La merditude des choses
« Je n'écris pas pour laisser quelque chose derrière moi, mais pour soulager ma souffrance. » Gao Xingjian.
Résumé :Dans notre société, l'amour est soumis à certaines règles. Il n'y en a pas tant que ça mais elles sont incontournables. Edward Cullen l'à apprit à ses dépends. Lui qui a tout, il ne pourra jamais avoir Bella Swan… A moins que… C'est l'histoire d'un homme devenu fou.
Rated : M pour lemon bien sur ! Je vous déconseille cette lecture si vous avez moins 15 ans.
POV : Bella pour l'essentiel avec des POV Edward à des moments tactiques… (Voir annonce en début de chapitre).
Publication : dans la mesure du possible, ce sera une fois par semaine.
Disclaimer : Les personnages de cette fiction appartiennent à Stéphanie Meyer. La merditude des choses appartient à Félix Van Groeningen (j'ai quelque peu modifié l'histoire pour qu'elle colle avec ce dont j'avais besoin).
En espérant sincèrement que cette fic trouve ses lecteurs…
Prologue
« Bénissons nos désirs insatisfaits, chérissons nos rêves inaccessibles : l'envie nous maintient en vie. » Frédéric Beigbeder (extrait de l'égoïste romantique).
POV Edward Cullen
Je me saisis de la télécommande et éteignais la télévision. J'en avais assez vu. Ce film était une daube, y a pas d'autre mot. « La merditude des choses » son nom lui allait à ravir. C'est l'histoire d'un pauvre gamin élevé par son conard de père et ses trois oncles alcooliques, vaguement aidés par la grand-mère qui fait ce qu'elle peut, c'est-à-dire pas grand-chose, pour gérer la vie du môme dans ce climat de beuverie, de drague éhontée et de glande constante. Pas besoin de voir la fin pour se rendre compte que le gamin allait tourner comme ses oncles. Il allait devenir une petite merde alcoolique vivant au crochet des autres. Pourtant le gamin avait un rêve, devenir auteur. Il voulait être écrivain. C'était un beau rêve. Mais il pouvait toujours rêver, la vie ne lui donnerait aucune chance. C'est vrai quoi, comment un gamin élevé par une belle bande de bourrin pourrait devenir un intellectuel. Pauvre enfant, jamais il n'aurait ce qu'il veut le plus au monde. Impossible. La société et cette vie de merde nous mets ses barrière, il y a certaines choses, peut importe combien on les veuille, qu'on ne peut pas avoir. Il y a des tas de raison à ça. D'abord parce que dés qu'on est né, on nous met dans des cases, des catégories sociales. C'est souvent en fonction de l'état des comptes en banque de ceux qui nous font la crasse de nous mettre au monde. Evidement les catégories ne sont pas « mélangeable » entre elles, certes elles sont plus modulables, un peu plus souple depuis quelques années, mais elles restent hermétiques. C'est pour ça que le gamin ne pourra jamais devenir écrivain. Socialement parlant ça lui était impossible. C'est ça la merditude des choses.
La vérité c'est que ce môme c'était moi. Je souris à la comparaison car elle était vraiment audacieuse. En fait, j'suis rien d'autre qu'un gamin de riche. L'avant dernier des rejetons du vénéré et vénérable Carlisle Cullen et de sa magnifique épouse Esmée. Avec mon frère et ma sœur nous formions une belle et heureuse famille. Nous avions tout, pourtant, moi, je savais très bien ce que c'était la merditude des choses. Trop bien. Certes la comparaison était osée mais ce gamin et moi, dans le fond, on était les mêmes. On avait un très beau rêve, à priori simple et sans fioriture mais la société nous imposait ses barrières, ces foutues limites qu'on ne peut pas franchir sous peine d'en être exclut, de devenir des parias. Comme lui j'avais été lâche, j'avais eu peur et j'avais simplement abandonné mais qu'est ce que j'aurais pu faire d'autre ?
