Un sort pas si malchanceux
Chapitre 1 : La métamorphose
Il s'était écoulé trois ans depuis la bataille finale avec Voldemort. Harry s'était installé avec Ginny à la fin de ses études et ils s'étaient mariés il y a de ça un an maintenant. Harry était auror tout comme son meilleur ami Ron. Ginny suivait une formation de médicomage de son côté et Hermione était devenue jeune conseillère au Ministère de la magie. Tout allait bien pour chacun d'entre eux, chacun ayant suivi une voie qui leur était prédestinée. Il fallut également quelque temps avant que Ron ne saute le pas et demande à la jeune femme dont il était fou amoureux d'emménager avec lui. Hermione accepta avec beaucoup de bonheur la proposition de son petit-ami. Ils s'installèrent dans une maison non loin du Ministère de la magie comme l'avait fait son ami Harry Potter quelques mois plus tôt. Tout était encore fragile entre eux, il y avait bien évidemment des hauts et des bas, mais ils arrivaient toujours à se réconcilier. Puis il y a quatre mois, son amoureux fit sa demande et rien ne rendit plus heureux ce couple oh combien complémentaire. Seulement un jour tout changea…
Un soir, il eut des éclats de voix résonnant dans toute la maison. Une jeune femme vêtue d'un tailleur marron déboula dans une chambre.
_ « J'en ai plus qu'assez ! » cria la jeune femme brune telle une furie, avant de claquer la porte derrière elle.
Il s'en suivit un sanglot. Hermione se dirigea vers sa table de chevet, mais elle n'avait plus la force de tenir sur ses jambes. Elle s'effondra par terre à genou et les larmes réapparurent de plus belle. Elle était inconsolable. Toutes les émotions refoulaient depuis des semaines, depuis des mois finirent par lâcher. Depuis que l'emploi du temps de Ron avait changé et qu'il exécutait plus de missions, ils ne se voyaient plus. Ils ne profitaient même pas. Le soir, ils rentraient chacun à des heures différentes et étaient tous les deux exténués. Sauf quand la mission suggérait des déplacements pendant quelques jours et dans ce cas-là, Hermione se retrouvait toute seule. Ron et elle ne pouvaient même pas être ensemble avec leur famille. Seulement un des deux était disponible à chaque fois, ce n'était plus possible.
_ « Merlin, pourquoi ça ne lui fait rien ? Pourquoi me dit-il que je me prends la tête pour rien ? Suis-je la seule à m'inquiéter pour nous ? Suis-je la seule à penser que nous nous éloignons et que nous ne partageons plus rien ? » pensa-t-elle, attristée.
Hermione contempla sa bague de fiançailles à son annulaire gauche et elle se mit à la tournoyer à deux doigts, préoccupée. Elle travaillait à temps plein, mais ces horaires étaient les mêmes que ceux des bureaux moldus contrairement à son compagnon. Ces horaires à lui ne sont jamais fixes. Elle avait besoin de lui, de lui confier ses doutes et ses peurs sur son travail. Elle voulait lui parler de choses aussi qu'elle ne voulait pas discuter avec Ginny ou Harry leur concernant. Au bout d'un temps, elle s'essuya les yeux du revers de la main puis scruta à nouveau la bague que Ron avait glissée à son doigt avant que tout ne soit bouleversé.
_ « Dire que les choses étaient plus simples avant… Je ne me souciais pas de tout ça et on se voyait plus souvent. J'aimerais revenir à ces moments-là qui n'appartenaient qu'à nous, tristes ou heureux. Nous pouvions toujours compter l'un sur l'autre… Jamais il n'aurait accepté autant de distance avec moi ou avec sa famille. Il ne se confie même plus à moi... » songea-t-elle, affectée.
