Bonjour à tous !

Je tenais vraiment à écrire une fic sur Samouraï Champloo, série que je trouve très intéressante (richesse des personnages, du sujet) et délirante (il faut l'avouer, certains moments sont mémorables :d). Je voulais tout d'abord écrire une histoire courte, mais évidemment cela n'a jamais abouti. Cette fic sera donc, longue et j'espère avoir le courage d'aller jusqu'au bout (je le ferais, mais je ne sais pas le temps que cela me prendra :d).

Les phrases en gras et en italique sont tirées de la série.

J'espère que ce petit prologue vous plaira. N'hésitez pas à commenter.

Bonne lecture.

Kingaaa.

Titre : L'éclat du soleil

Auteur : Kingaaa

Rating : K+

Genre : Drame/ Romance...

Disclaimer : L'univers appartient à Shinichirō Watanabe et Dai Sato. Les nouveaux personnages sont à moi.

Prologue :

Les pétales étincelants s'accordaient parfaitement avec le cœur même de la fleur. Les longues tiges vertes et dures permettaient de les rapprocher chaleureusement du soleil qui tapait sur le beau ciel azur. Le milieu de la plante, avec ses éclats de rouge et d'orange, était accentué harmonieusement avec les feuilles jaunes ovales qui l'entouraient.

Sous cette belle matinée, on aurait pu penser que le tournesol semblait sourire de lui-même. C'est d'ailleurs la sensation que ressentait le regard braqué dans cette direction.

"Les tournesols sont magnifiques."

Cela faisait des mois qu'elle observait ce champ de tournesols. Ces fleurs couleur du soleil semblaient raviver en elle des souvenirs aussi joyeux que tristes. Des instants intenses qu'elle avait volontairement voulu cacher dans sa mémoire. Des moments où sa vie avait un but qu'elle avait finalement atteint.

- Fuu-chan !

La brunette se retourna brusquement, totalement éveillée de sa rêverie. De ses grands yeux, elle vit un vieil homme la regarder sévèrement, l'air courroucé de la voir en train de rêver constamment. La dite Fuu sourit doucement, prise en faute. Elle n'était pas assez concentrée et s'attirait énormément de problèmes, par moments.

- Fuu ! Tu étais encore en train de rêvasser !

Un vieil homme au kimono sombre gris, au dos rond et au visage marqué par la vie se tint juste devant la jeune femme. Celle-ci avait les cheveux attachés comme elle avait l'habitude de les avoir, mais ceux-ci avaient quelque peu poussé sans que cela ne se remarque considérablement. Deux broches lui permettaient de maintenir fermement les quelques mèches rebelles qui tentaient par tous les moyens de s'échapper de sa coiffure soigneusement entreprise. Ayant revêtu un kimono classique, mais élégant aux couleurs plus sombres que le rouge, virant au bordeaux, la silhouette de l'adolescente semblait avoir grandi.

- Excusez-moi, patron... Je...

Physiquement, Fuu semblait avoir nettement grandi, mais au niveau de ses bêtises quotidiennes, la maturité manquait. Qu'allait-elle encore inventer pour se justifier ? Pour expliquer ses absences à longueur de temps ? La brune soupira doucement, quelque peu épuisée et ennuyée.

- Au fond...

Elle sursauta vivement, surprise par le changement de ton dans la voix de son employeur. Elle le regarda impatiente.

- Que vois-tu lorsque tu regardes ce champ de tournesols ?

La brune contempla les yeux soudainement devenus moins sévères de l'homme qui lui faisait face. Son cœur bondit doucement dans sa poitrine, réveillé par des sentiments qu'elle pensait avoir déjà connus par le passé, mais qu'elle n'était plus apte à connaître à présent. La nostalgie la pris. La certitude que le temps était révolu, mais que les souvenirs étaient nets. Intacts. Si proches d'elle-même et de son âme. La jeune fille sourit doucement et observa ce champ de fleurs qui paraissaient s'éloigner à l'infini...

"Un samouraï qui sent le tournesol ?"

- Le passé.

Sa voix se fit douce et précise. Son timbre ne trembla pas, sembla serein. A présent, son cœur était complet. Il n'avait plus de but à atteindre. Plus de vengeance. Plus de personnes à retrouver. Plus de quête continue. Plus...Plus rien.

- Je vois le passé.

"Les tournesols n'ont pas de parfum. Cela ne signifie t-il pas qu'un tel samouraï n'existe pas ?"

Et soudain, les traits quelque peu furieux du vieil homme se détendirent au maximum. Comme si la sincérité des propos de cette jeune fille avait touché un point dans son cœur à lui. Ce cœur vieux et pourtant pleins de ressentis, pleins de vécu. C'est un peu comme si son cœur s'était adouci en observant Fuu à longueur de temps, plongée de temps à autre dans ses souvenirs, en pleine rêverie pendant son travail, alors qu'elle commettait des bêtises plus grosses qu'elle, pendant qu'elle mangeait comme quatre, alors qu'elle était constamment fauchée, alors qu'elle s'amusait avec son animal de compagnie et puis, surtout,...Surtout pendant qu'elle regardait ces tournesols dans son jardin comme si c'était la plus belle chose au monde...