Un coup d'œil au lecteur DVD m'indiqua qu'il était plus de minuit. Il faut que j'aille me coucher. Demain ma journée serait longue. Il était bien trop tard pour que je me mette à penser à elle maintenant. Pourtant, à peine allonger sur mon lit que mon esprit partait pour Forks et la belle danseuse qui y vivait sans doute encore. Je repensais à son corps de déesse qui ondulait si bien au rythme du piano et des violons de la partition de Tchaïkovski. Sa grâce, ses longs cheveux bruns et ses yeux marron. Ses yeux… Je m'y étais noyé. J'avais perdu pied et était devenu fou ce jours là. Une fois, une seule fois et ma vie entière avait été chamboulée. Je me demande si, parfois, elle pense à moi… Non sans doute pas. Elle me connaissait, bien sur, mais si peu. Charlie et Carlisle n'était pas tellement amis. Elle n'avait pas de mère, à ma connaissance, avec qui Esmée aurait pu tisser des liens et ma sœur ne la connaissait pas malgré leur amour commun pour la danse, elles n'avaient jamais eu l'occasion de la recroiser. Sinon je l'aurais su. Alice l'admirait trop pour passer une telle information sous silence. Je me replongeais dans cette chaude soirée de juin où j'avais croisé un ange il y a de ça sept ans déjà...
- Edward ! Rapplique ! On va être en retard !
Alice commençait à hurler en bas des escaliers. Je quittais ma chambre et dévalais les marches. Ma mère m'adressa un sourire complice. Elle était heureuse de me revoir. Je me sentais plus aimer que jamais. Elle et mon père m'avaient invité à revenir à Forks pour passer les fêtes de fin d'année. Elle ne voulait pas me savoir seul dans mon petit appartement de Seattle pour le soir de Noel alors j'étais là avec ma famille depuis quelques jours et c'est bien pour Seattle que nous nous apprêtions à partir vêtu de nos plus beaux habit à la grande satisfaction de ma jeune sœur. Alice voulait voir un ballet pour Noel. Ca tombait très bien car la fille du chef de police jouait le lac des signes avec le ballet de la grande ville et que Charlie Swan, le chef de police en question, nous avait offert des places. Ma sœur était aux anges. Ce qui n'était absolument pas le cas de mon frère, Emmet.
- Tu crois qu'il y aura du pop corn ? Me demanda-t-il en quittant la maison.
J'étouffais un rire et secouais la tête en me dirigeant vers ma Volvo dans laquelle je voyagerais avec Alice.
- Qu'est ce qu'on va manger alors ? Hurla-t-il alors qu'il rejoignait la Mercedes de Carlisle.
Je montais à bord de ma voiture et démarrais le moteur tandis qu'Alice fermait la maison. Mes parents feraient le trajet avec mon frère ainé et sa fiancée Rosalie. Quant à moi, je me préparais à subir l'excitation d'Alice et son admiration pour la reine des cygnes. Je ne me passionnais pas spécialement pour le ballet contrairement à ma danseuse de sœur et cette soirée promettait d'être particulièrement ennuyeuse. Alice sautilla jusque la voiture et se jetais sur le siège en un bond. A peine installée que la torture commençait…
- Tu te rends compte ? Bella n'a que 14 ans. C'est la plus jeune danseuse étoile que le ballet de Seattle n'a jamais eu. Elle incarne déjà la reine des cygnes.
- Comment t'as dit qu'elle s'appelait ? Demandais-je incrédule.
- Bella…
- Bella ! C'est pas un nom ça ! La taquinais-je.
- Non c'est un surnom, en fait c'est Isabella mais Charlie m'a dit qu'elle préférait Bella.
- Modeste en plus de ça… Ca veut dire belle. Y en a qui n'ont peur de rien ! Rigolais-je.
- J'ai vu une vidéo sur youtube… Elle sublime…
Elle avait dit ça en regardant le paysage défiler par la fenêtre, les yeux dans le vague, rêveuse. Je souris à son attitude. La danse classique était la grande passion d'Alice et elle était douée. Elle voulait en faire une carrière et danser avec le ballet de New-York disait-elle.
Après de longues heures de route nous arrivâmes au Pacific Northwest ballet. Alice m'apprit que la compagnie de danseur était intimement lier au ballet de New York et qu'il était considérer comme un trésor national. Si elle voulait réaliser son rêve un jour elle devrait passer par ici. Je comprenais mieux pourquoi Charlie Swan était si fier de sa fille et pourquoi Alice était si admirative. Même le bâtiment était grandiose. Nous nous installâmes à nos places et quelques minutes plus tard le spectacle commençait.
L'orchestre commença à jouer et la musique envahit la salle. On pouvait la sentir monter sur les murs, elle en était presque palpable. Le corps de ballet entra en scène et se lançais dans une chorégraphie des plus travaillée. Je fermais les yeux, seul la musique m'obnubilait, m'obsédait. Je respirais difficilement. Je sentis Alice tirer sur ma manche.