La jeune femme ferma les yeux et passa une main sur son visage bouleversé. Qu'allait-elle pouvoir faire ? Ils fonçaient droit dans un mur actuellement. Elle était dans ses pensées quand une aura blanche venant de l'extérieur traversa la fenêtre fermée de leur chambre pour aller s'insinuer à l'intérieur d'Hermione. Celle-ci se sentit alors fiévreuse et sa vision se troubla. L'instant d'après, elle s'écroula de tout son long au sol, inconsciente.
Ron était accoudé sur le manteau de cheminée et passait une main dans ses cheveux roux rebelles. La dispute l'avait également affecté. Elle était différente et avait plus d'ampleur que les autres. Il entendait les sanglots d'Hermione de leur chambre à quelques mètres du salon. Il savait que la réconciliation serait très difficile cette fois-ci. La jeune femme brune lui reprochait des choses… Le rouquin soupira. Une part de lui la comprenait, seulement certaines choses s'étaient produites il y a quelques mois. Quelque chose s'était passé lors d'une mission de plusieurs jours et qui le changea. Hermione ne fut pas mise au courant. Il avait reçu des menaces qu'il ne voulait pas prendre à la légère c'est pourquoi il décida de changer son emploi du temps. Plus vite il enfermerait l'organisation secrète des derniers mangemorts existants dans le monde, plus vite il reprendra un rythme de travail posé. Quand ce sera terminé, Ron avait même prévu de prendre quelques jours de vacances et profiter de sa jolie fiancée. Mais compte tenu des circonstances, tout ceci est compromis. À présent, il avait peur de la perdre.
_ « J'ai besoin d'elle. Je ne supporterai pas qu'elle disparaisse de ma vie. songea-t-il tristement.
Il devait lui dire, tout lui expliquer. Dire que depuis de ces trois mois il lui a menti pour la protéger. Il ne voulait pas mêler Hermione à tout ça. Il ne pouvait pas lui confier ce qu'il avait vécu de peur que cette dernière n'aille faire un scandale auprès de son service au Ministère de la magie et à Harry, qui a gardé le secret. Ronald quitta le salon pour se diriger dans le couloir qui mène à la chambre. Il ne voulait pas prendre le risque de la perdre définitivement. Arrivé à la porte, il prit une inspiration.
_ « Mione, je suis désolé. Je ne voulais pas… Mes propos ont dépassé ma pensée. Est-ce que je peux entrer ? Je dois te parler de quelque chose…» murmura-t-il tout en touchant la porte d'une main, guettant une réponse de sa bien-aimée.
Mais il n'eut aucune réponse et ceci commença à l'inquiéter. Alors sans hésitation, il ouvrit la porte en grand et chercha la femme qu'il aime dans la pièce. C'est alors que le dernier fils Weasley vit une petite silhouette familière se réveiller à même le sol. Elle se redressa et frotta ses yeux d'une main. Elle finit par ouvrir ses yeux chocolat noisette et l'observer. Ron fut statufié sur place. Hermione avait changé. Elle était redevenue… Elle écarquilla les yeux en le voyant et cria. Il sursauta face à ce cri effrayé et sortit immédiatement de la chambre, refermant la porte sans attendre. Ron appuya son dos contre la porte et passa une main hagarde sur son visage, devenu légèrement blême.
_ « Non, ce n'est pas possible… Je rêve… Hermione n'a pas pu rajeunir. Elle ne porte même plus les mêmes affaires ! Comment est-ce possible ? Qu'est-ce qui s'est passé ! pensa-t-il, taraudé.
_ Qu'est-ce que je fais ici ! Qui êtes-vous ? Pourquoi m'avez-vous kidnappée ? » s'écria la jeune fille aux cheveux bruns hirsutes et détachés, inquiète, tout en regardant la porte.
Hermione ne se souvenait pas de lui ? Il se figea.
_ « Où suis-je ? Qu'avez-vous fait à mes parents ? » lança-t-elle en sanglotant tristement, déstabilisée par ce lieu inconnu.
