Attention : Je me réserve le droit de peut-être modifier le titre de cette fic qui ne me satisfait pas complètement (ainsi que le résumé mais bon ça on s'en fiche).

Quoi de mieux que les vacances de Noël pour publier le cinquième tome des Liens Eternels, la suite de The Gentlest Feeling ! Je suis absolument ravie de publier ce chapitre ce soir, même si je suis absolument crevée par le boulot mais qu'importe, j'ai huit jours de vacances à partir de maintenant, wouhou ! Et je suis vraiment trop contente de commencer ce nouvel opus, hyper nerveuse aussi, j'ai tellement envie de savoir ce que vous allez en penser et peur aussi un peu...

Je vous conseille fortement de lire ce qui suit :

Ceux qui quittaient Poudlard est donc le cinquième tome, cette fic raconte la septième année des Maraudeurs, qui se déroule de l'été 1973 à l'été 1974 (dans mon histoire, j'ai pris la liberté de faire naître les personnages principaux en 1956 et non en 1960, vous comprendrez pourquoi dans... longtemps :P). Sachant que la saga a commencé par Entre amis (de 1966 à 1970 environ), La vie n'est pas un jeu (4e année), Leave it behind (5e année) et The Gentlest Feeling (6e année) que j'ai terminé d'écrire l'été dernier.

On y retrouve donc nos quatre Maraudeurs, Lily et parmi la myriade d'OCs présent dans cette histoire, on en retrouve deux très importants : Liana Harper et Lyra Carlson, les deux meilleures amies de Lily, Gryffondor, même année. Je reviendrais sur leur histoire dans cette fic, mais en voici les grandes lignes : les mères de Liana, Lyra et Lily étaient moldues et meilleures amies au même titre que leurs filles, leurs familles sont très proches. Leurs mères ont été assassinées lors de la quatrième année de leurs filles par un Mangemort inconnu, c'est l'événement qui marque un peu le début de la terreur instaurée par Voldemort. Sinon, Liana a été amoureuse de Sirius de sa 1ere à sa 6e année puis il lui a brisé le coeur, aujourd'hui elle sort avec Remus depuis mars dernier. Quant à Lyra, elle sort avec Sirius depuis janvier dernier.

Cette 7e année est découpée en quatre grandes parties. La première se déroule pendant l'été avant la septième année des Maraudeurs & Cie, fera 5 ou 6 chapitres environ, et se nomme La Grande Découverte (ou The Great Discovery, en angliche c'est stylé aussi). On y retrouve d'anciennes et de nouvelles intrigues, tous les personnages principaux.

Ce qui veut dire : il s'est passé énormément de choses avant cette septième année. D'habitude, à chaque début de tome, je dis aux nouveaux lecteurs qu'ils ne sont pas obligés de lire les histoires précédentes. Il est vrai que j'ai pour habitude de réexpliquer au fur et à mesure ce qu'il s'est passé avant ou de faire des notes de bas de chapitres. Mais là je suis en train de me poser une sacrée question, à savoir si le début de mon histoire ne vous intéressera pas réellement si vous n'avez pas lu les histoires précédentes.

Cette première partie est absolument décisive pour toute la saga entière (et ouais, rien que ça), mais elle se passe pendant l'été donc pas à Poudlard. Elle est beaucoup centrée sur l'intrigue autour de Lily, Lyra et Liana, que je développe depuis le début des Liens Eternels, donc si vous ne connaissez pas l'intrigue grâce aux tomes précédents, ça ne vous intéressera peut-être pas. Les Maraudeurs sont présents aussi pendant l'été, ne vous inquiétez pas. Mais par exemple, malgré le fait que ce soit une James/Lily, je préfère vous prévenir : il n'y aura pas de scène entre nos deux protagonistes avant le 4e ou 5e chapitre de cette partie. Ils ne se voient qu'à la fin de l'été et j'ai beaucoup de choses à raconter avant ça. Voilà, vous êtes prévenus.

Après pour ceux qui ont quand même envie de se jeter dedans, sachez que : le tout début de ce chapitre est un rappel éclair de ce qu'il s'est passé l'année précédente ; qu'il y a un autre moment de ce chapitre où je détaille un peu l'intrigue qui tourne autour de Lily, Lyra et Liana (ce qui fait que vous allez pouvoir suivre le début de cette fic, même si je pense que ça vous intéresserait plus si vous aviez vraiment lu leurs aventures d'avant, mais bon vous faites comme vous voulez :P) ; que suite à la demande d'une lectrice, je ferais un résumé de tout ce qu'il s'est passé entre James et Lily dans le chapitre 2.

Disclaimer : Le monde d'Harry Potter appartient à JK Rowling. Le titre du chapitre est tiré des paroles de la chanson "Sympathy For The Devil" des Rolling Stones ; j'ai pour habitude de choisir des chansons qui ont une signification particulière pour moi et pour le chapitre, là ce n'est pas le cas, "Please allow me to introduce myself" c'est juste pour débuter la fic et dire "Laissez-moi vous présentez le début de mon histoire" ;).

