MALENTENDUS

Encore une fic sur SysyTheHotdog et DidiChandouidoui, je crois que je devrais même plus le préciser, en fait [Sydi (somehow)]. /!\ Attention, y a du citron !

NB :

Les deux personnes réelles qui inspirent cette histoire ne m'appartiennent évidemment pas, j'ai inventé une partie de leur personnalité pour les besoins de cette fiction. Voilà, ça tombe sous le sens mais je le précise pour la forme.

Et euh… Les gars, si vous tombez là-dessus (pour de vrai, du coup)… Je suis navrée x)

Bonne lecture, les gens ! :)

Arcs-en-ciel, pandas et licornes x3


Chapitre 1 : « Que de la gueule »


Voilà plusieurs heures que j'ai l'immense honneur et l'inégalable joie de traîner avec moi un Didi murgé comme un goret. Il faut dire qu'on s'est pas mal paqueté la fraise ce soir, mais il m'a battu à plate couture et le voilà maintenant complètement hors-service, à part pour déballer des pelletées de conneries que je ne peux malgré tout pas m'empêcher d'être amusé d'entendre. Après tout, même si je ne suis pas dans le même état et que j'ai plus envie de dormir que de l'écouter, c'est marrant de le voir raconter tout et n'importe quoi et rire à ses propres inepties.

Enfin, pour être franc, je crois que c'est aussi et surtout parce que ça détourne mon attention et que ça m'évite de me retrouver à repenser à ce qui s'est passé tout à l'heure en attendant un sommeil qui ne viendrait peut-être pas tellement ça me préoccupe. Car il y a effectivement quelque chose qui m'a marqué et qui pourrait facilement me parasiter l'esprit pendant un long moment, ce qui me ferait tourner en rond dans mon lit durant des heures. Alors, malgré la fatigue, je laisse passer le temps, repoussant le moment où on ira dormir, évitant ce problème. Même si je sais que ce qu'il y a eu me restera bien plus longtemps que ce soir seulement.

De quoi il s'agit ? Tout simplement d'une conversation qui a dérivé petit à petit. Au début, nous étions posés tous les deux, bière à la main, tranquillement. Puis les petites bouteilles se sont enchaînées et l'éthanol a commencé à nous rendre joyeux et plus agités. Et c'est à ce moment qu'est survenu un échange très incongru qui, malgré l'atmosphère détendue et le contexte absolument pas sérieux, m'a perturbé et s'est rejoué plusieurs fois en boucle dans ma tête, me mettant à chaque fois un peu plus mal à l'aise, jusqu'à ce que je commence plus ou moins à oublier à force de picoler.

« - T'imagines, quand même... Une vie sans bière ! Ce serait triste.

- Ouais, pour nous, un peu, c'est vrai. Cela dit, je suis sûr qu'on pourrait faire sans pendant longtemps, si on essayait !

- Tu plaisantes ?

- Bah non, on n'est pas des alcoolos, non plus.

- Rhooo mais non, évidemment si y a pas le choix on tient sans... Mais quand même.

- Non mais même, si y a le choix... »

Et c'est à ce moment qu'est intervenue une réponse totalement inattendue et surtout gênante de sa part, qui pour le coup m'a perturbé, sans doute plus qu'elle n'aurait dû, d'ailleurs.

« - Mec, plutôt te sucer la bite que de pas boire une goutte pendant un an ! »

Même s'il avait déjà un petit coup dans le nez quand il m'a balancé ça, j'en ai été presque choqué – et il m'en faut pourtant beaucoup, avec lui. Une telle comparaison était assez improbable et c'est sorti de nulle part.

Pourtant, le pire, c'est que ce n'était même pas le plus dérangeant. Bon, c'était extrêmement bizarre ! Mais d'une part, ce n'était qu'un délire comme nous en avons plein à longueur de temps, et d'autre part, il a fait cette « suggestion » en ayant plus d'un verre dans le nez. Alors oui, j'aurais dû ne même pas y réagir ni en tenir compte. Cependant, il y a un souci, d'une autre envergure et surtout plus embarrassant, en tout cas pour moi. Et ce problème n'est autre que la nature de mes sentiments envers lui. Parce que oui, j'en ai, et ce n'est clairement plus du ressort de l'amitié.

Voilà pourquoi ces mots m'ont gêné, même si je suis parfaitement conscient qu'ils n'avaient rien de sérieux, pas plus que toutes les autres fois où nos échanges ont dévié vers le graveleux juste pour rigoler. Parce qu'on ne se prend pas la tête avec ça, on n'a pas à se la jouer « no homo » en permanence car pour nous c'est évident, on n'a pas à s'affirmer l'un à l'autre une sacro-sainte masculinité et hétérosexualité, et au-delà de ça, on se fiche bien de ce que peuvent en penser les gens, on n'a pas à réfléchir pour les autres à la façon dont on se charrie.

