Les chaines me maintenaient fermement accroché au mur de pierres, je n'aimais pas l'air que je respirais dans cet affreux cachot, il était humide et sentait une odeur de moisissure immonde.
Depuis combien de temps étais-je ici? Dans combien de temps se décideraient-il enfin à me tuer?
J'étais épuisé et je me demandais comment mon corps parvenait à supporter les sévices que je subissais depuis le jour ou ils étaient venu me prendre.
Je savais qu'Edward ne m'aimait plus, il me l'avait suffisamment dit. Mais était-ce une raison pour ne pas venir m'aider?
Non, Bella, il ne te doit rien, grommela une petite voix dans ma tête. Ni lui, ni Alice, ni personne. Tu as voulus de ton propre grès entrer dans ce monde, prends tes responsabilités à présent. Voici le prix à payer, torturé jusqu'à la fin, parce qu'au fond ils savent bien qu'ils ne pourront jamais découvrir le mystère que je parais être à leurs yeux.
Je tentais de me redresser pour trouver une posture plus confortable, sans succès. Ils n'avaient même pas prit la peine de faire en sorte que je puisse m'assoir, non, j'étais attaché, débout à moitié nu contre ce mur, tellement fatigué d'essayer de maintenir mon poids à la force de mes bras que j'avais depuis longtemps fini par laisser mes poignées prendre la douleur.
Quand pourrais-je enfin mourir? Me répétais-je sans cesse. Jamais je n'avais à ce point désiré quelque chose, et moi qui ne croyais pas en dieu, j'en étais arrivé à prier chaque jour pour que mon corps finisse par lâcher, pour qu'enfin, tout comme mon esprit, il finisse par abandonner. C'est tout ce que je voulais à présent.
Dans les premiers temps, j'avais été si sur que les Cullen viendraient m'aider, j'avais chaque jour garder espoir de les voir passer cette énorme porte en bois, m'arrachant à mes chaines, à ma peine, à mes tortures, à ma solitude et à mes bourreaux. Alice n'avait pas pu passer à côté de ça, n'est-ce pas?
J'en étais arrivé à douter de son don, du moins, c'est ce que je préférais faire. Parce que si elle avait réellement vu, cela voudrais simplement dire qu'elle se fichait royalement de moi. Peut-être était-ce le cas, peut-être que pour elle aussi, je n'avais été qu'un amusement, un jouet. Cette pensée me brisait le cœur autant que ces chaines s'évertuer à briser mes poignées. A chaque fois que j'étais amené dans la grande salle pour y subir ma séance de torture, que l'un des principaux acteurs préférait définir comme une sorte d'expérience scientifique, on me répétait que s'ils étaient venu, j'aurais été rendu à leur soin depuis longtemps, hors, j'étais toujours là. Même celle qui paraissait s'être prise de pitié pour moi avait confirmé que les Cullen n'était jamais venu me chercher, ils n'avaient jamais donné de nouvelles.
Même si j'avais perdu le fil du temps, je me souvenais parfaitement du jour ou ils étaient venu me chercher. Je sortais de cour à la fin de la journée. Je me souvenais parfaitement avoir fait un détour pour déposer Angela dont la voiture était tombé en panne, puis avoir immédiatement pris le chemin de la maison. Cela faisait un peu plus de trois mois qu'Edward m'avait avoué la vérité sur ses sentiments, trois mois qu'il avait avoué ne jamais avoir voulu de moi et en y pensant sur la route, je me souvenais m'être dit que tout paraissait clair à présent. S'il avait réellement voulu de moi, s'il m'avait réellement aimé, il n'aurait sans doute jamais refusé de me transformer.
Je me souvenais m'être dit à quel point j'avais été stupide et je me souvenais qu'en arrivant à la maison, je pleurais à chaudes larmes en remerciant le ciel de ne pas avoir à croiser mon père dans cet état.
J'étais ensuite monté dans ma chambre avec la ferme intention de me coucher directement, dormir était devenu mon seul échappatoire, par la même, mon occupation favorite, lorsque j'avais le plaisir de n'avoir aucun souvenirs de mes rêves ou plutôt de mes cauchemars. A la seconde à laquelle j'avais refermé la porte derrière moi, une main s'était plaqué sur ma bouche et puis, plus rien. Le noir absolue jusqu'à ce que je me retrouve dans ce cachot.
Les premiers jours, personne ne se présenta à moi. Je n'eus droit à aucune explication, aucune visite, pas même un peu de nourriture... rien.
Puis une homme aux iris rouges pénétra dans ma prison, me détacha sans un mot et me traina sans ménagement à l'extérieur. Je lui avais posé tant de questions, je l'avais supplié de m'expliquer ce que j'avais bien pu faire de mal, mais rien. Il ouvrit une grande porte, agrippa une poignée de mes cheveux et me jeta au milieu de l'immense pièce. J'eus à peine la force de relever la tête et lorsque j'y parvins, ce fut pour découvrir un attroupement de vampires autour de moi, vingt, peut-être trente.
C'est ce jour là qu'on m'expliqua enfin pourquoi on m'avait enlevé, pourquoi ils pensaient avoir tous les droits sur moi, pourquoi ils voulaient essayer de comprendre ma différence et pourquoi je ne pourrais jamais repartir.
Les Cullen étaient apparemment les seuls qui pourraient décider de me changer en l'un des leurs, parce que mes ravisseurs n'en avait pas l'intention, ils ne voulaient pas de quelqu'un disposant d'un esprit insondable, quelqu'un dont ils ne pourraient s'assurer de sa loyauté. Ce fut bien la première fois que je haïssais le silence de mon esprit.
Le couinement de la porte me ramena à la réalité et mon cœur accéléra sa course lorsque je vis celui qui était chargé de m'emmener à son maitre.
Ma torture ne s'arrêtera pas aujourd'hui...
