A propos: Il était une fois, sur le Forum du MdE, la Nuit Blanche du 28 juin 2008. Le but étant que le maximum de membres se connectent en même temps pour poster à tout va. Un exercice d'écriture fut même mis en place spécialement pour la nuit: les histoires de fantômes, s'inspirant de la tradition japonaise, et consistant simplement à écrire à tour de rôle des textes à caractère fantastique ne dépassant pas trop les 500 mots.
C'était donc très spontané et rapide, et il se trouve que quand j'ai voulu prendre mon tour, c'est le Disque-Monde qui m'est venu en tête, alors j'ai sauté sur l'occasion...
Par conséquent, ce n'est pas très travaillé, et pas complètement dans l'ambiance Disque-Monde non plus, mais c'est la toute première fois que j'écris vraiment dans le fandom Discworld, alors ça me fait quand même quelque chose !
Disclaimer: Ben, l'univers est à Terry Pratchett, donc.
Et je remercie Wanderin et Anilori pour leur petit coup de pouce en relecture.
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Fâcheuse curiosité
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Archie se faufilait silencieusement, ombre parmi les ombres. Ce qui était plutôt approprié, dans ce quartier. Quand le reste de la ville dormait, les Ombres se réveillaient, et leurs habitants allaient vaquer à leurs occupations comme les gens "normaux" iraient à leur travail...
Pour l'heure, Archie progressait lentement mais sûrement vers le grenier du grand immeuble désaffecté. Il était déjà venu ici, à de très nombreuses reprises, jamais consécutivement, bien sûr, mais c'était un peu devenu son port d'attache dans le panel des lieux qu'il "visitait" régulièrement...
A chaque fois, il finissait par entendre un roulement sur le parquet du grenier. Comme un gamin qui échapperait une bille. A chaque fois, il avait l'impression que ça l'attendait, que ça avait conscience de chacun de ses mouvements, que ça se tenait coi pour toujours mieux le surprendre...
Le plus inquiétant dans cette affaire, c'était que le grenier était condamné depuis au moins trois générations. Hermétiquement barricadé, même un rat ou un moustique n'auraient pu s'y introduire. Et idem pour le toit. Etonnant, d'ailleurs, depuis le temps que la charpente n'était plus entretenue...
Mais cette fois-ci, Archie irait jusqu'au bout. Il connaîtrait le fin mot de l'histoire.
Doucement, précautionneusement, il força la trappe d'accès. Ce soir-là, le roulement ne s'était pas encore fait entendre.
Il posa son échelle, et s'introduisit lentement dans la pénombre du grenier... Il venait juste de quitter le dernier barreau quand le roulement de bille se manifesta sur sa gauche. Il se retourna et tomba nez à nez avec un petit garçon aux yeux crevés. Cela lui faisait comme deux tomates desséchées au milieu de son visage parcheminé. Ses vêtements n'étaient plus que lambeaux, et sa chair présentait un état de putréfaction avancée... Il émit comme un cri de crécelle, de toute évidence ce qui lui tenait lieu de rire. Et il pointa du doigt Archie, qui eut soudain la sensation qu'on lui écrasait un oeuf glacé sur le crâne quand la main du petit garçon entra en contact avec sa joue. Il sentit un frottement, comme quand on s'accroche une manche et qu'on la libère en tirant un peu; il baissa les yeux et vit son propre cadavre s'affaisser avant de dégringoler l'échelle.
Stupéfié, il entendit à peine une voix lourde comme une dalle de caveau proférer ceci:
"HUM... LA CURIOSITE EST UN CURIEUX DEFAUT - JE CROIS QUE C'EST CA, L'EXPRESSION".