Malheureusement, dans le contexte actuel, ce n'est plus vraiment pareil, en tout cas pour moi. Je n'ai pas pu m'empêcher d'être troublé, même si objectivement ce n'était rien, car étant donné que ce que je ressens pour lui dépasse les limites de la stricte amitié, des images toutes plus indécentes les unes que les autres me sont venues et ce genre d'attitude de sa part, qui est pourtant tellement habituel, devient pour moi un véritable déclencheur d'émotions inappropriées.

Alors, pour cacher cet embarras, j'ai essayé de réagir comme je l'aurais fait d'habitude : par la surenchère. L'alcool m'aidant à rester relativement détendu et surtout à ne pas avoir l'air plus sérieux à un moment qu'à un autre, je n'ai pas eu trop de mal.

« - Mouais... Tu dis ça mais en vrai, tu le ferais carrément pas.

- Baaah nan, normalement la situation se présenterait pas, hein.

- Ah mais on sait jamais ! Imagine si ça se passe... »

Bon, j'avoue, là j'ai un peu tiré sur la corde. Mais d'une, je n'étais déjà pas sobre non plus, de deux, je sais très bien que je ne dois m'attendre à rien et ce n'était pas la première fois que je le suivais dans ce genre de délire, même si ça avait peut-être un petit côté malsain étant donné que je ne le vois plus « seulement » comme mon meilleur pote. De toute façon, j'ai pleinement conscience que mes sentiments plus poussés que l'amitié envers lui ne sont pas réciproques et, de toute manière, mon but n'est pas de briser notre amitié. Alors je fais comme d'habitude, comme si rien n'avait changé, comme si tout était toujours aussi limpide et clairement limité malgré nos discussions faussement salaces que n'importe qui pourrait qualifier d'inadéquates dans une relation dite amicale.

Les heures et les bières ont défilé, cela doit bien faire trois heures que nous sommes en train de nous charger la mule, racontant de plus en plus de conneries, riant bêtement à chacune d'elles et nous déconnectant petit à petit de la réalité. Au bout d'un moment, la notion de temps est devenue tellement floue que je repense subitement à ses paroles audacieuses de tout à l'heure, qui pourtant n'ont rien à voir avec ce qu'on raconte maintenant. D'humeur soudainement très taquine, je décide de l'embêter un peu avec ça.

« - Eh, n'empêche... J'suis sûr tu préférerais quand même pas boire pendant des mois.

- Hein ? Comment ça ?

- T'as dit que tu préférerais me sucer que d'arrêter la bière pendant un an. Mais en vrai j'pense pas que tu le ferais.

- Bah en même temps, t'as vu le choix, aussi ?

- Ah mais c'est toi qui as fait la comparaison tout seul, mon Didi.

- Ouais ben ça aurait pu être autre chose, hein. Genre boire de la pisse ou être torturé...

- Donc tu compares ma bite à de la torture ? Pas cool, mec !

- Mais naaan, imbécile ! C'est juste que... Bah, que...

- Que quoi ? Que de la gueule, surtout, j'parie ! »

Il fait alors semblant de bouder et s'ouvre une énième bouteille de bière. Je continue tout de même de le charrier, n'ayant plus vraiment d'autre idée en tête à cause de l'alcool, de la fatigue et, sans doute, du fait que je prends un malin plaisir à le titiller sur ce sujet. Alors, de temps à autres, je remets ça sur le tapis, me moquant gentiment parce que c'est la première comparaison qui lui est venue et parce qu'il tente à chaque fois de contourner le sujet. Mon cerveau corrompu par l'éthanol essaie même de me dire que c'est parce qu'il est mal à l'aise et que ça cache quelque chose, mais je fais fi de cette divagation qui, malgré la timbale qu'on s'est prise, me paraît absurde.

Pourtant, au bout d'un moment, il semble vraiment prendre mes paroles au pied de la lettre et commence à sincèrement s'agacer de ma ritournelle de « Que de la gueule ! ». Peut-être que j'en ai fait un peu trop... J'aurais probablement dû me calmer, à force, ce n'est plus drôle.

« - Mec, franchement t'es chiant.

- Rhooo, ça va, détends-toi ! Je rigole.

- Ouais mais c'est chiant.

- Bon, d'accord, j'arrête. »

Et là, je me surprends à dire tout haut ce que je pense tout bas, affirmant alors à pleine voix ce que j'aurais dû laisser terré dans un coin de ma tête. Quelques mots en apparence innocents, mais qui en réalité s'ajoutent à tous ceux d'avant et font la goutte de trop. Encore ces mots...