Cette fleur semblait être la vie de Fuu.

Son seul univers.

- Je comprends.

La brune releva ses yeux surpris vers ceux, à présent, baissés du vieil homme. Elle fut, un instant, attendrie devant cette silhouette difficilement debout. Devant ces yeux souvent ennuyés (à cause d'elle et de son don pour les catastrophes) et qui semblaient compatissants pour une fois. Fuu vivait et travaillait ici depuis plusieurs mois déjà, mais ce fut la première fois qu'elle vit ce genre d'expressions s'afficher sur le visage de cet homme qui l'avait logée, qui lui avait trouvé un travail, qui l'avait aidée.

Elle se souvint inévitablement du jour de son arrivée ici. Comme attirée par la vision de ce jardin immense plein de tournesols. Comme dans ses souvenirs d'enfance. Comme un bond dans le passé qu'elle avait quitté des mois durant. Ses yeux avaient été plongés dans l'immensité de ces plantes du soleil, hypnotisés par leur éclat si vivant, si bienveillant...Fuu n'avait pas pu s'empêcher de contempler ces végétaux qui avaient été un symbole pour elle auparavant. Un lien avec le samouraï de son souvenir. Son père. L'homme qui l'avait abandonnée, elle et sa mère. Le samouraï qui sentait le tournesol. Son ultime but. Sa dernière confrontation.

Elle se remémore l'interpellation de ce vieillard qui l'avait vue si fascinée par ce jardin. Par les fleurs qu'il avait lui-même cultivées, choyées, aimées...Elle n'avait pas pensé une seule seconde qu'il allait lui proposer de vivre au milieu de cet Eden ensoleillé pour quelque temps.

- C'est la première fois que tu réponds à ma question, ma petite Fuu.

- Je suis désolée.

- Je savais bien que toi et moi, nous avions beaucoup de choses en commun. Je sais maintenant que je ne me suis pas trompé sur ton compte. Tu es comme moi, Fuu.

Sans savoir pourquoi, elle frissonna. Était-elle comme lui ? Vraiment ? Son instinct gamin se rebella. Pas elle. Si jeune, si spontanée. Une gaffeuse par excellence. Si pleine de vie...Non, elle ne pouvait pas être aigrie par les souvenirs. Pas encore. Pas alors qu'elle avait atteint son seul objectif dans la vie.

- Tu es comme moi, Fuu

Impossible. Elle n'était pas triste. Elle avait acquis un peu l'expérience de l'existence. Elle savait ce qu'il était essentiel de sacrifier pour pouvoir récupérer toutes les réponses que l'on voulait récupérer. Pourtant, la brune savait aussi parfaitement qu'on n'obtenait pas toujours les réponses que l'on s'attendait de recevoir. Malheureusement. Ou heureusement. La jeune fille ne connaissait pas vraiment la réponse. Elle avait finalement rencontré son père. Faible et malade. Si différent de la personne qu'elle s'attendait de voir. Toutefois, elle l'avait reconnue. Dans son âme, son cœur, il était le même. Son père. L'homme qui l'avait abandonnée. L'être qu'elle avait recherché sans relâche. Celui qu'elle a finalement retrouvé. Celui qui était mort...

Était-elle comme l'homme en face d'elle de ce fait ? Triste et accablée par les souvenirs ? Désemparée au point de se réfugier continuellement dans sa mémoire ? Ses yeux bruns se reposèrent un instant sur ces grands soleils au dehors et ses lèvres formèrent alors un léger rictus amusé.

- Tu aimes tout simplement les tournesols.

Non, elle ne l'était pas...

- Moi, ils me font penser à ma femme. Elle adorait les tournesols. Elle les trouvait rayonnants. Mais pour moi, c'était elle, le véritable soleil ici.

Fuu sourit encore plus sincèrement. Décidément, elle avait beaucoup de chance d'être ici. A un endroit où on l'avait comprise, un lieu où rêver lui était encore permis.

- Mais !

La brunette sursauta violemment en entendant la voix changeante de son patron. Elle s'était métamorphosée d'un coup en un ton strict et énervé. La fillette sentit le flot de représailles affluer sur son dos.

- Mais contempler ces tournesols ne va pas te remplir les poches ! Allez, au boulot !

- Oui ! Oui ! J'y vais.

Était-il schizophrène ? Fuu ne voulait même pas trop y réfléchir et s'empressa de rejoindre son poste de travail.

C'était une auberge isolée de toute l'animation des villes. Une auberge de repos, mais aussi un restaurant où surplombait un grand jardin de tournesols. Un endroit où ceux dont l'esprit était embrouillé pouvait obtenir, avec une peu de chance, une once de paix. Elle ne se plaignait pas de son travail. Elle ne gagnait pas énormément, mais au moins, elle était logée. Elle avait un toit et une vue de sa chambre qu'elle n'abandonnerait pas pour tout l'or du monde.

Décidée de ne plus vouloir abuser de la patience de son patron, Fuu se dépêcha de partir, non sans un dernier regard vers ces végétaux du soleil sous ce bel après-midi ensoleillé. Elle sourit agréablement.

Après tout...

Qui pouvait résister à l'éclat d'un tournesol ?

Merci d'avoir pris le temps de lire.

Kingaaa.