Desiderium → Le désir
Auteur : Little Miss Bunny
Traductrice : Heyli13
Correctrice : Bloody Marie 2
KHR ne m'appartient pas ainsi que la fiction. Cette dernière appartient à Little Miss Bunnyqui m'a accordé les droits de traduction sur cette Fiction. Et KHR appartient à Akira Amano ! J'espère que vous aimerez cette traduction n'hésiter pas à me faire des retours !
Lien fic d'origine : s/13029354/1/Desiderium
Bonne lecture~
Desiderium (n.) – un désir ardent ou attendu un sentiment de perte ou de chagrin pour quelque chose de perdue.
D'habitude, quand il pleuvait, Tsuna prenait un moment pour savourer le temps en regardant les gouttes d'eau qui coulaient contre la fenêtre. C'était un son bizarrement réconfortant qui s'améliorait si il buvait du café ou du thé chaud. Cependant, il n'avait pas le temps d'apprécier n'importe lequel de ces simples luxes.
Une balle frappa légèrement le sol et roula contre le pied de Tsuna. Le jeune homme mis sa chemise à bouton dans son jean avant de ramasser la balle. Ses lèvres se courbèrent en un petit sourire. ''Lambo,'' Dit-il. ''je ne vais pas être capable de rester longtemps à la maison aujourd'hui.''
Un garçon apparut soudainement près de son lit, son visage décharné semblant plus sombre sous les ombres. ''Je sais Tsuna-nii.''
Tsuna lança la balle dans sa direction, seulement pour que ça passe entre les mains de Lambo. Son sourire tomba. Lambo était un esprit d'enfant qui traînait dans l'immeuble dans lequel vivait Tsuna. Il hantait le placard de Tsuna sans se rendre compte qu'il était déjà mort avant que les autorités ne trouvent sa dépouille dans les murs. Après avoir arrêté la piètre excuse du père de Lambo, le garçon s'attardait dans l'appartement de Tsuna, refusant de passer de l'autre côté. Ça faisait déjà deux mois.
La petite balle roula inutilement sur son lit dû à la volonté de Lambo avant de tomber au sol. Tsuna s'approcha et la ramassa à nouveau. Il força un petit sourire et tapota les cheveux noirs en désordre de Lambo, réprimant un frisson causé par la froideur anormale du garçon. C'était toujours un peu étrange d'entrer en contact physique avec des esprits. Ils sont comme de la fumée ou une sculpture très mince. Pourtant, Tsuna ne pensait pas qu'il s'y habituerait un jour. ''Je peux te laisser la télé allumée, Lambo.'' Dit-il, attrapant la télécommande du canapé. ''Aujourd'hui c'est vendredi, pas vrai ? Il devrait y avoir un marathon de ta série de dessins animés préférés à partir de maintenant.''
Lambo disparu et réapparu à nouveau sur le canapé de Tsuna. ''Vraiment ?''
Tsuna alluma la télévision et parcouru les chaînes. La plupart d'entre elles étaient du sport et les informations. ''-uspect à été arrêté ce matin à son domicile.'' Dit un journaliste avant que l'écran ne se coupe pour montrer un policier tirant sur un homme se débattant hors de sa porte. ''La police a confirmé que l'arme du crime venant de la scène de crime appartenait à Horigoshi Renjiro, qui a brutalement assassiné sa femme, Horigoshi Makoto, afin d'obtenir son assurance-vie.''
Tsuna chancela. Il se souvenait avoir vu le visage cendré de la femme, son bras pendait dans un angle étrange et le sang qui coulait de ses blessures à l'arme blanche. Fermant les yeux, il laissa échapper un souffle tremblant. Ce n'était l'état de Makoto qui le rendait mal à l'aise c'était ce qu'elle avait dit la première fois qu'elle avait vu Tsuna sur la scène de crime. ''S'il-vous-plaît !'' avait-elle dit , regardant frénétiquement autour d'elle parmi l'équipe médicale et les enquêteurs, inconscients de sa détresse. ''Quelqu'un, est-ce que quelqu'un peut m'aider ? S'il-vous-plaît ! Mes garçons ! Où sont mes garçons ?''
Tsuna pouvait voir les morts depuis qu'il pouvait s'en souvenir, mais cela ne faisait que quelques années qu'il l'utilisait pour aider les autres. La plupart des gens diraient que c'est un don cependant, ils ne diraient pas la même chose si ils ne pouvaient pas distinguer les morts des vivants. Tsuna ne voulait rien avoir à faire avec les esprits qui traînaient sur terre, ancrés dans la culpabilité, la colère, ou le chagrin. C'était, jusqu'à ce qu'Hibari Kyoya, un ancien camarade de classe, l'entraîne sur une scène de crime et le force à lui dire ce qu'il voyait, semblant s'être souvenu de son étrange talent au collège. Tsuna ne s'était jamais attendu à ce qu'il le croie.