Playlist : Archive - Londinium (album) - Nothing Else ; Marillion - F E A R (album).

Note : La première partie en italique, ce sont les pensées de Lily, elle fait un petit récap sur sa sixième année qui fut plutôt hard.


PARTIE I

LA GRANDE DECOUVERTE


Ceux qui quittaient Poudlard

1. Please allow me to introduce myself


Je crois que je n'ai jamais été autant soulagée de descendre du Poudlard Express pour revenir dans mon monde bien moldu que ce jour-là. Le dernier jour de ma sixième année. J'allais profiter de deux longs mois d'été bien paisibles, loin de Poudlard - du moins, c'est ce que j'ai cru, mais ces deux mois furent tout sauf paisibles - j'y reviendrai. Tout ça pour dire que ma sixième année fut des plus mouvementées. Des plus éprouvantes.

Des plus tragiques.

Ma sœur Pétunia qui me renie car elle a finalement découvert que notre père n'était pas son père biologique, secret que je gardais depuis deux ans, depuis la mort de notre mère. Ma meilleure amie qui sort avec mon pire ennemi. Mes deux meilleures amies qui ne se parlent plus, ne se regardent plus, pendant des semaines. Deux tarés qui me droguent à mon insu pour tenter de faire de moi leur esclave sexuel le temps d'une nuit - et c'est bon sang de Potter qui est venu à ma rescousse, cette nuit-là.

Des Mangemorts qui attaquent le village de Pré-Au-Lard le jour où les élèves de Poudlard y sont de sortie. La première fois que quelqu'un meurt devant mes yeux, pire, dans mes bras - un élève plus jeune que moi. La première fois que je reçois le Doloris. La mort de Nicole. Ai failli me faire tuer par un loup-garou - qui n'était autre que Remus. La mort de Jim. La plus grande peur de ma vie. Des dizaines de cauchemars ont suivi et j'ai dû passé à deux doigts du syndrome post-traumatique - comme tous mes camarades. Poudlard a eu beaucoup de mal à se remettre de tout ça - des blessures, des morts, du traumatisme psychologique qui n'épargna personne. (1)

Et mon professeur de Défenses Contre les Forces du Mal qui se suicide devant mes yeux et ceux d'Albus Dumbledore, juste après nous avoir avoué qu'elle nous avait trahis, qu'elle espionnait Dumbledore contre son grès pour le compte de Vous-Savez-Qui depuis son arrivée à Poudlard, qu'elle était à l'origine de la Bataille de Pré-Au-Lard, qu'elle avait assassiné le professeur de Divination, et que son fils avait été tué en chemin de la main même de Vous-Savez-Qui. (2)

Alors, est-ce trop demander de pouvoir passer deux mois tranquilles, loin de toute forme de magie ? Il faut croire que oui, quand on s'appelle Lily Evans.


5 Juillet 1973

Le réveil sorcier n'eut le temps d'émettre qu'un seul « bip » avant que Sirius ne l'arrête d'une tape discrète de la main. Il reposa sa main sur son ventre et continua de fixer le plafond de la chambre d'amis qu'il occupait chez les Potter. Il était sept heures du matin et il était réveillé depuis plus de deux heures. Malgré l'heure matinale, il n'avait pu se rendormir.

Dans deux heures, il enterrerait son oncle Alphard. Il devrait se rendre dans ce minuscule cimetière sorcier à la périphérie de Londres où était situé le majestueux mausolée de la famille Black. Tous ses ancêtres y reposaient. Même Phineas Nigellus Black, le directeur de Poudlard le moins aimé de l'histoire, l'avait choisi comme sépulture alors que la plupart des directeurs du collège de sorcellerie étaient enterrés dans le cimetière de l'école.

Un an plus tôt, Sirius avait fugué du Square Grimmaurd et sa famille l'avait renié. Il n'avait gardé contact qu'avec cinq membres de la famille des Black ; sa cousine Andromeda, son oncle Alphard, sa tante Dorea mariée à son oncle Charlus Potter et leur fille Fulvia (3). Andromeda était celle dont il était le plus proche. Les Black l'avaient également déshéritée le jour où elle s'était enfuie avec Ted Tonks, un sorcier né-moldu avec qui elle était mariée et avait une fille, Nymphadora.

Il était moins proche d'Alphard mais ils s'écrivaient tout aussi régulièrement qu'Andromeda et lui. Depuis son enfance, ses parents décrivaient le frère de Walburga comme l'original de la famille. Il ne s'était jamais marié et avait parcouru le monde plutôt que de s'occuper des affaires des Black. Au cours de leurs longues conversations, Sirius avait découvert que son oncle n'était pas aussi anti-moldus que ses parents. Il ne partageait pas les idéaux radicaux et supprémacistes de sa sœur et de son beau-frère, mais n'avait jamais souhaité s'opposer à eux et au reste des Black pour ne pas s'attirer leurs foudres. Alphard appréciait son confort et l'argent des Black qui lui permettait de faire tout ce qu'il voulait.

