Auteur : Alia Zanetsu
Rating :
M pour violences, et même pour un vocabulaire qui parfois tendrait vers le langage grossier ! Pas de leçon directement, désolée !
Warning particulier :
Cette fic se passe après la disparition de Veld, et avant la "mort" de Sephiroth…
Disclaimer :
Les persos ne m'appartiennent sont tous à SquareEnix.
Remerciements : Ma béta lectrice, grâce à qui vous avez des fics toutes propres, sans fautes !


Chapitre 1

Devant lui, il y avait un torse pâle, à la peau presque rosée. Quelques poils roux recouvraient le bras qui barrait le ventre de l'endormi, et Tseng se ramassa sur lui-même. Le fait que Reno soit encore venu dormir dans son lit dépassait l'énervement habituel, et de toutes ses forces il repoussa son coéquipier hors du lit.

Le réveil fut brutal, au moins autant que sa chute sur la moquette. Reno se redressa comme un ressort, les sens en alerte, avant de voir son supérieur à moitié redressé, l'air furieux.

"- Je t'ai déjà dit de ne PAS venir dans MON lit ! cria Tseng.
- Mais, Tseng… C'est ma chambre. Laissa benoitement tomber le roux, avec un sourire amusé. Pas conséquent, c'est mon lit… "

L'utaien regarda autour de lui, sans reconnaitre sa chambre, et secoua lentement la tête, perdu. Ce fut à ce moment que Reno tiqua : en criant, le brun avait rouvert sa lèvre tuméfiée, son oeil droit était à moitié clos, le peu qu'on voyait de la rétine était injecté de sang, et plusieurs bleus avaient fait enfler son visage.

"- Yo, mec ? Qu'est ce t'as ?"

Reno remonta sur le lit, sans faire attention à sa nudité qui faisait reculer l'utaien, mettant en valeur ses poignets violacés.

"- Je… je suis désolé, je n'aurais pas du être là, je ne sais pas ce qui m'a pris… débita rapidement Tseng, la respiration soudain hachée, en sortant du lit."

Reno baissa les yeux, suivant le filet de sang qui coulait e long de la cuisse du brun. Celui-ci fit quelques pas, qui accentuèrent le saignement, et il tomba à genoux, secoué de tremblements.

"- Tseng ! S'écria Reno, pour se précipiter vers son chef.
- Ne me touche pas ! Hurla Tseng, écartant la main qui voulait l'attraper."

Reno s'écarta, regardant l'homme à terre. Tseng souffrait, cela se voyait à la manière dont il tremblait, à son expression crispée, et au sang qui imbibait lentement le caleçon qu'il portait pour dormir. Avec un effort apparemment surhumain, Tseng se releva, s'aidant du mur pour avancer vers la sortie. A peine en quelques pas, son T-shirt était déjà humide de transpiration, mais Reno avait déjà enfilé un pantalon qui trainait à terre, et le soulevait à moitié.

"- J't'emmène à l'hosto. Affirma-t-il, et Tseng essaya de s'écarter.
- Laisse-moi, ça va… Supplia le brun d'un ton que Reno ne lui connaissait pas."

Comme s'il n'avait rien entendu, le roux raffermit sa prise, sentant sous ses doigts une bosse rigide et certainement douloureuse, au niveau des côtes. Mais Tseng s'écarta à nouveau, collé contre le mur. La manière dont le plus âgé referma les bras autour de son ventre était terrible, tellement incompatible avec le Tseng qu'il connaissait… Reno soupira. Evidement, Tseng ne voulait pas être vu dans cet état… Reno s'éloigna de quelques pas à peine, et assomma son supérieur d'un rapide coup de pied.

