Bonjour à tous! Voici ma deuxième traduction de Thejealousone… L'histoire a plus de sens si vous avez lu Dans les mots de Ginevra Molly Potter, mais elle se lit bien quand même sinon. Ce n'est pas du point de vue de Ginny, car c'est une aventure de Harry. Il y aura beaucoup d'action et ne sautez pas un chapitre si vous voulez comprendre l'histoire. Elle est complexe, mais vraiment cool. C'est un POV général à la troisième personne (comme les livres). L'histoire originale appartient à JK Rowling et la fanfiction n'est pas à moi non plus, c'est celle de Justin (Thejealousone). Je ne suis que la traductrice. Sans plus tarder, je vous souhaite une bonne lecture.

Prologue : Vingt ans plus tard

Harry Potter était assis seul dans son bureau au 12, Square Grimmauld. Ses doigts tenaient une plume et son autre main glissait doucement sur le parchemin déplié sur son bureau. Il s'arrêta et mordilla légèrement le bout de sa plume. Il fronça les sourcils et raya la ligne qu'il venait d'écrire. Le gribouillis rejoint la myriade d'autres rayures qui décoraient déjà le papier. Il fit une autre pause, s'adossa sur sa chaise et soupira.

Il entendit le tonnerre gronder lourdement dehors, dérangeant le fil de ses pensées. Bientôt, la maison étrangement vide serait emplie du son rude et incessant de la pluie qui s'abattrait sur le manoir. Les grincements et les gémissements, ceux qui viennent d'on ne sait où, résonneraient dans les couloirs et le troubleraient encore plus.

Il baissa de nouveau les yeux sur la feuille. Il n'avait jamais été doué pour ce genre de choses. Du temps où il était à Poudlard, Hermione l'avait toujours beaucoup aidé quand il devait rédiger des dissertations verbeuses et des devoirs. Si seulement elle était là, il aurait peut-être déjà fini à l'heure qu'il est. Il l'imaginait penchée au-dessus de son épaule, sa plume encerclant ses fautes jusqu'à ce qu'elle en ait assez de ses erreurs stupides et qu'elle prenne le parchemin pour terminer le travail elle-même. Il sourit en ce remémorant ces vieux souvenirs.

Il grommela. Hermione, comme le reste de sa famille, était déjà au château à préparer la célébration de L'Anniversaire des Vingt Ans du Jour de la Victoire de Poudlard. Ginny avait emmené Lily avec elle pour permettre à Harry de finir d'écrire le discours qu'il devrait prononcer demain. Mais même avec les couloirs vides et la maison immobile, Harry avait de la difficulté à rassembler ses idées et la promesse d'un environnement calme et serein avait été détruite par le tonnerre.

Les mots se brouillèrent pendant qu'il les regardait fixement. Il avait déjà complété une bonne partie du discours et il était plutôt fier du choix de son sujet. Inspiré par les trois derniers mots de l'épilogue que JK Rowling avait ajouté à la fin de sa série de biographies, il parlait de ce qu'il y avait de bon dans sa vie. C'était vrai; tout était bien. Ginny et lui auraient un quatrième enfant d'ici deux mois, l'autobiographie de Ginny allait être publié le lendemain, son filleul avait demandé la main de sa nièce à Noël et le mariage était prévu pour l'été. Oui, la vie était belle; tout était bien.

Le tonnerre secoua la maison.

La vie était belle, mais il était toujours en proie à la tristesse à ce temps-ci de l'année. Mais qui pouvait vraiment l'en blâmer? Même après la victoire vieille de vingt ans, ils lui manquaient toujours terriblement. Il se perdait souvent dans des souvenirs de Fred Weasley qui vole librement sur le terrain de Quidditch, de Remus Lupin qui lui enseigne à conjurer un Patronus et de Nymphadora Tonks qui transforme son nez en un groin de cochon pour le faire rire. Pendant la célébration et les cérémonies, ces images de bonheur étaient échangées, malgré les continuelles supplications de son esprit, pour des idées plus noires qui mettaient en scène la Grande Salle il y a vingt ans, trois corps étendus l'un près de l'autre, perdus dans la foule des cadavres des vaincus, et des gens qui pleurent.