Alphard Black avait bien vécu. Il avait voyagé, avait rencontré beaucoup de sorciers et de sorcières extraordinaires, avait découvert de nombreuses cultures très différentes de la sienne. Sa grande passion était l'alchimie. Sans jamais avoir reçu d'apprentissage dans la matière, il avait appris par ses propres moyens et au contact de ses rencontres. Il n'avait jamais été un grand alchimiste, mais disposait d'un laboratoire dans son manoir du Yorkshire. Il était décédé cinq jours plus tôt, la veille du dernier jour de la sixième année de Sirius à Poudlard, lors d'une de ses expériences qui avait mal tourné.

Il s'agissait d'une grande perte, pour Sirius. Alphard lui avait témoigné un grand soutien ces dernières années. Pour cela, Sirius se rendrait à son enterrement. Andromeda et lui en avaient longuement discuté, avaient pesé les pours et les contres. Car ils devinaient que le reste de leur famille serait présent, et Merlin savait qu'ils n'allaient pas être ravis de voir leurs deux vilains petits hippogriffes ce jour-là... Malgré les risques qu'ils allaient encourir, il voulait rendre hommage à leur oncle.

Sirius sortit des couvertures en silence. Dans cette chambre, une porte menait sur le couloir et le reste du manoir, une autre menait à une salle de bain réservée à sa chambre. Sirius s'y rendit, se brossa les dents et prit une douche. Une serviette nouée autour des hanches, il sortit et se vêtit d'une robe de sorcier appartenant à James. Le tissu d'un noir d'encre était somptueux, décoré de fines broderies argentées très discrètes et très élégantes.

Il s'agissait d'une robe typique pour un sorcier appartenant à une grande famille de sang-pur et qui participait à un événement aussi solennel qu'un enterrement. Auparavant, Sirius possédait plusieurs dizaines de robes de cette sorte, mais en fuguant du Square Grimmaurd, il les laissa derrière lui. Elles constituaient après tout la dernière chose qu'il voulait emporter avec lui alors qu'il voulait se couper de ce monde qu'il considérait comme un véritable poison pour sa santé mentale.

Bien qu'il ait fait attention à faire le moins de bruit possible, la personne qui partageait son lit s'éveilla doucement et Sirius entendit le mouvement des couvertures.

- Sirius ?

- Rendors-toi, répondit-il en mettant ses chaussures.

- Non, non, je suis réveillée » Il sourit en l'entendant bailler. Sirius se leva pour vérifier son reflet une dernière fois dans le miroir de la salle de bain, arrangea ses cheveux, puis fit demi tour jusque dans la chambre.

Lyra Carlson était assise au milieu du lit, exposant sa poitrine nue sans aucune pudeur, le drap cachant son bas-ventre et ses jambes. Elle cligna des yeux, bailla à s'en décrocher la mâchoire en passant une main dans ses cheveux noirs ondulés et surtout emmêlés au réveil. Elle tourna la tête vers son petit-ami et lui sourit.

- Bonjour.

- Salut » Il s'approcha du lit et récupéra sa baguette magique posée sur la table de nuit « Bien dormi ?

- Oui et toi ?

Sirius haussa les épaules. « La nuit fut courte » grimaça-t-il, et pas parce qu'il parlait de leurs ébats. Lyra se hissa sur ses genoux près de lui et glissa sa main dans la sienne.

- Tu es sûr que tu ne veux pas que je vienne, aujourd'hui ? J'ai pris une robe noire au cas où. Elle est très classe en plus donc tu n'auras pas honte de moi.

Sirius sourit, mais son regard redevint vite sombre « Non. Je ne veux pas t'infliger ça. Ma famille... Je pense que tu as une petite idée de comment ils sont » De plus - ce que Sirius ne lui avait pas dit - il craignait pour sa sécurité. Si ses parents ou sa cousine Bellatrix rencontrait la sang-mêlée avec qui il sortait depuis presque six mois, il pouvait très bien imaginer ce dont ils étaient capables.

Lyra entoura ses bras autour de sa nuque et se colla contre lui. Il la serra dans ses bras, embrassa ses cheveux et huma son odeur. Puis il la relâcha et, avec un sourire sans joie, dit « Je descends » Elle sauta du lit.

- J'arrive, on va prendre le petit-déj ensemble.

Sirius était déjà parti alors qu'elle enfilait rapidement son pyjama. Elle sortit à son tour et regarda de chaque côté du couloir pour s'assurer que personne - ou plutôt qu'aucun adulte - ne la verrait. Lyra était arrivée au Manoir Potter la veille, seulement pour quelques jours et principalement pour soutenir Sirius en ces temps difficiles. Mrs Potter lui avait montré la chambre d'ami où elle était censée dormir, à quelques mètres à peine de celle de Sirius. Clairement, la mère de James n'avait pas dans l'idée que deux jeunes sorciers de dix-sept et seize ans devaient partager le même lit...

