Draco s'avançait dans l'allée, ignorant tous ces visages attentifs pour se concentrer sur l'unique qui comptait à ses yeux. Astoria. Gracieuse, belle, charmante, intelligente. Elle arborait un sourire renversant qu'il aurait voulu figer à jamais sur ses joues. Ses cheveux châtains retombaient en une coiffure savamment étudiée sur ses épaules nues et fines. Elle était magnifique. La parfaite épouse, la femme que n'importe quel homme de constitution normale rêverait de faire sienne, aux courbes douces et insolentes, au caractère flamboyant et surtout possédant la tranquille assurance et la confiance que toute femme de sang pur se doit d'avoir. Il n'y a pas à dire, ses parents avaient fait du bon travail, la famille Greengrass était idéale : riche, avec un arbre généalogique parfait, et une implication minime dans la guerre.
Un choeur de nymphes entonna la marche nuptiale, et Draco oublia momentanément sa future femme pour se délecter de leurs voix d'ange. Les invités se levèrent en un même ensemble pour se tourner vers lui et il continua son chemin vers Astoria, enchanté par la mélodie mélancolique. Enfin, il se trouva face à elle et attrapa sa main. Elle papillonna des yeux. Et quels yeux, des yeux bleus à couper le souffle. Le jeune homme sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Peut-être … Peut-être qu'il pourrait apprendre à l'aimer. Peut-être qu'un jour, les sentiments viendraient. Après tout, elle possédait tout ce dont une femme a besoin pour plaire. Tout ce qu'il avait recherché jusqu'alors. Tout ce que ses parents attendaient.
C'était Narcissa, sa mère, qui présidait la cérémonie. Froide, intrigante, elle portait une robe bleue et une rivière de diamants coulait sur sa poitrine délicate. De sa voix monotone, elle récita les neufs devoirs du sang pur et de sa femme, Draco et Astoria acquiescèrent. Ils connaissaient cette liste par cœur, pour l'avoir entendue un bon millier de fois depuis leur plus jeune âge. Donner un héritier mâle. Respecter leur nom. Respecter leur héritage et le transmettre à leurs futurs enfants. Acquérir une bonne position dans la société. Ne pas frayer avec les impurs. Suivre les décisions du chef de famille. Faire fructifier le capital. Dédier sa vie au bien-être de son conjoint.
« Astoria Emerald Greengrass. Prêtez vous serment sur la tombe de vos ancêtres que vous chérirez, protégerez et donnerez un enfant à Draco Abraxas Malfoy, ici présent ? » Astoria n'hésita pas un instant et prononça d'un ton clair et sûr « Je le jure sur ma magie. ».
Les serments de sangs pur ne se prenaient pas à la légère. Une fois pris, il était extrêmement difficile de s'en défaire, très semblables aux serments inviolables.
Un fil, fin et brillant, s'enroula autour de son annulaire.
Et, pendant quelques secondes, Draco contempla la bague qui ornait le doigt fin d'Astoria, l'espoir de la trouver autour du doigt d'une toute autre personne le surprit alors qu'il s'était promis de ne pas y penser.
« Draco Abraxas Malfoy. Prêtez vous serment sur la tombe de vos ancêtre que vous chérirez, protégerez, et vous emploierez à donner un héritier à Astoria Emerald Greengrass, ici présente ? »
Le blond déglutit. De sa décision dépendaient de nombreuses personnes. Il ne pouvait pas se permettre de refuser un tel mariage. Puis, il réalisa que la potion qu'il avait prise pour éloigner les pensées parasites ne faisait plus effet et il commença à paniquer. Vite, il fallait qu'il réponde. Le regard insistant de Narcissa, celui implorant de Astoria, et celui, plus sévère, de son père pesait sur ses épaules. Qu'avait-il à attendre, de toute façon ? Répudier cette alliance dans l'espérance vaine que celui qu'il aimait lui reviendrait, en dépit de leur dernière discussion ? Il haussa les épaules et ignora l'image d'un brun aux yeux verts, et le souvenir de baisers volés, de caresses dans un grand lit blanc, de rires étouffés sous un drap.
Mais il ne reviendrait pas. Il se mariait aujourd'hui. Tout comme Draco. Alors, l'héritier Malfoy releva la tête pour regarder sa fiancée et dire « Je le jure sur ma magie. ».
