"Il faut laisser le temps au temps" by Sissi

Tout commença par une longue nuit de travail acharné: Sara, épuisée, se rendit péniblement chez elle après avoir éviter nombre d'accident sur sa route.

-"Rha non pas maintenant ... il ne faut pas que je me fasse arrêter par la police encore une fois..." en effet, sa dernière arrestation lui était restée en travers de la gorge;

FLASHBACK

Du fait qu'elle fut ivre au volant de sa voiture, le policier avait appelé Grissom afin qu'il vienne la chercher au poste... Quelle humiliation pour elle! Elle ne voulait pas se l'avouer, mais de voir Grissom au commissariat venant la chercher l'avait rendu malade: elle ne se pardonnait pas de l'avoir déçu.

"Enfin Sara, ne vous en voulez pas pour cela" lui disait il doucement en lui prenant la main, chose inhabituelle d'ailleurs mais qui lui procura de douces sensations, "J'aurai dû me rendre compte de votre mal-être et vous aider à surmonter cette mauvaise passe, je suis vraiment désolé vous savez..."

Et le voilà parti dans un flot inhabituel de paroles, d'excuses couplées à des reproches mais tournés d'une si jolie façon que Sara n'y prêta pas attention... à vrai dire, elle ne prêtait plus attention à rien, elle n'avait qu'une envie, c'était de se plonger dans un bon bain chaud et se cacher sous sa couette, plus par honte que par envie ...

Grissom, se rendant compte de son inattention, arrêta enfin de parler mais ne cessa de la fixer chose qu'en temps normal elle aurait apprécié mais cette soirée là elle n'était décidément pas d'humeur et il ne semblait pas s'en rendre compte; bizarrement , il était anormalement proche d'elle ce soir là, de toute évidence, il souhaitait se racheter pour quelque chose, plus par culpabilité que pour autre chose...c'est une des raisons pour lesquelles, cette nuit là, elle se contenta de lui dire au revoir, le laissant bouche bée devant sa porte d'entrée...

Peut être espérait il plus mais elle n'était pas en mesure de lui offrir quoique ce soit, trop déçue par elle-même, trop contrariée d'avoir laissé libre cours à sa tristesse et d'avoir succombé au désir avide et tentant que représentait pour elle la boisson...

"Plus jamais, plus jamais" se répétait elle sans arrêt, plus jamais elle ne devrait se retrouver dans une situation similaire, par respect pour elle et pour Grissom, surtout pour Grissom: d'imaginer le décevoir une seconde fois la rendait complètement folle, elle voulait, non, elle se DEVAIT de le rendre fier d'elle, de rendre heureux l'homme qu'elle aimait...

Ca y est, le mot été tombé: AIMER AIMER AIMER... ce mot lui donnait des papillons dans le ventre, une chaleur doucereuse l'enveloppait tout à coup: elle était amoureuse de Grissom, oui Grissom, cet homme mûr et mystérieux qui lui avait permis de se rendre à Las Vegas, dans le meilleur laboratoire du pays, assouvissant ainsi son désir de reconnaissance et se rapprochant un peu plus de l'homme de ses rêves...

BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIP!

Le klaxon de l'automobiliste qui la suivait la sortit brusquement de ses songes et la ramena durement à la réalité, une réalité sans saveur, pleine de désillusions...Rien, même pas un signe, même pas un regard, un geste vers elle, elle se sentait terriblement seule et délaissée... il est vrai que la tragédie de Nick les avaient tous bouleversé, elle probablement plus que les autres, mais elle espérait secrètement que ce cauchemar allait peut être les rapprocher... elle avait même tenter de faire le premier pas en espérant que Grissom suivrait: bien mal lui ai pris!

Elle qui pensait que Grissom s'était rendu compte que la vie était trop courte pour taire ses sentiments, que des évènements aléatoires pouvaient perturbés monstrueusement leur vie et qu'il était donc devenu une nécessité, un devoir pour lui d'agir... c'était bien mal connaître Grissom et d'ailleurs Sara s'en voulait d'avoir pu croire ce rêve possible...