Presque tout le monde était présent dans la cuisine pour le petit-déjeuner. Christa Potter servit une tasse de thé et des toasts à Sirius - alors que ce dernier, l'estomac noué d'anxiété, n'avait aucun appétit - tout en monologuant sur un sujet quelconque - diatribe que Sirius, vu son air absent, n'écoutait pas du tout.

Christa, tout comme son mari Damian, travaillait en tant qu'Auror au Ministère de la Magie. Les journées étaient longues pour un Auror, ce qui expliquait pourquoi Mr Potter était absent de la tablée, déjà parti au Ministère. Mrs Potter avait pris quelques jours de congés pour accueillir son fils à son retour de Poudlard.

Remus lisait la Gazette du Sorcier en sirotant une tasse de café. Peter dégustait ses œufs au plat et son bacon en posant des questions à Remus, la bouche pleine, sur les actualités du jour. James dormait encore. Tous saluèrent Lyra avec chaleur, et Mrs Potter se leva pour lui servir son petit-déjeuner.

- Non, restez assise, Mrs Potter ! Vous êtes déjà suffisamment gentille de m'accueillir chez vous.

- Voyons, c'est normal. C'est très bien pour Sirius que tu sois là, sourit la quinquagénaire, soulignant les rides autour de ses lèvres et de ses yeux sans rien enlever de son charme.

Christa Potter était une sorcière d'une grande beauté, avec des yeux marrons noisettes pétillant de malice, semblables à ceux de son fils, et sa chevelure châtain était aussi emmêlée et indomptable que la célèbre tignasse du Maraudeur.

Lyra se servit des céréales, une tasse de thé et s'assit à côté de Sirius. Elle mangea en participant ponctuellement à la conversation qui se jouait entre Remus, Christa et Peter sur les dernières dispositions du Ministère. Sirius restait silencieux et elle ne tenta pas de le dérider, se contentant d'être présente. Il appréhendait ce qui allait se passer et elle le comprenait parfaitement. Elle sentit une main se poser sur sa cuisse et elle entrelaça ses doigts aux siens sous la table, qu'il serra avec force.

Des pas lourds et précipités se firent entendre dans les escaliers à l'extérieur de la cuisine. La porte s'ouvrit avec fracas et un James torse nu apparut, portant seulement son bas de pyjama, les cheveux dans un état indescriptible et les yeux bouffis de sommeil derrière ses lunettes rectangulaires. Il tenait dans sa main droite un tissu très léger d'une teinte argentée.

- J'avais peur que tu sois déjà parti, dit-il d'une voix rauque, les yeux fixés sur son meilleur ami.

- Pourquoi ? s'étonna Sirius.

James se dirigea vers lui et lui tendit sa cape d'invisibilité. Peter et Remus jetèrent des coups d'œils inquiets à Christa qui regarda la cape avec un sourire. Cet objet magique très précieux était un héritage qui se transmettait dans la famille Potter depuis de nombreuses générations. Des expéditions nocturnes avec Damian, à l'époque où ils étaient tombés amoureux à Poudlard, ils en avaient fait. Elle n'avait pas besoin des hiboux qu'elle recevait de Minerva McGonagall pour se douter que son fils en profitait tout autant.

- Prends-la pour ce matin. Mets-toi sous la cape avec Andro. Vous serez plus en sécurité.

Ces derniers jours, James avait plutôt été contre le souhait de Sirius de se rendre aux funérailles de son oncle. Comme le reste de l'entourage de Sirius, il craignait pour sa sécurité et celle d'Andromeda à l'idée qu'ils se retrouvent entourés de leur famille, de puissants sorciers qui pratiquaient avec assiduité la Magie Noire.

Sirius prit la cape sans discuter. Quelques minutes plus tard, il fut temps pour lui de retrouver sa cousine. Ses amis et Mrs Potter lui souhaitèrent du courage, James lui tapota affectueusement l'épaule. Il embrassa furtivement Lyra et disparut dans la cheminée des Potter après avoir prononcé l'adresse des Tonks. Il se retrouvra ensuite dans le salon du petit cottage où vivait sa cousine.

- Andro ? appela-t-il.

- J'arrive !

Elle était magnifique. Drapée dans une robe aussi raffinée que celle de Sirius, ce dernier avait l'impression de se retrouver devant Andromeda Black, digne héritière d'une famille sang-pure et influente, plutôt que devant Andromeda Tonks, épouse et mère aimante. Sa longue chevelure noire était coiffée dans une natte haute, son maquillage était discret. Elle avait retrouvé un port altier, un visage impassible et un regard hautain, les mêmes qu'elle arborait auparavant. Mais Sirius la connaissait bien, et il savait que derrière son flegme se cachait sa nervosité à l'idée de retrouver sa famille.