Du moins l'aurait-il dit s'il n'avait pas été coupé en milieu de phrase.
Une porte s'ouvrit à la volée. Et Harry, encore plus échevelé que d'habitude alors même qu'il semblait évident qu'il avait fait un grand effort sur sa coiffure, arrivait en courant. Il portait ses habits de mariage. Noirs, évidemment. Et il était plus beau que jamais. Le cœur de Draco se révolta. Venait-il ici pour le narguer ? Le blond ouvrit la bouche dans l'objectif de formuler l'une de ses remarques blessantes dont il avait le secret. Mais ses lèvres, déconnectées du cerveau semble t-il, demandèrent simplement « Qu'est-ce que tu fais ici ? ». Harry, qui s'était arrêté dans l'allée là où Draco se trouvait quelques minutes plus tôt haussa les épaules et dit d'une ton dans lequel se devinaient le chagrin et la tristesse, mais aussi le remord « Je n'ai pas pu. ». Sa voix se brisa et Draco sentit qu'il était sur le point d'éclater en sanglots. « S'il te plaît, Draco. Pardonnes moi. », il supplia, les yeux brillants.
Un flot d'émotions contradictoires submergèrent Draco Malfoy. La douleur, de le voir si malheureux. La nostalgie de ce temps où ils avaient pu s'aimer naïvement, sans la crainte du qu'en dira t-on. La peine. La solitude. Plus seul que jamais face au dilemme qui pouvait changer sa vie du tout au tout. L'amour ou la facilité. Partagé, le garçon sentit une larme couler sur sa joue. Il ne savait que répondre. Pardonner ? Il y a trois mois, Harry avait rompu. Pour épouser Ginny Weasley, la rousse plantureuse. Parce que c'était ce que tout le monde attendait de lui. Alors Draco avait mis ses rêves de côté, pour accepter l'alliance avec les Greengrass. Parce que lui aussi avait voulu faire ce que les autres attendaient de lui.
« Tu m'as brisé le cœur. » constata t-il, s'étonnant de l'amertume qu'il percevait dans ces quelques mots. Harry hocha la tête « Je sais. » dit-il doucement.
« Draco, qui est-ce ? » s'enquit Astoria.
Si, cinq secondes plus tôt il avait eu l'impression de se trouver seul face à Harry, elle se flétrit par l'intervention de la jeune femme. Et Draco se souvint de la présence de tous les invités, suspendus à leurs lèvres. Un murmure dans la foule, et on entendit perceptiblement « C'est Harry Potter ! » .
Ignorant leurs spectateurs, Harry chuchota « J'ai voulu revenir vers toi, il y a deux mois. Mais j'ai lu que tu étais fiancé dans la Gazette du sorcier. ». Le cœur de Draco se tordit, comme si deux mains invisibles essayaient de l'essorer pour en extraire le sang.
La voix glaciale de Lucius les interrompit « Draco, qu'est-ce que tout cela signifie ? Est-ce que toi … Et Mr. Potter ... ». Il se tût, n'osant pas formuler sa pensée. Chacun retenait son souffle.
« Écoute, je suis désolé. Je n'aurais pas du venir, j'ai laissé passer ma chance. Je voulais juste que tu le saches. » cette fois, c'était Harry. Il baissait la tête, sans oser regarder Draco. Sans se retourner, il sortit de la pièce et le blond suspecta qu'il voulait avant tout cacher ses larmes, n'ayant jamais aimé montrer ses émotions en public.
Draco Malfoy était un lâche. Il avait toujours fuis le danger avec une habileté peu commune. Il détestait se battre, n'aimait pas s'engager, ne promettait jamais rien. Et avant toute chose, il ne tombait jamais amoureux.
Mais Harry avait toujours été son exception, la seule, l'unique. Il fuyait le danger mais aimait à provoquer le Survivant avec passion. Il ne s'engageait pas, pourtant il s'était donné corps et âme dans leur premier baiser. Il ne promettait jamais rien, mais avec Ô combien de ferveur avait-il juré de ne jamais le quitter. Et enfin, il était tombé immuablement et irrémédiablement amoureux de lui.
« Mais qu'est-ce que tu attends pour le retenir ? » s'écria Pansy, qui s'était levée de sa chaise. Blaise ajouta un « C'est ta chance, Draco » chaleureux et amical, et Draco ressentit une vague d'affection pour ses deux amis.
