Disclaimer : la série appartient à Jon Bokenkamp, Davis Entertainment, Universal Television et Sony Pictures Television. Je ne gagne rien avec cette histoire.
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Sept secondes d'hésitation
Il n'avait pas besoin qu'elle s'explique, il savait parfaitement ce qu'elle allait lui demander. Il savait que ce n'était pas une question anodine et qu'elle avait du y penser, la tourner dans tous les sens, essayant de trouver le courage de la lui poser. Et il savait surtout que quelle que soit sa réponse, ça ne serait pas celle qu'elle attendait.
« Quelle est votre question Lizzie ? » l'encouragea-t-il malgré tout.
« Êtes-vous mon père ? »
Êtes-vous mon père ? Il avait beau avoir anticipé, elle le frappa de plein fouet, bien plus violemment que tout ce qu'il avait du endurer ces dernières heures. Peut-être devrait-il l'ignorer ? Simplement raccrocher et disparaître ? Ce n'était pas le meilleur moment pour remuer le passé. Mais y avait-il seulement un bon moment pour ce genre de souvenirs ? Il en doutait, et elle attendait une réponse. Sa réponse.
Lizzie était loin d'être idiote et elle voulait comprendre pourquoi elle. Qu'avait-elle de si spéciale pour que Raymond Reddington, l'un des hommes les plus recherchés du F.B.I, l'exige comme unique interlocutrice après sa surprenante reddition ? Il aurait pu choisir Donald Ressler. Cela aurait été un choix logique, l'agent du F.B.I ayant passé la majeure partie de sa carrière à le traquer sur tous les continents. Il avait même été à deux doigts de mettre un terme définitif à sa carrière à Bruxelles. Personne d'autre ne pouvait se vanter d'un tel exploit. Ou bien le chef adjoint Harold Cooper, agent gradé, qu'il connaissait et à qui il s'était rendu. Mais au lieu de cela, il avait choisi une obscure agent, sortant à peine de Quantico, sans réelle expérience. La question que tout le monde se posait était donc pourquoi ? Était-ce un leurre ou une piste ? Il était bien conscient qu'en la demandant, il l'avait mise en pleine lumière, avec tout ce qui allait avec. Et ses réactions face aux menaces d'Anslo Garrick avait du paraître irrationnelles et trop éloignées de leur profil psychologique, ajoutant une nouvelle série d'interrogations. Et forcément, Lizzie était arrivée à cette simple et fondamentale question : êtes-vous mon père ?
Il ferma les yeux. Que pouvait-il répondre à cette simple question ? Il n'avait que deux alternatives : oui ou non. Un mensonge ou la vérité. Et bizarrement, alors qu'il s'était préparé à cette confrontation, il avait un instant de doute. La vérité fait parfois plus de mal qu'un mensonge, mais n'avait-elle pas le droit de savoir ? De connaître ses origines ? Et il avait cette précieuse réponse. A présent qu'il était le seul à connaître cette vérité, il comprenait mieux le besoin soudain de Sam de tout avouer à la jeune femme qu'il avait élevée. Mais il y avait tellement d'autres choses en jeu. Devait-il tout sacrifier juste pour quelques secondes de rédemption ?
Il se rendait bien compte qu'elle attendait, silencieuse, impatiente, anxieuse, tentant de démêler toutes les implications qui allaient découler de sa réponse.
Êtes-vous mon père ? Oui ou non ? Un simple mot mais avec tant de répercussions. Êtes-vous mon père ? Mensonge ou vérité ? Vérité ou mensonge ? Il avait pris sa décision, pas forcément la meilleure, ni la plus raisonnable, mais il ferait face aux conséquences le moment venu. Il rouvrit les yeux.
« Non » répondit-il d'un ton ferme, clôturant ainsi le sujet.
Il avait fait son choix, et il lui laissait celui de le croire ou non.