Un sourire se dessina sur ses lèvres et son regard bleu outre-mer se radoucit en voyant son cousin. Sirius eut alors un comportement qui les surprit tous deux, car même s'ils avaient beaucoup d'affection l'un pour l'autre, ils étaient peu démonstratifs ; il la prit dans ses bras. Sa cousine répondit à son étreinte.

- Ça va être une vraie promenade de santé à dos de dragon, cette histoire.

Andromeda rit légèrement « Tu n'as pas tord » Elle se recula et plongea son regard dans les yeux anthracites de l'adolescent « Pour Alphard.

- Pour Alphard, reprit Sirius.

Il lui montra la cape que lui avait prêté James et il lut le soulagement sur son visage. Il savait qu'elle aurait voulu se montrer plus courageuse, mais elle redoutait de revoir ses parents et ses sœurs. Elle aurait voulu marcher dans le cimetière la tête haute et affronter leurs regards - pour Alphard - mais elle avait peur. Peur des mots qu'ils pourraient avoir contre elle. Peur de sa sœur Bellatrix.

Sirius aussi se sentait plus rassuré grâce à la cape. Il ne l'aurait jamais avoué devant quiconque, cependant. Mais il ne se sentait pas prêt à revoir ses parents, ou plutôt, à recevoir leurs regards déçus, méprisants, froids. Il redoutait également de revoir Bellatrix. La dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés face à face, elle l'avait torturé à l'aide du sortilège du Doloris (1). Les derniers souvenirs qu'il avait de Bellatrix, même ceux qui précédaient cette sortie à Pré-au-Lard, n'étaient teintés que de souffrance et de terreur.

- Où sont Ted et Nymphadora ? demanda Sirius.

- Chez les parents de Ted. Je ne voulais pas que Nymphadora me voit de cette manière... Et je me suis dit qu'ils étaient plus en sécurité là-bas. Au cas où, tu comprends.

Au cas où Bellatrix attaquerait sa sœur, retrouverait la maison où sa famille sang-mêlée vivait et les tuerait ? C'était un peu trop paranoïaque à son goût, mais Sirius hocha la tête d'un air entendu.

Sirius les enveloppa dans la cape d'invisibilité puis, tout en tenant fermement le tissu magique, Andromeda lui prit la main et les fit transplaner à l'entrée du cimetière londonien. Sans quitter la cape, ils passèrent le lugubre portail et parcoururent les petites allées. Très semblable à un cimetière moldu, seuls quelques détails indiquaient sa nature ; les noms très « sorciers » des défunts - ils passèrent devant la tombe d'un Alidius Bézoraire par exemple - et les armoiries parfois gravées sur les pierres tombales, signes de l'appartenance à une vieille et influente famille de sorciers.

Enfin, le mausolée se dressa devant eux, un imposant monument à la fois splendide et pompeux, intimidant avec ses gigantesques colonnes et son fronton triangulaire. Ils n'eurent pas à gravir les marches qui menaient à l'intérieur car un groupe de sorciers vêtus de noir étaient réunis devant le mausolée. Au centre de ce rassemblement se tenait un cercueil de marbre noir, qui avait dû coûté une fortune, posé sur un support.

Sirius repéra aussitôt ses parents parmi la quinzaine de sorciers présents, tous vêtus de noir. Malgré lui, le Maraudeur sentit sa gorge se serrer. Coiffé du même chapeau noir, le chignon strict et plaqué de Walburga n'avait pas changé. Ni la rigidité avec laquelle elle se tenait, le nez relevé, les épaules en arrière et le dos bien droit. Elle avait sorti sa robe et son ombrelle noires des grands jours. Elle paraissait plus glaciale et insensible que jamais. Aucune trace de larmes sur son visage, ses yeux bruns foncés plissés de mépris ne contenaient aucune tristesse à l'idée d'enterrer son frère...

À ses côtés se tenait son mari, Orion. Bien plus charismatique que sa femme, la prestance et la sévérité qu'il dégageait avaient longtemps intimidé Sirius. Ses yeux étaient d'un gris presque semblable aux iris de ses deux fils, bien que plus foncé. Il tenait sa sempiternelle canne dans sa main droite, dont le pommeau représentait une tête de levrier en argent - le levrier étant un des symboles que portaient les armoiries des Black. À l'intérieur de la canne se trouvait la baguette magique d'Orion, que Sirius connaissait bien pour avoir reçu plusieurs douloureux sorts lancés par celle-ci.

Une brusque colère s'empara de lui à la vue de ses géniteurs qu'il n'avait plus vu depuis un an. Ses poings se serrèrent sous la cape d'invisibilité et son souffle s'accéléra. Il vit Regulus, posté non loin d'Orion et Walburga, mais il voyait son frère presque tous les jours à Poudlard. Et il n'avait pas le même vécu avec son cadet qu'avec ses parents... À une époque, qui lui semblait bien lointaine, Regulus avait été là pour lui.