Tseng ouvrit difficilement les yeux, dans le brouillard. Son corps le faisait souffrir, mais moins qu'à son dernier réveil. En tournant la tête, il pouvait voir un liquide incolore lui être perfusé, et avec horreur il se rendit compte qu'il était attaché au lit, au niveau des poignets, des cuisses et des chevilles. Incapable de bouger, de se lever, se défendre… Alors que la panique le gagnait, qu'il se débattait, l'utaien se rendit compte de sa faiblesse : il retomba sur le lit, à bout de souffle. Ce fut certainement les bips rapides de son cardiogramme qui alertèrent l'infirmière. Un sourire maternel et bienveillant fleurit sur son visage lorsqu'elle vit qu'il était réveillé….

"- Calmez-vous M. Arigusawa. Vous savez où vous êtes ?"

Arigusawa ? Au moins Reno n'avait pas été assez bête pour donner sa vraie identité.

"- Sorata ? demanda-t-elle doucement.
- A… l'hôpital ? Pourquoi je suis là ?
- Un de vos amis vous a emmené hier matin… Vous avez été violent à votre dernier réveil, nous avons été obligés de vous attacher… Lui expliqua-t-elle doucement. Vous aggraviez vos blessures."

Tseng hocha la tête docilement.

"- Je… je veux sortir. Murmura-t-il douloureusement, et à ses oreilles sa voix sonna plus comme une plainte.
- Oui, je sais, mais vu votre état… Une enquête va devoir être ouverte, c'est mieux que vous restiez en observation."

Tout en parlant, elle lui détachait lentement les poignets. Il eut un mouvement de frayeur lorsqu'elle écarta les draps pour terminer de le libérer, et elle lui jeta un regard désolé. Malgré la douleur qui lui vrilla la colonne vertébrale, il se rassit, ramenant les jambes contre son torse.

"- Je ne veux pas porter plainte. Je veux juste sortir… J'ai le droit de sortir… "

L'infirmière lui tapota gentiment la main, et Tseng eut l'impression qu'elle confortait un enfant boudeur.

"- Une psychologue va passer dans l'après midi, d'accord ? D'ici là, essayez de vous reposer."

La psychologue venait à peine de partir, et Tseng retomba contre les coussins, soupirant. Reno ne lui avait pas fait l'affront de le faire passer pour un mineur, et sa vie ne tenait certainement qu'à ça. Il avait fini par mentir, et certainement assez bien, même s'il n'était pas sûr que la jeune femme se soit laissé prendre au piège. Elle avait essayé de le pousser à porter plainte, et il avait eu du mal à tenir bon. Il s'était senti… bloqué. Coincé, incapable de se cacher de ce petit bout de femme à l'apparence pourtant si frêle. Et encore cette infirmière, et son sourire bienveillant, qui venait s'occuper de lui…

"- Je veux partir. Réaffirma-t-il, sans préliminaires."

La femme hocha la tête, continuant à vérifier ses constantes.

"- Je connais le fonctionnement d'un hôpital. Je suis majeur, j'ai le droit de partir quand je le…
- Votre dossier est à l'accueil. Quand vous pourrez vous déplacer jusque là, je ne m'opposerai plus à votre sortie, jeune homme. Je serais même la première à appeler votre ami."

Le premier jour, il n'avait pas pu. Le deuxième, il s'était écroulé au milieu du couloir, et finalement, Reno avait pu venir le chercher le 4ème soir : lorsqu'il arriva enfin, le roux déglutit devant le regard de Tseng. Son supérieur se changea rapidement, avec des vêtements propres qu'il venait de lui apporter. Habillé correctement, même s'il boitait, même si son visage était encore tuméfié, il se sentait plus lui-même… Il suivit silencieusement son cadet, montant à la place passager sans broncher. Sa poche de médicaments sur les genoux, comme s'il tenait un jeune enfant, Tseng avait le visage figé, vide de toute expression.

Même Reno se sentait incapable de parler lorsque Tseng avait cette expression, et fut cependant rassuré lorsque, arrivé à l'appartement, celui-ci ouvrit enfin la bouche.