- C'est elle… La reine des cygnes… Souffla ma sœur.
J'ouvrais les yeux doucement et vit une jeune femme seule au milieu de la scène. Elle bougeait lentement au son clame des notes de l'introduction, elle ne faisait qu'un avec l'orchestre. Elle était la musique. Son corps était d'une grâce incomparable et semblait aussi léger qu'une plume. Elle était magnifique, splendide, sublime. Je ne pouvais pas distinguer son visage mais assurément elle devait être belle.
- Bella… Me rappela doucement Alice.
Je ne détournais même pas les yeux pour regarder ma sœur. Je ne pouvais plus la quitter du regard. Lorsqu'elle quittait la scène, je guettais son retour avec avidité et je me délectais de chacun de ses mouvements. Après plusieurs minutes, peut être des heures le rideau tomba et le spectacle fut terminer. Il me fallu quelques secondes pour revenir à la réalité. Retour qui fut quelque peut brutal puisque c'est Emmet qui m'infligeait un tape de la plus grande délicatesse dans le dos.
- Vient on va voir si on peut trouver de quoi becter… On rejoindra les autres au bar après.
Je me levais et suivais Emmet comme un automate jusqu'à un Kebab qu'il avait repérer de l'autre cote de la rue. Je ne pris rien sinon de grande coulée d'air frais. J'étais incapable d'avaler quoi que ce soit. J'avais une boule d'émotions coincée dans la gorge. Emmet engloutit son durum en deux temps trois mouvements et nous regagnâmes le théâtre où mes parents et Alice était en grande discutions avec Charlie Swan et sa fille. Plus on approchait et plus mes mains étaient moites, mon cœur battait vite et j'avais chaud. D'ici, je distinguais très bien le visage de Bella. Elle était plus que merveilleuse. Il n'y avait pas de mot pour la décrire tant je la trouvais belle. Mon cœur tambourinait tellement fort contre ma cage thoracique que ça me faisait mal. Jamais de ma vie je n'avais ressenti cela. Lorsque Carlisle me vit, il me fit un signe de la main pour que je les rejoigne.
- Bella… Voici mes garçons Edward et Emmet…
Je plongeais mon regard dans le sien et me noyais. Un léger rougissement apparut sur ses joues. Et c'est la que la réalité me rattrapa de plein fouet. 14 ans. Elle avait 14 ans. Elle n'avait que 14ans. J'en avais 25. Certes elle était magnifique, c'est un signe mais jamais je ne pourrais penser à elle d'une autre manière que le spectateur qui pense à la danseuse.
- Vous avez été sublime, Bella, lui dis-je dans un souffle.
Une phrase. C'est tout ce que j'avais pu lui dire avant qu'elle ne soit emportée loin de moi pour être présentée à d'autre personne qui la félicitait et la complimentait bien mieux que je ne l'avait fait.
C'était il y a sept ans.
Depuis, l'eau avait coulé sous les ponts, Alice avait intégrer le ballet de New York et moi je n'avais jamais pu oublier Bella malgré mes effort, j'étais indéniablement et irrévocablement amoureux d'un souvenir. Ce jour là, j'avais rencontré un ange.
Après cette soirée, j'avais reprit le cours de ma vie. Je ne l'avais jamais revu pourtant il ne se passait pas un jour sans que je pense a elle. Obsédé par son image, les femmes passaient dans mon lit sans jamais s'y attarder. Je n'avais même pas essayé d'avoir de relation sérieuse. Je noyais ma peine dans le boulot et au lit des femmes, toute milles fois moins belle que Bella. C'était presque une enfant et moi j'étais bien trop âgé pour elle. A l'époque, la différence d'âge était choquante et j'avais du me raisonner.
J'avais monté ma propre entreprise avec Jacob Black, mon ami et associé. J'étais le PDG de notre boite informatique, celle dont l'insigne est une pomme. J'avais rencontré Jake à la fac, venir du même coin de terre paumé ça crée des liens. Il connaissait très bien Bella mais on n'en parlait pas. Je me retenais de lui poser des questions sur celle qu'il considérait comme une sœur. Il n'imaginait même pas le culte secret que je lui vouais, personne ne savais, pas même Alice, et c'était très bien comme ça. Lorsque je m'étais installer à New York, il y a déjà cinq ans je pensais que ça me soignerais. Je me trompais. Lourdement. Depuis, mes parents m'avaient rejoint ainsi que Emmet et Rose, sa femme. Ils aimaient la grande ville. Pas moi. Tout était détestable ici mais j'avais un penthouse extraordinaire avec tout le luxe et une vue imprenable sur Central Park alors je fermais ma gueule, ne parlais pas de Bella ni de mon mal être et je survivais. Je faisais tout ce que je pouvais pour ne pas sauter dans un avion et, contre toutes les convenances et les barrières sociales, tenter de séduire le signe.