Les voir se dresser tous deux devant lui lui rappelait l'enfance et surtout l'adolescence abominables qu'il avait vécues. Il préféra alors détailler le reste de l'assemblée pour calmer ses nerfs.

Arcturus, son grand-père paternel de qui Regulus tenait son deuxième prénom, était en compagnie de sa fille Lucretia Prewett, sa tante, dont le mari était absent. Pollux et Irma, ses grands-parents maternels, étaient postés aux côtés de Walburga. Eux non plus ne témoignaient aucune émotion à l'idée d'enterrer leur fils. Il reconnut également la tante de sa mère, Cassiopée, qui le terrifait lorsqu'il était enfant.

Il remarqua Dorea et Charlus, légèrement à l'écart. Sirius regretta de ne pas pouvoir leur parler et se promit de leur rendre visite bientôt. Leurs visages restaient impassibles, mais Sirius savaient que la mort d'Alphard les avait beaucoup touchés également.

Ses yeux se posèrent finalement sur les six derniers sorciers et sorcières, ceux et celles qu'Andromeda avait vus en premier. Cygnus et Druella, les parents d'Andromeda, ainsi que ses sœurs, Narcissa et Bellatrix. Lucius Malfoy accompagnait sa fiancée - son mariage avec Narcissa était prévu pour le mois de septembre - et Rodolphus Lestrange tenait compagnie à sa femme.

Une autre myriade d'émotions désagréables envahit Sirius. Il n'osa imaginer ce que devait ressentir Andromeda. Pour Narcissa, il parvenait à ressentir un brin de nostalgie, car sa cousine aux longs cheveux blonds platines avait toujours été douce et délicate avec lui lorsqu'ils étaient enfants. Même si elle lui avait tourné le dos dès qu'il était entré à Gryffondor.

Bellatrix... Bellatrix. Le reste des Black savaient-ils qu'elle était une Mangemort ? Lors de l'attaque de Pré-au-Lard, Sirius s'était battu contre elle, ainsi que contre Malfoy et Rabastan Lestrange, le beau-frère de sa cousine - ce qui laissait supposer que Rodolphus en était un également. Malfoy et Lestrange les auraient tués, Lily Evans et lui, si Lord Voldemort n'avait pas finalement rappelé ses troupes en fin de soirée - du moins, c'était ce que Sirius avait supposé en les voyant transplaner si rapidement.

Avant d'affronter les deux sorciers, il avait cru mourir de la main de Bellatrix. Il ne devait son salut qu'à Evans, qui avait attaqué la sorcière par derrière. Il se souvenait avec limpidité du corps de sa cousine stupéfixé sur le sol, de la rage vengeresse qui l'avait submergé, de ses coups violents contre les flancs de Bellatrix et de sa baguette détruite en mille morceaux sous sa chaussure.

Mais Bellatrix, ce n'était pas que la Mangemort contre qui il s'était battu ce jour-là. C'était aussi sa cousine qui, lors des vacances de Pâques de sa cinquième année qu'il avait passé au Square Grimmaurd, lui avait fait enduré de longues séances de torture. Elle l'avait obligée à se battre contre lui, dans une salle insonorisée du Square, et Sirius avait toujours perdu dans la souffrance contre elle. La nuit, Regulus soignait ses blessures dans le secret. (4)

Il sentit la main de sa cousine dans la sienne et il serra ses doigts en retour. La dernière fois qu'Andromeda avait vu sa sœur, deux ans plus tôt, Bellatrix avait retrouvé l'appartement qu'elle partageait avec Ted. Andromeda était enceinte de Nymphadora à cette époque. Bellatrix s'était attaquée à elle pour la punir d'avoir tourné le dos aux Black. Andromeda et le bébé s'en étaient sorties sans dommages, mais le souvenir de la peur qu'elle avait ressenti ce jour-là était encore vif.

Elle ressentait cette même colère face à ses parents et ses sœurs que Sirius, mais également de la tristesse. Grâce aux parents de Ted, elle savait désormais ce que c'était que d'avoir une famille aimante. Et, bien que sa propre famille soit tout le contraire, ils lui manquaient malgré tout. Elle se savait bien mieux sans eux, mais le fait de ne plus pouvoir se rappeler de ses souvenirs d'enfance, de ne pas avoir cette proximité avec quelqu'un, lui manquait. Heureusement, il lui restait Sirius.

Sirius secoua la main d'Andromeda et lui montra le Croque-Mage chargé des funérailles qui se dirigeait près du cercueil. Sirius voulut se rapprocher pour écouter l'éloge funéraire, mais Andromeda le retint par le bras. Elle lui fit un signe négatif de la tête.

- Nous le connaissions. Nous savons qui il était vraiment. Je ne veux pas entendre des mots placides et sans saveurs qui ne lui rendraient pas justice. Je ne veux pas non plus m'approcher d'eux, eux qui ne l'ont jamais aimé à sa juste valeur.