''Tu l'as aidé, Tsuna-nii ?''
Le brun sursauta quand Lambo parla. Il baissa les yeux vers le garçon qui le regardait avec un regard presque respectueux dans ses yeux verts, lui rappelant un certain détective du commissariat. ''Tu l'as fais ?'' Dit Lambo.
Les lèvres de Tsuna se contractèrent en un petit sourire. ''Ouais. Ouais, je l'ai fait.'' Il changea de chaînes plusieurs fois avant de s'arrêter sur une émission pour enfant.
''Il va aller en prison, pas vrai ?''
Tsuna acquiesça. ''Il y sera.''
Lambo baissa les yeux. ''Est-ce que l'homme effrayant va le faire ?''
Tsuna s'accroupit pour croiser le regard de Lambo. ''Oui, Hibari-san va faire en sorte qu'il ne blesse plus personne.''
''Comme mon papa ?'' Murmura Lambo, serrant ses genoux contre sa poitrine.
Le souffle de Tsuna se bloqua légèrement. Ignorant la douleur dans sa poitrine, Tsuna tendit la main pour caresser la tête de Lambo. ''Personne ne te blessera à nouveau, Lambo.'' Dit-il. ''Pas même ton papa.''
Un moment de silence s'écoula entre eux, l'émission pour enfant bourdonnant en arrière-plan avec des effets sonores comiques. Lambo sourit timidement à Tsuna. ''Okay.'' Dit-il. ''Tu devrais y aller maintenant, Tsuna-nii.''
Acquiesçant, Tsuna se leva et se dirigea vers la porte. ''Sois sage, Lambo. Je serais bientôt à la maison.''
"Tsuna-nii!"
L'homme leva les yeux de ses baskets. ''Oui ?''
Lambo se pencha contre le canapé, ses yeux se posant sur la fenêtre. ''Fais-Fais attention, okay ? Ce n'est pas sûr...''
Tsuna ria doucement, attrapant son sac à dos. ''Ça ira, Lambo. Je te vois ce soir, d'accord ?''
Lambo ouvrit la bouche, comme pour dire autre chose, avant de la refermer. Il sourit brillamment à la place. ''Okay ! Rentre vite à la maison, Tsuna-nii !''
Il agita la main, Tsuna attrapa son parapluie et quitta son appartement, fermant derrière lui. Il relâcha un petit souffle qu'il ne savait pas qu'il retenait. Sa main s'attarda sur la poignée de la porte, le bruit de la pluie battante derrière lui. L'air était humide et sentait la terre. Tsuna se dirigea vers les escaliers, ses Converses couinant un peu dans les couloirs vides.
Un frisson lui parcourut l'échine et ce n'était pas dû au froid. Son estomac se tordit quand il sortit finalement sur le trottoir humide. Quelques voitures passaient, le son de leur moteur bourdonnant près de lui. Tsuna était sur le point d'ouvrir son parapluie quand il remarqua une voiture noire familière à quelques mètres de là. Il se pinça les lèvres mais se dirigea tout de même vers elle.
La vitre descendit avant qu'il n'eut la chance de frapper. Hibari, l'inspecteur en chef de l'unique escouade d'homicides, de la Police de Namimori, le regarda brièvement du coin de l'œil et lui désigna l'arrière de la voiture.
''Bonjour, Sawada-san.'' Dit Kusakabe du siège conducteur.
Tsuna fronça les sourcils. ''Je pouvais juste prendre le bus, Kusakabe-san.''
''Entre, herbivore.'' Dit Hibari, regardant à l'avant.
Cela devrait déjà être une routine pour Tsuna, avoir Hibari l'attendant à l'extérieur de son appartement pour le conduire vers la station mais il n'était pas handicapé pour l'amour de Dieu. Il se retrouva à manquer le bus. Soupirant et n'ayant pas le choix, Tsuna se glissa sur le siège arrière et attacha sa ceinture. La voiture sentait le thé et la menthe, mais ne faisait rien pour calmer ses nerfs. Il regarda par la fenêtre, regardant la pluie tomber contre la fenêtre. Les lumières des magasins n'étaient que des couleurs distordues dans le brouillard.
''Avez-vous regardé les nouvelles, Sawada-san ?'' Dit Kusakabe, sa voix profonde coupant à travers le silence presque suffoquant.
''Oui.'' Dit Tsuna. ''J'ai vu.''
Kusakabe ralentit la voiture à un feu rouge. ''Merci encore pour votre dur travail. Nous n'aurions pas été capable de le faire sans vous.''
