entends-tu par-là ? » S'intéressa Hanamiya.
Il est peut-être mignon finalement, pensa Imayoshi face à la question sincère d'Hanamiya. En effet l'intérêt du jeune homme à son sujet aurait pu être touchant ; entre ses yeux qui brillent et sa bouche légèrement entrouverte prête à repartir l'interroger pour continuer d'apprendre.
« Les bonnes personnes, ça n'existe pas. »
Et sans un mot de plus, Imayoshi quitta le gymnase et laissa derrière lui Hanamiya dont il ne prit pas le temps de détailler la nouvelle expression.
Suite à leur conversation et aux doutes d'Imayoshi confirmés, plusieurs semaines s'écoulèrent. Il y eut une chaîne continue d'incidents au sein du club de basket ; des élèves se faisaient malencontreusement blessé après avoir dérapé sur le parquet, être tombé à la renverse après une perte d'équilibre, ou alors auraient eu le poignet cassé après une mauvaise chute lors d'une collision avec Hanamiya. Seulement, personne ne vint soulever la drôlerie de la situation puisque Hanamiya était connu pour être un garçon sympathique qui ne ferait aucunement du mal à son prochain. Après tout, ce n'était pas du tout son genre. De loin, Imayoshi riait à gorge déployée. La situation était des plus comiques, et des plus pitoyables. Hanamiya les avait tous complètement embobinés.
Un jour, l'entraîneur donna sa démission en citant des raisons personnelles avant de s'éloigner comme s'il fuyait quelque chose. Pendant un instant son regard avait accroché celui d'Hanamiya, alors qu'il faisait ses aux revoir aux autres joueurs, et il s'était éloigné du collégien sans lui adresser un mot. Bien sûr, il prit son fils avec lui et tous deux quittèrent l'établissement. Concernant les amis de ce dernier, comprenant qu'ils ne seraient plus privilégiés tous commencèrent à s'en aller petit à petit. Hanamiya voyait enfin ses plans porter leurs fruits, et seul Imayoshi était capable de voir se dessiner un sourire satisfait, mauvais, s'étirer sur le coin des lèvres de son kōhai.
Hanamiya Makoto n'était définitivement pas un bon gars.
Un soir après l'entraînement, Imayoshi invita Hanamiya à aller manger quelque part tous les deux afin de discuter des derniers événements ayant agités le club. Bien que d'abord réticent de passer du temps avec la personne qui l'avait démasqué avec tant de facilité, Hanamiya acquiesça sans montrer le moindre enthousiaste. Il mit même davantage de temps à se changer, prenant tout son temps, afin de faire volontairement attendre son senpai. Il ne comptait pas non plus payer ce qu'il pendrait ce soir, puisque après tout il se faisait inviter.
Il fut ainsi le dernier basketteur à quitter le gymnase et rejoignit Imayoshi qui l'attendait derrière le portail du collège, appuyé contre le mur et le visage toujours aussi malfaisant. Depuis la première fois que ses yeux s'étaient posés sur son senpai, Hanamiya avait su que ce n'était pas une personne fréquentable. Quelque chose de mauvais se dégageait d'Imayoshi ; et pourtant ce dernier était entouré par beaucoup de filles et de garçons qui le respectaient et l'admiraient. Ils jouaient sur le même terrain : embobinant leur entourage pour en tirer l'avantage. Hanamiya en était persuadé.
Ensemble ils firent la route sans vraiment s'échanger un mot. Imayoshi voyait clairement Hanamiya traîner des pieds, ses mains enfouis aussi profondément que possible dans les poches de son pantalon, et le menton ancré dans sa grosse écharpe qui lui remontait jusqu'aux oreilles. Pourtant ce silence n'était pas dérangeant, et aucun des deux garçons ne chercha à le briser stupidement. Ils arrivèrent ensuite dans un petit fast-food où venait souvent Imayoshi avant de rentrer chez lui, car les entraînements prenaient du temps et que manger des plats réchauffés par sa mère ne l'intéressait guère. Il commanda ainsi quelques hamburgers ainsi qu'une boisson alors qu'Hanamiya s'en tenue à une glace au chocolat.
Après s'être assis l'un en face de l'autre, Imayoshi se permit un petit ricanement en voyant Hanamiya s'enfourner dans la bouche une immense cuillerée de chocolat.
« Quoi ? T'as un problème ? Grogna subitement Hanamiya en remarquant l'amusement de son senpai.