La femme qui l'aime est redevenue la jeune fille qu'elle était quand ils se sont rencontrés pour la première fois. Bon sang, la première année à Poudlard avec elle avait été éprouvante. Ce n'était pas le grand amour entre eux à ce moment-là… Hermione continuait de pleurer. Il ne supportait pas de l'entendre ainsi. Il voulait la rassurer. Il prit une grande inspiration. C'était un adulte à présent, il fallait qu'il se reprenne.
_ « Hermione, tu n'as rien à craindre de moi. On se connait depuis longtemps. Regarde sur la commode, il y a un cadre photo qui peut le témoigner » répondit-il, d'un air tendu.
Il guetta sa réaction, l'oreille tendue. La jeune Hermione Granger ne comprenait pas les propos de cet étranger. Elle se dirigea hésitante vers la fameuse commode et prit le seul cadre qui y était posé. Quand elle scruta la photo, ses yeux marron s'agrandirent de surprise. Hermione posait avec deux garçons, le sourire aux lèvres, près d'un train. Elle portait l'uniforme de l'école de magie de Poudlard.
_ « Non… la rentrée est dans un mois. Je n'ai pas encore été là-bas, c'est impossible ! s'exclama-t-elle, tremblante.
_ Hermione… je ne sais pas ce qui s'est passé, mais tu as subi un sort. Il s'est écoulé de nombreuses années. On a fini Poudlard. » informa Ron, en fermant les yeux face à ses propos.
La jeune fille les avait oubliés, elle avait même tout oublié. Elle croit avoir 11 ans, être en grandes vacances avec ses parents avant la rentrée officielle à l'école de magie. Hermione contempla la photo. Elle semblait apprécier les deux garçons, l'un avait des cheveux roux, l'autre des cheveux noirs et des lunettes rondes.
_ « Je veux voir mes parents. dit-elle, le cœur battant.
_ Je vais les appeler… Si tu veux d'autres preuves, il y a d'autres photos dans le salon et j'ai un album. Est-ce que tu veux bien sortir ? » demanda-t-il, se faisant conciliant avec elle.
Hermione ne répondit pas, mais la cliche de la porte bougea et celle-ci s'ouvrit sur une petite brune prudente. Ron recula pour lui laisser de l'espace.
_ « C'est par là… » murmura-t-il, quelque peu las.
La jeune fille suivit le rouquin et elle était quelque peu nerveuse. Était-il le garçon roux de la photo ? Apparemment c'était son portrait craché en version adulte. Elle le vit sortir un grand classeur marron d'une étagère et le poser sur la petite table basse dans le salon.
_ « Tu peux te poser là. » ajouta-t-il, en la contemplant avec inquiétude.
Elle hocha la tête et alla s'installer au canapé. Ron sortit son portable de sa poche et se sentit observer par sa Hermione qui avait à nouveau 11 ans. Il chercha un numéro dans ses contacts et actionna l'appel. Le roux colla l'appareil téléphonique à son oreille, d'un air préoccupé.
_ « Allô ? » fit une voix masculine soucieuse.
Ronald s'éloigna du salon et s'adressa à mi-voix à son interlocuteur.
_ « Harry, j'ai besoin de toi. C'est Hermione. Tu ne me croiras pas, elle… elle a rapetissé. annonça-t-il quelque peu ahuri.
_ Quoi ? Mais c'est quoi cette histoire, Ron ? questionna son meilleur ami, surpris.
_ Elle a subi un sort, mon vieux ! On s'est disputé et… ça s'est d'ailleurs mal passé. Elle s'est enfermée dans la chambre. Je viens la voir quelques minutes après et je vois Hermione. LA Hermione que nous avons rencontrée pour la première fois dans le train en direction de Poudlard. Elle est identique avec des vêtements moldus et elle ne se souvient pas de nous, de ces dernières années. Il faut que tu ailles voir Mr et Mme Granger. Ramène-les ici. Elle les réclame. Elle se méfie de moi… elle a peur de moi…
_ Tu m'étonnes ! C'est un truc de dingue ! Je me dépêche, il faut que je vois ça de mes propres yeux. » déclara Harry le survivant.