Le jeune sorcier hocha la tête. Andromeda avait parlé d'une voix basse et décidée, bien que tremblante d'émotion. Elle essuya les quelques larmes qui coulèrent sur ses joues. Elle oublia qu'elle se trouvait entourée de toutes ces personnes qui lui avaient fait tant de mal. Toutes ses pensées étaient dirigées vers Alphard, qu'elle regretta de ne pas avoir réellement connu avant de s'être enfuie avec Ted.

L'éloge funéraire fut très court. Sirius réalisa alors que seuls les membres de la famille Black étaient présents pour rendre hommage à son oncle, alors qu'il savait qu'Alphard avait de nombreux amis. Sûrement un coup de sa mère. Elle avait dû insisté pour que l'événement ne se passe qu'en famille. Quelle vieille folle détestable...

Le Croque-Mage sortit sa baguette et fit léviter le cercueil jusque dans l'intérieur du mausolée, suivi par la famille d'Alphard. Le cercueil allait être déposé dans une crypte qui serait ensuite scellée par une plaque en marbre où seraient gravés le nom, l'épitaphe et les dates de naissance et de mort d'Alphard.

Sirius interrogea Andromeda du regard mais celle-ci hocha de nouveau la tête de gauche à droite. Sirius soupira, bien que lui non plus n'avait aucune envie d'entrer dans le mausolée pour le dernier rituel. Il en avait déjà vu l'intérieur lors des funérailles de sa grand-mère paternelle Melania, la femme d'Arcturus, et ne souhaitait pas réitérer l'expérience.

- À se demander pourquoi on est venus, marmonna Sirius.

- Pour Alphard, répéta Andromeda avec entêtement.

- On n'a rien écouté de l'éloge et on ne verra pas les derniers rituels, Andro. C'est comme si on n'avait rien fait.

- Cette journée lui est dédiée. Nous pensons à lui. Ecoute » Elle se gratta l'arrête du nez « Je pense que je vais inviter Dorea, Charlus et Fulvia à dîner ce soir. Ted et Dora seront là. Tu viendras ? Ça sera notre hommage à nous.

- Ça serait... Oui, je viendrais, répondit Sirius avec reconnaissance.

Dix minutes passèrent en silence et les deux cousins se demandèrent s'ils ne feraient pas mieux de partir. Puis la famille Black quitta progressivement le mausolée. Les sorciers échangèrent quelques paroles et quelques poignées de mains, pour transplaner ensuite l'un après l'autre. Seuls les parents et le frère de Sirius choisirent de quitter le cimetière à pied. Andromeda et Sirius s'éloignèrent de leur chemin pour ne pas risquer de les croiser malencontreusement.

Ils les observèrent jusqu'à ce qu'ils soient hors de leur vue. Sirius retira la cape d'invisibilité avec soulagement. Il fit quelque pas pour se rapprocher du mausolée qu'il contempla longuement et s'assit sur les marches. Il sortit une cigarette et l'alluma alors qu'Andromeda s'assit à ses côtés. Elle le regarda avec un sourire amusé.

- Je ne pense pas que ça soit très respectueux pour la mémoire d'Alphard de faire ça, Sirius.

Il haussa les épaules. Elle lui ébouriffa les cheveux avec un éclat de rire lorsqu'il tenta de la repousser « T'as vraiment l'air d'un petit voyou avec ta cigarette et ton air de je-vaux-mieux-que-tout-le-monde » rit-elle.

- Je ne pense pas que rire aujourd'hui et à cet endroit précis soit très respectueux de la mémoire d'Alphard, Andromeda, la réprimanda-t-il faussement.

Andromeda se tut sans effacer son sourire, mais ce dernier se teinta d'une certaine tristesse. Comme pour Sirius, il l'avait soutenue lorsqu'elle s'était enfuie et elle s'était sentie très proche de lui durant toutes ces années. Son deuil n'allait pas se faire en un jour. Elle souhaitait plus que tout se retrouver en famille comme elle venait de le suggérer pour se remémorer ses souvenirs liés à Alphard.

- J'étais sûr que tu viendrais.

Sirius sursauta en entendant la voix de son frère. Regulus s'était approché d'eux si discrètement qu'ils ne l'avaient pas remarqué. « Bonjour, Andromeda » Son salut n'était pas aussi froid que ce à quoi s'attendaient Andromeda et Sirius. Elle lui répondit par un sourire sincère.

- Je suis contente de te voir, Reg. Tu as l'air en forme.

- Toi aussi. J'ai appris que tu avais eu un enfant ? » Le sourire d'Andromeda s'élargit. Sirius fronça des sourcils intrigués devant la cordialité de cet échange « Je t'aurais félicité, si... Si seulement le sang de ton enfant n'était pas sali par l'immondice qui coule dans les veines de son père. Comment va ton bon vieux sang-de-bourbe de mari ?