''Ne me remerciez pas.'' Tsuna regardait les piétons se promener sous une mer de parapluies. Quelques-uns couraient pour se mettre à l'abri de l'autre côté de la rue, entrant dans un café. Toutes ces personnes sans noms étaient floues pour lui. C'était étrange de voir comment, à un moment donné, ils étaient en vie et que le suivant, on se présentait devant lui pour demander de l'aider. C'était encore plus étrange que quand il les aidait. ''Remerciez Makoto-san. Je suis juste le messager.''
Kusakabe secoua la tête. ''Sans vous, elle n'aurait pas été capable de communiquer avec nous. Vous avez amené sa famille à tourner la page.'' Quand le feu devint vert, il commença à conduire plus loin dans la Troisième Rue. ''En parlant de ça, ils aimeraient te parler. Ils attendent à la station. Si cela ne vous dérange pas, bien sûr.''
Tsuna continua de regarder les différents bâtiments et boutiques passer. Il tapait son doigt contre l'accoudoir noir à un rythme irréfléchi. La plupart, les familles des victimes voulaient lui parler parfois, quand ils ne le faisaient pas, Tsuna n'était pas offensé. Il restait juste avec l'esprit de la victime jusqu'à ce qu'ils entrent enfin dans la lumière. Bien que ce soit, déchirant quand il n'y avait personne qui ne voulait ou n'était là pour leur parler. Au moins, il pouvait rester avec l'esprit jusqu'à la fin.
''Ça ne me dérange pas.'' Dit Tsuna.
''Tu les vois, herbivore ?'' Dit Hibari.
Tsuna fronça les sourcils. ''Encore une fois, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, Hibari-san.'' Il regarda par la fenêtre. ''Tout le monde ne peut pas être distingué des vivants. À moins qu'ils me contactent d'une manière ou d'une autre. La réponse est non.''
''Bien sûr, Sawada-san.'' Dit rapidement Kusakabe. ''Kyo-san ne voulait pas le dire comme ça. Il est juste curieux.''
''Je lui ferai savoir si je vois quelque chose.'' Dit Tsuna, plissant les lèvres. ''Il n'a pas besoin de demander.''
Il entre aperçu la nouvelle qui se jouait sur le côté d'un grand immeuble métropolitain, montrant un ancien présentateur parler de la récente tuerie à Midori et Kokuyo. Onze victimes mises en morceaux, peu importe l'âge ou le genre,le plus souvent au mauvais endroit au mauvais moment. Les meurtres étranges sont terriblement fréquents depuis quelques mois. Il n'y avait pas de suspects ou d'esprits qui apparaissaient à Tsuna, ce qui était étrange car il pensait qu'ils ne pouvaient passer de l'autre côté sans que justice ne soit rendue pour leurs morts.
''Avez-vous trouvé quelque chose à ce sujet ?'' Dit Tsuna, en désignant les infos.
Kusakabe soupira avec lassitude. ''Non. Il n'y a aucune empreinte digitale, d'ADN, ou quoi que ce soit sur chaque scène de crime. Rien sur les caméras de vidéosurveillance non plus. Nous espérions que vous auriez peut-être vu quelque chose.
''Non, je n'ai rien vu.'' Tsuna regarda ses mains, qui tremblaient un peu. ''Mais je vous le ferai savoir si j'ai quelque chose.''
''Merci, Sawada-san. Nous comptons sur vous.''
''Personne ne parla pendant le reste du voyage. À nouveau, Tsuna se demanda comment était sa vie. Fermant les yeux, il pensa aux douces berceuses de sa mère et au rire chaleureux de son père. Cela faisait un moment qu'il les avait vu, mais leurs regards méfiants étaient gravés dans son esprits, alors ça le gardait à distance. Il devait simplement le supporter avec de bons souvenirs qu'il avait d'eux avant que tout ne s'effondre.
''C-Comment pourrons-nous assez vous remerciez, Sawada-san ?''
Tsuna agita ses mains devant lui. ''Oh non, Ishio-san. S'il-vous-plaît.'' Il aida la vieille femme à se relever de sa position à genoux et avec l'aide de son mari, la guida vers le banc le plus proche pour l'asseoir. Une photocopieuse tournait doucement à quelques mètres. Des jumeaux dans une poussette à peine sortis de leur sommeil.
''Elle-Elle était tout ce que nous avions.'' Dit Ishio, tamponnant ses yeux avec un mouchoir que Tsuna lui tendit.
Son mari, un homme au corps trapu, serra sa femme dans ses bras avec réconfort. ''Est-elle ici, Sawada-san ?''