"- Tu change d'appartement demain.
- QUOI ? Tseng, tu peux ne pas me foutre à la porte ! S'enragea Reno."

Ca faisait cinq ans qu'il était Turk, cinq ans qu'il vivait avec Tseng.

"- Tu vas trop loin Reno. Soupira le brun, détournant le visage. Je devrais même te virer."

Le roux plissa les yeux et s'approcha de son chef, pour le saisir par les épaules, furieux.

" Tu fais ça juste parce que tu m'en veux ! Mais putain, t'avais besoin d'aller à l'hosto, mec ! Tu ne pouvais pas rester dans ton coin à espérer que ça passe ! "

Reno s'arrêta, lorsqu'il perçut l'éclat de terreur dans le regard de l'utaien. Il s'écarta, laissant retomber ses bras le long de son corps.

"- Je partirai quand tu iras mieux. Capitula-t-il en s'éloignant. J'ai récupéré de quoi accélérer la guérison, alors ça devrait pas tarder."

Incapable de dormir, Tseng se releva. Il ne l'aurait jamais avoué, mais il était reconnaissant à Reno d'avoir changé ses draps maculés de sang, et détruit certains de ses vêtements. Pourtant, dès qu'il commençait à dormir, les images revenaient. Sa terreur lui retournait l'estomac, et il rendit la totalité de son contenu avec méthodologie, avant de se laver les dents. Il allait devenir fou s'il ne s'occupait pas l'esprit, et le travail était encore la meilleure solution qu'il connaissait, décida-t-il en attrapant un de ses dossiers, avant de s'enrouler dans une couverture, sur le canapé.

Il était sorti de la salle de sport un peu tard, mais pas plus que d'habitude, simplement parce qu'il aimait s'entraîner seul. Ils l'attendaient tous les deux dans les vestiaires, il n'avait pas remarqué leur présence en entrant, mais ils l'attendaient au sortir de la douche…

Tseng secoua la tête, remontant la couverture sur ses épaules. Ne pas y penser… Il essaya de se concentrer sur son dossier, mais sa vision devenait floue…

Au début, il les avait salués, pensant qu'ils étaient là pour le travail. Il n'aimait pas trop qu'on vienne lui donner des missions urgentes n'importe quand, mais ça arrivait. Il aurait dû tiquer devant leurs yeux luisants anormalement, le rire aviné qu'ils avaient eu en le voyant. Il avait réagi trop tard, quand le premier l'avait frappé…

Le brun posa sa tête entre ses mains, réprimant son dégout, sa peur…

"- Tseng ?
- Laisse-moi."

Avec un soupir, Reno vint s'asseoir, prenant garde de ne pas le toucher.

"- Tu as encore mal ? Demanda-t-il calmement."

Tseng haussa les épaules, détournant clairement la tête. Les injections de mako que lui avait faites Reno au niveau du visage, du poignet et des côtes valaient largement le sac de médicaments que lui avait fournit l'hôpital, et le résultat avait été miraculeux, mais la lèvre fendue le tirait au niveau des points, quand au reste… Avec douceur, Reno lui retira le dossier des mains, et lui saisit les doigts. Tseng se força à ne pas retirer la main malgré sa répulsion, laissant le plus jeune le masser délicatement. Ce n'était pas désagréable en soi, et il réussit à se détendre un peu lorsqu'il se rendit compte qu'il pouvait retirer sa main sans efforts quand il voulait.

"- Toutes les caméras vidéo de la Shinra ont été désactivées ce soir là, Tseng. J'ai eu beau chercher, à partir de 21h il n'y a plus rien… Jusqu'au lendemain 3h. Dis moi ce qui s'est passé… murmura Reno d'une voix basse, tendue."

Tseng retira sa main d'un geste brusque et se redressa, pour s'éloigner. Même avec la faible lumière de la lampe, le roux pouvait voir son expression butée.

