CHAPITRE I : Je veux … Divorcer et faire des potions
Eté 2004
Hermione n'avait jamais été douée pour le relationnel. Après la guerre, son obsession à rendre le monde magique meilleur n'avait fait que s'amplifier, la conduisant à vivre en solitaire. Non pas qu'elle n'avait pas eu de vie, ou l'occasion d'en avoir une. Elle avait même été jusqu'à se marier avec le plus jeune mâle Weasley, qui avait bien vite déchanté, en se rendant compte de ce qu'être le compagnon de la sorcière la plus intelligente de sa génération impliquait. Cinq ans, voilà le temps que leur union avait durée, cinq années durant lesquelles Hermione avait suivi une formation de Médicomage, avant d'écrire un livre sur les divers emplois méconnus de la Mandragore et de changer de voie en se décidant pour une carrière de potioniste.
Potioniste ! Voilà qui avait marqué la fin de tout espoir avec Ron. L'homme ne supportait plus les vapeurs de potions qui accompagnaient sa femme de façon permanente, Hermione, quant à elle, ne supportait plus sa belle-mère. La femme n'avait de cesse de lui demander un petit-enfant. Comme si sa nombreuse descendance ne suffirait pas à lui en donner assez. Les tensions n'avaient fait que s'accumuler, jusqu'au jour où elle s'était rendue compte que ça n'allait plus.
C'était la mi-juillet, la jeune femme avait compris qu'elle n'aimait plus Ron comme une épouse se devait de le faire. Bien entendu, elle avait toujours des sentiments pour son mari, elle en aurait jusqu'à sa mort, mais, pas assez fort pour passer sa vie avec lui. Elle attendit qu'il rentre du ministère pour lui parler.
- Ron. L'homme n'eut qu'à lever les yeux vers elle pour comprendre que quelque chose d'important tracassait sa femme. Il faut qu'on parle.
- Hermione ? Que se passe-t-il ?
- Cette conversation risque de durer un certain temps. Je préfèrerais qu'on s'installe.
Ils se dirigèrent donc vers le salon. Hermione, fidèle à elle-même avait préparé son texte toute l'après-midi. Cherchant comment faire passer la pilule le moins douloureusement possible.
- J'ai bien réfléchi Ron. Tu sais que je t'aime et que ça sera toujours le cas. Seulement, je ne pense pas être la femme qu'il te faut.
- Hermione…
- Non. Laisse-moi m'expliquer. Tu mérites quelqu'un qui s'occupe de toi, te donne des enfants, partage tes passions. Et je me rends compte aujourd'hui que je ne serai jamais cette personne. Je t'aime, mais pas… assez, pour changer ce que je suis. On s'est laissé entrainer par toutes les épreuves auxquelles on a fait face à Poudlard, nos émotions fortes. Nous avions un but commun à l'époque, nous allions dans la même direction. Ce qui n'est plus le cas. On ne pourrait être plus différents. Tu aimes sortir, faire la fête, rester proche de ta famille. En ce qui me concerne, je ne vois plus mes parents, passe ma vie entre les livres et mon laboratoire, sans compter sur le fait que je déteste faire de « nouvelles connaissances », les badinages et autre mondanités m'insupportent. Je ne veux pas que nous finissions comme ces vieux couples aigris, qui divorcent quand il est trop tard. Je veux continuer à t'aimer comme je le fais aujourd'hui. Comme un ami. Je ne veux pas que nous nous détestions Ron.
Le roux resta silencieux pendant plusieurs minutes. Réfléchissant aux paroles de sa femme. Lui non plus n'avait plus les mêmes sentiments pour son amour de jeunesse, depuis un certain temps d'ailleurs. Il restait en couple, principalement pour ne pas faire de mal à sa famille. Mais Hermione avait raison, il était plus que temps pour eux d'aller de l'avant.
- Je … comprends…
- Ron, te blesser est la dernière chose que je souhaite. Ne me déteste pas, s'il te plait.
- Je ne te déteste pas Hermione. Au contraire, j'admire ton courage. Celui que je n'ai pas eu. Nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre.