J'avais tout, sauf celle qui m'obsédait depuis que je l'avais vu danser un soir de noël. Bella Swan était mon obsession, ma propre marque d'héroïne. C'est pour ça que, moi qui avait tout, je savais ce que c'était la merditude des choses. Depuis elle, j'étais comme l'enfant victime de sa fascination pour la ballerine qui tourne dans sa boite à musique. Je l'aimais tellement que parfois j'avais l'impression d'être devenu fou.
Chapitre 1 : Strange day.
«Un baiser apaise la faim, la soif. On y dort. On y habite. On y oublie. » J. Audibert.
POV Bella Swan
- Fait chier !
Cette fois j'étais bonne pour prendre le métro. New York et ses taxis s'étaient visiblement ligués contre moi. Comment on fait pour attirer leur attention ? Sérieusement ? C'est vrai quoi, dans « Sex and the city », Carrie tend le bras et le taxi s'arrête. Simple comme bonjour. C'est ni plus ni moins que de la publicité mensongère pour cette ville de fou. Je déteste New York. Je déteste les new yorkais. Mais je rêve de faire partie du New York City Ballet alors…
Je m'engouffrais dans la bouche de métro direction le Lincoln center. J'étais danseuse et quand on est danseuse, on rêve de faire partie de la compagnie de New York. C'est le summum de la réussite. Bien sur, moi aussi j'en rêvais depuis des années mais jusqu'ici j'étais trop jeune et sous la tutelle de mon père qui voulais que j'étudie d'abord. Je le comprenais mais maintenant j'avais 21 ans et je voulais danser. J'étais dans la compagnie de Seattle depuis l'âge de 14 ans. Peter Martins, le maître de la compagnie new-yorkaise m'avait à l'œil depuis longtemps mais je désespérais une proposition jusqu'il y a 6 mois où son « invitation » à le rejoindre était tombée. Et me voila, arrivée à destination. Je bugais devant le building magnifique qui serait mon nouveau lieu de travail. Le NYCB ! Ça y est ! Enfin ! Je n'osais même pas bouger. Allé Bella, mettre un pied devant l'autre et avancer. C'est comme ça qu'on fait. J'inspirais longuement et expirais avant de pousser les portes de ma nouvelle vie, qui étaient automatique soit dit en passant. Une fois à l'intérieur la beauté des lieux m'ébloui. C'était certains, j'allais aimer travailler ici. Je me dirigeais timidement vers l'accueil.
- Bonjour, je suis Isabella Swan…
- La nouvelle danseuse… Me répondit la secrétaire avec un sourire amical, c'est tout droit, deuxième à droite. Le maître vous attend.
- Merci.
Je suivis la direction indiquée et me retrouvais devant une porte en acajou, à laquelle je frappais. Pas de réponse. Deuxième tentative… La porte s'ouvrir pour laisser place à un homme très grand, blond aux traits bien définit et au menton volontaire, je savais que Peter Martins était danois mais là je me retrouve carrément face à un viking. Tandis que je déglutissais difficilement, il prit la parole.
- Isabella ! Entrez !
Je fis un pas à l'intérieur sans oser prononcer le moindre son, beaucoup trop intimidée par le colosse qui se trouvait en face de moi. D'un geste de la main, il m'invita à m'assoir sur un siège en face de son bureau. Je m'exécutais sans broncher et baissais le regard sur mes pieds en bonne trouillarde que j'étais. Il s'assit sur son siège de ministre et se contenta de me regarder. Il ne parlait pas. Je ne parlais pas. Cela pouvait durer longtemps comme ça. Tant pis, après tout j'avais toute la journée. Après plusieurs longues secondes de silences, je levais les yeux pour constater qu'il me regardait intensément. Il ne souriait pas. Je commençais à légèrement paniquer quand un coup sur la porte se fit entendre suivit par l'entrée d'une grande dame blonde, cheveux court en bataille et des yeux où brillaient une lueur enfantine malgré son âge déjà avancé. Suzanne Schorer. Je l'aurais reconnu entre mille. Elle avait été une des plus grandes danseuses étoiles que cette terre a porté, elle était mon idole depuis toujours et elle allait devenir mon professeur. Elle me sourit gentiment et je recommençais à respirer. Le maître prit la parole.
