Attention : Cette histoire est sortie tout droit de mon imagination, très étrange et malade… Désolée d'avance pour tout ce que vous allez lire, je me lâche complètement.
Bonne lec- Chance ! Bonne chance…
« - Je ne suis pas fou ! Je serai le premier à le savoir !
- Oui, mais il est temps pour toi de prendre tes médicaments…
- Quels médicaments ? Ne m'approche pas avec ta merde ! Tu es avec eux ! Je le savais !
- Calme-toi voyons, crois-en moi Yûgi.
- Non ! Tu es une putain de menteuse ! Je pensais que tu étais la seule à avoir une once de raison ! Mais tu es comme eux… À rester loin là-bas, apeurée. Over…
- Yûgi… Bien, je laisse les médicaments juste là. Tu dois vraiment les prendre. »
Cette femme n'eut plus aucune réponse de la part de son patient, Yûgi. Triste, elle quitta la chambre du malade, lâchant un long soupire. Elle se rendit à la salle du personnel prendre un bon café pour se remonter le moral.
Le docteur entra dans la pièce et vit cette infirmière déprimée.
« - Alors Madame Sennen, comment ça se passe avec le patient 42 ? demanda-t-il en prenant aussi un café.
- Il m'a aussi mis en « over » …
- Vous tenez le record, vous êtes restée trois mois à ses côtés, malheureusement plus aucun membre du personnel ne peut l'approcher, soupira le médecin.
- Peut-être mon fils étudiant en psychologie pourrait…
- Hum, ça lui fera un bon sujet d'étude certes, mais si à peine arrivé il est mis en « over » …
- Il y arrivera, s'exclama l'infirmière sûre d'elle-même. »
Une sonnerie retentit, une sonnerie pénible en pleine soirée ! Une sonnerie perturbante qui résonnait dans tout l'appartement. Épuisé, un jeune homme aux cheveux tricolore décrocha le téléphone pour y répondre en bâillant. À l'autre bout du fil, c'était sa mère qui lui avait raconté sa journée d'une voix un peu triste.
« - C'est gentil mon chéri de m'avoir écouté…
- C'est normal, mais ton patient, tu veux que j'aille m'en occuper ?
- Oui, si c'est possible.
- Avec mes cours, je ne suis pas sur…, dit-il en soupirant.
- Tu seras payé 295 000 yens ou plus.
- Tant que ça ! À ce prix-là, je ne réfléchis plus, je viens ! s'exclama Yami.
- D'accord, je t'envoie tout par email, je vais te laisser te reposer maintenant. Bonne nuit et a demain pour ton premier jour de travail. »
Le jeune homme affichait un grand sourire une fois qu'il eut raccroché son fixe. Il allait recevoir un salaire très appréciable, juste pour s'occuper durant ses temps libres d'un gamin mentalement instable. D'ailleurs, c'était curieux d'être payé autant pour faire ça. Se dirigeant vers son ordinateur, il vérifia ses emails pour avoir les coordonnées de son lieu de travail. Cet email était composé de plusieurs formulaires et dix pages de procédure. Tant que ça ! Dix pages pour expliquer le comportement à avoir en face du patient 42. Mais étant trop fatigué, Yami ne chercha pas plus longtemps, il imprima les documents, pour pouvoir les lire le lendemain pendant ses pauses à l'Université.
Le jeune homme fonça directement dans son lit, le sourire aux lèvres, ravi de pouvoir recevoir enfin un salaire !
Yami était dans le bus qui le conduisait au prestigieux Hôpital Domino, dans lequel sa mère travaillait d'arrache-pied. Il était stressé, il avait la boule au ventre et les mains qui tremblaient. Comment son patient allait-il réagir en le voyant ? Surtout après avoir lu les dix pages qui lui expliquait que ce garçon avait des sautes d'humeur, des crises de violence intense et qu'il pouvait avoir des propos injurieux, tout en ajoutant le « over », la phase où il ignorait totalement ses soins, sa nourriture et surtout son interlocuteur. Cette phase par laquelle toute l'équipe hospitalière était passée.