— Oh rien, rien… mais qui aurais pu penser que notre cher bon garçon appréciait les choses sucrées. »
La remarque de son senpai était de toute évidence d'un sarcasme sans borgne, il se fichait clairement de lui et du fait qu'il aimait le sucré en vue de son caractère, et Hanamiya montra les dents. Si son aîné continuait de se foutre de lui il n'allait en faire qu'une bouchée. Imayoshi n'était après tout pas immunisé à ses mauvais coups, il n'avait jamais essayé d'atteindre le brun à lunettes, alors ce dernier devrait faire attention. Il pourrait bêtement glisser et se fracasser fort malheureusement le crâne par terre.
Derrière Hanamiya se dessina une aura des plus noires, des plus effrayantes, et un rire guttural sortit de la bouche du jeune homme qui continuait de manger sa glace tout en réfléchissant à différents moyens de réduire à néant Imayoshi Shoichi. Le concerné de l'affaire effroyable qu'était en ce moment même en train de concocter Hanamiya était, pour sa part, fort amusé par la situation. Il n'avait pas besoin d'ouvrir les yeux pour découvrir que son kōhai lui projetait un avenir des plus désastreux, mais il était hilarant le fait qu'Hanamiya soit plongé dans ses réflexions pour une simple réflexion sur ses goûts alimentaires. Serait-il à ce point susceptible ?
« C'est relativement mignon. »
Imayoshi plaça son coude contre la table pour ensuite prendre en main son menton et entrouvrir légèrement ses yeux. Il vit ainsi Hanamiya se raidir avant que ses dents ne brise la cuillère en plastique qui se trouvait jusqu'à lors coincée entre. Paix à son âme.
« M… Mignon ? Oï connard ! Qui c'est que tu traites de mignon, idiot ? »
L'insistance que porta Hanamiya sur son dernier mot était des plus tordantes ; en plus du fait que celui-ci étira longuement sa langue pour la lui tirer et lui faire part d'un magnifique élan d'intelligence en lui étirant fièrement son majeur entre ses deux yeux. Imayoshi referma ses yeux tout en se redressant. Il remonta par ses doigts fins le haut de ses lunettes, camouflant ainsi par sa main le sourire tordu qui recouvrait la totalité de son visage. Ce garçon n'avait pas fini de le faire marrer.
A la fin de leur repas, en se redressant Imayoshi tata son pantalon avant de faire la même chose avec sa veste. Il se retourna alors en direction d'Hanamiya qui fronça des sourcils avant de saisir le fond du problème. Ses yeux envoyèrent alors à son aîné des éclairs et ses poings se crispèrent.
« Tu te fous de ma gueule ?
— C'est dramatique, moi qui pensais t'inviter ce soir. Quel mauvais senpai je fais… J'ai dû oublier mon portefeuille dans mon casier. »
Imayoshi rit fébrilement, mais Hanamiya n'y crut pas un seul instant. Sans demander la permission à son senpai, il se saisit furieusement de son sac et le fouilla sans une once de bien séance. Il ne trouva pourtant aucun portefeuille ou monnaie qui traînerait par-là et releva de nouveau son regard assassin dans la direction d'Imayoshi qui lui souriait aimablement. Un sourire faux, moqueur, qui l'horripila davantage. Il comptait se faire inviter ce soir, bordel.
Au final, Hanamiya fit claquer contre la table quelques pièces de sa propre monnaie et ses billets avant de rencontrer brutalement l'épaule d'Imayoshi. Il partit le premier et n'attendit pas son senpai pour rentrer chez lui. Il ne réalisa qu'après être arrivé dans sa chambre qu'au bout du compte, ils n'avaient absolument pas parlé du club de basket. Imayoshi Shoichi l'avait eu depuis le début. Et cela le fit crier de rage. Il allait lui faire payer.
Pendant un long moment, le club de basket resta sans coach. Ce fut alors Imayoshi qui donna les instructions et s'improvisa de la sorte l'entraîneur du club, mais bien qu'il ait le même âge que certain collégien, tout le monde suivit ses indications et donna le meilleur de soi. Après le départ de leur ancien entraîneur, une nouvelle ambiance avait envahi le gymnase et celle-ci était bien plus propice aux progrès des basketteurs en herbe que précédemment. L'arrivée de ce nouvel entraîneur entraîna aussi la venue de nouveaux membres pour le club ; qui paraissait au premier coup d'œil bien plus intéressés de progresser et bien sûr de gagner leur prochain match. Ils n'étaient pas là pour se tourner les pouces, et cela plut à Hanamiya. Il n'avait pas fait tout ça pour rien. Ce nouveau coach élut par ailleurs Imayoshi au rang de capitaine de l'équipe, qui donna des instructions précises avec toujours ce sourire dédaigneux qui hérissait le poil d'Hanamiya.
