Summary : Chicago, cinq ans après le Panama.. Michael et Lincoln ont été innocentés. Alors que Sara rentrait aux Etats-Unis, Michael et son frère restaient au Panama pour régler les derniers détails de leur retour à la liberté...

Une semaine plus tard, Michael, fraîchement revenu, s'introduit dans l'appartement de Sara. Ils passent la nuit ensemble, et au matin, Michael a disparu...Pendant un an, Sara n'aura de cesse de le chercher. Elle n'aura aucun contact avec lui...

Michael est redevenu un brillant architecte, mais cette fois à Springfield, la capitale de l'Illinois. Quant à Sara, c'est aujourd'hui un médecin de renommée mondiale à Chicago, fiancée à un architecte qui appartient au même cabinet que Michael...

-------------------------------------------------

L'immense salle de réception était parée d'une multitude de branches de houx et de gui, et un énorme sapin de Noël, couvert de boules colorées, de guirlandes et de neige artificielle, trônait dans un coin de la pièce.

Michael, debout dans un coin, un verre de champagne à la main, observait à la dérobée les nombreuses convives. D'habitude, il n'aurait pas tant insisté auprès de son patron pour assister à cette fichue soirée de Noël. Ce dernier, habitué à ce que ce cher Scofield refuse systématiquement chaque invitation à des événements de ce genre, n'avait pas jugé utile de lui proposer de se rendre à la « Chicago's Christmas Night ». C'est pourquoi M. Orwell avait été plus que surpris de voir Michael débarquer dans son bureau pour lui réclamer une invitation.

Ici, les femmes étaient plus belles les une que les autres. Mais il flottait dans l'air un parfum d'hypocrisie et de jalousie, et chaque épouse d'un des collègues de Michael étaient pendues au bras de leurs maris, gloussant, se tortillant pour que tout le monde les remarque. C'était à qui aurait la plus belle robe, le plus éclatant sourire, la plus belle paire de chaussures...Et surtout, le plus bel époux.

Michael Scofield se sentait étranger à tout cela. Ces fêtes lui semblaient incroyablement stupides et futiles à côté de ce qu'il avait vécu après l'évasion de Fox River...C'était comme si, en redevenant un brillant architecte, il avait été plongé dans une pièce sombre, sans oxygène, sans lumière, et il lui devenait de plus en plus difficile de respirer...Mais l'argent qu'il gagnait était bien placé : œuvres caritatives, foyers pour les jeunes délinquants, aides aux quartiers défavorisés...Michael injectait son argent là où il le pouvait et où cela lui semblait nécessaire. Hors de question de rester inerte et impassible et de se laisser porter par la folie ambiante.

Bon nombre de prétendantes s'étaient présentées à lui. Mais toutes, ils les avaient repoussées. A Springfield, il avait eu une brève aventure avec une femme brune, grande, mince, les yeux verts-bruns...Mais ça n'avait pas duré. Ca n'avait pas duré, tout simplement car Michael s'était rendu compte qu'il restait avec cette femme parce qu'elle la lui rappelait, elle.

Alors il avait continué son chemin en solitaire, et toutes l'appelaient « le célibataire de Springfield ». Michael sourit en repensant à ce surnom. Que savaient-elles de sa vie ? Rien du tout. Elles étaient toutes à des années lumières de se douter.

S'il était ici, ce n'était pas pour écouter les minauderies de ces femmes toutes plus superficielles les une que les autres. Non. Il était venu pour autre chose.

----------------------------

-Il faudrait vraiment qu'on fixe une date pour le mariage, Sara.

Qu'est-ce qu'il pouvait l'énerver. Depuis une semaine, il n'avait que ça à la bouche : une date. Et chaque jour, c'était la même rengaine. Comme s'il y avait le feu au lac.

-Ecoute John, on peut parler de ça une autre fois ? J'ai envie de me détendre pour une fois. Rien ne presse, nous avons tout le temps !

-Oui mais organiser un mariage demande du temps ! Il faut tout prévoir à l'avance, le nombre d'invités, tes demoiselles d'honneur, la couleur des robes...