La jeune fille feuilleta l'album et aperçut des tonnes de photo, certaines normales et d'autres animées. Elle finit par se lever et aller voir les photos sur un meuble du salon.
_ « Ce n'est pas drôle Harry ! Essaye de prévenir ses parents de la situation. Si on peut éviter des malaises, décréta Ron.
_ Je sais. Je vais contacter Mc Gonagall, elle pourrait nous aiguiller sur ce sort de métamorphose. Tu sais qui aurait pu lui faire ça ?
_ J'ai une idée…, murmura Ron sourdement en pensant aux mangemorts.
_ Oh, Ron… je vois où tu veux en venir. Cependant ce n'est pas leur politique d'utiliser ce genre de sort. Cela n'a pas de sens. C'est forcément quelqu'un d'autre.
_ Mais qui ! s'écria le roux, impuissant.
_ Je ne sais pas… Écoute, j'arrive d'ici une demi-heure. Je vais prévenir ta famille…, déclara Harry.
_ Non, Harry. Pas ma fam… » dit son ami, mais ce dernier avait déjà raccroché.
Il rangea son téléphone quelque peu frustré. Sa famille ne va tout de même pas débarquer comme ça ! Le regard de Ron alla vers Hermione. Celle-ci contemplait d'autres photos sur le meuble notamment une photo où ils sont enlacés devant l'objectif. Le visage de la jeune Hermione exprimait de la confusion et de la peur. Celle de l'inconnu. Il avança lentement vers elle.
_ « Ils vont arriver… Tu…as soif ou… faim ? » proposa-t-il à la jeune fille, maladroitement.
Une demi-heure plus tard…
La sonnette d'entrée retentit. Hermione suivit Ron à la porte, inquiète. Il l'ouvrit et apparut les parents de la jeune fille. Elle se jeta dans leurs bras, soulagée alors que les parents se figèrent un instant en constatant qu'Harry n'avait pas plaisanté au sujet du rajeunissement de leur fille. Ils regardèrent Ron avec un air désolé. Celui-ci semblait abattu. Ils finirent par entrer en la gardant serrer contre eux. Le couple dentiste fut suivi par Harry, Ginny et Mc Gonagall dans son éternel tenu émeraude. Le maître de maison les laissa passer bien qu'il lâcha un regard furieux sur son meilleur ami.
_ « Hey ! Je n'ai pas emmené toute ta famille. Seulement ta sœur ! répliqua Harry pour sa défense.
_ Il y a assez de monde comme ça, grommela le rouquin.
_ Oh je t'en prie Ron. Il me l'a dit parce qu'il sait très bien que je lui en aurais voulu de ne pas m'avoir informée d'une telle situation. Crois-le ou non je m'inquiète pour vous. Vous vous êtes disputé d'ailleurs avant que ça n'arrive ! » lança sa sœur, excédée.
Ronald Weasley soupira et eut un air coupable.
_ « Ce n'est pas le plus important. Il faut qu'Hermione redevienne comme avant. » se contenta-t-il de dire en passant une main nerveuse dans ses cheveux roux.
Ils s'avancèrent dans le salon et virent que leur ancienne prof' de métamorphoses examiner sous toutes les coutures une Hermione quelque peu intimidée.
_ « Je suis désolée, Mr Weasley. Miss Granger semble avoir reçu un sort que je ne peux malheureusement pas défaire. L'auteur de ceci, qui que ce soit semble très malin et à verrouiller le maléfice. Il a ciblé votre amie pour je ne sais quelle raison, déclara Minevra.
_ Vous êtes en train de dire que c'est irrévocable ? s'exclama Ron, effaré.
_ Non, Weasley. Le sort est temporaire et non dangereux. La personne qui le lui a affligé ne semblait pas vouloir que Miss Granger refasse ses études. Si c'est là ce que vous suggérez. Je pense que c'est plus complexe que ça. Les motivations de l'auteur peuvent être de bonnes ou de mauvaises intentions. Peut-être nous inquiétons-nous pour rien aussi ? Un ami vous fait sûrement une farce pendant quelques jours et finira par la libérer.