A l'hôpital, en attendant des nouvelles de Nick, elle était dans un état pitoyable: elle avait failli perdre son meilleur ami, son soutien, son rayon de soleil quotidien, il avait failli rejoindre les couloirs sombres de la mort sans qu'elle n'ai eu le temps de lui dire à quel point elle l'aimait et combien il comptait pour elle... elle s'en voulait d'avoir annulé leur petite soirée entre amis hebdomadaire, soirée pendant laquelle ils discutaient de tout et de rien, devant la cheminée de Nick, un verre de vin dans une main et une part de pizza dans l'autre...

Il lui en avait voulu ce soir là, pas pour l'annulation de leur soirée, mais pour le fait qu'elle allait mal depuis quelques temps et qu'elle ne lui avait rien dit: il avait surpris un soir dans les vestiaires en larmes, devant la photo d'une femme et d'une petite fille qui ressemblait beaucoup à Sara, s'était il dit. Elle essuya ses larmes, honteuse d'avoir pu montrer ses faiblesses à son meilleur ami; lui se contenta de la serrer dans ses bras, d'essuyer ses larmes, sans un mot, sans une question, et c'est exactement ce dont elle avait besoin à ce moment là: juste de la tendresse amicale.

En repensant à ce moment de pure délicatesse, Sara ne pu s'empêcher d'éclater en sanglot sous le regard mi ahuri mi inquiet de ses collègues: comment réagir devant une telle tristesse?

C'est alors qu'une chose inattendue arriva.

Grissom s'approcha de Sara et la prit dans ses bras ... Ce contact furtif mais plein de tendresse lui donna des frissons dans le corps: tout son être était en ébullition, ce que Grissom finit par remarquer, ce qui le poussa à arrêter son étreinte... Perdue, elle rechercha son regard, il se contenta de l'éviter...même pendant le trajet du retour à son appartement, il ne lui jetait que des regards furtifs, probablement pour vérifier qu'elle ne lui en voulait pas...

Sara avait autre chose en tête: ce contact, cette étreinte était tout ce dont elle rêvait depuis tellement d'années, enfin il lui montrait un semblant d'intérêt et d'amour peut être; elle n'eut alors qu'une idée en tête : le garder près d'elle cette nuit car elle ne se sentait pas la force de passer la nuit seule. C'est alors que dans une action inconsidérée, elle lui dit ces mots fatals :

"Grissom voudriez vous passer la nuit avec moi? Enfin je veux dire, me garder près de vous ce soir, je ne me sens pas la force de rester seule ce soir..."

Pas de réaction, Grissom semblait pétrifié sur place: il ne s'était pas préparé à ce genre de demande, enfin l'avait il peut-être soupçonné, mais avait chassé cette pensée absurde de son esprit... C'est sûrement pour cela qui lui dit, ce soir là les mots les plus froids qui lui avaient été donné d'entendre:

"Je doute que ce soit une bonne idée Sara, nous ne pouvons pas passer la nuit ensemble, je suis votre supérieur ce serait malvenu de ma part"

Elle n'en croyait pas ces oreilles!

Pourquoi une telle froideur à son égard? Sara n'en revenait pas ; elle se contenta d'acquiescer sans un regard et de fermer la porte sur Grissom mais ce qu'elle ne su pas c'est que Grissom resta un long moment derrière sa porte : une larme fine et salée coula le long de sa joue pour rejoindre le bout de sa barbe, puis une autre et une autre...

Ils étaient ainsi, imbéciles, malheureux, de chaque coté de la porte, à pleurer leur désespoir sans oser faire un pas l'un vers l'autre...

C'est ce jour là que Sara décida de ne plus vivre au crochet de Grissom, dans l'attente incertaine d'un geste de sa part... Elle alla se coucher, la haine mais surtout la tristesse au ventre, laissant un Grissom pathétique devant sa porte d'entrée...