Tsuna regarda Makoto qui se tenait à côté du banc, ses yeux larmoyants alors qu'elle regardait ses fils. Les plaies qu'elle avait reçues étaient parties et son bras cassé était revenu à la normale. Elle regarda Tsuna avec un sourire larmoyant. ''Peux-tu leur dire que je suis désolé d'avoir été une terrible fille ?'' Dit-elle, reniflant. ''Que j'aurai dû les écouter…'' Elle essuya ses yeux. ''Si je ne l'avais pas épousé, je serais toujours en vie. Qu'en est-il de mes garçons ? Comment ais-je pu leur faire ça ?''
''Ce n'est pas de ta faute.'' Dit doucement Tsuna. ''Ne te blâme pas.''
Son père regarda parmi les couloirs vides. ''Elle est là, n'est-ce pas ? Où ?''
Tsuna se lécha les lèvres, s'endurcissant. Ces moments n'étaient pas bons pour son cœur. ''Elle dit qu'elle est désolée. Elle voulait être une meilleure fille pour vous deux.''
''Oh, chérie.'' Dit la mère en sanglotant. ''Tu étais bonne, toujours bonne avec nous.''
''Nous aurions dû te protéger.'' Dit le père, retenant ses propres larmes. ''Nous aurions dû agir plus tôt, avant que ce bâtard ne le fasse. Nous avions toujours pensé qu'il était trop couard pour faire ça mais…''
Les yeux de Makoto s'agrandirent. ''Non ! Tout va bien. S'il-vous-plaît, ne vous blâmez pas.'' Elle baissa les yeux vers ses pieds nus. ''Personne n'est en faute ici.''
''Elle ne blâme aucun de vous.'' Dit Tsuna, faisant lever les regards des parents. ''Personne ne pouvait savoir ce qui allait se passer.''
''Tout de même…'' La mère de Makoto serra fortement son mouchoir.
''Mes garçons.'' Dit Makoto. ''Vont-ils… prendre soin d'eux pour moi ? C'est tout ce que je demande.''
''Elle veut savoir si vous allez accueillir ses fils.'' Dit Tsuna. ''C'est tout ce qu'elle souhaite.''
''Bien sûr !'' Dit sa mère. ''Nous avons déjà construit une pouponnière pour eux chez nous ! Dites-lui, s'il-vous-plaît ?''
Tsuna sourit gentiment. ''Elle peut vous entendre.''
Makoto ria sous sa respiration alors que ses mains flottaient au-dessus de la tête de ses fils. ''Je vois. C'est magnifique.''
''C'est parfait.'' Dit Tsuna à ses parents. ''Elle aime.''
Rapidement, Makoto se tourna, le souffle coupé. ''C'est beau.'' Dit-elle.
Tsuna força un sourire pour ses parents. ''C'est l'heure.''
Son père leva les yeux sous le choc. ''L'heure ? Que voulez-vous dire ?''
''Elle peut reposer en paix maintenant.'' Tsuna se mit sur ses pieds. ''C'est l'heure pour elle de partir.''
''Oh mais- mais il y a tellement de chose à dire.'' Dit la mère de Makoto. ''Pourquoi… ?''
''Tout va bien, Kaa-san.'' Dit Makoto, apparaissant devant ses parents, accroupie. ''Tou-san.'' Elle plaça une main sur la leur, les faisant haleter. ''C'est bon maintenant. S'il-vous-plaît, dites-leur que je les aime beaucoup.''
''Oh, Makoto-chan…'' Dit sa mère, serrant plus fortement la main de son mari.
Tsuna acquiesça. ''Bien sûr.''
''Quoi ?'' Dit son père. ''Qu'a-t-elle dit ?''
''Elle veut que vous sachiez qu'elle vous aime tous les deux.'' Dit Tsuna, regardant les bambins endormis. ''Vous tous.''
''Oh, chérie.'' Dit sa mère, ses épaules tremblants. ''Nous t'aimons aussi.''
Makoto réapparut aux côtés de Tsuna, ses yeux doux et moins fatigués. ''Merci.'' Dit-elle. ''Merci beaucoup.''
Tsuna lui sourit en retour alors qu'elle disparaissait dans un voile de lumière blanche. Il resta silencieux alors que les parents sanglotaient près de lui. La soudaine perte de la présence de Makoto était comme si un poids avait été enlevé des épaules de Tsuna. Cependant il n'était pas friand de cette capacité, cela valait la peine d'entendre la gratitude des esprits à la fin et de les regarder passer de l'autre côté.
''Elle est partie maintenant.'' Dit-il.
''Merci, Sawada-san.'' Dit le père, des larmes coulants sur ses joues. ''Vraiment, merci.''
Tsuna resta avec eux jusqu'à ce qu'ils aient la force de partir, poussant la poussette des bambins à travers les portes de la station de police, dos à lui avant de disparaître à un coin de rue.
