Commentaire d'auteur :

Coucou les loulous ! :) Comment ça va ? Pour ceux qui sont en vacances comme moi j'espère que vous en profitez (ça passe trop vite bon sang!) et on attaque ce dimanche avec une nouvelle fanfic! :D Puisqu'EXTRA Heart est pratiquement terminée (le dernier chapitre est en cours d'écriture et devrait arriver ce soir ou demain!) j'ai décidé de vous faire découvrir celle-ci qui était la suivante sur la liste!

Ce premier chapitre a été un peu compliqué à écrire pour moi. C'était assez long de placer le décor, et même si je sais exactement quoi faire pour les prochains chapitres, j'ai eu un peu de mal avec celui-ci, j'avais étrangement peur de trop m'écarter de ce que je souhaite écrire, alors j'espère que ça ira ! :) C'est évidemment du Stony (vous commencez à me connaître depuis le temps! XD) mais on aura l'occasion d'avoir aussi un ou deux couples secondaires...je n'en dis pas plus de ce côté là ;)

Je tenais à le préciser mais cela se passe environ deux mois après Ultron. Pour certaines raisons pratiques durant l'écrit, je ne compte pas les évènements de Civil War, vous voilà prévenus! :)

Je n'en dis pas plus et je vous laisse découvrir le début, on se retrouve en bas! :)

PS : Je viens juste de finir ce chapitre alors je n'ai pas encore tout relu, il y a sûrement des petites fautes qui traînent! :)


Chapitre 1 : Le renard

- J'en ai plus qu'assez de vous voir faire l'enfant, Stark ! Vous nous faites seulement perdre du temps pendant que des innocents sont en danger !

Tony ignora la voix furieuse du Captain dirigée tout contre lui, habitué à être considéré de la sorte, bien qu'il n'appréciait pas ce traitement pour autant. Ignorant les autres présents dans la salle de réunion de l'Héliporteur, il releva les yeux jusqu'à ceux du soldat et s'exclama :

- Tu nous fais aussi perdre du temps, à continuer de babiller.

Steve se contenta de lui jeter un regard froid et le milliardaire baissa les yeux, cachant sa peine du mieux qu'il le pouvait. C'était toujours ainsi entre eux, aussi tendu, à couteaux tirés, et la création désastreuse d'Ultron, près de deux mois plus tôt, n'avait pas arrangé les choses. Le blond ne le portait déjà pas dans son coeur mais à présent, il le considérait en prime comme un imbécile inconscient et se souciant peu de la vie des autres. Cela révoltait Tony, lui qui avait prouvé tant de fois qu'il était capable de se sacrifier, et qui ne savait plus quoi faire pour apaiser cette rancoeur qui planait entre eux deux en quasi-permanence et que le brun ne supportait plus.

Comme Tony avait été déçu de constater que son idole d'enfance était si stricte et le considérait si peu...l'ingénieur avait toujours été ainsi, et même si n'importe qui pouvait attester qu'il avait énormément changé, Steve ne semblait pouvoir s'en contenter. Pour lui, il n'arrivait pas à la cheville d'Howard, et cette constatation donnait un arrière goût amer dans la bouche de l'homme de fer.

Steve ne savait pas non plus à quel point Tony l'admirait étant petit. Les posters étalés dans sa chambre, au-dessus de son lit et de son bureau recouvert de moteurs à friction, de minuscules écrous et de fils électriques, des projets toujours en cours même à son jeune âge, le coussin en forme de bouclier sur lequel il finissait par s'endormir après des nuits blanches de bricolage, bavant sur l'étoile blanche avec un sourire bienheureux, loin des soucis qui le hantaient aujourd'hui. Et puis, il ne fallait pas oublier le dessin, probablement le seul vrai cadeau sincère que lui ait jamais fait Howard.

Son père lui avait raconté que lors de la guerre, ce dernier était souvent en compagnie du Captain, et discutaient de leurs vies passées et, ils l'espéraient, futures. Ils en étaient venus à parler des enfants, et Steve avait tenté de dessiner le fils qu'il imaginait pour Howard, sans savoir que Tony se verait offrir le croquis des dizaines d'années plus tard. Dessus, Steve l'avait imaginé en se basant sur son père, et il avait des cheveux bruns, plus clair que ceux dont il avait hérité en réalité, un visage rond, d'une dizaine d'années, un grand sourire et les mains pleines de vis. Cela ressemblait effectivement un peu à Tony lorsqu'il était petit.

Ce dernier avait gardé le dessin sous verre pour protéger le papier de plusieurs décennies, finissant par le ranger dans un tiroir de son atelier au fur et à mesure que les années passaient et que ses rêves s'effritaient, oubliant jusqu'à son existence.

A présent, Tony faisait face au vrai Captain America et c'était une véritable désillusion, la dernière chute fatale de ses rêves d'enfant, de voir son héros si différent de la manière dont il l'avait idéalisé.

- Allons-y, nous n'avons plus de temps à perdre, s'exclama Steve, le tirant de ses pensées.

Tony lâcha un soupir un peu las, filant récupérer son armure tandis que le blond partait déjà sans l'attendre. Pourquoi l'aurait-il fait, de toute manière...


C'était sensé être une mission de routine, des agents d'Hydra sortis étrenner un peu leur nouvelle arme sur des civils qu'ils devaient neutraliser. Ils s'étaient séparés en trois groupes, puisque leurs ennemis s'étaient éparpillés telle une volée de moineaux à leur arrivée, et de par ces circonstances, Tony s'était retrouvé en compagnie du Captain, chose qu'il tentait toujours d'éviter. En effet, alors qu'il parvenait à travailler sans problème en équipe avec les autres, s'étaient toujours compliqué avec le soldat. Oh, leurs mouvements étaient coordonnés, d'une manière assez impressionnante d'ailleurs, mais leurs caractères opposés pouvait parfois les mettre en danger lorsqu'ils se donnaient des instructions l'un l'autre.