"- Ca ne te regarde pas.
- Ne me dis pas que tu comptes faire comme si de rien n'était ! "

Reno s'était relevé lui aussi, et rapproché du brun.

"- Tseng, je ne sais pas qui c'était, mais ils s'en sont pris à notre chef ! Personne n'est au courant à part moi, mais je ne compte pas laisser passer ça ! "

L'utaien ferma les yeux pendant une seconde, tâchant de reprendre contenance. Le regard qu'il darda sur son subordonné était presque aussi froid que d'habitude.

"- Tu devrais arrêter de te mêler de ce qui ne te regarde pas."

Reno se rapprocha encore, jusqu'à acculer le brun contre un mur.

"- Ne me dis pas que tu vas faire comme s'il ne s'était rien passé ! On ne se remet pas d'un viol comme d'un mauvais rhume !
- C'est bien toi qui a dit aux autres que j'avais la grippe, non ? Alors quand ma lèvre sera un peu guérie, je compte reprendre mon travail normalement. Tu peux t'éloigner ? Demanda fermement Tseng, sans faire ressortir l'angoisse qui lui tiraillait l'estomac.
- Je te fais peur ?
- Non. Reno, vire de là. Réitéra le brun, déjà visiblement plus tendu.
- Tu mens mal Tseng. Tu pourras toujours te persuader que tout va bien, que tu vas oublier, mais tu sais où est le problème ?"

Le roux frappa le mur de son poing, faisant sursauter son chef.

"- A chaque fois que tu te retrouveras dans une situation équivalente, même si tu peux tout à fait t'en débarrasser…"

Rapide comme un serpent, Reno attrapa les poignets du brun, les ramenant aisément au dessus de sa tête. Le visage du brun se déforma par la terreur, et se débattit. Le roux restait de marbre, jusqu'à ce que Tseng s'écroule à terre, la respiration erratique. Lorsque son "agresseur" s'éloigna, il se releva pour se précipiter dans la salle de bain. Avec un soupir, le roux s'installa sur le canapé, attrapant son paquet de cigarette. Tseng n'aimait pas qu'il fume dans l'appartement, mais là, il en avait envie autant que besoin. Et lorsque le brun ressortit avec la mine défaite, il ne dit rien. Pire, il tendit la main vers le paquet après s'être assis dans le fauteuil et lâcha un énorme soupir, une fois la première bouffée expirée. A ses yeux rouges, on pouvait deviner qu'il avait pleuré, mais malgré ça Reno ne pouvait quitter des yeux le filtre que Tseng roulait entre ses doigts pensivement, et parfois qu'il glissait entre ses lèvres pour une profonde inspiration.

"- Tu as certainement raison. Souffla Tseng en même temps qu'un nuage bleuté.
- Alors tu vas te venger ? demanda le roux avec une pointe d'espoir.
- Non."

Reno retint un cri de frustration. Il ne supportait pas de voir Tseng dans cet état, aussi passif. Devait-il parler des échantillons qu'il avait récupérés ? Il était un Turk avant tout, mais il répugnait à pousser encore Tseng. Il avait envie de le rassurer, lui ouvrir les yeux, le prendre dans ses bras et l'étrangler en même temps.

"- Je sais ce que tu vas dire, mais je ne peux pas… Même en me lançant dans une croisade personnelle contre eux, ça ne donnerait rien. "

Le silence s'installa entre eux, à peine perturbé par leurs respirations.

"- Je suis désolé pour tout à l'heure. murmura Reno, fixant ses mains."

Sur le moment, il avait trouvé que c'était intelligent que Tseng se rende compte de suite du problème, mais après sa réaction… Son coeur se serra lorsque le brun baissa les yeux, et murmura faiblement un "tu as eu raison". Il aurait voulu le consoler, pouvoir le serrer contre lui… Il aurait bientôt les résultats d'analyse, et après ? Si jamais les hommes -combien étaient ils, d'ailleurs ?- étaient dans les fichiers de la Shinra, il pourrait au moins leur faire payer. Mais sinon ? Devrait-il attendre que Tseng passe aux aveux, si jamais il y passait un jour ?

