Sous les pavés, le sang.

[L'Empereur de Paris] : Suivez les aventures de Vidocq et de ses joyeux compagnons dans le Paris du XIXe siècle ! Drabbles et OS. Multipairing. Spoil de tout le film.

Jusqu'au bout de la mort.

Résumé : « Ils m'ont tué mon fils. Alors je l'ai vengé. » Drabble sur le duc de Neufchâteau, après la mort de son fils Charles.

Son fils est mort.

Quand Vidocq l'avait entraîné (les avait entraînés, pour être plus exact. Quand il avait décidé que Charles aussi devait y participer, il avait impliqué son fils dans toute cette histoire, pour le meilleur, mais surtout pour le pire) dans cette rocambolesque aventure, il avait bien évidement pensé que la mort était une possibilité. Il n'était ni inconscient, ni fou, et Maillard et ses sbires étaient suffisamment dangereux pour qu'il se méfie d'eux.

Il avait pensé qu'il mourrait peut-être, l'épée à la main, défendant son honneur, celui des Neufchâteaux, il avait pensé que se battre pour récupérer ses terres perdues, volées, spoliées, qui lui revenaient de droit, leur revenaient de droit, à tout les deux, serait une belle façon pour lui de mourir.

Il avait vu venir par cette mort l'honneur, la gloire, pour lui, pour son nom, pour son fils, oui, il s'était vu mourir, il est vrai, il s'y était même préparé.

Jamais il n'avait pensé qu'une chose pareille puisse arriver à son fils.

Ce n'était qu'un gamin !

Il avait à peine vingt ans !

Ce n'était pas... ce n'était pas juste !

Et tout noble qu'il était, il savait déjà que la mort se moquait bien de la justice, la guerre, la révolution, la Terreur, toutes avaient emmené vers la mort des hommes et des femmes qui ne l'avaient pas mérité, oh, cela oui, il ne le savait que trop bien.

Sa femme était morte elle aussi, après tout.

Mais... mais pas lui !

Mais pas son fils, pas Charles !

Ils ont tué mon petit garçon !

Il n'en avait pas cru ses yeux en voyant son fils s'écrouler au sol, il n'avait pas compris, même quand il avait vu la mare de sang qui s'écoulait de lui, qui le quittait, en même temps que la vie, et non, ce n'était pas juste !

Son fils était mort.

Et lui, son père, n'avait rien pu faire pour le sauver, pour le protéger, c'était lui son père, c'était lui l'adulte, c'était son rôle, et pourtant c'était bien son fils qui l'avait sauvé de la mort en tuant son assaillant, et son fils lui avait sourit, la bouche empli de sang, et quelque chose était mort en lui face à ce sourire qui n'avait plus grand chose de réellement vivant.

« Charles, non ! Charles... CHARLES ! »

Il avait hurlé, et ça n'avait servi à rien.

Son fils était demeuré glacé entre ses bras.

Il s'en était voulu, tout d'abord, pour ne pas avoir réussi à agir assez rapidement.

Puis il avait accusé Vidocq, assez injustement d'ailleurs, et celui-ci n'avait rien répliqué. Ce n'est que plus tard, avant l'assaut final contre la bande de Nathanaël de Wenger, qu'il avait appris que l'ancien bagnard s'était confronté à une cellule entièrement emplie de bagnards en partance pour Toulon, qui le traitaient de balance, et ce sans broncher, se contentant de leur rappeler que c'était entièrement faux.

Et personne apparemment n'avait trouvé quoi que ce soit à répondre.

Il l'avait admiré alors, bien malgré lui.

Ensuite, il avait compris que les coupables étaient ceux qui leur avaient tiré dessus, qui lui avaient pris son fils, et sa colère n'avait connu aucune limite.

Oh, ça oui, ils paieraient tous...

Alors il s'était lancé dans cette chasse à l'homme, impitoyable, sans pitié, allant jusqu'à tuer sans aucun remords l'homme qui leur avait indiqué le chemin jusqu'à leur repaire, parce qu'il faisait partie de ceux qui avaient ordonné l'assassinat de son fils, alors pour lui, c'était du pareil au même.

Son fils était mort, et désormais, plus rien d'autre n'avait d'importance, l'honneur, les titres, les terres, leurs terres, qu'il était si heureux quelques heures auparavant de récupérer d'ici peu de temps, non, plus rien ne comptait, pas alors que son fils, la chair de sa chair, était mort dans ses bras.

Il ne fit même pas attention à qui il abattait de sang-froid ainsi, les transperçant de son épée, les uns après les autres, épargnant seulement la pauvre prostituée qui était uniquement là au mauvais endroit au mauvais moment.

Il était couvert de sang, et il était blessé de part en part, et il ne savait même pas s'il avait tué celui qui avait tiré sur son fils et qui lui avait ôté la vie, et qui s'en était vanté, devant lui, sans même soupçonner sa présence, mais oui, après tout, qu'importe.

Il avait fait ce qu'il devait faire.

Alors qu'il sentait sa propre épée le transpercer, alors qu'il se pourfendait lui-même pour mettre fin à sa vie misérable et à celle de l'homme collé à son dos, près à le tuer, il se demanda ce qu'il pourrait dire à Dieu (ou au Diable, après tout, qu'importe) s'il le voyait, et si celui-ci lui demandait pourquoi il avait fait tout cela.

Malgré la douleur, malgré la mort qui venait et qui se rapprochait de lui, elle et son étreinte glacée, il se mit à sourire.

Parce qu'il savait.

Il savait parfaitement ce qu'il leur dirait, à ceux qui pourraient lui demander pourquoi.

Ils m'ont tué mon fils.

Alors je l'ai vengé.

Tout simplement.