Depuis tout à l'heure, Tony explosait quelques agents à coups de poing et d'énergie, gardant toujours un oeil sur le blond qui se battait plus loin. Leurs ennemis venaient de sortir leur arme quelques minutes plus tôt, et cela avait eut le don de les refroidir : en effet, il s'agissait d'une sorte de machine projetant d'étranges ondes qui accéléraient le coeur de la victime jusqu'à le faire littéralement exploser. Le premier essai avait eu lieu sur un civil sans qu'ils ne puissent l'en empêcher, et le résultat avait été immonde de réalisme et d'horreur.

Depuis tout à l'heure, Tony avait bien remarqué que celui qui tenait l'arme aussi dangereuse tentait de la braquer dans sa direction ou alors celle de Steve. Heureusement, ils bougeaient tous les deux beaucoup trop vite pour l'instant, pris dans le feu de l'action, mais ils devaient se dépêcher avant d'être touchés à leur tour.

Néanmoins, ils ne pouvaient avoir de la chance à chaque fois - de chaque bataille ils ressortaient souvent blessés, en mauvais état, et cette fois-ci, le canon à ondes était braqué sur Tony, même s'il ne réussit pas à l'inquiéter, sachant déjà que son armure les arrêterait avec efficacité.

Pourtant, Steve n'y pensa pas un seul instant lorsqu'il se jeta au devant du brun pour le protéger, arrachant un cri d'horreur à ce dernier lorsque Jarvis l'informa comme dans un brouillard que le coeur du blond venait de se mettre à battre à une vitesse impossible alors que le sien s'arrêtait, compressé par l'effroi, et il tendit une main désespérée dans la direction de Steve, hurlant à perdre haleine et les larmes perlant au coin des yeux, lorsque toute la scène devint brusquement floue, s'effaçant de sous ses yeux tandis qu'il pouvait voir le blond mourir juste devant lui.


Tony se redressa brusquement sur sa chaise, l'esprit totalement embrouillé, sentant encore les larmes au coin de ses paupières. Perdu, il secoua la tête, observant autour de lui sans parvenir à comprendre ce qu'il se passait exactement.

- Tony ? Est-ce...est-ce que ça va ?

La voix de Natasha et le ton inquiet qu'il perçut dans cette dernière le ramena à lui et il tourna la tête en direction de la jeune femme, totalement interloqué, remarquant qu'elle était assise à la table de réunion du SHIELD, comme tout le reste de l'équipe ainsi que...Steve. Le brun le fixa comme s'il le voyait pour la première fois, sous le choc, alors que tout le monde le regardait, se demandant pourquoi il avait les larmes aux yeux au beau milieu de leur réunion.

- Euh...Stark ? appela le soldat d'un ton incertain.

L'ingénieur releva les yeux jusqu'à lui sans un mot, incapable d'aligner une phrase complète s'il tentait d'essayer. Pourquoi était-il de retour ici ?! C'était comme si...

Comme s'il avait remonté le temps.

- Vous êtes sûr que ça va ? continua le blond, l'air assez mal-à-l'aise en voyant le regard larmoyant de l'Iron Man fixé sur lui.

Ce dernier eut un sourire un peu tremblant, remarquant que son camarade était bel et bien vivant. Bon sang, il ne savait pas comment une telle chose était possible, vraiment pas, mais c'était comme si on lui donnait une nouvelle chance pour sauver la vie de Steve, alors qu'ils s'entendaient si mal, même s'il avait toujours souhaité le contraire, malgré tous ses efforts infructueux.

- Désolé, ça va, lui assura Tony tant bien que mal, un sourire rassurant - et soulagé - au bord des lèvres.

Le blond le fixa encore quelques secondes, se demandant sûrement s'il devait dire ou faire quelque chose de plus, mais finit par retourner à son plan - le même que le milliardaire avait écouté près d'une demie-heure plus tôt.

Alors qu'ils quittaient à nouveau la salle de réunion pour se rendre sur les lieux de la bataille en pleine ville, Tony rattrapa son camarade, posant une main sur son bras.

- Captain ?

Ce dernier tourna la tête dans sa direction, les sourcils froncés d'un air peu avenant. L'ingénieur pouvait le comprendre, après tout, lorsqu'il lui adressait la parole s'était rarement pour quelque chose d'utile, voir jamais, mais cette fois-ci, il devait l'écouter où ils couraient droit à la catastrophe. Il ne savait pas comment un tel miracle c'était produit, mais il ne comptait pas laisser le soldat mourir.

- Ecoute-moi, notre ennemi possède une arme capable de faire exploser les coeurs grâce à des ondes. Tu dois bien comprendre que mon armure me protège, mais toi, tu es vulnérable. Fais attention à toi, d'accord ?

Steve le fixa sans un mot, plus que surpris, se demandant par quel miracle le milliardaire égocentrique se souciait de sa vie. Néanmoins, autre chose de plus important lui vint à l'esprit et il demanda :

- Comment savez-vous à quoi sert cette arme ?

Le brun dégluit avec difficulté, n'ayant pas pensé à cela plus tôt. Hésitant un instant, il finit par secouer la tête et avoua :

- Je ne saurais pas vraiment l'expliquer moi-même mais...juste pour cette fois, fais moi confiance, d'accord ?

Le blond continuait de l'observer d'un air peu convaincu, et cela serrait le coeur de Tony, qui se demandait comment ils en étaient arrivés là, à avoir tant de mal à s'accorder un minimum de confiance, même en tant que simples coéquipiers. Finalement, le blond lâcha un soupir résigné et acquiesça d'un signe de tête :

- Je vous promets d'être prudent, si c'est ce que vous voulez.