- Madame Schorer, voici Isabella Swan notre nouvelle étoile.
Je me retournais vivement vers lui, choquée. Nouvelle étoile ? Je pensais être là pour intégrer le corps de ballet et ça me submergeait de bonheur mais être la danseuse étoile… C'était impossible.
- Je vous demande pardon ? Demandais-je ahurie.
Le maître se contenta de me sourire et d'acquiescer. Pas très bavard celui là. J'allais réitérer ma question quand Suzanne m'interpella.
- Allons, venez Isabella, je vais vous montrer les lieux.
Nous quittâmes alors la pièce sans plus de cérémonie. Je suivis Suzanne dans le grand hall, elle se dirigea vers les ascenseurs et appuya sur le bouton du 50éme étages. Je ne pu m'empêcher de sourire en repensant à l'étrangeté de mon entrevue avec Martins.
- Il n'est pas méchant, c'est un artiste, il est bizarre c'est tout, me dit Suzanne en souriant.
- C'est le moins qu'on puisse dire ! Pouffais-je.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrir sur la salle de répétition et sur mon rêve. Ca sentait bon le parquet en bois vernis et la magnésie. Je n'avais plus envie que d'une chose, effiler mon juste au corps, mes chausson et danser avec les autres. Les visages étaient souriants et sympathiques. J'étais fière d'entrer dans ce monde.
- Bienvenue au NYCB, Isabella, voici la salle de répétition. C'est ici que tu passeras l'essentiel de tes journées. Je serais ton professeur, tu peux m'appeler Suki.
- Dans ce cas, appelez-moi Bella !
- Très bien. Laisse-moi te présenter aux autres. Votre attention la compagnie !
Les visages se tournèrent vers moi souriant et conviviale. Ils le seraient moins quand moins quand ils apprendraient que j'avais été directement promue danseuse étoile. C'était inhabituel et je connaissais suffisamment le milieu de la danse pour savoir que la compétition était rude et que ça ne passerait pas facilement.
- Voici Bella Swan… Notre nouvelle danseuse étoile. Annonça-t-elle.
Les visages étaient désormais surpris, voir choquer surtout chez les filles. Mes yeux se posèrent sur une petite brune au visage vaguement familier qui restait souriante. Ca devait être Alice. Charlie m'avait parlé d'elle. Nos regards se fixèrent et je sus en une micro seconde que j'avais désormais une alliée. Personne ne discuta l'annonce et certains vinrent se présenter poliment tandis que je me dirigeais vers Alice.
- Tu es Alice Cullen, n'est ce pas ? Demandais-je.
- Oui ! Je vois que ma réputation me précède ! Rit-elle.
- Alors comme ça, nous avons la verte Forks en commun ?
- Parait-il ! Je suis convaincue que nous deviendrons très amie, Bella. Tu es une grande danseuse. Viens je vais te montrer ton vestiaire…
Je suivi Alice mais ne pu m'empêcher de remarquer le regard meurtrier d'une jeune femme rousse.
- Laisse tomber, me dit Alice, c'est la « charmante » Vic… Elle voulait la place de danseuse étoile mais ne l'aurais jamais eu. Elle manque cruellement de discipline. Viens…
Je ne pu penser à Vic plus longtemps, les vestiaires étaient en fait de véritables petites salles de bains individuelles, plus que luxueuse et j'en fus subjuguée. Il y avait même une baignoire ! C'était magique. Je disposais même de tenues et de chaussons, de produits de toilette. Je plaçais le rouge à lèvres et la ballerine en cristal de Renée devant le miroir et voila, j'étais chez moi. Je m'assis sur le petit banc pour savourer cet instant. Alice me regardait avec un air complice.
- Le rêve devenu réalité… Constata-t-elle.
- C'est exactement ça !
- Ta mère doit être fière de toi…
- Je l'espère… Répondis-je restant vague.
Je ravalais mes larmes. Je ne voulais pas penser à elle. Je ne voulais pas gâcher mon bonheur. Pourtant il venait bel et bien de se teinter de nostalgie. Alice me tendit un petit bout de papier que je pris pour constater que c'était son numéro de téléphone.
- Je suppose que tu voudras t'installer ce soir mais si ça te dit appel moi, on va boire un verre avec quelques danseurs ce soir… Je dois te laisser mais n'hésite surtout pas à appeler.
