Titre : Une famille brisée
Rated : T pour mauvais langage seulement. Hiyori a la mauvaise habitude de jurer, donc...
Paring (léger) : Kensei / Mashiro et Hiyori / Shinji
Résumé : Je me souviens encore de la douleur qui a traversé leur visage. Des larmes que Mashiro tentait difficilement de retenir. Du regard fuyant de Shinji. Je vois encore Hiyori poser la main sur son zanpakuto, prête à attaquer trois des nôtres. POV Lisa, après la guerre de Karakura, quand les Vizards apprenent que Shinji, Kensei et Rose retourne à la SS.
Disclaimer : Les personnages et l'univers de Bleach ne m'appartiennent pas, mais appartiennent à Tite Kubo.
Je me souviens encore de la douleur qui a traversé leur visage. Des larmes que Mashiro tentait difficilement de retenir. Du regard fuyant de Shinji. Je vois encore Hiyori poser la main sur son zanpakuto, prête à attaquer trois des nôtres. Prête à leur faire comprendre qu'ils devaient choisir entre nous et leur travail de capitaine. Ils ne pouvaient pas avoir les deux. On est un Vizard ou un shinigami. Deux groupes opposés. Ils ne pouvaient pas réellement penser qu'on accepterait sans broncher leur décision.
Je me souviens comment je m'étais levée, cette journée-là, d'une humeur des plus plaisante. J'étais descendue rejoindre tout le monde à la cuisine, où je n'y avais trouvé que Love et Hachi. Hiyori était descendue s'entraîner, Mashiro sur ses talons pour s'assurer qu'elle ne se blesserait pas. Elle s'était finalement remise de l'attaque qui l'avait coupée en deux durant la bataille dans la fausse ville de Karakura. On avait tous été inquiet, mais elle était une battante. Jamais elle n'accepterait de mourir de cette façon. Shinji avait pris soin de tout mettre en place pour lui permettre de se reposer le mieux possible, mais elle avait refusé de rester au lit une journée de plus. Un mois sans se lever et sortir de sa chambre, je la comprends parfaitement de ne plus avoir la patience de rester inactive. Après deux semaines, elle s'était déjà remise à l'entrainement.
Quand j'ai avisé Love, assis à table et plongé dans l'un de ses comics, je lui ai demandé où était passés les trois Vizards manquants. Je ne sentais pas leur énergie spirituelle. Ce qui signifiait qu'ils étaient soit des milles à la ronde, soit dans une autre dimension. « Ils sont allés voir le vieux. Maintenant qu'ils nous ont découverts, ils vont probablement essayer de garder un oeil sur nous. » Et il s'était mis à rire. Je ne savais pas s'il riait de la blague qu'il lisait dans son livre ou de celle qu'il venait de dire à voix haute. C'est sûrement la centaine d'années de confiance qui nous a brouillé notre perception, mais aucun de nous ne s'était préparé à ce qui viendrait. Aucun n'avait pu prévoir que les Vizards, cette belle et grande famille, serait détruite par les ambitions stupides de trois égoïstes sans borne. Vous comprendrez que je leur en tiens rancune. Mais n'importe qui comprendrait à ma place. Voir Hiyori et Mashiro complètement détruites par cette trahison avait suffi à me convaincre qu'ils n'étaient plus des nôtres.
Je me souviens être sortie de la cuisine pour m'étendre sur le divan, à côté duquel j'avais laissé quelques magazines. Je m'étais plongée dans ma contemplation de ces femmes en bikini, sans me préoccuper de quoi que ce soit d'autre. Je regrette de ne pas avoir compris ce qui viendrait. De ne pas avoir été chercher mes trois frères de coeur pour les ramener par la peau des fesses. De ne pas avoir enfermé Hiyori et Mashiro dans leur chambre pour leur éviter d'avoir à prendre cette décision que nous n'aurions jamais dû avoir à prendre.
