Bonjour bonsoir !

Bienvenu pour le premier texte de ce recueil ! Ici vous retrouverez tout les textes aux scénarios qui ne sont pas de moi. Ce texte-ci provient de la looooongue liste de Sunwings qui a l'air de beaucoup apprécier nous exploiter pour du Thélthazar. Le scénar est assez simple ; d'ailleurs, tout est dans le titre, et bien sûr, c'est un AU. Je ne sais que penser de ce que j'en ai fait, mais en tout cas j'ai écrit plus de deux fois plus que ne l'imaginais en me lançant là dedans.

Bref ! Trêve de bavardage et place au texte !

Bonne lecture !


Gay Pride


Théo regrettait un peu sa promesse. Il n'était pas du genre à s'afficher. Or aller à cette parade, c'était un peu se dévoiler au monde, montrer une part de lui qu'il gardait pour lui par pudeur. Mais une promesse est une promesse et il ne serait pas lui s'il ne s'y tenait pas. Dire qu'il l'avait laissé lui arracher ce serment.
Il se revoyait encore dans leur appartement, sur leur canapé. Il zappait de chaîne en chaîne sur la télévision, désespérant trouver quoi que ce soit d'intéressant, tandis que Balthazar – son amant au nom unique en son genre, à l'image de son porteur – lisait un livre, la tête sur ses genoux. Le jeune homme brun avait fini par poser le livre contre sa poitrine, trop déconcentré pour lire à cause de son petit ami qui jouait avec ses longues mèches, diffusant des ondes apaisantes dans tout son corps. L'homme aux yeux bleus souriait légèrement à cette réaction, le regard distraitement posé sur le poste diffusant des clips musicaux. La quiétude de ce moment fut brisée par Balthazar qui prit la parole.

-Dis ?

Son petit ami grogna en guise de réponse, ce qu'il interpréta comme un encouragement à continuer.

-Tu viendras à la Gay Pride avec moi cette année ?

Théo s'était figé d'étonnement, cessant ses caresses ce qui fit rouvrir les yeux de son amant.

-Tu ne fais pas parti de l'organisation ?

En effet, Balthazar, très sensible aux problèmes de la communauté LGBT, était un membre actif d'une association lutant pour le droit de choisir son identité et son orientation amoureuse et sexuelle. Balthazar y consacrait la majeure partie de son temps libre, et s'épanouissait particulièrement dans l'action d'information et de sensibilisation des enfants et des adolescents. Le positionnement de cette association la plaçait invariablement en coorganisatrice (avec les politiques locaux plus ou moins convaincus) et Balthazar se portait toujours volontaire.

-Pas si tu veux bien venir, lui répondit l'intéressé. Ils sont assez nombreux pour pouvoir se passer de moi et j'aimerais bien en profiter pour passer la journée avec mon petit ami. Comme ça je pourrais enfin te présenter à tout le monde. Tu sais, ils disent tous que tu n'es qu'une invention, une excuse pour repousser toutes les avances, depuis le temps qu'on est ensemble et qu'ils ne te voient pas.

-Parce que tu reçois des avances ? Répondit ledit petit ami.

-Parfois, mais t'as aucune raison d'être jaloux et ce n'est pas le sujet. N'essaye pas de détourner la conversation.

-Comment ça ? Répondit-il contrarié. J'apprends que tu te fais draguer et je n'ai pas le droit d'être jaloux ?

Balthazar se redressa en soupirant et s'approcha de son amant. Il lui agrippa les cheveux derrière la tête pour tourner celle-ci vers lui.

-J'ai pas dis que tu n'avais pas le droit, reprit-il, quelque peu agacé, juste qu'il n'y a vraiment pas de quoi l'être. Et puis tu ne vas quand même pas me faire une scène pour si peu ?

L'homme aux cheveux noir grommela, mais se laissa convaincre par le baiser que lui donna son amant et qu'il se fit un plaisir d'approfondir, serrant contre lui ce corps qu'il aimait tant. Mais trop vite à son goût, il se fit légèrement repousser.

-Tu n'as toujours pas répondu à ma question, lui rappela-t-il.

Théo se sépara complètement de son petit ami en soupirant. Il n'aura jamais la paix tant qu'il ne lui donnerait pas de réponse convenable.

-J'en sais rien Balth. Je n'aime pas trop m'afficher comme ça.

-Mais ce n'est pas juste pour ça ! C'est aussi pour soutenir tout ceux qui sont comme nous ou juste différents de la majorité et qui se cache par peur des regards des autres. C'est pour changer la vison qu'a le monde sur tous ceux qui ne sont pas hétéro, pour qu'on cesse de nous considérer comme une minorité négligeable ou comme des anomalies.