« - Même si j'suis sûr que c'est que de la gueule... »

Je me mets alors à me traiter intérieurement de tous les noms d'oiseau, honteux de ne pas avoir eu la décence de mouler ma gaufre pour une fois et, au lieu de ça, d'en remettre une couche alors que je l'avais déjà suffisamment provoqué, même si l'alcool peut expliquer certaines choses.

Soudain, Dylan s'approche de moi et, le regard assombri, il me fait reculer jusqu'au mur derrière moi. Et là, alors que je pense qu'il va encore me râler dessus, voire carrément s'énerver – ce que je comprendrais – il me plaque contre la paroi. Je n'ai pas le temps de comprendre ce qui lui prend et encore moins de réagir, il se colle à moi en me fixant d'un air à la fois de défi et... D'autre chose qui ressemble dangereusement à de la lubricité... Quoi ?

« - Tu vas voir si c'est que de la gueule. »

Sur ces mots, il passe ses mains entre les pans de ma veste et les glisse en-dessous pour me la retirer. Puis il approche encore son visage du mien, jusqu'à ce que nos souffles se mêlent.

« - Mec... Qu'est-ce que tu fous ?

- Tais-toi, laisse-moi faire. »

Face à une telle attitude complètement inattendue et perturbante, je reste muet de stupeur et immobile, ne sachant absolument pas quoi faire d'autant plus que je ne me serais jamais, mais alors vraiment jamais attendu à ça de sa part. Certes, je l'ai beaucoup charrié, j'ai insisté sur une phrase qu'il avait dite dans le vent et qui n'aurait pas dû me surprendre autant, je me suis amusé avec cette façon qu'on a souvent de titiller la limite implicite qu'il y a toujours eu entre nous. Mais je ne pensais pas qu'il achèverait de nous faire basculer au-delà. Même si je savais que je jouais un peu avec le feu, je ne pensais pas que j'étais carrément en train de jeter de l'huile dessus.

Devant mon regard stupéfait, il fait glisser ses doigts le long de mon torse dans une lenteur qui ne peut qu'être volontaire, jusqu'à atteindre mon pantalon qu'il commence à essayer de défaire. Je devrais le repousser, lui dire d'arrêter, ou au moins montrer un signe quelconque d'objection, mais j'en suis totalement incapable. Mes cordes vocales sont comme bloquées, je suis tétanisé tant je suis dérouté par ses gestes entreprenants. Et c'est probablement aussi parce que ça ne me déplaît pas, au fond.

« - Putaaain, c'est quoi ton truc à la con, là ? »

Alors qu'il est en train de s'énerver sur ma braguette qui semble ne pas vouloir se laisser ouvrir, j'en profite pour reprendre tant bien que mal un minimum mes esprits. Seulement, en plus de l'alcool qui me fait perdre une grande partie de ma raison, mes sentiments pour lui corrompent tout ce qu'il en reste, n'en laissant aucune trace. Du coup, même si j'essaie au moins par les mots de le couper dans son élan, mon comportement n'y correspond absolument pas et mes envies encore moins... Et le pire, c'est que vu mon état, je culpabilise à peine.

« - Euh... T'es pas obligé de faire ça, hein.

- Tu crois que je le sais pas ? »

Sur ces mots, il continue de se débattre avec mon pantalon et, dans le même temps, il se rapproche encore de moi et vient attraper mon oreille entre ses dents. Je sursaute et des frissons me parcourent brusquement, comme une petite décharge qui se propage dans tout mon système nerveux et résonne dans ma cage thoracique, accélérant brusquement mon rythme cardiaque. Là encore, je ne parviens pas à sortir le moindre son, à part un soupir d'aise à moitié étouffé. Lui continue dans sa lancée, visiblement d'autant plus enthousiaste lorsqu'il parvient à défaire mon jeans. Il faufile ses mains dedans pour aller directement me peloter les fesses, littéralement. Il ajoute à ce geste des petits baisers maladroits mais tout de même très plaisants dans mon cou.

Même si je devrais le repousser ou au moins essayer, je n'y arrive pas. En fait je n'y songe même plus, je suis dans un autre monde. Je me laisse complètement entraîner là-dedans car on est pétés comme des coings tous les deux et, surtout, parce que ça me plaît et que c'est une envie que je refoule d'habitude, au point de bien souvent ne même plus y penser – ce qui n'est pas plus mal, finalement. J'abandonne totalement mon esprit à mes émotions et mon corps à ses intentions, profitant de ce moment dont j'ose à peine rêver d'habitude.