Je ne sais pas combien de temps avait passé depuis mon réveil, mais suffisamment pour permettre aux trois anciens Vizards de prendre leur décision et de revenir nous en faire part. Quand j'ai senti leur présence dans la bâtisse dans laquelle nous vivions, je n'ai pas bougé d'un pouce de ma place. Shinji nous a appelé et nous a demandé de nous regrouper dans l'entrée de l'entrepôt. J'ai d'abord pensé qu'il voulait seulement nous expliquer la conversation qu'ils avaient eue avec le capitaine-commandant. Des mesures de précaution que la Soul Society avait prises à notre égard. Mais quand j'ai vu ses yeux, ce regard que je connaissais si bien avec le fil des années, j'ai compris qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Mais ce qui m'avait fait le plus peur, c'était de voir que, derrière la culpabilité qu'il ressentait, il y avait aussi de la joie et de la fierté. Il s'est d'abord raclé la gorge, puis nous a balancé cette nouvelle qui nous avait tous clouée sur place. En une phrase, il avait détruit des années de proximité.
-On a récupéré nos places de capitaine.
Il y eut un gros silence dans la pièce. Personne n'osait bouger. Je n'étais même pas certaine d'avoir bien compris.
-Vous avez quoi ? a demandé Hiyori, la voix qui s'était presque brisée sous l'effet de la colère. J'espère que c'est une blague.
-Le capitaine-commandant nous a proposé de reprendre nos postes. Il s'est excusé de tout ce qui s'est passé et de nous avoir condamnés trop rapidement, il y a cent ans, avait rajouté Rose, excité.
Love avait haussé les épaules. Il n'était pas vraiment bouleversé par leur décision. Je ne savais pas encore comment réagir, mais voir Hiyori se sentir ainsi trahis m'avait donné un mal de tête.
-Mais vous êtes stupides, ou quoi !? Tout ce qu'il veut, c'est nous contrôler. S'il se sentait vraiment coupable, il se serait déplacé jusqu'ici pour nous présenter ces excuses. S'il n'est pas capable de faire ça, j'vois pas pourquoi on devrait lui pardonner, avait dit la blondinette.
-Hiyori, arrête, sérieusement. Il est le capitaine-commandant, lui répondit Shinji. Il n'a pas le temps pour ça. Déjà, il s'est excusé, c'est bien. Et il nous rend nos postes.
-Sérieusement ? avait demandé Mashiro avec les yeux brillants. On récupère tous nos postes ?
-Mais non, idiote, avait répondu Kensei. Seulement les postes vacants. Y'a déjà un lieutenant pour chaque division, à part la treizième, mais Juushiro refuse de nommer quelqu'un pour remplacer Kaien.
-Alors on fait quoi, nous ?
-J'en sais rien, fais ce que tu veux. T'as qu'à attendre qu'un poste se libère, continua Kensei. La réponse n'avait pas plu à Mashiro.
-Idiot ! Tu peux pas avoir un autre vice-capitaine que moi !
Le de-nouveau capitaine de la neuvième division s'était fâché, comme chaque fois que Mashiro s'énervait. Mais cette fois-ci, je voyais dans les yeux de mon amie des larmes se former. Des vraies larmes. Celles d'une femme qui se sent trahis. Et je les ai détestés pour ça. Ils nous abandonnaient. Nous laissaient derrière. Leur grade était finalement ce qui comptait le plus à leurs yeux. J'ai remarqué un changement dans l'énergie spirituelle d'Hiyori. Elle était plus en colère que jamais. Elle a regardé shinji et j'ai vu dans ses yeux le défi. Le défi de nous abandonner. J'ai compris qu'elle lui lancerait un ultimatum. Et que tout ce que nous avions créé depuis notre évasion venait de se briser.
-Si tu pars, c'est pour de bon.
-Hiyori, avait commencé Shinji, mais elle l'avait interrompu.
-Si tu veux retourner là-bas, c'est ton choix. Mais c'est sans retour. Vous voulez nous laisser derrière, faites comme bon vous sembles. Si vous avez envie de devenir les marionnettes des shinigamis, j'vais pas vous retenir. Mais ici, c'est pour les Vizards. Les vrais. Pas les traitres. Vous partez, vous ne revenez pas. On n'accepte pas les shinigamis, ici.
-Hiyori, arrête, avait grondé Shinji. On est encore des Vizards. C'est pas parce qu'on est des capitaines qu'on fait plus parti du groupe.