Anomalie. Le visage de Balthazar s'était assombrit au moment de prononcer ce mot. Il ne l'avait pas choisit au hasard et Théo le savait. C'était ainsi que tous l'avaient nommé, son père y compris, lorsqu'il avait révélé son attirance, autant dirigé vers les femmes que les hommes. Il avait trouvé beaucoup de réconfort en trouvant l'association pour laquelle il militait désormais, rencontrant d'autres personnes comme lui. Théo comprenait que c'était important pour lui de s'affirmer. Mais ce n'était pas pour autant qu'il aimait se montrer avec son petit copain en public.

-S'il te plaît Théo, repris le jeune homme brun, juste cette année. Après si ça ne plais vraiment pas je ne te le redemanderais pas, c'est promit.

L'homme aux yeux bleus soupira à nouveau. Il hésitait égoïstement, mais puisque son compagnon y tenait vraiment, il pouvait faire l'effort d'accepter. Et comment pouvait-il résister à ces yeux couleur chocolat qui le suppliaient ? Il indiqua donc de la tête son assentiment, ce qui fit bondir de joie son amant. Ce dernier se jeta à son cou, lui prouvant qu'il avait fait le bon choix, à sa plus grande satisfaction immédiate.

Mais sur le point de plonger dans la mêlé, il ne se sentait plus aussi triomphant. Il ne pouvait faire demi-tour, et ne savait s'il fallait s'avancer. Balthazar s'était éloigné un instant, le laissant en plan au bord de la foule, indécis. Il parcourait une fois de plus du regard la masse de gens arborant des peintures arc-en-ciel sur leurs drapeaux, leur joues et même pour certains homme, sur le torses. Ils avaient écrit leur fierté d'être ce qu'ils étaient sur leurs pancartes et leurs vêtements. Il ne savait comment aborder cette foule joyeuse et bariolé.

Tout à coup il senti une main se glisser dans la sienne. Il tourna la tête et reconnu son amant. Il avait l'air excité comme un enfant dans un parc d'attraction, ses joues légèrement roses attendrissant son amant. Il lui sourit largement, semblant être inconscient du malaise de son petit ami.

-Aller viens je vais te présenter ! Lui dit-il en le tirant en direction de l'assemblée.

Théo qui s'était senti gêné tout d'abord de tenir la main de son amant devant tout le monde, resserra sa prise, s'accrochant à lui tel un naufrager à une planche de bois, craignant de se perdre dans cette foule étrange. Le brun héla deux jeunes femmes un peu plus loin, chargées de mini drapeaux arc-en-ciel, de spray de colorants pour cheveux et de maquillages.

- Ah ce n'est pas trop tôt Bob ! On se demandait si tu allais bien venir ! Dit celle qui avait des cheveux verts, probablement une perruque.

Il leur fit la bise sans lâcher la main de Théo, ce qui rassura ce dernier autant que cela l'embarrassait, surtout que le regard des deux femmes dont il n'avait pas retenu les noms se tournait vers lui avec une lueur de curiosité.

-Tu dois être le fameux Théo ! Dit la seconde qui n'avait fait d'autre folie que d'accrocher un petit drapeau à son chignon en lui tendant sa main.

-Fameux ? Questionna-t-il.

-Bob nous parle de toi à longueur de temps, fit la première en serrant à son tour sa main, particulièrement depuis que tu lui as dit que tu venais, ajouta-elle en lui faisant un clin d'œil.

Théo se senti soudain embarrassé par ce que cela révélait, et il n'aurait pas été étonné qu'on lui dise qu'il rougissait. Balthazar à ses cotés, semblait dans le même état, se grattant pensivement le crâne.

-J'en parle pas tant que ça, si ? Dit-il d'un air incertain.

-Si tu le dit, répondit cheveux-vert, le surnom que Théo lui donnait dans sa tête. Bon, ça vous dit des drapeaux ? Vous voulez un maquillage ?

Balthazar prit un des petits drapeaux et accepta avec enthousiasme de se faire peindre la bannière colorée sur les joues et le front. Théo, pour sa part, laissa l'une des jeunes filles lui dessiner de même sur une seule joue, surtout pour faire plaisir à son amant qui insistait pour qu'il ait au moins une chose en rapport avec la journée. Puis les deux femmes leur souhaitèrent de bien s'amuser et s'en allèrent rejoindre la tête du cortège qui partirait bientôt. Le jeune homme brun tira son compagnon dans la foule, la parcourant et saluant quelques personnes puis le signal du départ fut lancé et la masse de manifestant les emporta dans sa mêlé, un char diffusant de la musique électro quelques mètres en arrière.

La marche en elle-même resta floue dans la mémoire de Théo. La seule chose dont il se rappelait s'était de ne pas avoir lâché un instant Balthazar. Il l'avait même pris par la taille à un moment donné pour se rapprocher de lui. Il se souvenait du sourire éblouissant que lui avait offert son petit ami avant de passer également un bras dans son dos. Il se rappelait avoir songé que cela valait la peine de s'exposer ainsi rien que pour voir la joie sur ses traits. Puis ils finirent par arriver sur la place où se dérouleraient le reste des festivités. Un officiel monta sur le podium et commença son discourt en remerciant tout ceux qui avaient participé à l'organisation de l'évènement et en lançant des fleurs à des gens qu'il ne connaissait absolument pas et dont il n'avait rien à faire. Seule la fin lui semblait sonner juste.