- Merci infiniment Alice !
Alice disparu et je me retrouvais seule avec mes pensées moroses. Je commençais à m'installer et Suki vint m'expliquer que je commencerais les répétitions le lendemain. Pour aujourd'hui, je pouvais rentrer dans mon tout nouvel appartement. Je m'apprêtais à quitter les lieux quand Vic me rejoint dans l'escalier. Elle me bouscula et me plaqua contre le mur sans que j'aie le temps de réagir. Une de ses mains me serrait le cou tandis que l'autre maintenait mon épaule contre le mur. Je me dégageais en lui infligeant un coup de genoux mais elle raffermi sa prise et je repris ma position initiale. Mon regard encré dans le sien. Pas question que je me laisse intimider.
- Je te préviens ma belle, commença-t-elle, tu es danseuse étoile pour l'instant mais tu ne brilleras pas longtemps. Ne t'avise pas de me voler ma place.
Je la poussais violement et elle recula un peu, me rendant mon espace vital. Je ne la lâchais pas du regard tandis qu'un sourire naissait sur mes lèvres.
- Je crois que c'est déjà fait, répondis-je.
- Tu viens de déclarer la guerre, Bella !
Je me contentais de sourire de plus belle, histoire de faire bonne figure et surtout de ne pas me laisser marcher sur les pieds. Je me tenais bien droite en tournant les talons pour m'en aller, non sans lui envoyer un joli doigt d'honneur par dessus mon épaule.
Je rentrais chez moi, un petit trois pièces meublé que je louais dans Chinatown, et m'effondrais sur le canapé-lit que je n'avais même pas pris la peine de refermer. Je fermais les yeux quelques instants. J'étais danseuse étoile au ballet de New York et pourtant je ne me sentais pas heureuse. Mon altercation avec Vic me chiffonnait et j' avais trop pensé à Renée pour mon bien mais surtout je me sentais seule dans cette trop grande ville. Les bruits de la rue me faisaient peur alors pour me rassurer je décidais d'appeler Charlie.
- Allo… Bella ?
- Oui papa… C'est moi, répondis-je des larmes dans la voix.
- Qu'est ce qui se passe ? Un problème ? Il est passé minuit ici…
- Oh ! Pardon ! Le décalage horaire ! J'avais oublié.
Cette fois j'avais carrément éclaté en sanglots. Je reniflais bruyamment avant de continuer.
- Tout va bien. Je me sentais seule c'est tout. Je suis vraiment désolée de te déranger si tard…
- Oooh ! Ma chérie, c'est rien. Tu veux que je vienne ?
Cette fois c'est de rire que j'éclatais. Mon père était prés à traverser le pays pour venir combler ma solitude.
- Ca c'est bien passé au ballet ?
- Très je suis danseuse étoile…
- C'est merveilleux ma Bella, tu le mérite !
- Pas vraiment… Je débarque et il y a cette fille qui me déteste déjà !
- Elle est jalouse… Tu n'as pas vu la fille Cullen ? Tu devrais appeler Jake…
- Alice est cool … Je ne vais pas déranger Jacob Black. Il a surement autre chose à faire que de baby-sitter la fille du meilleur ami de son père. Je vais te laisser dormir, papa, je te rappel demain. Merci de m'avoir écouté…
- Appelle Jacob ma puce…
- Bye Charlie à demain !
- Peu importe l'heure, appel moi si tu en as besoin… Bye Bella !
Il était hors de question que j'appel Jake, il devait encore travailler à cette heure ci. Je ne voulais pas sortir avec Alice non plus. J'optais pour un bon bain bien chaud avec de la mousse et des sels. L'odeur de la fraise embaumait tout l'appartement et je commençais déjà à me relaxer. Je me glissais dans l'eau après avoir mit un peu de musique.
Je du rester un moment comme cela car c'est quelqu'un à la porte qui me sorti de mes pensées. J'attrapais un peignoir et me séchais rapidement.
- J'arrive ! Hurlais-je alors que la sonnette retentissait pour la nième fois.
Charlie n'avait sans doute pas pu se retenir et avait lui-même appelé Jacob. J'ouvrais la porte et bingo ! Le beau Jacob Black se trouvait devant moi. Je ne pu m'empêcher de sourire en le voyant. Lui et moi étions comme frère et sœur. Il connaissait mes pires secrets, mes pensées les plus sombre et pourtant il m'aimait encore.