"- C'était ta première fois ?"

Les mots avaient fusé avant même qu'il y réfléchisse. Le hérisson rouge se morigéna intérieurement…

"- Oui. Laissa tomber Tseng."

Puis il eut un petit rire désabusé.

"- Je sais ce que tu penses, que j'aurais dû te laisser faire, que ça aurait été plus "supportable" après… Tu crois que je le sais pas ?"

Reno resta un instant interdit, alors que son vis à vis écrasait son mégot d'un geste rageur. Bien sur, il y avait pensé. Cela faisait plus de deux ans qu'il "courtisait" Tseng, tout du moins qu'il lui faisait des avances, depuis qu'ils avaient échangé un baiser passionné dans la salle de bains. Certes, à ce moment là, le roux était persuadé que son colocataire venait de rater son suicide, et Tseng était simplement désorienté par la mort de Veld. Mais ce baiser lui avait mis le feu aux sens, et il n'était pas le seul dans ce cas - même s'il s'était bien gardé de le faire remarquer à son chef. Penser "j'aurais préféré passer avant ces brutes" l'avait horrifié, écœuré. Mais lui, il aurait été doux, tendre, il ne l'aurait jamais forcé, du moins pas contre son gré.

"- Ca… n'aurait rien changé, Tseng… Je n'aurais pas été là avec toi pour autant… "

Il se rendit compte qu'il avait été un peu long à répondre lorsqu'en relevant la tête, il vit que Tseng avait posé la sienne sur sa main. Malgré les cheveux détachés qui cachaient l'expression du brun, le léger tremblement de ses épaules semblait signifier qu'il pleurait…

Que faire ? Est-ce qu'attraper l'utaien par les épaules, comme il état en train de le faire, pour l'attirer contre lui était une bonne idée ? A priori, ce n'était pas la plus mauvaise, décida Reno lorsque le brun posa son front sur sa clavicule, et expira lentement. Il ne se mit pas à sangloter comme Reno l'avait craint, pourtant son épaule fut rapidement humide de larmes. Au bout d'un temps indéterminé, Tseng semblait s'être calmé. Le roux était resté presque immobile, caressant simplement l'échine offerte, et il sentit une légère détente dans les muscles du brun. Patiemment, il l'aida à se relever, lui attrapant la main pour le guider dans sa chambre.

"- Tu me donnes l'impression d'être un gosse. Soupira Tseng alors que son colocataire le bordait."

Le roux eut un léger rire, et passa une main dans les cheveux bruns avec délice. Il sentit à travers ce contact l'effort que faisait Tseng pour supporter qu'on le touche, et cédant à une impulsion, il posa un baiser sur le bindi du brun.

"- Je vais faire des tisanes et je reviens, ok ?"

Tseng soupira lentement. Il se sentait épuisé et incapable de dormir. Pleurer n'avait rien arrangé à son état, et à présent sa tête pulsait douloureusement. Il ne comprenait pas ce que voulait Reno, au moins autant qu'il ne comprenait pas pourquoi ILS avaient fait ça. Leur trahison rajoutait au geste, qu'il ne comprenait pas, un gout amer qu'il avait du mal à digérer. A qui pouvait-il faire confiance ? Son coeur accéléra en voyant Reno entrer dans sa chambre. Actuellement, pouvait-il maîtriser le roux ? Il se redressa, décidé à ne pas se laisser bloquer comme quelques temps plus tôt, se crispa lorsque la main se tendit vers lui… et attrapa son mug fumant, rougissant de honte. Reno n'avait pas de mauvaises intentions. S'il en avait eu, il en aurait profité pendant les années où ils avaient vécu ensemble : ce n'était pas la première fois que Tseng était blessé, et parfois il avait eu beaucoup moins de mobilité qu'actuellement. Et si ça lui avait donné des idées ? Savoir que d'autres avaient réussi pourrait l'encourager…

"- Stop. Soupira Reno, posant sa main sur l'épaule du brun."