Et voilà. Encore ce bon vieux souci de l'apparence extérieure...John avait un peu trop tendance à se soucier de ce que les autres pourraient penser de lui. Quelquefois, la jeune femme se disait qu'ils ne se mariaient pas pour être ensemble, mais pour faire bonne figure devant les personnes pleines de fric de Chicago. Et cela avait le don de l'exaspérer...

C'était simple. Depuis qu'ils avaient commencé à parler mariage, Sara avait senti que peu à peu, son couple prenait l'eau. John n'était pas prétentieux et arrogant, loin de là. Mais il avait une fâcheuse tendance à vouloir tout contrôler, jusqu'à la robe que porterait SES demoiselles d'honneurs...Parfois Sara ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle n'était qu'une vulgaire poupée que John manipulait à sa guise. C'était lui qui décidait, lui qui parlait, lui qui exhibait sa femme comme si elle était un trophée. Au début, Sara s'était sentie flattée d'être ainsi mise en avant. Mais au fil du temps, il s'était avéré que John l'utilisait presque comme un faire-valoir pour prouver sa réussite. Et Sara détestait ça. Elle n'était pas un objet tout juste bon à prouver à un gratin de ploucs hypocrites et plein aux as que son futur mari « avait grimpé les échelons de la société ». Et elle, qu'était-elle ? Un défi de plus pour John Clayton ?

-Très bien, Sara. Comme tu veux.

« Wow. D'habitude il lui faut plus de temps pour capituler... »

A travers la vitre de la superbe décapotable que son mari venait tout juste d'acquérir, Sara regardait défiler les lampadaires qui bordait la route. Elle détestait cette insupportable odeur de cuir qui émanait de la voiture flambant neuve. John adorait ça.

Dire que la jeune femme n'aimait pas les soirées organisées par le cabinet d'architecte de son fiancé aurait été un mensonge. Si on omettait les épouses des collègues de John plus niaises, prétentieuses et stupides les une que les autres, certains des ces fameux collègues étaient très sympathiques. C'était à peu près les seules personnes avec lesquelles Sara pouvaient discuter de son métier de médecin. Toutes les femmes sans exception arboraient une moue dégoûtée dès que Sara entrait dans les détails. Avoir la possibilité de sauver des vies ne les touchait pas. Tout ce qu'elles voyaient, c'était qu'il fallait user du scalpel et être barbouillée de sang.

« Pathétique. »

Enfin, John se gara sur le parking réservé à ceux qui louaient la salle. Sara sortit et aspira une grande bouffée d'air frais. Sans attendre son fiancé, elle se dirigea vers la porte à double battant, l'ouvrit et pénétra dans le hall. Elle accrocha son manteau à la patère et attendit patiemment que John ait terminé d'admirer son bolide.

Enfin, il pénétra à son tour dans le hall, suspendit sa veste Hugo Boss à 2000 dollars, embrassa sa fiancée, la prit par la main et l'entraîna à l'intérieur de la salle de réception.

-----------------------------------

L'air embaumait de différents parfums et eaux de toilette, parmi les plus chers du marché. Sara ne comprenait pas pourquoi tout le monde tenait absolument à prouver qu'il était le plus riche, le mieux habillé, etc...

Après avoir passé un an à le chercher, la jeune femme s'était rendue dans les pays les plus pauvres d'Afrique pour aider les populations qui devaient affronter le Sida, la pauvreté, la faim et la soif. Le monde où elle évoluait à présent était radicalement différent. Ici, tout était clinquant, brillant, hors de prix, luxueux, artificiel, futile et sans intérêt. En Afrique, les gens ne possédaient rien, ne demandaient rien, et ils se contentaient du peu qu'on pouvait leur donner. Un sourire, une conversation et un peu de nourriture suffisait à combler une femme. Ici, une femme n'était comblée que si on lui offrait le dernier parfum Dolce & Gabbana, ainsi que des bijoux, des vêtements, des chaussures...le tout évidemment hors de prix et ridiculement inutile.

Pour réussir à vivre dans cette jungle, Sara s'était blindée. Elle ne cherchait pas à être la meilleure, la plus riche, la plus belle : John se chargeait de faire luire son image auprès de ces chèvres pleines de pognon. Non, Sara préférait rester simple et elle-même, même lorsqu'elle participait à des mondanités, et ne prêtait aucune attention aux moqueries et aux sarcasmes. Se fondre dans la masse n'était pas vraiment dans ses objectifs.