''Sawada-san.'' Dit un des inspecteurs d'Hibari. ''Hibari-sama souhaite que vous l'accompagniez sur un autre site.''
Tsuna ne répondit pas de suite. Il ferma les yeux, laissant le bruit de la pluie et des officiers qui bourdonnaient derrière lui, apaiser ses nerfs. ''Okay.'' Dit-il finalement. ''J'y vais.''
Bien que Tsuna ne soit pas la personne la plus impressionnante du monde, il pouvait supporter certaines scènes sanglantes. Avec tous les esprits violemment assassinés qu'il avait vu récemment, c'était une chose à laquelle il devait s'habituer. Si ses camarades d'école le voyait maintenant, ils auraient probablement bien ri.
Le brun se baissa sous le ruban jaune de la police et s'arrêta devant les balises blanches qui indiquaient l'endroit où se trouvaient les parties du corps de la victime. La puanteur du sang mêlée à de la fumée de cigarette et de poisson força Tsuna à couvrir son nez. Quelques détectives interrogeaient des passants à proximité. Certaines personnes de la médecine légale étaient toujours sur les lieux, essayant de sauver ce qu'ils pouvaient. La pluie rendait ça impossible. De toute façon, ils ne trouveraient rien. Il y avait maintenant 12 victimes, aucun suspect et aucun progrès.
Tsuna frissonna lorsqu'il aperçut son reflet dans la vitre d'un restaurant. Un sentiment menaçant se tordait dans son estomac, chose qu'il n'avait jamais ressentie auparavant sur les autres sites. Les scènes de crimes laissées par le Boucher, un nom peu original inventé par le public, ne laissait aucun esprit de victimes. ''Sawada-san.'' Dit Kusakabe, en lui faisant signe de venir. ''Merci d'être venu.''
Tsuna ne pouvait même pas sourire en guise de salutation. Il garda son parapluie stable au-dessus de lui. La pluie continuait à couler dans les rues. Un bourdonnement sourd résonna dans son esprit alors qu'il s'approchait de Kusakabe, là où il se trouvait plus bas dans l'allée. La peur aux tripes de Tsuna devint de plus en plus forte à chaque pas qu'il entreprenait.
''Je…'' Sa voix faiblit lorsqu'il se retrouva finalement face à une grande flaque de sang. Quelque chose s'attardait ici, quelque de léger et sombre.
Tsuna s'accroupit, conscient du sang. Il y avait quelque chose ici. Il ne savait pas ce que c'était, mais il pouvait le sentir dans ses os. Ses doigts tremblèrent alors qu'il les trempaient dans la flaque pourpre. Soudainement, sa vision changea et son esprit fut aspirée dans un espace différent. Tout devint noir. La pluie ruisselait sur son visage, mais quelque chose d'autre retint le souffle de Tsuna dans sa gorge. Une grande masse noire le dominait, grognant inhumainement. Quelque chose scintilla à sa droite mais il n'eut pas la chance de réagir quand cela le frappa. Tsuna cria.
"—wada-san!"
Tsuna haletait fortement, butant dans les bras tendus de Kusakabe. Son corps était trop brûlant et ses entrailles le brûlaient comme si il était en feu. Hibari fut à ses côtés en un instant, ses sourcils froncés. ''Qu'as-tu vu, herbivore ?'' Dit-il.
''Kyo-san.'' Dit Kusakabe, ne sachant pas si il devait le gronder ou non.
Tsuna s'appuya sur Kusakabe pour le soutenir pendant que l'homme l'aidait à se relever. ''Quelque chose de mauvais.'' Dit-il, en se tenant la poitrine.
Il eut le souffle coupé quand Hibari l'attrapa par le col. ''Qu'as-tu vu, herbivore ?''
Tsuna lui lança un regard noir. ''Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que j'ai vu, mais je sais que ce n'est pas humain.''
Hibari plissa les yeux. ''Explique.''
Tsuna avala une petite boule dans sa gorge. ''Je ne sais pas comment. Tout ce que je sais, c'est que ce n'est pas humain. Vous ne pourriez pas comprendre.''
''Tu veux dire, comme un akuma ?'' Dit Kusakabe en fronçant les sourcils. ''Est-ce qu'ils existent ?''
''Je ne sais pas.''
Tsuna grogna quand Hibari le repoussa. Tout son corps était trempé par la pluie mais il n'y prêta pas attention, attrapant à la place son parapluie. Regardant par dessus son épaule, il lança un regard noir à Hibari. ''Je ne sais peut-être pas ce que c'est, mais je sais que tu ne seras pas capable de l'attraper, Hibari-san.''