Alors, il prit ses jambes à son cou, pour rejoindre celui qu'il avait toujours aimé. Pour rejoindre Harry, son Harry.
Il le trouva en bas de l'escalier de pierre, dans l'entrée du manoir Malfoy. Sans se presser, il alla à sa rencontre « Tu es stupide, Potter ».
« Je sais » répondit son ancien amant en reniflant.
« Et la Weaslette ? » questionna Draco en s'asseyant à côté de lui. Un rictus déforma les traits de Harry.
« Je l'ai larguée devant l'autel. Je ne suis pas prêt de revoir la famille Weasley avant un bon bout de temps. Si tu avais vu leurs têtes ... Même Hermione, on lui aurait annoncé qu'elle avait raté tous ses examens qu'elle aurait eu le même visage. » il ricanait, mais le blond savait Ô combien cette décision avait dû lui en coûter. Il avait trahis ceux qui s'apparentaient le plus à une famille pour lui, sans même avoir la certitude que Draco accepterait ses excuses.
« Est-ce que tu es sûr de ta décision ? » demanda Draco en posant une main sur son épaule.
« Non. » dit Harry honnêtement « Mais je n'aurais pas supporté l'idée d'épouser Ginny et de lui faire l'amour alors que tu es l'unique personne qui occupe mon cœur et mes pensées depuis plus de cinq ans. ». L'ancien serpentard sourit, d'un vrai sourire sincère « Alors tu avais vraiment le béguin pour moi en sixième année ! Dire que tu l'as toujours nié quand je te demandais... », faisant mine de réfléchir, il continua « En même temps, tu me suivais partout. Je ne devrais même pas être étonné. Tu as dû me voir nu dans les douches des vestiaires, et tu n'as pas résisté à mon sex-ap...mpfffff ». Harry le fit taire en posant un baiser exigeant sur ses lèvres.
Quand ils rompirent leur étreinte, les joues rouges et le souffle court, le ton de Celui qui avait tué Voldemort se fit plus pressant « Écoutes, Draco, je ne peux pas te promettre que ça va marcher. Je ne peux pas te promettre qu'il n'y aura pas de disputes, pas d'obstacles. Je ne peux pas te promettre un amour facile, comme dans les contes de fées. Mais je peux te promettre que je ferais tout pour te rendre heureux, et que je t'aime, et que je ne te quitterais plus jamais. S'il te plaît. Choisis moi. »
Le cœur de Draco battait si vite qu'il s'étonnait de ne pas le voir sortir de sa poitrine. « Tu es idiot, Potter, vraiment idiot. Crois-tu vraiment que je serais ici avec toi si je ne t'avais pas déjà choisis ? » il posa un nouveau baiser sur les lèvres du brun. « Tu es celui qui a le plus à perdre, Potter. Si je viens avec toi, je ne perds qu'un titre. Mes parents me pardonneront un jour ou l'autre, je suis leur seul enfant. Mais toi … Tu sais ce que tu risques. La sang d... Granger et le rouquin pourraient ne jamais te reparler. Et puis, un jour, quelqu'un découvrira notre relation. Et elle fera les gros titres, avec photos à l'appui. ».
« Tu as peur, Malfoy ? » demanda Harry, soupçonneux.
« Tu aimerais. » rit Draco, alors qu'il attrapait la main de son amant pour transplaner ailleurs.
XxXx DracoxHarry xXxX XxXx DracoxHarry xXxX XxXx DracoxHarry xXxX
Bon, comme d'habitude, tout appartient à cette chère J.K. Rowling (que j'épouserais avec plaisir si je n'étais pas déjà désespérément amoureuse de Draco Malfoy, personnage de fiction). Cette histoire est complètement OOC & Cucul la Praline, je vous l'accorde, mais qui n'a pas besoin de jolis petits poneys roses pour vivre ? *-* Donc, rien de bien original. Néanmoins, merci d'avoir pris la peine de me lire, et n'hésitez pas à laisser une review. Je pense à faire une séquelle, principalement centrée sur les réactions du monde sorcier (particulièrement Ron / Hermione / Ginny / Astoria / Narcissa & Lucius) mais je verrais selon vos réponses ( : .