- Merci, lâcha Tony, un sourire sincèrement soulagé aux lèvres.

Rogers se détourna ensuite de lui pour rejoindre les autres partis devant tandis que le brun filait chercher son armure, priant que ses avertissements soient suffisants pour sauver la vie de son camarade.


La mission avait été un franc succès, cette fois-ci. Les agents d'Hydra neutralisés, l'arme qui faisait exploser les coeurs confisquée par le SHIELD, qui avait l'intention d'étudier son fonctionnement et la manière dont elle avait été faite avant de l'entreposer à l'abri - au cas-où ils en auraient besoin si un ennemi surpuissant venait à se présenter, ce qui arriverait bien un jour ou l'autre. Tous les vengeurs allaient bien, Steve ne s'était pas interposé entre le rayon et Tony, sachant que son armure le protégeait, et après un débriefing ils étaient tous rentrés en direction de la tour devenu leur quartier général. Steve était le seul à avoir refusé d'y vivre, sûrement à cause de ses relations plus qu'houleuses avec le brun, mais il y venait tout de même très souvent, comme ce soir-là où il était épuisé et préférait rester en leur compagnie. Il avait également une chambre qu'il utilisait lorsqu'il était vraiment trop épuisé, mais partait souvent en faisant en sorte de ne pas croiser le milliardaire plus que nécessaire.

Quoiqu'il en soit, après une telle journée, ils avaient décidé de manger tous ensembles à la tour et d'y dormir, à part Tony qui avait la facheuse tendance à apsser les trois quarts de son temps dans son atelier, même épuisé.

C'est pour cela qu'il était déjà plus de deux heures du matin et qu'il se trouvait assis devant l'un de ses bureaux, réparant son armure légèrement endommagée durant le combat de cet après-midi tandis qu'il réfléchissait aux derniers évènements sans parvenir à comprendre ce qu'il s'était exactement passé. Il avait demandé à Jarvis de lui trouver des infos importantes sur les voyages dans le temps, que l'IA était en train de lui raconter de sa voix mécanique pendant qu'il travaillait, gardant une oreille attentive.

- J'y pense ! s'exclama soudain l'ingénieur, se redressant brusquement sur sa chaise. Tu enregistre toujours mes combats pour les archives du SHIELD et les miennes, n'est-ce pas ?

- C'est exact, monsieur.

- Peux-tu me montrer la première version de mon combat contre ces agents d'Hydra ? Celle où Steve est...est...

Tony pinça les lèvres, refusant de finir sa phrase, et laissa son IA lui afficher la vidéo sur l'ordinateur allumé devant lui - enfin, disons plutôt qu'il attendit en vain.

- Jarvis ? appela-t-il au bout d'un moment.

- Désolé monsieur, mais je ne trouve aucune vidéo de combat datant d'aujourd'hui où monsieur Rogers perdrait la vie.

Cela eut pour effet de faire se figer soudainement le brun, totalement perdu. Avait-il seulement rêvé ce qu'il s'était passé ? C'était plausible après tout, il aurait très bien pu s'endormir durant le briefind sur l'héliporteur, et imaginer tout cela - quoique, imaginer avec exactitude l'arme sans connaître son existence restait dans ce cas une sacrée coïncidence.

Tony ne savait plus où il en était. D'un autre côté, s'il n'avait pas rêvé et que cela s'était produit pour de bon, cela signifiait que les évènements modifiés s'effaçaient donc comme s'ils n'avaient jamais existé, remplacés par les nouveaux. C'était possible aussi et c'était cela qui le gênait le plus. Etait-il doté d'un nouveau super-pouvoir incroyable, ou était-il juste devenu fou ?

Soupirant lourdement, il passa une main lasse sur ses yeux, continuant de bricoler un peu avant de finalement aller se coucher, la fatigue finissant par avoir raison de lui.


Le lendemain matin, Tony fut réveillé assez tôt par Jarvis, sachant qu'il avait énormément de choses à faire aujourd'hui. Avec un grognement, il repoussa les couvertures et s'étira un moment, avant de renfiler son T-shirt qu'il avait quitté pour dormir et de se diriger à l'étage où se trouvait la cuisine et salle à manger, sans oublier son salon paré d'un gigantesque écran de télévision.

Trainant des pieds jusqu'à l'entrée, il remarqua presque immédiatement la présence de Steve accoudé sur le plan de travail, décida qu'il vallait peut-être mieux l'ignorer et se prépara un café sans un mot, sentant le regard du blond lui brûler la nuque. Son coeur se serra lorsqu'il entendit son camarade soupirer lourdement et quitter la pièce sans un mot.

Reposant brutalement son mug sur la table, Tony jura entre ses lèvres, se traitant intérieurement d'idiot, serrant les poings de frustration. Fermant un instant les yeux pour juguler la colère qu'il avait envers lui-même, il faillit faire un arrêt cardiaque lorsqu'en soulevant à nouveau les paupières, il se retrouva de nouveau dans sa chambre. Totalement désorienté, il regarda autour de lui quelques instants puis finit par demander à Jarvis l'heure qu'il était - huit heures moins sept, soit trois minutes avant qu'il n'entre dans la cuisine...bon sang !

Sans perdre un instant, il décida de se diriger vers la salle à manger, remarquant au passage qu'il devait réenfiler son T-shirt une seconde fois. Tentant de garder son calme, il avisa à nouveau le soldat, toujours au même endroit. Inspirant à fond, il autorisa un petit sourire à prendre place sur ses lèvres et salua :

- Bonjour, Cap.

