Disclaimer : Kingdom Hearts ne m'appartient pas mais à Square Enix et Disney.
Bonjour ! Alors, cette nouvelle histoire est censée être un Univers Alternatif basé sur Chain of Memories. Ça fait longtemps que je voulais l'écrire et j'ai enfin trouvé le temps de commencer. Oui, c'est sans doute pas très sage de commencer plusieurs histoires à la fois, mais j'avais vraiment envie d'écrire celle-ci. J'ai mis romance comme genre, pas sûre que ce soit le genre le plus approprié mais bon.
Ce premier chapitre est assez court, c'est normal, ce n'est que le prologue. Ah, je préfère avertir que l'autre histoire que j'écris aura la priorité (en gros, pour deux chapitres publiés pour l'autre histoire, j'écris un chapitre pour celle-ci). Et je risque « bientôt » de commencer une troisième histoire qui elle aussi sera prioritaire sur celle-ci.
Ah, je précise, s'il y a des reviews de personnes pas inscrites sur le site, j'y réponds quand je publie le prochain chapitre ou, si l'histoire est terminée, sur mon profil (je laisserais les réponses pendant un mois).
Bonne lecture !
Le Prince de la Sorcière
Prologue : Celui qui défiait les Ténèbres de ce monde
Ce monde suivait des règles très simples, pensait-elle. Chaque personne tombait dans des rôles bien définis : elle l'avait bien remarqué en feuilletant les ouvrages attrapés en douce dans la bibliothèque de sa maison. Les contes de fée qu'elle lisait le soir, blottie dans un coin de sa chambre, l'oreille aux aguets, en offraient les exemples parfaits. Il y avait toujours le prince et la princesse, toujours supposés être heureux et vivre ensemble pour le reste de leur vie, sitôt les obstacles tombés et leur quête accomplie. Deux jeunes gens bons et vertueux, des modèles à suivre et à admirer. Et il n'y avait pas de place pour les autres dans leur vie. Après tout, le troisième personnage était toujours la sorcière, et la sorcière ne pouvait être aimée ; haïe de tous, elle n'existait que pour être vaincue.
Si sa vie était un conte de fée, elle était, selon toute vraisemblance, ce troisième personnage.
Elle observait la nuit. Celle-ci lui retourna son regard, comme pour la happer dans son immensité. Un vent tiède vint danser avec ses cheveux. Elle se demandait si elle disparaîtrait parmi les étoiles, emportée par la brise dans les hautes herbes, si elle le souhaitait vraiment. Tout lui paraissait possible dans ce paysage abandonné des hommes, sauvage et oublié, recouvert d'un millier d'étoiles.
Elle frissonna et se recroquevilla davantage entre ses bras, comme pour se protéger des griffes acérées de l'abîme nocturne qui tentait de l'avaler. Personne ne viendrait la chercher ici.
Son cœur était de glace. Elle savait qu'elle n'était pas seule, mais cela, pas plus que la certitude que quelqu'un allait mourir ce soir, n'éveillait en elle le moindre intérêt. Elle sentait la volonté de vivre absente du cœur de l'autre personne, elle savait ce que cela signifiait. Cette autre personne était semblable à elle, pourtant elle n'avait pas en elle la volonté d'en ressentir de la curiosité.
Elle se laissa aller dans le néant. Elle ne s'en sentit pas vraiment soulagée : en réalité, elle ne ressentait plus rien. Une indifférence tenace l'envahissait peu à peu, engourdissant son esprit. Peut-être finirait-elle par disparaître. Peu lui importait.
Elle nota sans vraiment y porter attention que l'autre personne était toujours là, même si plus pour longtemps. Elle aurait pu sentir sa présence en se concentrant, mais l'effort ne la tenta pas et elle laissa ses pensées mourir à nouveau.
Que désirait-elle finalement ? Elle tenta brièvement de chercher une réponse dans les tréfonds de son esprit, pour ne découvrir que le vide. Cette réponse, qu'elle avait peut-être sue jadis, lui échappait désormais.
A ce moment, rien ne comptait plus pour elle, dans l'abîme sans fond où elle s'était laissée glisser. Elle disparaîtrait, et personne ne serait là pour se souvenir d'elle.
L'autre cœur, celui de l'autre personne, qui s'était comme le sien replié sur lui-même dans les Ténèbres, se taisait. Aux portes de la mort, il n'avait même plus la force de s'en soucier.
Dans une autre situation, elle aurait sans doute essayé de l'en empêcher. Mais elle n'esquissa pas le moindre geste, ne formula pas la moindre pensée de sympathie, et n'en ressentit pas la moindre culpabilité, seulement un vague dégoût. Elles étaient toutes deux des âmes perdues et aucune ne pouvait rien offrir à l'autre. Les lois de ce monde les condamnaient à l'oubli.
Elle ne s'attendait absolument pas à ce qu'un miracle se produise.
Les miracles n'étaient pas pour les gens comme elle, elle le savait, mais elle n'aurait jamais pensé avoir la chance d'en être la spectatrice. Et pourtant, elle le fut. L'autre fille dans les Ténèbres ne sombra pas ; quelqu'un l'arracha au néant.
Elle redressa la tête, entrouvrit les yeux. Une pointe d'intérêt réchauffa furtivement son cœur et ce nouveau souffle de vie fut pour elle une vraie bénédiction, quelque chose que par la suite elle bénit et préserva. Mais sur le moment, toute son attention était tournée vers la lumière lointaine qui venait de naître, protégée dans le cœur d'une troisième personne. Il tira l'autre fille du gouffre des Ténèbres, et au moment où elle en fut arrachée, une lueur éblouissante jaillit de son cœur qui s'éveillait, déchirant l'obscurité et lui coupant le souffle.
Et elle se retrouva à nouveau seule dans le néant.
Elle se releva, cherchant désespérément des yeux la lumière du garçon et de la fille qui venait d'être sauvée. Elle l'aperçut dans le lointain : cette lumière dont elle était privée exerçait sur elle une attraction irrésistible, et elle esquissa un pas en avant, tendit des mains désespérées dans leur direction... Elle n'aurait jamais pu penser que quelqu'un puisse venir en aide à ses congénères en détresse, et une euphorie exaltée gagna son cœur.
Mais c'était inutile. Ils ne l'entendirent ni ne la virent. Elle n'était plus dans le même monde qu'eux. Elle n'avait pas droit à leur destinée ; elle n'était pas la princesse de leur histoire, seulement la sorcière, elle qui avait pour seul futur d'être détruite ou haïe après avoir apporté le malheur. Une fin heureuse ne l'attendait pas, contrairement à eux.
Elle soupira, suivant des yeux leur lumière qui s'amenuisait au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient. Ils ne s'étaient bien entendu pas aperçus de sa présence. Elle était de nouveau seule, là où elle était venue mourir. L'indifférence menaçait de la reprendre.
… Mais tout au fond de son âme, quelque chose s'était éveillé, brillant d'une lueur malade et puissante.