-Bien entendu, je ne peux oublier pourquoi nous somme tous réuni ici et maintenant. Je vous demande de montrer au monde que vous êtes des êtres humains et qu'en tant que tel, votre vie a autant de valeur qu'une autre. Vous avez le droit d'être vous-même, d'aimer la personne de votre choix et de le clamer haut et fort. Personne n'a le droit de vous rejeter, de vous persécuter, ou pire encore, d'attenter à votre vie pour cela. Le chemin vers l'égalité est encore long mais jamais nous ne devons baisser les bras. Il s'agit de vos vies et des vies de celles et ceux qui viendront après nous.

Théo se mit à applaudir de concert avec tous ceux présents sur la place gigantesque. Il se savait incapable de s'impliquer autant que son compagnon mais il ne pouvait pas honnêtement dénigrer l'utilité de leurs implications. Mais il avait déjà bien assez à faire avec son job de flic. Interrompant ses réflexions, un groupe se mit à jouer de la musique sur la scène délaissée par les officiels et son petit ami le tira à la rencontre d'un groupe de personnes parmi lesquels il reconnu quelques personnes déjà salué auparavant par son conjoint. Théo avait eu des appréhensions à l'idée de devoir discuter avec tant de gens, mais Balthazar soutien la plupart des conversations, et il n'eu plus qu'à supporter les regards curieux et quelques questions polies des connaissances de son petit ami.

Le reste de l'après-midi passa ainsi et Théo se sentait de plus en plus détendu, simplement heureux de passer du temps avec l'homme qu'il aimait. Il voyait du coin de l'œil des gens danser au pied du podium au rythme de la musique qui s'y jouait, et il était reconnaissant à Balthazar de ne pas l'avoir entraîné là dedans. Le temps passait, et il ne savait trop comment il se retrouva à enlacer Balthazar en pleine conférence avec une dizaine de personnes, et à sourire comme un idiot, bêtement ravi de le tenir dans ses bras et de l'écouter déblatérer. La fin de l'évènement approchait et petit à petit l'esplanade se vida. Balthazar lui proposa de rentrer à leur tour et ils s'en allèrent cote à cote. Théo ne pouvait s'empêche de jeter des coups d'œil à son compagnon.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Quoi ? Sursauta Théo.

Son petit ami les fit stopper en pleine rue, les sourcils froncés.

-Tu n'arrête pas de me regarder depuis qu'on a quitté la place, alors je me demande ce qu'il y a.

Théo regarda son petit ami, bien en face cette fois et senti les battements de son cœur s'accélérer. Il le trouvait beau avec sa barbe finement taillé, ses cheveux brun mi-long, ses yeux marrons si expressif. Même la peinture qui avait coulé sur ses joues et son front ne pouvait ternir son charme. Théo aurait voulu dire quelque chose, mais il senti les mots lui échapper une fois de plus. Alors il s'approcha et l'attira à lui pour l'embrasser. Il mit dans ce baiser tout ce qu'il ne parvenait pas à lui dire, toute la passion et la tendresse que sa simple présence éveillait en lui. Il le senti enrouler ses bras autour de son cou et répondre avec la même énergie. Lorsqu'ils daignèrent séparer leur lèvres de quelques centimètre ils étaient essoufflés et étourdis autant pas l'alcool ingurgité que par le manque d'oxygène.

-Je t'aime.

Un murmure, trois syllabes, trois mots, une émotion. Il n'en fallu pas plus pour faire chavirer le cœur de Balthazar. Il recula un peu plus, pour pouvoir fixer les yeux de la couleur d'un ciel d'été de son amant, estomaqué par ce qu'il venait d'entendre.

-Tu me le dis si rarement, souffla-t-il.

Ce n'était pas un reproche. C'était une constatation, la preuve de la signification que ses trois petits mots, si simples d'apparence, avaient pour eux. Ils le comprenaient tout deux. Ils se comprenaient. Ils étaient jeunes, mais ils étaient ensemble depuis déjà bien assez longtemps pour savoir qu'ils voulaient affronter ensembles ce que la vie leur réserverait.

Les deux amants, dans la rue, d'un accord tacite, reprirent leur route, pressés de se retrouver seuls afin de pouvoir se prouver de bien d'autres manières à quel point ils tenaient l'un à l'autre.


Voilà j'espère que ça vous aura plut ! Moi je me suis tout de même beaucoup éclaté à le faire.

Avant de partir pour de bon, n'hésitez pas à me laisser votre ressenti, je trouve que même les critiques sont encourageantes lorsqu'elles sont justes. Alors lâchez-vous !