Surpris, le blond leva les yeux jusqu'à lui, le considérant du regard - peut-être qu'il allait même jusqu'à se demander si c'était bien à lui que l'ingénieur adressait la parole, tellement c'était chose rare - avant de finalement répondre :

- Bonjour, Stark.

Il sembla un peu hésitant avant d'ajouter : « Bien dormi ? »

- Autant que possible, tu sais que je suis plus du genre à bricoler les trois quarts de la nuit, répondit le brun en s'avançant jusqu'à la machine à café pour la seconde fois.

- Tu devrais dormir un peu plus, lui fit remarquer le blond.

- Oh ça va, j'vais pas m'effondrer au beau milieu d'une mission non plus, répliqua le brun en soupirant d'un air agacé.

Levant à nouveau les yeux vers le soldat, il remarqua qu'il venait à nouveau de bloquer ce dernier avec ces paroles, et retint le grognement rageur qui voulait s'échapper de ses lèvres. Bon sang, était-il si bon à rien en présence de son camarade ?! Voyant que Steve allait de nouveau quitter la pièce sans un mot, l'air las, Tony ferma fortement les paupières, espérant pouvoir de nouveau revenir en arrière - et lorsqu'il ouvrit de nouveau les yeux, le blond était toujours accoudé au plan de travail et répétait une nouvelle fois :

- Tu devrais dormir un peu plus.

Tony retint le cri de joie qui voulait s'échapper de ses lèvres, cachant également son regard qu'il sentait s'agrandir sous la stupeur, et préféra répondre au soldat, sentant l'adrénaline lui parcourir les veines à l'idée de son nouveau pouvoir :

- Je sais, mais je ne peux pas vraiment m'en empêcher, ce n'est pas faute d'essayer.

Il adressa un petit sourire au blond et avoua :

- Je suis insomniaque, il faut dire que ça ne m'aide pas beaucoup.

Steve le fixa un instant, surpris que le brun lui avoue aussi facilement les choses. Tony était une véritable énigme pour lui, qui semblait le détester et le charrier H24, mais qui était également absolument insupportable - aussi, lorsqu'une simple discussion telle que celle-ci se présentait, il la savourait, parce quoi que le milliardaire puisse en penser, il aurait vraiment voulu l'apprécier, même si ce dernier ne faisait rien pour cela.

- Tu devrais essayer de prendre des trucs pour t'aider à dormir ? continua Steve, toujours hésitant, comme s'il avait peur que son camarade explose à la moindre parole de travers.

- J'ai déjà essayé, crois-moi, mais ce n'est pas vraiment efficace, avoua Tony en s'installant à la table avec son mug plein de café devant une assiette de pancakes chauds posée devant lui.

Le blond ne répondit rien, se contentant de finir sa tasse, toujours collé au plan de travail, et Tony sentait son regard peser sur lui alors qu'il s'emparait d'un des pancakes et mordait dedans, lâchant un grognement de satisfaction.

- Ils sont délicieux ! Je ne me rappelle pas en avoir fait livrer dans les dernières courses, pourtant...

- C'est normal, c'est moi qui les ai fait, avoua Steve avec un sourire un peu gêné, jouant avec sa cuillère au fond de sa tasse.

- Vraiment ? s'étonna Tony avec de grands yeux. Tu cuisines d'autres choses ?

- Je fais un peu de tout, j'ai...j'ai toujours aimé faire plaisir aux gens avec de la bonne nourriture, c'est toujours agréable entre amis.

Le blond avait avoué cela du bout des lèvres, comme s'il avait peur que l'autre ne se moque de lui, lissant son T-shirt d'un air distrait. Le brun soupira un peu, peiné de voir que Steve marchait sur des oeufs en sa présence, et il décida que ça allait changer.

Il ne savait pas d'où venait cet incroyable pouvoir qu'il avait de remonter le temps à peine écoulé, mais il allait l'utiliser, il allait améliorer les relations houleuses qu'il entretenait avec Steve. Quel mal pouvait-il y avoir avec cela ? Ainsi, il pourrait juste s'en faire un ami, comme il l'avait toujours souhaité - depuis l'enfance et ses posters affichés dans les murs de sa chambre, à vrai dire.

- C'est presque dommage que nous commandions des plats tout prêt ou des pizzas à chaque fois, si tu es capable de nous préparer un festin !

- Eh bien, peut-être que je pourrais...enfin, un soir, nous préparer quelque chose ?

Tony leva les yeux de son mug, lui adressant un sourire, son coeur déterminé à changer les choses, à faire ne sorte que tout s'arrange entre eux, de corriger son idiotie et ses sarcasmes incessants qui blessaient souvent le Captain sans qu'il ne le veuille, incapable de réfléchir avant de parler - il n'y pouvait rien s'il ne savait jamais quoi lui dire, parce quoi qu'il advienne il repensait à ses posters de gamin et son idéalisation parfaite du blond, et d'à quel point il avait été déçu.

- Ce serait génial.

Steve lui adressa un sourire en réponse, et Tony sut qu'il était sur la bonne voie. Bien décidé à ne pas lâcher cela, il demanda :

- Pourquoi pas dès ce soir ?

Son camarade sembla un peu surpris qu'il le lui propose si tôt, pensant que Tony aurait voulu un peu de recul après avoir proposé cela, mais ce n'était apparemment pas le cas. Ravi, il acquiesça et s'exclama :

- Je m'occupe de tout préparer et de prévenir les autres. Tu choisis le film de ce soir ?

L'ingénieur acquiesça à son tour, réfléchissant déjà à ce qu'ils pourraient voir. Avec Clint, ils s'étaient mis en quête de faire rattraper à leur super-soldat national toute sa pop culture en retard, et il y en avait un bon paquet, peut-être pourrait-il demander à l'archer ce qu'ils pouvaient visionner ce soir.