Il quitta la scène de crime avant qu'Hibari ne puisse comprendre ce qu'il avait dit, reprenant son rythme quand il entendit les murmures incessants d'esprits autour de lui. Passant devant eux, il serra les dents.
''S'il vous plaît, que quelqu'un m'aide !''
''Où suis-je ? Excusez-moi, madame, mais- ah, j'ai oublié...''
''Mon bébé ! Je ne trouve pas mon bébé !''
''Nanami-chan, je suis juste là ! Regarde-moi !''
Leurs voix se mêlèrent à celles des autres piétons. La tête en feu, Tsuna traversa la rue sans regarder derrière lui. La peur qui découlait de son enfance revint soudainement dans son cœur battant. Il voulait qu'ils partent. Il n'avait jamais demandé ça. Pourquoi ne pouvait-il pas être juste normal ?
''Dame-Tsuna voit encore des fantômes !''
''Wah ! Regarde-moi ! Je suis revenu d'entre les morts ! Donne-moi tous tes enfants !''
''Hey, Dame-Tsuna, ce bureau a encore bougé. Tu penses que c'est un fantôme ?''
''Quel idiot. Les fantômes ne sont pas réels. Dame-Tsuna est juste un idiot.''
Criant, Tsuna s'accroupit et saisit sa tête. La pluie continuait de tomber autour de lui, tonnant dans les rues. ''Laissez-moi tranquille ! Laissez-moi juste tranquille !''
Un sanglot brisé s'échappa de ses lèvres avant que quelque chose à l'intérieur de lui rugisse, primitif et désespéré. Tsuna eut le souffle coupé quand il entendit un faible grognement venir de la rue voisine. Il pouvait à peine voir à travers la pluie et ses propres larmes, mais l'avenue dans laquelle il se trouvait était vide, à part pour les quelques voitures garées là. Trébuchant sur ses pieds, il courut pour trouver la source du bruit. Est-ce que son esprit lui jouait des tours ? Non, quelqu'un était là. Il ne savait pas pourquoi mais c'était comme si quelqu'un appelait à l'aide.
Il sursauta quand il sentit la même présence inquiétante de la scène du crime l'envahir. Les hurlement de la victime résonnait encore dans sa tête. Avalant, Tsuna fit un autre pas timide puis un autre. L'allée était sombre et humide. Le faible cri d'appel à l'aide le parcouru à nouveau. Quand il se rapprocha, il haleta quand il vit quelqu'un appuyé contre le mur.
''E-Est-ce que ça va ?'' Dit-il, en se précipitant.
C'était une femme avec des cheveux bleu foncés et une cicatrice sur la joue droite. Elle avait l'air trop pâle avec des cernes noires sous les yeux, et ses lèvres étaient presque bleues. Tsuna plaça son parapluie au-dessus d'eux pour s'assurer qu'elle n'avait pas de blessures. La femme portait des vêtement inadaptés au froid : un débardeur marron et un short bleu marine. Un long manteau brun était enroulé autour de ses épaules.
''Vous pouvez m'entendre, mademoiselle ?'' Tsuna plaça sa main sur sa nuque pour vérifier son pouls.
Il glapit quand la femme bougea soudainement en attrapant son poignet. Il essaya de s'éloigner mais sa prise se raffermissait toutes les minutes. Même quelques couleurs étaient revenues sur ses joues, curieusement. Ses lèvres bougèrent mais il ne pouvait pas entendre ce qu'elle disait.
''Hum, je peux appeler une ambulance.'' Dit-il, ne sachant pas si elle pouvait le comprendre, encore moins le Japonais. ''Vous ne devriez pas rester ici comme ça sous la pluie. Vous allez être malade. Est-ce qu'il y a quelqu'un que je peux appeler pour vous ?''
"Ciel…"
Tsuna cligna des yeux. ''Je suis désolé ?''
''Trouvé… plus près...''
Tsuna fronça les sourcils, essayant de décrypter les mots de la femme. Au moins, elle parlait Japonais. ''Le ciel ? Vous l'avez trouvé…'' Son souffle se bloqua. Est-ce que la femme avait été emprisonné contre sa volonté ou quelque chose ? Avait-elle échappé à son ravisseur ?
Il écarquilla les yeux quand la femme leva les siens, révélant des orbes rouges ardentes qui semblait lentement revenir à la vie. Ils brillèrent avec une émotion illisible avant que son emprise ne se resserre sur son poignet, faisant pousser un cri de douleur à Tsuna. ''Mademoiselle, je- lâchez-moi ! Ça fait mal !''
