Bonjour à tous ! La fanfiction que vous vous apprêtez à lire est un peu spéciale, puisqu'il s'agit d'un recueil d'OS. Un recueil encore un peu spécial, puisque c'est en réalité un recueil d'OS commandés. J'ai fait sur Twitter une petite annonce en proposant des thèmes, et j'ai laissé des gens en choisir un ainsi qu'un pairing, ou des personnages, pour en faire ensuite un OS... Histoire d'écrire un peu quelque chose malgré le manque d'inspiration. Bref voilà, j'annoncerais en début de chaque chapitre le thème, les personnages demandés, ainsi que le rating spécifique à l'OS. Sur ce, bonne lecture !
Thème : Deathfic
Personnages/Pairing : Saga x Aiolos
Rating : K+
Je les ai tués.
Tous.
Pas de mes propres mains.
Mais de mes propres mots. Un ordre. Et c'était fini.
Exécution immédiate.
Je l'ai tué.
Un coup en pleine poitrine. Il était vieux. Ca lui a suffit. Il s'est affaissé le long de mon bras. Il s'est écroulé sur le sol. Comme une poupée de tissu qu'on lâche avec négligence.
Je l'ai tué lui aussi.
Je me demande encore si ses mots sont les vrais déclencheurs de tout cela. Je me demande, encore si c'est vraiment là que ma déchéance a commencé.
Je t'ai tué.
Un ordre, encore une fois. C'est peut-être pire, non ? D'avoir sali les mains de quelqu'un d'autre. J'aurais du te tuer moi même. Essayer. Un combat de Chevaliers. Tu aurait gagné. Révélé la machination dès le début. Prit la tête du Sanctuaire.
Comme un héros.
Mais tu as fui.
Pour protéger Athéna, n'est ce pas ?
Quand tu m'a entendu appeler les gardes, as tu su que tu allais mourir ?
Je me suis tué.
Cela me semblait évident. Que faire d'autre pour me racheter ? Je ne pouvais pas ramener ceux que j'avais tué. Réparer ceux que j'avait brisé. Je ne pouvais que leur apporter vengeance.
Terminer de purifier le Sanctuaire.
J'ai été ramené.
Pour La servir.
Pourquoi hésiter ? Qu'avais-je à objecter ? On me demandait de mettre mon honneur de côté pour Sa victoire. Un honneur bien relatif.
Elle appelait. Je venais à chaque fois. Pour me racheter auprès d'Elle. J'ai tout fait. Je suis mort encore une fois en ce but.
Mais ce n'était pas assez. Je suis revenu encore. Comme nous tous.
Car je devais me racheter auprès d'eux aussi.
Ceux qui étaient morts me regardent. Leur regard est lourd. C'est le poids du jugement.
Colère. Tristesse. Jalousie. Haine. Désespoir. Moquerie. Mépris.
Ce sont de biens sombres sentiments, dans leurs yeux étincelants. Ils ont grandi. Ils sont devenus des guerriers. Mais avant ça, ils sont devenus des adultes.
Des hommes. Avec leur part d'ombre. Oh, chacun a son propre souci, ses propres faiblesses, ses propres péchés.
Mais ils ont une ombre en commun.
Moi.
Je le vois dans leurs yeux. Ils sont tous tournés vers moi.
Les yeux ne mentent jamais. Il suffit de savoir les lire. Les regarder. Ils le savent bien. C'est ce qu'ils font. Ils me scrutent. Plongent à l'intérieur de moi, pour y trouver toutes les preuves, toutes les explications qu'ils ont besoin. Remuer les ombres. Comme on remue l'intérieur d'une poubelle pour trouver de nouveaux déchets, quand bien même ils sont tout autours de nous. Ils m'évaluent. Ils cherchent jusqu'à quel point ils peuvent me haïr.
Et ils trouvent.
Un gouffre sans fond. Un vide qui leur renvoie l'écho de leurs reproches. A l'exact. Pas de déformations. Pas d'excuses. Rien.
Coupable.
Et puis c'est à ton tour de t'avancer.
Oh... Non, s'il te plaît, ne me regarde pas comme ça.