_ Je ne trouve pas cela drôle, ni pour elle. rétorqua Ron en scrutant sa Hermione qui était soucieuse face à cette conversation.
_ C'est arrivé dans la chambre. fit remarquer Harry.
_ Vous pensez qu'on a essayé d'attaquer notre fille ? questionna Mr Granger.
_ Non, je l'aurais entendu. Jamais je ne permettrai que quelqu'un fasse du mal à votre fille, monsieur. Cela peut provenir de l'extérieur. Il y a une fenêtre dans la chambre, répondit le frère de Ginny.
_ Le sort peut effectivement être réalisé à distance, reconnut le professeur.
_ Comment savoir si cela ne met pas en danger Hermione? demanda la compagne d'Harry.
_ Nous avons qu'à lui poser la question. Miss Granger comment vous sentez-vous ? »
Tous les regards furent braqués sur elle et Ron sentit comme un malaise grandissant.
_ « Je vais bien. Je ne me sens pas malade. Je ne sais pas quoi penser de tout ceci. Je me souviens de ce que j'ai fait hier avec mes parents, mais toute cette histoire abracadabrante est impossible, s'écria la jeune fille en restant au côté de ses parents.
_ Tes souvenirs avant ta première année à Poudlard sont intacts. Mais une question demeure… pourquoi un tel sort ? Pourquoi veut-on Hermione Granger à cet âge-là ? s'interrogea Mc Gonagall.
_ Car elle n'était pas encore une élève douée à ce moment-là, avoua Harry.
_ Pour l'empêcher d'exercer dans la magie, proposa Ginny à son tour.
_ Parce qu'elle ne peut plus se défendre avec celle-ci, murmura Ron, les yeux agrandis d'effroi.
_ Ron a peut-être raison. Ceci ne peut pas être une plaisanterie. Il vaudrait mieux la cacher quelque temps. Nous essayerons de trouver une solution. déclara Harry, préoccupé.
_ Alors il serait plus rassurant pour Miss Granger de repartir avec ses parents. Le temps que nous n'en apprenions un peu plus. Ne vous faites aucune inquiétude jeune fille, cela finira par être plus clair pour vous plus tard. » apaisa Mc Gonagall à la fille de la famille Granger.
Hermione ne dit plus un mot, mais ses yeux trahissaient un réel trouble face à toutes ces informations puis elle observa Ron et Harry. Ces supposés amis semblaient tracassés par quelque chose. Mr et Mme Granger commencèrent alors à entraîner leur fille vers la sortie. Ginny regarda son frère qui était tourmenté par quelque chose. Cette dernière finit par suivre Harry dehors, mais Ron les rattrapa.
_ « N'y a-t-il pas d'autres solutions ? Je veux dire… quand suis-je supposé revoir Hermione ? Combien de temps cela va prendre ? interpella le rouquin à Mc Gonagall et aux parents de sa fiancée, le cœur serré.
_ On ne peut rien vous promettre, Mr Weasley. dit Minerva, d'un ton navré.
_ Ron… tu l'as dit toi-même. Elle a peur de toi. Elle ne te reconnait pas. annonça son meilleur ami à son intention.
_ Alors je ne dois rien faire ? Ne pas réagir ? La laisser partir ? souffla Ron, furieux.
_ Oui le temps que… tempéra le survivant.
_ C'est ma fiancée, Harry. murmura le frère de Ginny, d'un ton blessé.
_ Je sais mon vieux, mais elle ne le sait pas. »
Mr et Mme Granger virent la souffrance dans les yeux de leur futur gendre à quelques mètres. Ils se sentaient impuissants. Ils fixèrent leur fille et aperçurent celle-ci contemplant silencieusement Ron.