À cela, la femme desserra immédiatement sa prise mais ne le lâcha pas. Même si Tsuna avait mal au poignet, quelque chose à l'intérieur de lui se sentait étrangement calme, comme si ça lui disait que la femme n'allait pas le mettre en danger. Pourtant, il y avait quelque chose qui le rendait mal à l'aise à ce sujet. Supportant son parapluie dans un angle confortable, il chercha son téléphone dans sa poche. Il avait quelques appels manqués de Kusakabe mais il les ignora et composa le numéro des services d'urgence quand la femme lui pris son téléphone.
"Hey!"
Tsuna reste bouche bée quand la femme écrasa son téléphone à main nue, les morceaux tombèrent au sol. Il tressaillit quand il rencontra son regard indolent, presque prédateur. ''Pas l'hôpital.'' Dit-elle, sa voix rauque causant des frissons dans la colonne vertébrale de Tsuna. ''Je ne vais nulle part.''
Se sentant plus effrayé, Tsuna tenta de se lever mais son poignet était toujours retenu prisonnier par l'autre main de la femme. ''Si-Si vous n'avez pas besoin de mon aide, lâchez-moi.'' Dit-il, jurant contre son bégaiement. ''S'il vous plaît.''
La femme plissa les yeux, forçant Tsuna à se figer sur place. Il y avait une lueur presque animale dans ses yeux rouges, qui semblaient briller sous les sombres ombres. ''Non.'' Dit-elle. ''Pas encore.''
Pendant une seconde, Tsuna se demanda si il avait déjà rencontré cette femme ou si elle était un esprit. Cependant, il était capable de la toucher et il n'avait pas le même sentiment qu'avec un fantôme. Elle était faite de chair et d'os comme tout être humain, mais il y avait quelque chose à propos d'elle qui n'était pas du tout humain. Tsuna écarquilla les yeux. Et si elle était… ? Non, ce n'était pas possible. C'était ridicule. Il ne savait pas pourquoi mais son instinct lui disait qu'elle n'était pas le Boucher.
Un petit, grognement guttural résonna soudainement au-dessus d'eux. Tsuna tressaillit. Ça ressemblait à la chose de sa vision. Il n'eut même pas le temps de cligner des yeux qu'il fut soudainement jeté sur la forte l'épaule de la femme qui était à plusieurs mètres dans les airs. Un cri s'échappa de ses lèvres alors que la femme sautait à travers les toits des bâtiments avec facilité.
''Qu'est-ce que vous faites ?'' Dit-il. ''Lâchez-moi !''
''Arrête de bouger !'' Dit la femme, sa voix devenant plus forte ainsi que sa prise autour de sa taille.
Une silhouette noire sauta au-dessus d'eux, faisant glapir Tsuna quand de longs filaments de lames en forme de ciseaux apparurent vers eux. La femme claqua de la langue et sauta immédiatement sur le côté avant qu'ils ne puissent les transpercer. Tsuna grogna quand la femme se posa sur un autre toit, ses pieds glissants sur le sol humide. Il essaya de regarder derrière lui pour voir ce qu'il se passait quand la femme le posa gentiment au sol.
Une petite série de tintements attira son attention sur son bras gauche, qui était maintenant couvert d'un gant métallique. Tsuna cligna des yeux quand la femme ôta son manteau et l'enveloppa. C'était épais, chaud, et étrangement, pas mouillé. En fait, la femme ne semblait pas mouillé non plus. Elle le regarda directement, son regard noir et inébranlable. ''Ne t'enfuis pas.'' Dit-elle, la menace sous-jacente claire comme le jour sous son ton doux.
Tsuna écarquilla juste les yeux, figé, alors que la femme se relevait et courait vers la créature noire. Ça cria de rage, lançant des mèches de lames vers elle. Elle les renversa avec facilité, presque surhumaine et frappa son genou dans le visage de la créature. Tsuna frissonna quand une ondulation de puissance secoua le bâtiment.
''J'ai faim…'' Gémit la créature, se transformant en une goutte noire plus grande. Tsuna resta bouche bée alors que ça grandissait. Une longue fente s'ouvrit sur son visage, révélant des dents pointues suintant de liquide mauve. ''Plus… Besoin de plus…''
La femme pointa son gant au centre. ''Tu ne vas plus te régaler.''
''Âme… Je veux manger cette âme !''
Des coups de feu éclatèrent dans les airs lorsque la femme tira des balles sur la créature. Ça hurla de douleur avant de tirer plusieurs bras dans des directions aléatoires. Sautant à une hauteur impossible, la femme, se précipita le long des épaisses vrilles, sautant et se tordant pour éviter plus d'attaques, et écrasa un poing brillant de violet contre la tête de la créature. Ça hurla, faisant grimacer Tsuna, avant de lentement se flétrir en un tas. Les longs bras se désintégrèrent progressivement en cendres emportés par le vent.