Il sourit face à l'expression choquée de sa femme. Peu de personnes avaient, après tout, l'occasion de laisser Hermione sans voix. Il rit.
- Si tu voyais ta tête ! Tu pensais que j'allais encore finir hors de contrôle ?
- Je dois avouer que… je ne m'attendais certainement pas à ce que tu sois aussi calme.
- J'ai grandi moi aussi. Et si cinq ans de mariage avec toi m'ont appris une chose, c'est bien qu'il est avisé de t'écouter et de réfléchir à tes mots avant de réagir. Surtout lorsque tu as raison.
- Ron. J'ai toujours raison.
19 Septembre 2010
Toc, toc, toc.
- Oui j'arrive !
C'était le jour de ses 31 ans et Hermione avait, pour une fois, revêtis quelque chose de plus affriolant que ses habituels jeans et débardeurs. Aujourd'hui, elle porterait une robe empire bleue, accompagnée d'une pochette blanche et de petits escarpins d'un bleu un peu plus sombre que sa robe. Elle avait aussi réussi à remonter ses cheveux en un chignon flou et mit des boucles d'oreilles serties d'émeraudes, sa pierre préférée.
Descendant les marches aussi rapidement que ses chaussures lui permettaient, elle rejoignit Ginny à la porte. La rousse avait réussi à la faire sortir pour l'occasion. Elles passèrent donc la soirée dans un pub du Londres Moldu. Depuis la fin de la guerre, il était beaucoup trop incommodant de passer du temps du côté sorcier. Malgré les douze années qui s'étaient écoulées, ses congénères trouvaient toujours le moyen de l'arrêter dans la rue, tant et si bien qu'elle n'arrivait plus à passer une soirée tranquille dans le monde sorcier. Pas même pour un pauvre diner. Elles en étaient donc réduites à boire des Pina Colada (boisson qui avait fasciné Arthur Weasley quand sa fille lui en avait parlé), dans un coin assez isolé d'un quelconque établissement. Au bout de quelques heures, Hermione avait récupéré, contre son gré, quatre numéros de téléphones.
- Tu dois recontacter le dernier, il est… waow !
- Ginny ! Je te rappelle que tu es en heureux ménage et que tu as trois enfants !
- Merci, je suis au courant ! Mais Hermione, c'est pour toi que je dis ça. Depuis le divorce, personne ne t'as vu avec qui que ce soit.
- Ce qui n'a pas empêché les trop nombreuses demandes. Je veux juste qu'on me laisse tranquille.
- C'est si triste.
- Je ne suis pas faite pour ça, c'est tout ! Je me sens bien avec mes livres et mon travail. Aucun homme, ne veut d'une folle avide de connaissances. Mon travail est ma passion.
- Tu as 31 ans !
- Merci, je le sais bien. Que veux-tu que je te dise Ginny ? Je n'ai certainement pas quitté Ron pour refaire la même erreur. La compagnie des livres et mon labo me conviennent parfaitement.
- Mais je veux juste que tu sois heureuse.
- Ginny ! Je SUIS heureuse ! Alors arrête de t'inquiéter là où il n'y a pas matière à le faire !
- Je suis ton amie, je ne peux pas m'en empêcher.
Janvier 2011
GAZETTE DU SORCIER
REVOLUTION CHEZ LES LOUPS GAROUS
« Les dernières semaines ont vu une invention révolutionnaire inonder le marché. C'est à Hermione Granger, célèbre héroïne de guerre, ordre merlin première classe et potioniste de renom, que nous devons, ce qui se veut être une solution miracle pour les garous. La potion, qui s'inspire de la fameuse Tue Loup, la surpasse en bien des points. En effet, en plus d'éliminer les inconvénients comportementaux de cette espèce hors pleine lune, elle permet aussi de survivre à la période critique du mois sans aucun effet secondaire et donc, sans transformation ou fatigue. De plus, une dose serait suffisante pour trois mois complets.