Les portes de bus s'ouvrirent devant l'hôpital, le jeune homme était enfin arrivé. Son stress était devenu plus fort, plus intense. Dire que la veille, il se sentait léger, car il n'avait que l'argent en tête !
Enfin, il se donna une bonne claque mentale et entra dans l'établissement d'un pas à moitié assuré.
Dès l'entrée, les membres de l'équipe hospitalière lui souriaient et lui lançaient « bonne chance ! Hein ! ». Yami n'avait qu'une seule envie, s'en aller loin. Très loin de cet endroit qui mettait tout en œuvre pour le stresser. Fort heureusement, sa mère était en face, à l'attendre près d'un ascenseur, sourire aux lèvres.
« - Bonjour mon chéri, bon, calme-toi. Yûgi est comme un animal, il va sentir ton stress, dit-elle en lui tapotant le dos.
- Oui, j'ai lu…
- Si tu t'entends bien avec lui, tout ira bien. Pour l'instant, il est normal. Aucune grande crise depuis hier.
- D'accord, euh… tu veux bien me faire un topo, s'il te plaît ?
-Bien sûr, on monte en même temps. »
L'ascenseur arrivait au quatrième étage, quand les portes s'ouvrirent. C'était un long couloir blanc très triste, sans l'ombre d'une décoration.
Pourquoi tant de blanc ? C'est plus que déprimant... Pensa le jeune homme.
Pendant que sa mère lui donnait les instructions, il regardait la porte vitrée, où il pouvait apercevoir le jeune garçon, qui avait l'air perdu.
« - Bien, il y a une ligne pointillée en noir sur le sol à ne pas dépasser, elle sépare la zone de Yûgi et la zone de sécurité. Vu qu'il est attaché, il ne peut pas la dépasser.
- Je trouve ça cruel… souffla Yami.
- Je le trouve aussi, mais un de nos anciens collèges s'est fait entailler le bras auparavant. Depuis, il est interdit d'amener des objets, du genre tranchant, piquant ou susceptible d'être dangereux. Ah oui, tu dois faire un bilan écrit de ta séance sur le carnet qui est dans la chambre.
- D'accord, j'y vais…, mais s'il est si dangereux que ça. Pourquoi ne pas lui mettre une camisole de force ?
- Je ne sais pas… je ne suis pas décisionnaire ! »
Yami souffla un bon coup et tourna la poignée de la porte pour entrer dans cette fameuse chambre. Comme le couloir, la chambre était toute blanche, avec quelques journaux et des livres empilés proche de la ligne de sécurité. Le jeune Yûgi était assis au bord de la fenêtre, il n'y avait pas de quoi paniquer, elle était munie de barreaux blancs. Faut dire, tant de blanc, il y a de quoi devenir dingue, ça doit jouer !
Dans l'espace dédié à Yûgi, il n'y avait qu'un lit et quelques peluches en très mauvais état, déchiquetées à vrai dire. Peut-être qu'il passait ses nerfs dessus, vu qu'il était bloqué dans cette pièce blanche et pénible, ça peut se comprendre. Et il put entrevoir un espace fermé qui devait sûrement lui servir de salle de bain.
Balayant la zone de sécurité, il put remarquer un téléphone, des livres, des chaises et un bâton. Yami espérait qu'il n'allait pas arriver au point de le frapper avec.
Yami finit par observer son protégé qui était agrippé aux barreaux, à regarder les autres patients qui étaient à l'extérieur. Vêtu d'un pyjama blanc, il était la copie parfaite du jeune homme, mais avec des yeux mauve et non rouge comme celui qui avait la mission de l'apaiser. Se raclant la gorge il put gagner l'attention du jeune garçon qui s'approcha juste au bord de la limite de sécurité. Yami ne le quittait pas un instant des yeux, comme il était précisé dans les documents. Il se rappelait qu'il fallait toujours parler après le garçon, tant qu'il n'aurait pas donné le feu vert « Start ». Il lui serait donc interdit de parler sans autorisation.
Le patient 42 regarda de bas en haut, intrigué par son nouveau « tuteur », il tenta d'avancer hors de la limite, mais il se fit arrêter par une chaîne qui était liée à sa jambe gauche, ce qui le fit grogner.