- Salut vieux !
- Salut gamine ! Alors tu nous fais une petite déprime… Me dit-il en me poussant pour rentrer.
- Charlie devrait apprendre à fermer sa grande bouche.
- Je devrais me vexer que tu ne m'aie pas appelé alors que tu es dans la même ville que moi… C'est quoi cet appart pourrit ? Chinatown ?
- C'était moins cher ! On n'est pas tous plein aux as comme monsieur Apple !
- Associé… Tu peux venir chez moi …
Je ne pris même pas la peine de répondre, je me contentais de lui lancer un regard meurtrier et il leva les mains en l'air en signe de défaite.
- Aller ! Met tes beaux habits, petite Bella, je t'emmène manger un morceau !
Je soupirais mais faisait ce qu'il me demandait sans discuter. Sortir avec Jake me ferait du bien. Notre différence d'âge était certes importante, 11ans quand même, cela n'avait jamais eu d'importance. Il me faisait rire et entre nous c'était lui le gamin.
Jacob m'emmena dans un petit restaurant italien sans prétention mais délicieux. Il commanda du vin qui me mit complètement à l'aise, je riais très facilement. Nous parlions essentiellement de Forks et des nouvelles venues de là bas. Il me parla de sa boite qui marchait du tonnerre et de son associé, Edward Cullen, frère d'Alice, qui était apparemment un vrai tombeur. Jacob me raconta quelque un de leurs exploits de dragueurs tandis que j'étais écroulée de rire. J'imaginais très bien les ravages que deux bels hommes, parmi les plus riches du monde de surcroit, pouvaient faire parmi la gente féminine. J'avais moi même été vaguement amourachée de Jake plus jeune mais ça m'étais passé. Le repas se déroula rapidement et je laissais Jake payer l'addition.
- Alors tu veux faire quoi maintenant ? Me demanda-t-il.
- J'ai envie de danser !
- Vachement original pour une danseuse !
Je pouffais en me retenant à son bras.
- Ce n'est pas si drôle Bella… Dit-il réprobateur mais souriant.
- Je sais ! Répondis-je, riant de plus belle. C'est le vin ! Alors tu connais un endroit où on peut danser ?
- Baaaaa… En fait, pas vraiment. Je ne sors pas trop en boite de nuit…
- Ooooh ! Alors c'est moi qui te sors, papy ! Alice Cullen m'a inviter, je t'embarque !
- Je crains le pire… Marmonna-t-il.
- T'as sans doute raison mais on va s'amuser Alice est chouette, répondis-je en sortant mon portable.
Je passais un rapide coup de fil à Alice qui m'expliqua où on pouvait les rejoindre. Ce que nous fîmes sans attendre.
A priori, je m'attendais plutôt à me retrouver devant une boite de nuit mais non, il s'agissait d'un bar qui semblait assez miteux. J'imaginais très mal Alice fréquenté ce genre d'endroit. Pourtant, « l'abattoir », c'est bien ce que m'avait dit Alice. Le nom ne m'avait pas choqué mais là, je comprenais mieux. Je commençais à avancer quand Jacob me retint par le bras.
- T'es sur que tu veux entrer la dedans ? Demanda-t-il perplexe. On dirait un bar à putte.
- Viens ca va être drôle ! Alice y est bien et puis, arrête de me prendre pour une vierge effarouchée.
- Oh ! Ne crois pas ça Bella, j'ai des images assez vivaces de toi et Mike Newton sur le siège arrière de ta vielle Chevrolet qui font que jamais je ne te considérerais comme une vierge effarouchée ! Pouffa-t-il alors que je devenais écarlate au souvenir de ce épisode que je fessais tout pour oublier.
- Entrons, faux frère, avant que je ne te tue !
Le bar était bondé et sentais une horrible odeur de bière. Il nous fallu plusieurs minutes pour retrouver Alice qui était accompagnée par quelques danseurs et danseuses de la bande. Parmi eux, Carlie Jones qui regardait Jake avec un air gourmand sur le visage. Je souris en indiquant la danseuse à mon ami.
- Désolée petite sœur mais je vais aller jouer à des jeux d'adultes là… Me dit-il avant de partir rejoindre Carlie sans perdre de temps.
Je rigolais avant de m'avancer jusqu'au bar où se trouvait Alice.
- Je te commande quelque chose ? Demanda ma nouvelle amie.
- Je veux bien un Vesper…
- Comme James Bond ?
- Exactement !