Enfin tout ce qui comptait à ses yeux, c'était le fait que le club de basket était sur la bonne voie. Du moins, Hanamiya se l'imaginait ainsi.
Comme les préliminaires du tournoi interscolaire se rapprochaient, un nouvel uniforme fut donné aux joueurs et Hanamiya regarda le sien qu'il avait reçu sans vraiment y faire attention. Il avait entendu des choses de la bouche de ses aînés, qui après tout connaissaient bien mieux Imayoshi puisque après tout Hanamiya ne désirait pas plus fréquenter son senpai que nécessaire ; la présence de son senpai à ses côtés, sa voix moqueuse et remplit de sarcasme l'obligeait à s'entretenir le moins possible avec cette personne. De plus, avec ses propres constatations, Hanamiya n'arrivait pas à mettre un mot sur ce qu'il était en train de ressentir. Ses mains se resserrèrent par-dessus le tissu de son nouvel uniforme. Les yeux clos avec force, creusant des rides contre son front, Hanamiya revoyait clairement Imayoshi parler régulièrement avec leur nouveau coach et ce dernier acquiescer vivement avant de crier des choses aux joueurs.
Hanamiya n'était pas stupide et n'était pas non plus simple d'esprit. Il voyait des choses que les autres membres de l'équipe ignoraient ou faisaient semblant de ne pas voir pour ainsi continuer de vivre leur petite vie sans aucun intérêt. Mais Hanamiya n'était pas comme ça, il était un peu comme Imayoshi. Et cela le dégoutait. Ce type le rendait malade.
« L'uniforme ne te plaît pas ? »
La voix qui venait de surgir fit sursauter plus qu'il n'aurait fallu Hanamiya. Ce dernier ramena contre son torse le vêtement avant de simplement tourner sa tête en arrière et ainsi se rendre compte de la présence d'Imayoshi derrière lui ; le visage neutre, ses cheveux tombant sur la monture de ses lunettes et les yeux clos. Ses yeux à lui se plissèrent et il fusilla du regard son capitaine avant de s'en détourner et de balancer son uniforme dans son casier.
Puisqu'il n'y avait plus personne d'autres qu'eux deux dans le vestiaire, Hanamiya fit comme à chaque fois qu'il faisait face à Imayoshi : tomber son masque de gentil garçon. C'était bien la seule personne à qui il permettait un tel privilège.
« Si c'est toi qui a décidé des couleurs, en effet il est dégueulasse. Gerbant.
— Et si c'était le coach qui avait décidé ? Se moqua aussitôt Imayoshi.
— Avant ou après que tu lui aies suggéré l'idée ? »
Hanamiya ancra ses yeux dans ceux légèrement entrouvert d'Imayoshi suite à sa question. Allez, il voulait savoir. Il n'était pas bête. Il ne pouvait pas se tromper. Ainsi, le sourire qui s'étira sur les lèvres de son capitaine lui suffit. Hanamiya pesta dès lors et bouscula à nouveau l'épaule de son senpai pour passer et quitter cet endroit. La colère l'envahissait de plus en plus.
Il était évident qu'Imayoshi avait tenu un rôle dans la série des événements qui s'était abattu sur le club de basket. Hanamiya n'avait pas été le seul à agir comme il le pensait jusqu'à maintenant. En fait, Imayoshi avait même été celui qui avait fait le premier pas, qui avait ajouté ce grain de sable qui ensuite dérégla la machine. D'autant plus que le nouvel entraîneur n'avait en sa possession que son titre puisque leur véritable entraîneur, celui qui leur donnait toutes les indications, n'était autre qu'Imayoshi Shoichi lui-même. Hanamiya n'avait fait qu'accélérer les choses ; et Imayoshi l'avait senti, c'était pour cela qu'il s'était intéressé à lui et était venu à lui lorsqu'il eut découvert sa véritable nature.
Imayoshi avait tout prémédité avant que lui-même ne se décide à agir. Et il s'était servi de lui. De plus Hanamiya était parfaitement conscient qu'Imayoshi devait dorénavant savoir qu'il avait compris, qu'il avait à son tour découvert son stratagème et piquait en ce moment une crise de rage, et à l'intérieur de sa tête, Hanamiya vit ce sourire dédaigneux qui lui était si caractéristique.
Les yeux illuminés par sa colère, sa rancœur, et son égo qui avait été ainsi piqué à vif par Imayoshi, Hanamiya se jura de prendre sa revanche. Il allait faire tomber ce fichu senpai. Hanamiya Makoto, âgé de douze ans, surnommé bien plus tard le Roi sans couronne ou bien le « Bad boy » allait marquer son premier coup remarquable dans sa future carrière.