Ce simple contact le fit revenir à la réalité : il n'avait pas remarqué que son coeur battait aussi vite, ni qu'il fixait sa tasse sans ciller des yeux depuis qu'il la tenait.

"- Je t'ai apporté du paracétamol, tu dois avoir mal à la tête."

Reno avait laissé le cachet dans son emballage, de peur que Tseng se méfie de lui, et à la manière dont le brun tourna la tablette entre ses doigts avant de se décider à ingérer le médicament, il se félicita. En guise de tisane, il avait plutôt fait un grog, mais son supérieur ne releva pas.

"- Tu devrais aller dormir. Conseilla Tseng, les mains serrées sur la faïence bleue.
- Non, c'est bon. J'vais rester jusqu'à être sur que tout va bien."

Tseng serra les dents : il pouvait bien s'endormir seul ! Puis il soupira, se rendant compte que non.

"- Je n'en ai pas besoin. Annonça-t-il d'un ton guindé."

Après tout, les bravades étaient tout ce qui lui restait… Reno eut un petit sourire, et s'installa au bord de lit, sirotant le liquide chaud. Il prévoyait déjà une journée difficile le lendemain, et sans Tseng ils étaient clairement moins organisés… Et donc clairement moins efficace. Pour quelqu'un de bordélique comme lui, c'était un constat dur.

"- Au fait, pourquoi j't'ai retrouvé dans mon lit la dernière fois ? demanda Reno, pour relancer la discussion : peut-être qu'il finirait par avoir d'autres informations sur les violeurs en faisant parler Tseng.
- Je ne sais pas… Je me suis levé pour prendre des anti-douleur, et… J'ai dû me tromper de chambre… Soupira le brun en haussant les épaules."

En réalité, il se rappelait à peine s'être levé… Devant sa mine déconfite, le roux soupira…

"- Au fait mec, je t'ai pas fait le résumé de ce qui s'est passé au bureau ! Annonça-t-il faussement joyeux."

Il commença à parler, sans s'arrêter, jusqu'à ce que Tseng dodeline de la tête… Il continua encore quelques minutes son monologue jusqu'à être sur que son chef dorme. Le roux se releva alors en douceur…

"- Non, pars pas… couina l'utaien en attrapant le poignet de Reno."

Le jeune Turk hésita, puis acquiesça.

"- J'arrive."

Lorsqu'il revint avec une couverture, Tseng dormait à nouveau à moitié, et le roux s'installa de l'autre coté du lit, sur la couette, avant d'étendre son édredon sur eux.

"- Comme ça je suis là s'il y a un problème, ok ?"

Il aurait pu jurer que Tseng avait rougi, mais sans y faire attention il éteint la lumière. Ils ne se touchaient pas, même par couette interposée…

"- Tu n'avais pas fini le résumé… rappela Tseng."

Son téléphone vibra… Une fois, deux, et Reno tendit la main vers lui. Il avait dormi sur le ventre, et sa nuque était douloureuse, son épaule lourde… La masse sur son épaule remua, et il tourna la tête… Tseng l'utilisait comme coussin. C'était certainement leur seul point de contact, mais l'utaien était à moitié dessus… Avec un léger sourire, Reno tapa distraitement un message pour Rude, prévenant de son absence au bureau.


A suivre…

NDLA : De retour pour une nouvelle fic ! Les prochains chapitres arrivent bientôt, mais je suis sûre que des petites reviews - pour me donner votre avis, relever une petite erreur ...?- pourraient aider à faire publier tout ça plus vite ! Bon, je rigole, je déteste viscéralement les chantages à la review, mais ça fait toujours plaisir ! *regard humide*