- Je dois y aller, Fury souhaite son rapport sur la mission de la veille, lâcha soudainement le blond, reposant sa tasse vide dans l'évier.

- A plus alors, répondit le milliardaire ne lui faisant un vague signe de main, son petit sourire toujours présent au coin des lèvres.

Lorsque Steve quitta finalement la cuisine, Tony retint avec difficulté l'exclamation de victoire qui voulait s'enfuir d'entre ses lèvres, plus que fier d'avoir réussit une conversation avec le blond qui ne se terminait pas par des insultes où des regards soit accusateurs, soit déçus. A la place, un sourire prit place sur son visage, presque surpris par ce sentiment de bonheur et de quiétude dans lequel il se sentait.

- Jarvis, tu as bien enregistré tout cela, n'est-ce pas ?

- Évidemment, monsieur.

- Merci beaucoup, fit Tony, ce même sourire glissant jusque dans son mug plein de café, décidément de bonne humeur pour le reste de la journée.


- Est-ce que tu crois que je pourrais modifier des choses qui se sont produites il y a bien plus longtemps ? Il y a des années ? demanda soudainement Tony à son IA.

Il était toujours aussi surexcité depuis la découverte de son pouvoir la veille, mais après l'avoir testé dans son atelier pendant presque deux heures, il était semblable à une pile électrique, imaginant tout ce qu'il pouvait faire avec cela. Il venait de s'entraîner à détruire des objets pour les reconstituer la minute suivante en remontant le temps. C'était simple, il lui suffisait de fermer les yeux, de se concentrer un peu et il y était. Après deux heures d'entrainement néanmoins, il se sentait fatigué et légèrement nauséeux et avait préféré arrêter pour le moment, comprenant qu'il y avait sûrement une limite qu'il ne valait mieux pas qu'il franchisse avant qu'il ne lui arrive quelque chose de mal.

A présent, il faisait des recherches, se demandant si quelqu'un d'autre avait déjà été capable de faire pareil - ces dernières s'avéraient infructueuses pour le moment, mis à part des canulars stupides - mais également s'il était possible de revenir encore plus loin. Il avait tenté en se concentrant un peu, revenir à la semaine dernière par exemple, sans succès.

- On dirait que vous ne pouvez pas revenir beaucoup plus loin que quelques heures, monsieur, fit remarquer Jarvis. Peut-être qu'il existe un moyen de remonter le temps beaucoup plus loin, mais je ne trouve rien de concluant sur internet pour le moment.

- D'accord, continue tout de même à chercher, répondit Tony, légèrement déçu.

Il devait avouer qu'il aurait adoré remonter des mois, voir des années en arrière. Il aurait empêché la création d'Ultron, la mort de beaucoup de gens, l'invasion de New York, et j'en passe. Néanmoins, il n'allait pas se plaindre de ce merveilleux pouvoir qu'il possédait du jour au lendemain, et il pouvait toujours l'utiliser pour réparer des conversations, ou des actes des dernières heures : avoir plusieurs chances était quelque chose d'inestimable qu'il ne devait pas gaspiller.


Le soir-même, la soirée débuta sans encombre, les vengeurs tous réunis devant le premier film d'Harry Potter que Steve n'avait pas encore vu, tout cela sur l'écran géant de Tony qui devait coûter une véritable fortune. Le blond avait cuisiné une quantité impressionnante de plats, tous disposés sur la large table basse en verre devant eux, et ils piochaient tous dedans au fil du film. A chaque fois qu'il goûtait quelque chose de nouveau, le brun s'arrangeait pour glisser un compliment au soldat qui les acceptait avec un sourire un peu gêné, sous les regards totalement interloqués de Bruce, Thor, Natasha et Clint qui tentaient de comprendre à quel moment ces deux-là avait décidé d'arrêter de se tirer entre les pattes et d'être aussi agréable, surtout du côté de Tony.

Ce dernier, bien décidé à se faire du Cap un véritable ami, faisait attention à chaque parole, réussissant presque à chaque fois - mis à part un moment où son compliment limite avait un peu refroidit le soldat et qu'il avait finit par remonter le temps d'une poignée de secondes pour s'y prendre autrement - mais mis à part cela, il n'avait pas eut besoin de modifier et s'en sentait plutôt fier, il devait l'avouer.

Néanmoins, son air trop gentil devait finir par avoir des répercussions, puisque dès le lendemain matin, lorsqu'il croisa Steve dans un couloir, la surprise passée de voir qu'il n'était pas retourné à ses appartements du SHIELD depuis maintenant deux nuits de suite, il se sentit beaucoup moins bien lorsque le blond demanda :

- Il faut qu'on parle.

Tony pouvait l'avouer, son premier réflexe fut de remonter le temps et de se retrouver à nouveau dans sa chambre. Lorsque le soldat prenait ce ton sérieux, cela n'augurait rien de bon, et il était tout sauf pour discuter avec lui, d'autant plus qu'il se doutait du sujet et ne voulait pas y avoir affaire. Il tenta donc de prendre un autre chemin, mais cette fois-là aussi, il croisa Steve. Agacé, il remonta le temps à nouveau, tentant un autre chemin, sans plus de succès puisque le blond l'attendait, ayant semble-t-il fait un détour.