« - Ah, ton odeur, tu es de la famille de madame Miyuki Sennen, j'ignore pourquoi, mais te voir me pousse à parler…, dit le jeune garçon en reculant de quelque pas.
- Euh, Je- je suis son fils…
- Que c'est intéressant, le « clan » Sennen essaie de me raisonner. Je te préviens d'avance. Je vais bien, seuls les autres sont devenus fous !
- Je vois… dit Yami de manière très hésitante.
- Quel est ton prénom Sennen ?
- Yami…
- Ténèbres ? Je ne pensais jamais que Miyuki donnerait un nom si ridicule à son gamin, sourit Yûgi avec moquerie. Enfin je peux parler, je m'appelle Chaussette… Je veux dire Yûgi avec les kanji qui signifient "Jeu", acheva le garçon en allant s'asseoir sur son lit à regarder son tuteur. »
Yami prit le carnet, s'assit sur une des chaises et commença à lire les rapports des anciens infirmiers.
14 septembre 2011
Le jeune garçon est souriant, un peu perdu, mais souriant, ça fait plaisir ! Il ne bouge pas trop, car il dit qu'un inconnu est assis à côté de moi. J'ai eu beau l'assurer qu'on était juste tous les deux dans la pièce, Il a préféré rester dans son coin à fixer le vide. Tant qu'il reste calme, ça va.
25 septembre 2011
Yûgi se regarde dans le miroir depuis des heures, ça me fait peur. J'espère qu'il n'est pas mort debout.
5 décembre 2011
Sa mère vient d'arriver, quand elle est là, il est tout agité, il tremble des mains et bégaye. On dirait qu'il se retient de la frapper. Pour elle, c'est fixé, il lui est interdit d'approcher. Il commence à l'insulter… Je ne pensais pas que ce garçon si gentil pouvait dire des mots si violents.
24 décembre 2011
Joyeux Noel ! Je passe mon Noël avec Yûgi. Il n'arrête pas de se suspendre à la fenêtre à hurler « Joyeux Noël !» à chaque passant. Je lui ai offert une peluche, il est ravi. À 10 ans, être obligé de rester dans cette pièce, le pauvre !
31 décembre 2011
Bonne année ! Ou beau néné comme hurle Yûgi. Il a mangé la peluche que je lui ai offerte, mon petit gars n'a même pas le droit à des sucreries. Donc pour lui, sa fin d'année, c'est petits pois-carotte, j'aurais bien voulu fêter le Nouvel An chez moi, mais cet hôpital ne veut même pas le laisser aller dans la cour.
Yûgi émit un bâillement et attira l'attention du jeune homme en le sifflant.
« - Je peux sortir ? Je vais bien…
- Non désolé, je n'ai pas le droit de faire ça Yûgi.
- Ah, tu veux bien venir à côté de moi ?
- Non désolé, je n'ai pas le droit de faire ça Yûgi, répéta-t-il en le regardant dans les yeux.
- Pourquoi tu es là si tu me sers à rien putain de ta mère ! lui cria le jeune garçon avec toute sa rage.
- Calme, je ne suis pas venu me faire insulter gratuitement non plus ! OH ! CONNARD ! »
Non, mais c'est moi le connard, je suis là pour le "comprendre" et moi je perds mon sang-froid, il va me mettre en over, direct là ! pensa Yami.
« - Pardon… je n'aurai pas du… je vais me mettre au coin pour me punir. J'étais vilain ! Très vilain…
- C'est ma faute pardon, j'ai perdu mon sang-froid Yûgi.
- Ah ?
- Oui, continue à faire ce que tu désires, rassura Yami en lui souriant.
- Start…
- Tu m'autorises à parler quand j'en ai envie ?
- Oui, mais tu veux bien t'approcher, s'il te plait ?
- Désolé vraiment, je ne peux pas. Je suis le protocole.
- Ah, souffla Yûgi tristement. »
Yami regarda le patient 42, il trouvait cela cruel de l'enchaîner et l'empêcher d'avoir des contacts avec d'autres individus. Ça ne pouvait que le démoraliser et le troubler. Devait-il faire une impasse sur le protocole et l'apaiser comme il se doit ? Et puis, il était assez fort pour résister à cet adolescent au physique frêle, pas de quoi s'inquiéter. Le jeune homme se leva et franchit la ligne de sécurité pour s'asseoir à côté de Yûgi. Le jeune garçon affichait un grand sourire, il commençait même à pleurer de joie.