-En fait, c'est exactement ça. Hachi, fou les dehors, avait ordonné la blondinette.
Il n'avait pas bougé, ne sachant pas quoi faire. Je n'ai rien dit, non plus. Kensei s'est tourné vers Mashiro, mais elle a reculé de quelques pas et s'est éloigné de lui.
-Si tu préfères partir, fais ce que tu veux. Hiyori a raison. Vous êtes des traites. Vous nous abandonnez derrière comme des vieilles chaussettes. T'es qu'un méchant. Va trouver ton nouveau lieutenant et laisse-moi tranquille.
-Mashiro ! s'est exclamé Kensei. Elle l'a ignoré et s'est tourné vers Hachi. Hiyori, quant à elle, a déposé sa main sur son zanpakuto, prête à dégainer. S'ils ne partaient pas, elle était très bien capable de sortir son masque et de les chasser de l'entrepôt à coup d'épée. Je savais que Shinji n'aurait pas osé retourner l'attaque, surtout qu'elle venait à peine de se remettre. Love a soupiré. Je ne sais toujours pas si sa réaction m'a surprise ou non.
-Et bien, il semble qu'on n'ait pas le choix. Bin les gars, va falloir vous trouver une autre maison. On vous recontactera quand on aura avalé la pilule, mais pour l'instant, va falloir nous laisser un peu de temps pour digérer tout ça. Vous auriez peut-être dû nous en parler AVANT d'accepter de reprendre vos postes... Oy, Hachi, fait les sortir. On vous enverra vos affaires par la poste. J'imagine que vous allez réintégrer vos quartiers...
-Love ! s'exclama Rose, se sentant trahis par son ami. Tu ne peux pas être sérieux !
Love n'avait fait qu'hausser les épaules. Il n'appréciait pas plus que moi de voir nos deux amies blessées par la décision hâtive des trois imbéciles. Kensei regardait Mashiro, hésitant entre la frustration et l'incompréhension. Il ne s'était pas attendu à cette réaction. Shinji me regardait. Il savait que la décision me revenait. Hachi n'était pas du genre à prendre part, alors il choisirait d'obéir à la majorité. Je me tournai vers Mashiro, dont les yeux étaient pleins de larmes. Elle serrait les poings pour se retenir d'éclater en sanglots. À quelques mètres d'eux, Hiyori tenait fermement son zanpakuto. Je remarquai le tremblement de ses mains et son visage crispé par la tristesse et la haine. Elle était celle qui avait le plus de rancune pour les shinigamis. Et voir l'une des personnes les plus importantes pour elle lui tourner le dos, alors qu'elle sortait à peine d'une bataille qui lui avait presque coûté la vie, lui était insupportable. On avait toujours formé une famille. Mais si, pour eux, nous nous étions unis seulement parce qu'on partageait un objectif commun, c'est-à-dire battre Aizen, et que maintenant cet objectif accomplit, nous n'avons plus besoin de rester tous ensemble, alors Hiyori avait raison. Ils ne comprenaient vraiment pas ce que c'était, être Vizard. Shinji avait dû suivre le train de mes pensées, car à ce moment-là, il a baissé les yeux, mais j'ai vu la tristesse s'y installer avant que son regard ne quitte le mien. Il avait compris. Il s'était résigné. Je me suis tournée vers Hachi et j'ai fait tomber le verdict d'une voix si basse que je suis encore étonnée qu'il m'ait entendu.
-Hachi.
Je n'avais rien besoin de dire d'autre. Mon ton de voix et mon expression avaient suffi à lui faire comprendre. Rose avait tenté de répliquer quelque chose, mais avant même qu'il n'ait pu parler, Hachi les avait fait sortir de la barrière qui entourait l'entrepôt, de la même façon qu'il avait éjecté Love de celle qui enfermait Ichigo pendant sa bataille contre son hollow intérieur. Mais cette fois-ci, ce n'était pas un masque qui s'était brisé, mais une famille qui avait été uni pendant plus d'un siècle.
Voilà, j'espère que ça vous a plu. Merci d'avoir prit le temps dire me lire :!