L'ingénieur s'obstina, revenant en arrière de quelques minutes, encore et encore pour tenter d'échapper à la discussion. Il avait même essayé de rester au lit - raté, Steve était directement venu frapper à sa porte - où filer par sa fenêtre avec une armure, mais l'autre l'attendait dans la cuisine à son retour. Finalement, maudissant le reste de l'univers qui semblait persuadé qu'il devait avoir cette discussion avec Steve pour toujours le mettre sur sa route alors qu'il aurait dû normalement emprunter la même, il soupira et se laissa aborder par la même phrase pour la énième fois, dans la cuisine cette fois-ci :

- Il faut qu'on parle.

Levant les yeux vers le soldat et retenant un soupir à fendre la terre en deux, Tony acquiesça légèrement, s'asseyant à même la table, les jambes dans le vide, en répondant :

- Si tu veux...à propos de quoi ?

Son interlocuteur sembla hésitant, fronçant légèrement les sourcils avant de finalement avouer :

- Je ne comprends pas à quel jeu vous jouez, Stark.

- Comment cela ? releva le concerné, un peu surpris.

- Je veux dire...enfin, tout cela ! Depuis que je vous connais, on dirait que vous voulez m'égorger à chaque fois qu'on se croise et que vous me détestez, et depuis deux jours vous tentez de vous faire passer pour le meilleur ami idéal !

L'homme de fer le fixa avec des yeux ronds face à une telle tirade, secouant prestement la tête en affirmant, sûr de lui et un peu surpris que l'autre puisse penser cela :

- Je ne te déteste pas !

- C'est pourtant bien imité ! répliqua Steve sur le même ton, l'air prodigieusement agacé.

Un soupir franchit les lèvres du milliardaire, qui glissa une main lasse dans ses cheveux, reposant à nouveau son regard sur l'homme en face de lui. Il ne savait pas s'il devait remonter le temps maintenant, mentir, ou encore dire la vérité. Il opta pour la dernière option - après tout, il pouvait toujours revenir en arrière si cela se terminait mal.

- Écoute, je vais être franc avec toi, Cap. Je te déteste pas, vraiment d'accord ? C'est juste que...j'ai toujours dû mal à t'adresser la parole, je ne sais jamais quoi te dire, tu vois ?

Steve le fixa sans comprendre, les sourcils toujours froncés.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ?

- Je...

Le brun hésita encore, se demandant si c'était une bonne idée d'être sincère, mais s'il voulait que les choses s'arrangent enfin entre eux, c'était peut-être ce qu'il y avait de mieux à faire.

- Tu sais, quand j'étais petit, j'étais fan de Captain America, lâcha-t-il d'un air gêné. Je m'attendais pas te rencontrer, t'étais sensé être mort, alors dans mon esprit d'enfant, je t'ai toujours idéalisé et cela m'est resté, alors lorsque je t'ai rencontré pour la première fois...

- Tu as été déçu ? releva Steve d'un air presque peiné qui lui fit mal au coeur.

- Disons plutôt...désappointé, corrigea Tony. Tu n'étais en rien semblable à ce que j'avais imaginé, mentalement je veux dire. Dans ma tête, tu n'étais pas aussi stricte...

Il hésita encore, mais termina tout de même sa phrase dans un murmure, parce qu'il fallait que ça sorte :

- ...dans ma tête, tu ne me détestais pas, toi non plus.

- Je ne... Tony, je ne pensais pas que tu pensais cela, je suis désolé, lâcha Steve, l'air véritablement triste de la situation.

Le brun cacha sa surprise de voir ainsi son camarade se mettre à le tutoyer - la conversation avait définitivement pris un tournant plus personnel - et il secoua la tête, las de toute cette discussion.

- Lorsqu'on s'est rencontrés pour la première fois, tu m'as semblé être quelqu'un de beaucoup trop égocentrique, presque agressif et-

- M'as-tu laissé le choix ? le coupa Tony.

- Pardon ?

- M'as-tu laissé le choix d'agir ainsi ? Steve, tu ne me connaissais pas et tu t'es attaqué à moi directement dès que j'ai fait une remarque qui t'a déplu. Je n'ai fait que répliquer, c'est comme ça que je fonctionne. La plupart des gens me crachent dessus en me voyant, c'est juste un moyen de me défendre.

Steve ne répondit rien à cela, se contentant de le fixer, et il semblait presque mal à l'aise à présent, se rendant compte que le brun avait raison.

- Me regarde pas avec cet air désespéré, c'est pas si grave que cela, le rassura le milliardaire.

- Tu plaisantes ? On se connait depuis quoi, deux ans ? Deux ans où on s'est craché dessus mutuellement sans tenter d'arranger les choses, évidemment que c'est grave. Et d'ailleurs, qu'est-ce qui t'a fait si soudainement devenir plus agréable depuis deux jours ?

Tony resta silencieux à cette question. Comment aurait-il pu lui expliquer qu'il l'avait vu mourir sous ses yeux, le coeur éclaté dans une gerbe de sang, avant de rembobiner le temps et de pouvoir le sauver ? Qu'il s'était alors dit qu'on lui offrait une seconde chance, et qu'il n'allait pas la gaspiller à le détester davantage ?

- J'ai juste ouvert les yeux, murmura-t-il finalement.

Ils s'observèrent quelques instants sans savoir quoi ajouter, se sentant étrange face à une telle situation. Finalement, Steve s'approcha de lui et tendit une main.

- On repart de zéro, alors ? Si tu le veux bien ?

Tony considéra sa main tendue, un sourire s'étalant sur son visage, plus que surpris d'une telle proposition. Il ne pensait pas que Steve irait jusque là, il avait plutôt pensé à ce que le blond déclare la discussion close et qu'ils n'avaient juste qu'à rester cordiaux et en bons termes pour l'équipe : mais non, il lui demandait de complètement effacer leurs querelles, de reprendre tout depuis le début.

Approchant sa main, il attrapa celle du soldat, fraiche et légèrement plus grande que la sienne, se sentant sourire malgré lui, appréciant ce contact qu'il avait tant cherché sans même le savoir.