Tout ce que je mettais de côté jusqu'alors semble remonter d'un seul coup et me rend plus faible que jamais face à lui. Non seulement il a glissé vers cette attitude qui ne prête pas du tout à confusion, mais en plus il n'y va pas à moitié, il est très entreprenant, ce qui a son petit effet... Bon, c'est un euphémisme, ça me fait carrément bander et je suis en train de perdre tous mes moyens. Je ne me contrôle plus, je saute à pieds joints dans la brèche qu'il a ouverte et je sombre avec lui dans cette spirale de luxure insensée et inespérée.

Mon pantalon et mon sous-vêtement se retrouvent bien vite à mes chevilles, laissant la partie la plus intime de mon corps à la vue de mon meilleur ami – et je ne saurais dire si ce terme peut encore lui correspondre, vu ce qui est en train de se passer... Il laisse encore quelques bisous dans mon cou, sans doute plus pour la forme, puis il se baisse pour être accroupi et, sans plus de cérémonie, il me prend entre ses lèvres et commence un petit va-et-vient, d'abord timide et hésitant, puis progressivement un peu plus affirmé.

Même si ce n'est objectivement pas grand chose, le contexte décalé, l'audace dont il fait preuve et ce contact nouveau me fait déjà perdre le nord. Je ferme les yeux par automatisme et repose ma tête contre le mur, laissant partir des soupirs d'abord étouffés, puis au fil des secondes plus assumés. Je sens comme une vague de chaleur qui me saisit entièrement et circule dans mes veines, mon corps tout entier frémit de plaisir et, petit à petit, mes soupirs se transforment en des espèces de grognements et de couinements.

Machinalement, je passe une main dans ses cheveux et les serre dans ma paume, gémissant un peu plus fort à chaque aller-retour de sa bouche et de sa langue chaude sur la peau sensible. Au début, il s'y prenait un peu maladroitement, mais ça a vite été de mieux en mieux pour quelqu'un qui n'a a priori jamais fait ça et ne l'aurait certainement jamais fait avec moi. Et malgré ses mouvements toujours un peu aléatoires et incertains, il s'en sort très bien... Putain, il va finir par vraiment me faire jouir, le bâtard !

Alors que je me tortille presque en me mordant la lèvre, des sons de plus en plus obscènes m'échappent, mon cœur bat à tout rompre, mon souffle est de plus en plus irrégulier et mes muscles se tendent. Au bout d'un moment, je sens que je m'approche de mon point de non-retour, j'essaie donc de le faire reculer en tirant légèrement sur ses cheveux.

« - Attends, je... Arrête, arrête ! »

Bien que surpris, il s'interrompt dans son action et se relève pour être de nouveau face à moi. Alors que je reprends tant bien que mal ma respiration et un minimum mes esprits, il se colle contre moi en tenant mes hanches nues et m'adresse un regard provocateur.

« - Alors... ? C'est toujours que de la gueule ? »

Encore dans les nuages, je ris nerveusement et hoche vaguement la tête, m'avouant implicitement vaincu. Il arbore un petit sourire victorieux et décale ses mains pour caresser le creux de mes reins sous mon T-shirt. Puis, tout en restant contre moi, il se décale et me pousse vers le lit pour nous y faire tomber directement. Sans me laisser le moindre répit, il s'installe sur moi et vient plaquer ses lèvres contre les miennes en un baiser fébrile et là encore un peu maladroit, mais tout aussi plaisant que le reste.

Lorsqu'il rompt ce contact, son regard vient alors s'ancrer dans le mien. Nous nous fixons quelques secondes, les yeux brillant de désir, le souffle brûlant et haletant. Là, je remarque qu'on ne s'était même pas encore embrassés auparavant. Bon, vu le contexte, ce n'était peut-être pas intuitif pour lui, mais quitte à ce qu'on en soit arrivés là, autant se faire le plus de bien possible. De plus, ce contact me manque déjà et, même si tous nos échanges sont assez brusques, animés par une fougue bestiale, j'avais tant rêvé de l'embrasser que je veux en profiter le plus possible.

J'attrape alors sa nuque et l'attire vers moi pour un autre baiser, qui étrangement s'avère un peu plus délicat que le précédent. Ce qui n'est pas pour me déplaire, bien évidemment, je profite d'autant plus des sensations et, d'ailleurs, j'espère que lui aussi.

Moi qui pensais que ça allait s'arrêter là, qu'il se contenterait de me donner tort sans chercher plus loin, voilà qu'on se retrouve tous les deux sur le lit, à s'embrasser à en perdre haleine, animés par une frénésie que je ne me connaissais même pas jusqu'alors.


Hem... VOILÀ. Lel. La suite bientôt \o/