Selon une étude, depuis l'apparition de cette solution, la discrimination à l'embauche due à ce handicap aurait déjà diminué de moitié. Certains contrats magiques se sont ainsi vus accompagnés d'une nouvelle clause, obligeant tout loup garou à prendre cette potion. Jusqu'où ira l'ex membre du trio d'or ? Une chose est certaine, la fortune à déjà sonné à sa porte. » […]
- Non mais je rêve ? Quand vont-ils enfin nous laisser tranquilles avec cette histoire ? Et cette bêtise de fortune, on s'en contre-fiche bon sang ! Comme si je n'avais pas assez de problèmes.
- Ah Hermione ! Tu sais très bien de quoi ils sont capables.
- Oui Harry et tu en fais les frais assez fréquemment.
- Tu peux le dire ! Il y a deux mois, on me prêtait une relation avec …
Il ne continua pas sa phrase. Mais à voir la grimace qu'il affichait, cela ne présageait rien de bon. La sorcière n'était pas au courant de ce genre de chose, il y a bien longtemps qu'elle ne lisait plus ces torchons. Elle jeta donc un regard interrogateur à Ginny, dont le visage avait rougit, dû à l'effort qu'elle devait faire pour ne pas exploser de rire. Elle but plusieurs gorgées de jus d'orange avant de répondre, d'une voix tremblante.
- Il semblerait que mon mari. Ce petit coquin, me trompe. Avec ton ex-mari !
- Ron ?
- Parce que tu as plusieurs ex-maris ?
Les deux femmes, n'en pouvant plus, hurlèrent de rire.
- Il n'y a rien de drôle là-dedans ! Il semblerait que j'ai un fan club gay ! Je reçois des lettres au quotidien maintenant !
Un cri résonna dans la maison, calmant l'hilarité générale.
- Ginny ?
- J'ai compris. Lily s'est réveillée …j'y vais.
La rousse monta les escaliers, alors qu'Harry se penchait vers Hermione, d'un air très sérieux.
- Toi, tu veux me demander quelque chose.
- Tu me connais bien, souri-t-il. En fait, je me demandais si tu avais déjà un projet en particulier sur lequel tu comptais travailler.
- Il y en a plusieurs Harry. Mais rien de bien important. Pourquoi ?
Il baissa les yeux alors que ses traits affichaient une grande tristesse. Celle qui l'accompagnait lorsqu'il parlait de la guerre.
- Hermione. J'ai beaucoup pensé à ce qu'il s'était passé lors de la bataille de Poudlard. Je suis passé au-dessus d'un bon nombre d'évènements tragiques. Mais, je me demandais… n'y a-t-il aucuns moyen ? De réussir à changer les choses ?
- De quoi parles-tu Harry ?
- Je … c'est idiot. Mais … je me demandais… si …
- Harry…
- S'il n'était pas possible d'inventer un sort ou une potion, qui puisse atténuer le mal qui a été fait ce jour-là.
- Harry. Même si cela était possible, ça alternerait notre présent sans qu'on puisse contrôler quoique ce soit.
- Et si… on sauvait une vie ? Juste une ? En ramenant la personne à notre époque ?
- Il faudrait trouver une potion de retour, en plus d'un moyen de retourner dans le passé. Mais surtout, ça n'est pas le genre de chose qu'on pourrait faire pour tout le monde, les morts ont eu lieu sur le champ de bataille. Il n'y a aucun moyen de les éviter sans altérer les évènements qui se sont produits. On pourrait même changer l'issue de la guerre.
- Mais qu'en est-il d'une perte isolée ?
- Isolée ? Tu veux dire quelqu'un qui aurait participé à la bataille, sans participer au combat ?
- Oui. Quelqu'un qui est mort sans témoin. Qu'on pourrait sauver sans que personne ne le remarque. Il n'a jamais la reconnaissance qu'on lui devait Hermione.
- Mais de qui me parles-tu ? … Oh … je vois…
Coucou,
J'ai eu l'inspiration hier soir, en me disant que j'allais écrire un petit OS... Hum, je me retrouve aujourd'hui avec le quatrième chapitre en cours d'écriture et un plan pour les 20 premiers chapitres. C'est tout moi, ça, incapable de faire simple quand je peux faire compliqué. Alors là voilà, une nouvelle fic en cours ! Je suis certaine que vous avez déjà deviné qui cette mission de sauvetage concerne...