- Bon, je suppose que tu peux me tutoyer maintenant, fit-il remarquer sans se départir de son sourire.

- Je t'aurai bien proposé la même chose mais tu le fais déjà, s'amusa le blond, lâchant finalement sa main.

Tony rayonnait, ne pensant pas que la discussion qu'il avait essayé d'éviter à tout prix se déroulerait aussi bien. il ne savait pas d'où venait son pouvoir, ni quelles étaient toutes ses possibilités, mais le fait qu'il ait pu arranger les choses avec Steve grâce à cela le rendait incroyablement heureux. Peut-être qu'avec un peu de chance, il n'aurait pas besoin de l'utiliser davantage, se disait-il.

Il ne savait pas encore à quel point il se trompait, et au-devant de quelle catastrophe il se trouvait.


Tony n'arrivait pas à lire les mots qui dansaient devant ses yeux sur son écran d'ordinateur. Il se pencha pour tenter de comprendre mais tout devint flou et la seconde suivante, il voyait ses camarades dans la tour avancer à l'envers - et parler à l'envers. Il vit des gens sensés être morts se balader parmi eux comme si de rien n'était, la faille de New York ouverte dans son salon, la seconde suivante Loki posé dans son canapé en compagnie de Bucky - bon sang qu'est-ce que c'était que ce bordel ! - et la fois d'après il voyait Steve, comme s'il se trouvait dans un miroir déformé, un regard mauvais et un sourire sardonique au coin des lèvres. Ce dernier avait le visage de plus en plus flou mais ses lèvres continuaient de parler, de répéter la même chose en boucle : « - Qu'est-ce que tu as fait, Tony ? »

La seconde suivante, il se réveillait en hurlant, son cauchemar aux allures de film d'horreur déjà effacé de sa mémoire par son subconscient qui tentait désespérément de le préserver. Il inspira brusquement de l'air, paniqué sans même se rappeler de quoi son cauchemar était fait. Fermant les yeux, il se força à se calmer avant de faire une crise de panique. Il lui fallut un long moment avant de réussir à redevenir calme et pouvoir se recoucher, attendant en vain le sommeil jusqu'au lendemain.


- La vache, ça sent bon, s'exclama Tony en guise de salutation, le lendemain matin en entrant dans la cuisine.

Sa voix fit relever la tête de Bruce, qui était actuellement en train de terminer son café encore tiède, ainsi que Steve qui semblait avoir décidé depuis quelques jours que la place derrière les fourneaux devenait officiellement la sienne. Actuellement, il était en train de préparer un plat sophistiqué que Tony ne connaissait absolument pas. Intrigué de le voir cuisiner à cette heure, il jeta un coup d'oeil à l'horloge posée dans un coin et sursauta presque en voyant qu'il était non loin d'une heure de l'après-midi. Lui qui ne pensait pas avoir réussit à se rendormir après son cauchemar flou...

- Qu'est-ce que tu cuisines ? demanda-t-il en se penchant contre le plan de travail pour regarder ce que mettait Steve dans la poêle.

- Bonjour à toi aussi, charia gentiment le blond en continuant de couper ses aliments. Et pour te répondre, boeuf à l'asiatique.

- Je vais finir par t'employer sur le long terme, fit remarquer l'ingénieur en tentant de plonger un doigt dans la sauce - vite repoussé par le soldat, le faisant légèrement râler.

- Il faudra pourtant te débrouiller, je ne vis pas ici, continua Steve d'un air amusé.

- Eh bien, pourquoi tu ne viens pas vivre ici, alors ?

Le blond lui jeta un regard, l'air mal à l'aise, et Tony comprit presque immédiatement qu'il aurait dû tenir sa langue. Espérant tout de même, il attendit la réponse de son camarade :

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée...c'est encore trop tôt pour ça.

La grimace qui s'étala sur le visage du milliardaire ne disait long sur sa déception et son agacement, et il ne chercha même pas à la cacher. Un peu plus loin, Bruce venait de s'eclipser avec le reste de son café, sentant la tempête couver entre les deux coéquipiers.

- Je ne vois pas pourquoi c'est trop tôt, répliqua le brun en fronçant les sourcils, jouant avec la salière pour ne pas avoir à croiser le regard de son camarade.

- C'est mon avis Tony, c'est tout, répliqua Steve d'un ton froid.

Le brun déglutit avec difficulté face à la dureté de ses mots, se rendant compte que la conversation penchait dangereusement à ressembler à celles houleuses qu'ils partageaient il y a encore quelques jours. Soupirant d'un air las, résigné, il se concentra le plus possible, laissant le décor autour de lui devenir flou, regardant Bruce revenir dans la pièce à l'envers et Steve faire ses gestes rembobinés lui aussi, jusqu'à ce qu'il relâche son pouvoir, laissant le temps reprendre son court normal.

- Il faudra pourtant te débrouiller, je ne vis pas ici, répéta Steve pour la seconde fois, un sourire amusé toujours au coin des lèvres.

Réfléchissant un instant à la meilleure réponse à donner cette fois-ci, Tony finit par dire :

- Tu pourrais peut-être me montrer comment cuisiner, alors ?

Steve posa le couteau qu'il avait à la main, le fixant avec une surprise non dissimulée tandis que l'ingénieur se contentait de sourire, attendant sa répnse à sa requête.

- Tu veux vraiment apprendre ? Je veux dire, c'est quand même bien différent de tes armures et-

- Steve, le coupa-t-il avec un sourire, si je te le demande.

- Eh bien, d'accord, répondit le soldat d'un air incertain. Là j'ai bientôt fini mais tu pourrais m'aider avec le diner de ce soir ?