S'il te plaît. Tu sais qu'il est trop tard pour moi. Ne prends pas cette peine. Détourne les yeux. Il y a tant à voir de plus beau que ce que je suis devenu et ce que je suis destiné à être. Tu le sais n'est ce pas ? Ton regard est beau quand il porte dans l'au delà. L'avenir. Pas quand il s'attarde sur le présent. Sur le passé.
Tu sais, tu n'as pas besoin d'être toujours tolérant. Toujours parfait. Toujours bienveillant envers tout le monde, toutes les erreurs, tous les crimes. Tu n'es pas obligé. Pas avec moi. Personne ne te reprochera de te détourner, tu sais. Après ce qui est arrivé, tu as le droit de te relâcher un peu aussi. Tu ne gagnera aucune gloire dans ce que tu fais.
Alors arrête. Je t'ai déjà tiré dans le déshonneur, et il a fallu bien des morts, du sang, et des larmes pour t'en tirer. Alors pourquoi prends tu la peine de revenir... ?
... As tu pitié de moi à ce point là ? Me plains tu réellement ? Après ce que je t'ai volé ? Qu'a tu ressenti en revenant à la vie, et en voyant que les enfants qui nous admiraient et dont les yeux étaient remplis d'innocence ont grandi et connaissent maintenant la haine et la violence par ma faute, on grandi de travers et ne peuvent plus que s'exprimer par leurs peines et leurs colères ? Sincèrement. Ne me dis pas que tu pense que ce n'est pas de ma faute.
Ne me dis pas que ce n'est pas grave.
Tu dois comprendre, il ne s'agit pas que de nous deux. Il s'agit de tout le monde. Ne te réserve pas le droit de me pardonner au nom de tout le monde.
Tu ne peux pas.
Tu ne peux pas empêcher ce qu'il va arriver.
... Mais tu le sais, ça aussi, n'est ce pas ?
Me regarde tu ainsi, justement parce que tu le sais ? Parce que tu veux m'accorder au moins un réconfort ? C'est gentil, mais je ne suis pas dupe.
...Alors ce n'est pas ça non plus ?
Me permet tu de regarder loin dans tes yeux ? D'essayer de comprendre, puisque tu n'as plus le temps de m'expliquer ? Quand je te vois, je me souviens. D'avant. Du chemin parcouru. Je me souviens de comment je suis arrivé ici. Comment je t'ai rencontré. Comment nous nous sommes liés d'amitié. Comment nous avons prêté serment ensemble. Comment tout semblait aller pour le mieux... Non, comme tout allait pour le mieux. Nous aurions pu aller si loin. Remporter une si belle victoire. Peut-être aurions nous pu nous connaître encore mieux. Tu ne t'es pas demandé comment ils auraient grandi, si tu avais été là pour eux ? Moi, si, chaque jour. Chaque fois que je les voyait. Maintenant encore je le fais. Maintenant encore, j'essaye de les voir autrement. D'imaginer des yeux qui ne sont pas tordus par la folie humaine.
Mais tout a dérapé.
Par ma faute. Tu le sais. Tu le sais, que j'aurais du être à tes côtés, fier, à vos côtés. Mais je ne le suis pas. Je suis face à vous, à toi. En dessous. J'attends mon heure.
Tu retarde la sentence. Fais tu réellement tout ça au nom de ces souvenirs ? De cette possibilité d'avenir radieux ? Fais tu ça au nom de ce que nous avons partagé ? Tu sais, mourir à tes côtés au Mur des Lamentations était largement suffisant. A chaque fois que je me souviens de ce moment, je me sens plus serein. Je me dis que je n'ai jamais souhaité autre chose que cette communion entre toutes nos forces. Je me dis que ma présence ici est inutile. Mais ce n'est pas à moi d'en décider.
J'ai pris tant de vies. Je ne peux que donner la mienne.
Peut-être devrais-je revivre encore, donner ma vie à chaque fois, jusqu'à ce que chaque vie que j'ai ôté, indirectement ou directement soit payée. Alors seulement, comme un objet usagé, on pourra me jeter, et m'oublier.
Je suis prêt.
...
Mais tu es encore dans le chemin.
Qu'est ce que tu veux, Ô toi grâcié des Dieux ?