Ça doit faire des années que l'on n'a pas dû l'approcher le pauvre garçon, pensa Yami en lui caressant la tête et lui offrant un sourire, ce qui fit sursauter son patient qui recula aussitôt.
« - Ça va ? demanda Yami d'un air intrigué.
- Tu m'as touché ! Et… ça ne m'a pas fait mal… Habituellement, quand on me touche ça fait mal. »
Yûgi fut de nouveau surpris lorsqu'il eut une étreinte de la part de son tout nouveau tuteur. C'était bien la première fois qu'il recevait autant d'affection en si peu de temps.
« - Tu te sens mieux comme ça ? T'as l'air moins énervé en tous cas.
- Je suis content ! Ne me lâche pas s'il te plaît !
- Je vais devoir, je dois rester avec toi que deux heures aujourd'hui, j'ai cours demain.
- Roh… gémit Yûgi déçu.
- Je repasse demain, ne t'en fais pas, dit-il en le lâchant. »
Son patient s'était montré ravi de cette étreinte et le jeune homme l'avait bien remarqué. Yûgi qui avait un air énervé, s'était directement calmé et affichait un sourire à son tour. Yami lui caressa une dernière fois la tête et retourna dans la zone de sécurité pour reprendre la lecture des bilans qui l'intriguait.
9 Mai 2013
Yûgi m'a frappé dès mon arrivée, ce n'est pas son jour sans doute. Je n'ai aucune douleur, vu que c'était juste un rouleau de journal. Mais j'espère qu'il ne va pas prendre cette habitude.
4 juin 2013
Joyeux Anniversaire Yûgi ! Il fête ses 12 ans. Sa mère est passée juste 10 minutes. Elle ne pouvait pas rester plus longtemps, vu le nombre d'insultes et de menace que Yûgi lui proférer. Je le comprends, elle ne vient qu'une fois par an. C'est son gosse merde, elle pourrait venir davantage !
Vu que cette « grognasse » est partie, mon petit Yûgi s'est calmé et recommence à sourire. On s'est partagé le gâteau que j'ai ramené en cachette.
24 juin 2013
Il se regarde dans le miroir, et crie « Tu veux m'enculer, c'est ça ? Je t'enculerai plus fort donc, fils de pute ». Je lui dis bonne chance pour s'auto-enculer… Mais dans l'ensemble, il est calme. Yûgi est un garçon très adorable, je suis sûr que si on le laissait sortir un peu, il serait guéri.
5 juillet 2013
C'est ma dernière journée avec Yûgi, cet hôpital me vire au moment où mon petit gars commence à se sentir mieux. J'espère que son nouveau tuteur s'en occupera bien. De toute façon je viendrai le voir aussi souvent que possible. Pas comme cette grognasse qui lui sert de mère. Deux fois par semaine, je le jure ! Et celui qui lui fait du mal, foi de Mahado, je lui casse les jambes !
Yami jeta un œil sur Yûgi qui était encore à la fenêtre. Peut-être qu'il attendait la venue de ce fameux Mahado. Enfin, c'est ce que le jeune homme pensait jusqu'au moment où il entendit Yûgi crier des jurons sur les patients à l'extérieur.
« - Hey ! Mes couilles sur ton nez, feront de toi un dindon !
- Yûgi, n'insulte pas les autres patients !
- Pardon, j'en mourrai d'envie, ricana-t-il. »
Le jeune homme s'approcha de son patient pour lui caresser une dernière fois la tête. Yûgi était ravi et serra dans ses bras son nouveau tuteur très amical. Yami fut surpris d'une telle action de la part de son patient aux agissements « violents ». Ce garçon est-il mentalement instable ou juste un gamin en manque d'affection ?
Cela reste un mystère pour Yami, le nouveau tuteur du patient 42. En tous cas, sa motivation qui était au départ l'argent, a été changée par l'envie de savoir la vérité.
OVER