_ « Et s'ILS s'en prenaient à elle, hein ? Je ne le supporterai pas. Ils m'ont juré qu'ils finiraient par s'en prendre aux gens que j'aime. lança-t-il à mi-voix à Harry, en lui tenant le bras fortement.
_ Je mettrai des aurors sur le coup pour surveiller la famille entière, décréta l'homme à la cicatrice en forme d'éclair sur le front.
_ Non, Harry… Hermione ne voudrait pas impliquer ces parents. Ils ne peuvent pas la protéger contre la magie s'il se passait quelque chose.
_ Ron… Hermione veut repartir avec ces parents. Elle est perdue… Tu ne peux pas la pousser à rester dans un endroit qui lui est totalement inconnu. » intervint sa sœur tristement.
À ces mots, il libéra le bras d'Harry et une peine infinie s'afficha sur son visage. C'était comme si tout le poids du monde était sur ses épaules. Ron finit par contenir sa rage, en serrant ses deux poings violemment alors que tout ce qu'il souhaitait c'était frapper n'importe quoi, se défouler. Le cœur d'Hermione s'affola en voyant la peine sur le roux.
_ « S'il lui arrive quoi que ce soit, je te tiendrai pour responsable ! s'emporta Ron en toisant son meilleur ami des yeux.
_ Très bien, coupa Harry sèchement.
_ Messieurs je vous prie… » commença à dire Mc Gonagall, attristée par la situation, mais Ron ne chercha plus à épiloguer et rentra chez lui.
Il leur claqua la porte sans dire un « au revoir » ou un « à bientôt ». Il souffrait, il avait envie de tout casser. Il mit ses deux mains dans ses cheveux en traversant le couloir pour aller dans le salon. Le rouquin sentit un flot de tristesse le submerger. Il avait tellement peur pour Hermione. Ron n'avait pourtant aucune raison de douter des compétences des autres Aurors ou des propos rassurants d'Harry, mais c'était plus fort que lui. Il considérait que c'était son devoir à lui de la protéger. Une fois il s'était senti impuissant c'était quand Hermione avait reçu de nombreux endoloris par Bellatrix et qu'il était enfermé dans les cachots avec Harry. Ce jour-là, il s'était promis que jamais plus ce genre de choses ne lui arriverait. Il se dirigea vers un placard et sortit une bouteille de Whisky pur feu et s'en servit un verre. Il était parti pour passer une très mauvaise nuit. Ajouter à cela la culpabilité de la dispute qu'il avait eue avec Hermione. Il donnerait tout pour revenir en arrière et la serrait dans ses bras. Ron avala une gorgée de cet alcool brûlant, déboutonna quelques boutons de sa chemise et se posa lourdement sur le canapé, le verre à une main. Il regarda d'un œil morne l'album sur la table basse et de son autre main de libre il le prit. Le roux le posa sur ses genoux et l'ouvrit tout en buvant à nouveau. Il y avait des photos de sa famille au terrier avec Hermione et Harry, des photos d'eux trois à Poudlard avec leurs amis, des photos du mariage d'Harry et Ginny et des plus récentes de leur vie à deux dans cette maison. Son cœur battit follement. Il l'avait laissé partir. Il se sentait brisé et cruellement seul. Soudain, la sonnette de la maison résonna. Ron fronça des sourcils et se redressa avec son verre puis prudemment alla ouvrir pour voir qui c'était. En voyant la jeune Hermione au pas de sa porte et le reste du groupe au loin les observant, il ne comprit pas. Il se perdit dans ces yeux couleur chocolat.
_ « J'ai changé d'avis. » annonça Hermione bravement avant de passer devant le rouquin pour aller à l'intérieur au chaud et ne saluant pas les autres.
Il se figea. Avait-il bien entendu ? Elle voulait rester avec lui ? Lui qu'elle considère comme un étranger ? Il se reprit et vit Harry le saluer d'un hochement de la tête avant de s'éloigner dans la rue avec le reste du groupe. Quelque peu confus, il referma la porte et retourna dans le salon.
À suivre…