Après plusieurs verres de mon cocktail et des discutions sympas, je n'avais toujours pas assouvit mon envie de danser. Je déposais mon troisième verre sur la table et sans prévenir personne, fendais la foule pour rejoindre la piste de danse. Je plaçais en plein milieu de celle-ci et commençais à me déhancher au son de « Bad thinks » de Jece Evrett. J'étais bien, enivrée, je me sentais libre. Mes yeux étaient fermés. Il n'y avait rien d'autre que moi et la musique.
Au bout de plusieurs minutes, un sentiment étrange m'envahit. Je me sentais observée. J'ouvris les yeux et tournais sur moi-même pour sonder le tour de la piste de danse et repérer le voyeur. Je m'arrêtais net après avoir tourné à 180 degrés, je le vis. Il était là adossé à un mur, une de ses jambes nonchalamment repliée contre celui-ci, les mains dans les poches. Ses deux iris verts émeraude me fixaient intensément, elles me transperçaient de toutes parts et j'aimais ça. J'avais arrêté de danser, je me tenais juste là, immobile et je commençais à le détailler. Il était beau comme un dieu. Grand et musclé juste ce qu'il faut. Il portait un costume noir et une chemise grise d'une élégance qui détonnait avec le lieu. Ces cheveux étaient savamment ébouriffer et d'un beau brun ocre. Pendant mon examen de sa personne il n'avait pas bougé d'un pouce et me fixait lui aussi. Le regard qu'il portait sur moi fit naitre un courant électrique le long de mon échine et je me sentis comme attirée par lui. Mon corps prit le contrôle de mon cerveau, chose qui n'était habituellement provoquée que par la musique. Je m'avançais sure de moi comme jamais, d'une démarche féline vers l'objet de tout mes désires et sans l'ombre d'une hésitation, J'encerclais son visage avec mes bras pour mieux l'emprisonner et je moulais mes lèvres sur les siennes. Il se redressa et accueillit mon baiser avec un soif inexplicable. Ses deux mains se posèrent dans mon dos pour me serrer contre lui avec une force proche du désespoir. Cela aurait du m'effrayer, ce ne fut pas le cas. Il approfondit le baiser, je ne demandais pas mieux. Ses mains parcouraient mon dos et virent se nicher dans mes longs cheveux. J'étais bien. Il mit fin au baiser avec difficultés mais seulement pour enfuir son visage dans le creux de mon cou qu'il parsema de petits baisers. Il nous fit pivoter et je me retrouvée coincée entre lui et le mur du bar. Il remonta son visage de mon cou vers ma mâchoire puis frotta son nez au mien. Ensuite, il fondit de nouveau sur mes lèvres. C'était fort, intense, passionné. Je séparais nos lèvres une nouvelle fois pour pouvoir reprendre mon souffle mais je continuais à m'accrocher désespérément à son cou tandis qu'il dirigea sa bouche vers le lobe de mon oreille.
- Isabella, murmura-t-il la voix rauque, à bout de souffle.
Je me figeais stupéfaite. Il du sentir ma tension car il se recula, comprenant son erreur et mon incompréhension. Son visage semblait affolé. A partir de là, tout s'enchaina très vite. Je le sentis reculer, paniqué, de plus en plus. J'étais figée. Comment connaissait-il mon prénom ? Devais-je le retenir ? Je n'eu pas le temps de réfléchir plus, ni d'amorcer de mouvement qu'il avait disparu dans la foule dense. Je restais plantée là plusieurs minutes après lesquelles le visage souriant de Jacob apparu dans mon champ de vision.
- Et alors ! T'étais où simplette ? Je te cherche partout depuis 10min… Ca sent la pisse ici !
- T'as vu ça Jake ? Demandais-je en me caressant mes lèvres du bout des doigts.
- Non quoi ? Demanda mon ami.
- Le mec qui vient de m'embrasser avant de s'enfuir…
- Quoi ? Où ? Tu veux que je l'lui en mette une ?
- Non ! Rigolais-je encore à moitié sonnée.
Ce soir là, après que Jake m'ai raccompagné chez moi, j'étais restée longuement allongée sur mon lit à fixer le plafond. Je pensais aux yeux verts et à leur propriétaire qui m'était vaguement familier. Je m'endormis le sourire aux lèvres. Je n'avais plus peur. Tout aller bien se passé.
Voilà ! Alors ça vous a plu ?
Si certains d'entre vous sont intéresser, j'ai une suite … Reviewer moi !