Tsuna pouvait entendre son cœur tambouriner contre sa poitrine, son sang se précipitant dans ses oreilles. Tout semblait s'être arrêté. Il haleta doucement quand 12 balles de lumières bleues se levèrent du globe frémissant. La femme s'avança vers eux la main tendue, le gant enlevé. Tsuna se leva, les jambes tremblantes alors qu'elle rassemblait les globes bleus et les poussa doucement vers le ciel gris. Ils disparurent dans une brume blanche comme si il était passé de l'autre côté…
''Q-Qui es-tu ?'' Dit Tsuna.
A sa voix, la femme se retourna immédiatement et se dirigea vers lui, le faisant se tendre. Elle avait l'air un peu fatigué, ce qui était étrange puisqu'elle semblait avoir réussi ces mouvements plutôt avec facilité. La regardant de plus près, Tsuna réalisa qu'elle était plus grande que lui de quelques centimètres. Il n'était pas si petit, du moins, c'est ce qu'il pensait. 1 mètre 70 était la taille moyenne des hommes Japonais, bien que Hibari et Kusakabe soient tous deux plus grands que ça. Tsuna secoua la tête. Il ne devait pas penser à ça, même si sa taille était un sujet sensible pour lui.
''Est-ce que ça va ?''
Tsuna inspira brusquement quand la femme prit en coupe sa joue, la berçant gentiment avec une main calleuse. L'acte était si intime, si chaleureux, que ses genoux faiblirent. Il se gifla mentalement. Pourquoi agissait-il comme ça ? Il ne connaissait même pas la femme bon sang, elle venait de battre une créature terrifiante, sans nom, il y a quelques secondes. Que se passait-il ?
''Je….'' Sa voix se perdit alors que quelque chose de calme s'infiltrait dans son corps, comme une main qu'on atteignait à l'intérieur de lui. Bougeant, il s'éloigna de l'emprise de la femme mais elle lui attrapa le bras avant qu'il ne puisse s'éloigner. La même lueur brutale dans ses yeux rouges, recommença à briller. Bizarrement, elle avait l'air de presque rajeunir. ''Tu ne vas nulle part.'' Dit-elle faiblement.
Tsuna grimaça quand sa main se resserra sur son bras, presque meurtrie. ''Je ne… te connais même pas.''
Les lèvres de la femme se transformèrent presque en un sourire fier. ''Tu vas finir par le faire, éventuellement.''
"Que…"
Quelque chose bougea au coin de son œil. Le blob noir, qui avait la taille d'une petite commode, se tortillait avec un sifflement. Une faible vrille trembla alors qu'elle s'élevait dans les airs. Tsuna écarquilla les yeux. ''Attention !''
Il poussa la femme hors du chemin, qui le serra rapidement contre sa poitrine, protégeant sa tête avec ses bras. Elle sentait la pluie d'été. Fulgurante, une douleur brûlante se propagea de ses côtés à sa poitrine. Il haleta, serrant sa blessure, alors qu'ils roulaient sur le trottoir. Ses veines semblaient être en feu et quelque chose de chaud et de collant recouvrait sa main. Gémissant, Tsuna s'enroula inconsciemment contre le corps de la femme. Un grognement inhumain le fit tressaillir.
Avant qu'il ne le sache, un cri strident résonna derrière lui et il était bercé dans les bras de la femme. Il pouvait à peine distinguer son visage, ses yeux battant alors qu'il luttait pour rester conscient. Elle lui disait quelque chose mais il ne pouvait pas l'entendre sous la pluie et la douleur qui le traversait.
''Je suis content… que tu ailles bien.'' Grinça-t-il.
Rapidement, l'obscurité se glissa dans son champ de vision et il s'évanouit dans les bras de l'étrangère, l'image de son visage furieux s'imprimant dans son esprit.
Voilà pour cette nouvelle série, alors vous en pensez quoi ? Ça change un peu non ? Perso c'est une de mes fic préféré alors j'espère que vous aimerez ! Surtout qu'elle demande du boulot mine de rien, elle est longue (19 pages pour ANG/FR et 12 pages rien que pour le FR ^^' ) et les chapitres sont quasi tous comme ça ! Voir beaucoup plus… Donc voilà cette fic ne sera pas trop posté de manière constante, se sera en fonction du temps que j'ai pour la faire. J'espère que vous comprendrez. En bref pour le moment elle sera posté tout les mois voir tout les mois et demi pour nous laisser le temps à moi et à ma correctrice de tout faire, sauf si on arrive à bien avancer pendant nos vacances ^^ Enfin j'espère qu'elle vous plaira autant qu'a moi, hâte de voir vos retours ! Ciao~