Tu es beau. Tu es sage. Tu es bon. Tu es courageux. Tu es comme un dieu. Mais tu es humain aussi. Parfois maladroit. Têtu. Capricieux, presque. Sinon tu ne serais pas ici à impatienter tout le monde, a insister pour cette entrevue. Tu souffre, et tu ris, aussi. Chaque coup que tu prends dans le ventre te fait réaliser à quel point tu aime l'air que tu parviens à respirer juste ensuite. Chaque mauvaise nuit te montre à quel point tu aime le soleil qui finit toujours par se lever. Que te faut-il de plus ? Tu es fort. Tu te remettra de tout ça.
Va, je te fais confiance.
... J'ai apprécié les jours en ta présence. Je t'ai apprécié. J'apprécie encore te voir.
Ça me fait mal, car ça me rappelle tout ce que j'ai fait. Mais c'est un mal bien moindre, en réalité, quand je réalise que tu es resté le même. Que la mort n'a pas tâché tes yeux verts. N'a pas assombri ton sourire éclatant. Ta mort t'a rendu héroïque. Alors tu es revenu encore plus flamboyant au milieu de ceux qui avaient trahi ta mémoire et qui ont imploré ton pardon. Je réalise que tu va t'en remettre. Que je n'ai pas tout détruit.
J'ai piétiné un champs immense de fleurs, en entier.
Mais une fleur s'est relevée.
Toi.
Prolifère ton pollen. Tu peux réparer ce que j'ai fait. Tu peux tous les guider. Ce n'est pas trop tard.
Vas y.
Tu peux y aller maintenant.
Mais ce n'est pas suffisant, hein ?
... Ha, tu es impressionnant. On dirait que rien ne te fera reculer. Très bien. Fait donc. Approche. Qu'on en est vite fini.
Ferme les yeux.
C'est tellement agréable. C'est chaud. Ta présence, tes bras sont tellement chauds... Je me croirais presque revenu en arrière.
Désolé, je ne peux pas te le rendre.
...Oui, je sais, ce n'est jamais grave pour toi.
Ça va aller, Aiolos.
Ce n'est pas la peine de t'apitoyer sur moi et sur tout ce qui est arrivé.
C'est fini maintenant. Tu me fais déjà un grand honneur en décidant de ne pas te souvenir de moi comme étant un traître. De me prendre contre toi comme un ami.
Oui, je me souviens de quand nous étions adolescents. Quand les entraînements étaient rudes, et que tu me portais sur ton dos, ou le contraire. Oui, je me souviens, quand nous devions partir en mission ensemble, dormir dans des espaces restreints, profiter de la chaleur de l'autre, veiller, pendant que l'un dort, dormir, pendant que l'autre veille.
Oui, je me souviens des étoiles. De ce que je te racontais. J'ai toujours aimé raconter les mythes, les légendes, et j'ai toujours aimé les étudier. Justement pour pouvoir les raconter ensuite.
C'est une histoire fabuleuse, que celle de l'humanité.
Je me souviens, de ton doigt pointé vers le ciel, de ta tête contre mon épaule, de ta main sur la mienne, du son agréable, franc de ton rire...
Je me souviens, oui...
Je ne suis pas en droit de te demander quoi que ce soit, pas dans ma situation. Mais au nom de notre amitié... Laisse moi te demander un service. Un seul. Le dernier.
Vis ta vie. Va de l'avant. Sois un Chevalier.
Mais s'il te plaît.
Souviens toi.
Au moins un peu. Une fois tous les dix ans, s'il le faut. Rappelle toi de nous. Rappelle toi de mes erreurs.
Rappelle toi de pourquoi les choses sont ainsi. Garde le au fond de ton coeur comme une leçon.
Ca ne sert à rien de vouloir absolument être parfait. On ne fait que se tirer vers le bas, et tirer les autres avec nous.
On ne fait que se tirer vers cette terrible fatalité. Souviens en toi, à chaque fois que tu te dira que tu n'es pas assez bien, que tu n'agis pas de la bonne manière, que tu n'es pas à la hauteur des attentes que d'autres ont envers toi. Souviens toi que tu es humain.
Que j'étais humain.
Ne m'oublie pas.
…
Je t'aime aussi.
Maintenant va, Aiolos.
Va.
C'est l'heure de ma mise à mort.
Les personnages et le thème choisis donnaient un OS presque tout trouvé, mais j'ai essayé de faire preuve d'un poil d'imagination, ce qui fait que ce n'est plus exactement une deathfic au final... J'espère que ça vous aura plus tout de même !