- Bien sûr ! répondit joyeusement Tony avant d'aller se servir un café à son tour pour s'installer aux côtés de Bruce - qui cette fois n'avait pas eut besoin de quitter la pièce pour les laisser s'engueuler.

Le brun devait avouer qu'il était légèrement déçu d'avoir dû remonter le temps une fois encore, pensant que maintenant qu'ils avaient décidé de repartir de zéro ce ne serait plus nécessaire, mais il avait apparemment tord. Quoiqu'il fasse, il faisait tout foirer par de simples paroles, qui sortaient de sa bouche sans même son consentement, et il était obligé de réparer cela.


- Monsieur, j'ai trouvé quelque chose qui pourrait vous intéresser, fit Jarvis lorsque Tony retourna dans son atelier une demie-heure plus tard, une boite de donuts dans une main et une nouvelle tasse de café dans l'autre.

- A propos de mes voyages temporels ? questionna le milliardaire d'un air intéressé, posant sa boîte de pâtisseries sur son bureau en verre.

- Oui. Beaucoup semblent être des canulars ou des informations totalement inventées, mais il y a quand même quelques idées qui reviennent fréquemment que vous devriez consulter.

- Affiche ça sur mon ordinateur central.

L'IA obéit, ouvran tout un tas de site web sur le grand écran de Tony, qui s'installa à sa chaise de bureau avant de se pencher vers l'écran, lisant les titres des articles à voix haute.

- « Effet papillon ; Cause à effet ; La ligne temporelle...» tout ça ne m'intéresse pas, je ne peux pas remonter des décennies plus tôt non plus, je ne risque pas de vraiment modifier l'Histoire... Oh, et ça ? « Les voyages temporels à long terme, rêve impossible ? »

Ecartant les autres pages, Tony se penha sur ctte dernière, lisant l'article d'un air un peu plus intéressé. Il lui fallut quelques minutes pour cela, intégrant ce qui était dit, se demandant si c'était vraiment possible. Le texte provenait d'un journaliste lambda qui racontait ce qu'un soit-disant "spécialiste" lui avait raconté, et c'était assez flou.

- D'après eux, on pourrait remonter aussi loin qu'on le souhaite si on possède un objet correspondant à l'époque qu'on veut voir...répéta Tony, stupéfait.

- Vous pourriez peut-être tester avec un objet sans grand danger, monsieur, proposa Jarvis.

Le brun hésita un instant, se demandant si c'était une bonne idée. Après tout, il ne souhaitait pas se faire de faux espoirs et voir que cela ne fonctionnait pas - mais à côté de cela, il était quelqu'un de têtu et déterminé, et il ne se voyait pas laisser cela sans réponse. Réfléchissant un instant, un léger sourire, un peu nostalgique s'étira sur ses traits et il se dirigea vers sa chambre, quittant l'atelier, un livre très précis en tête. Il n'en possédait plus beaucoup, la technologie ayant peu à peu tout remplacé chez lui, mais il avait encore quelques volumes qu'il possédait, dont un avec une valeur très sentimentale.

Arrivé dans sa chambre, il se dirigea directement vers sa commode, ouvrant le tiroir pour récupérer une version un peu abîmée du Petit Prince de Saint-Exupéry, que sa mère lui lisait encore et encore lorsqu'il était enfant. Caressant la couverture du bout des doigts, il s'assit sur le bord de son lit, feuilletant les pages avec intérêt, relisant certains passages qu'il adorait.

« - Je cherche des amis, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?

- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie "créer des liens..."

- Créer des liens ?

- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi, qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde... »

Tony se sentit presque sourire malgré lui en lisant ces lignes. C'était comme si ce texte décrivait ses relations tendues avec Steve, qu'il tentait désespérément d'apprivoiser pour s'en faire un ami. Il était son renard.

Fermant les yeux, il posa ses doigts à plat sur le texte, couvrant les mots qui avaient bercé son enfance, et lorsqu'il les rouvrit, le visage aimant de sa mère était penché vers lui, le livre à la main, et soudain il n'avait pas plus de huit ans, glissé dans son lit, dans sa chambre d'enfant couvert de posters de Rogers, serrant l'ours en peluche déguisé en Captain America tout contre lui.


Commentaire d'auteur :

Et voilà! J'espère que vous avez apprécié ce premier chapitre ! :) Je suis contente d'en être venu à bout car les prochains me semblent moins difficiles à écrire, j'ai hâte de m'y attaquer! :)

J'avais un peu peur qu'on croit que la relation entre Steve et Tony s'arrange un peu vite, mais il ne faut pas oublier qu'avec son nouveau pouvoir, Tony peut revenir en arrière un nombre incalculable de fois jusqu'à prononcer les mots parfaits, donc ça fait forcément bouger les choses ! :) Et puis ce n'est pas définitif, il suffit de voir comme Steve s'est braqué quand Tony a proposé de venir vivre à la tour...ils sont encore loin d'être super potes voir plus, mais ça viendra ;3

En tout cas on n'en est qu'au début, notre Tony va vite vouloir corriger un peu tout...un peu trop justement...x') Mais je n'en dis pas plus :D

Breeeef je ne sais pas quoi vous dire de plus, alors on se dit à bientôt pour le prochain chapitre ! :) J'espère pouvoir l'écrire d'ici dimanche prochain au plus tard, qu'il y en ait au moins deux de postés avant ma reprise lundi prochain :) Pour les lecteurs de EXTRA Heart, le dernier chapitre va arriver d'ici ce soir ou demain, donc patience ! :D

Je dois avoir vraiment fait le tour cette fois, à bientôt et n'hésitez pas me donner vos premières impressions sur ce début :)