Harry avait accepté leur mort depuis longtemps. Il ne souhaitait plus les soustraire de l'au-delà où ils étaient maintenant pour la simple et égoïste raison qu'il voulait les revoir. Sans aucun doute, là où ils se trouvaient, ils étaient heureux. Ce n'était pas pour eux, ou même pour lui d'ailleurs, qu'il se sentait le plus triste. C'était pour Teddy, qui n'en parlait que rarement, même si Harry et son filleul avaient eu de longues conversations sur ses parents. C'était pour George, qui avait sangloté amèrement quand Angelina et lui avaient nommé leur premier enfant Fred. C'était pour Ginny, qui était la plus forte des Weasley, mais qui pleurait à cette période de l'année, encore plus maintenant qu'elle était enceinte et que ces hormones étaient à la hausse. Il détestait la voir souffrir de cette façon.

De plus en plus d'étrangers l'arrêtaient dans la rue pour le remercier. C'était les mères qui le bouleversaient le plus, lorsqu'elles pleuraient et le remerciaient en même temps, même si leur enfant était mort en combattant ou en s'enfuyant, ou s'il était simplement mort quand Voldemort ou l'un de ses Mangemorts avaient décidé de lui enlever la vie. Harry ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable.

Non, ce n'était pas pour les morts qu'il s'inquiétait, c'était pour ceux qu'ils avaient laissés derrière eux.

C'était aussi pendant cette période que ses pensées dérivaient dangereusement près de folies. Qui avait décidé que tous ces survivants qui souffrent était une chose acceptable? Quel force magique ou Être Suprême avait décidé de la mort, du deuil et que l'acceptation était meilleure que la vie, le bonheur et plus valable que de rester avec ceux qu'on aime? Il avait peut-être réunis les Reliques et était ainsi devenu le Maître de la Mort, mais il ne comprendrait sûrement jamais pourquoi tant de gens devaient souffrir pour que les choses aillent mieux.

Si seulement j'avais été plus rapide…

Il repoussa immédiatement ces sombres pensées, se demandant ce que dirait Ginny si elle savait à quoi il pensait. Ginny, pensa-t-il tendrement en touchant une photo de famille qui reposait à côté de son discours presque terminé. Quelles auraient été ses pensées en ce moment si elle n'en était pas sortie vivante, s'il avait gagné la bataille, mais qu'il l'avait perdue, elle? Une victoire en vain, décida-t-il. Il ne voulait même pas imaginer l'état d'esprit dans lequel il serait s'il venait à la perdre, ou un de ses enfants d'ailleurs.

Il passa une main dans ses cheveux noirs, posa distraitement ses doigts sur sa cicatrice et traça sa forme d'éclair qui s'estompait encore. Il était temps d'arrêter de penser à cela. Il pressa sa plume contre le parchemin et finit son discours.

Des années plus tard, Harry repenserait à ce moment précis et se demanderait si ce n'était pas les pensées qu'il avait eu cette nuit-là qui avait scellé le cours sinistre des événements qui suivirent, si les choses auxquelles il avait réfléchies n'avaient pas été le catalyseur de ce qui avait ruiné sa vie et détruit tout ce qu'il avait réussi à construire. Voldemort avait été vaincu, tout était bien, mais le véritable ennemi n'avait pas encore été révélé.

Le tonnerre secoua encore la maison.

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J'espère que ce premier chapitre a réussi à éveiller votre curiosité! Envoyez des reviews, c'est toujours encourageant de savoir que son travail est apprécié (même si je ne fais que traduire…). À plus tard pour la suite! Ciao…