L'expression aimable sur le visage d'Andromeda se craquela avec horreur et tristesse. Sirius se leva, menaçant, et balança sa cigarette avant de se rapprocher de son frère. Ce dernier ne recula pas et le toisa avec mépris. Sirius était si près que leurs visages n'étaient séparés que de quelques centimètres. Il plongea ses yeux gris anthracites dans ceux de son frère, à peine plus foncés que les siens mais sinon quasiment identiques.

- Si c'est pour dire des conneries pareilles, tu peux dégager de ma vue et tout de suite.

Sirius sentit ensuite l'extrêmité d'une baguette s'enfoncer dans ses côtes. Il haussa un sourcil, son regard indiquant qu'il n'était pas du tout impressionné. Un sourire mauvais et ironique se dessina sur le visage de Regulus. D'un geste expert, dont la rapidité et l'agilité venaient des nombreuses fois où Sirius avait affronté des Serpentards, il attrapa le poignet de son frère, détourna la direction de la baguette vers le sol et pointa la sienne contre la gorge de Regulus.

Andromeda bondit sur ses pieds « Enfin les garçons ! Calmez-vous ! » Elle sortit sa propre baguette et les éloigna d'un simple sort. « Allez viens, Sirius, avant que ça ne dégénère. Adieu, Regulus » dit-elle froidement. Elle attrapa le poignet de Sirius et, en même temps qu'il ressentit les premiers effets du transplanage d'escorte, il entendit la voix menaçante et pleine de promesses de Regulus.

- Passe de bonnes vacances, Sirius.


8 Juillet 1973

Chère Mrs Mertilloni,

Vous ne nous connaissez pas, mais nous vous contactons pour un sujet bien précis. Nous nous appelons Lyra Carlson, Lily Evans et Liana Harper. Nous sommes anglaises, nous avons dix-sept ans et débuterons en septembre prochain notre septième année d'étude au collège de sorcellerie de Poudlard. L'année dernière, nous avions comme professeur de Défense Contre les Forces du Mal Mrs Isée Moroz, qui est malheureusement aujourd'hui décédée. En plus de sa matière principale, Mrs Moroz donnait des cours optionnels qu'elle appelait d'Approfondissement Magique. Il se trouve que Mrs Moroz pratiquait l'Ancienne Magie, qu'elle appelait également Magie Pure ou Magie Primitive, et qui peut être également nommée Magie Elémentale ou Magie Sans-Baguette (bien que ces deux dernières appelations soient plutôt réductrices comme nous l'avons appris cette année).

Mrs Moroz nous a confié avoir étudié l'Ancienne Magie toute sa vie d'adulte. Au commencement de l'année précédente, Mrs Moroz a trié les élèves de sixième et de septième année pour constituer son cours d'Approfondissement Magique. Elle nous a expliqué qu'elle parvenait à « sentir » la magie des sorciers et à savoir si ces élèves disposaient des prédispositions compatibles avec l'Ancienne Magie. L'objectif de son cours était de nous initier à l'Ancienne Magie, de nous donner l'envie et les premières bases pour éventuellement l'étudier et la pratiquer plus tard.

Parmi les élèves que Mrs Moroz a sélectionné pour ce cours, on comptait par exemple : un sorcier avec un don de prémonition, une sorcière pratiquant la magie vaudoue depuis sa naissance, un loup-garou et trois sorciers qui ont été capables de devenir des Animagi à l'âge de quinze ans.

Cette année-là, nous avons étudié l'importance des sentiments dans le côté intuitif et réactionnel de la pratique de l'Ancienne Magie. Nous nous sommes intéressés aux quatre éléments, l'eau, le feu, la terre et l'air. Nous sommes parvenus à réaliser certains sorts sans baguette magique ni formule, en utilisant le pouvoir de l'imagination, des sorts similaires au sort de Silence et au Maléfice d'Entrave par exemple. Elle nous a également appris à ressentir notre propre magie afin de la potentialiser et de nous en servir, ou encore à ressentir la magie qui nous entoure et à faire en sorte de différencier les différents « flux » de magie pour chercher à annuler un sort, par exemple.

Au départ, nous ignorions toutes les trois pourquoi le professeur Moroz nous avait choisies pour ce cours. Nous ne pensions pas disposer de pouvoirs particuliers, mais l'idée d'étudier cette forme de magie nous intéressait déjà. L'année précédente, une de nos amies nous a montré ce grimoire que vous connaissez peut-être, Télépathie, télékinésie, etc : ce que votre esprit peut faire et ce que vous ne soupçonnez pas. Ce livre nous a appris à réaliser quelques sorts peu compliqués sans baguette, d'une toute autre manière, beaucoup plus basique, que l'apprentissage du professeur Moroz, comme le sortilège d'Attraction. Nous étions déjà capable à l'époque de réaliser certains sorts très basiques sans notre baguette magique.

En fin d'année, nous avons été en quelque sorte... « Convoquées » par notre professeur. Elle nous a expliqué que notre magie, à toutes les trois, était des plus spéciale. Que nous avions des facilités beaucoup plus importantes que celles de nos camarades d'Approfondissement Magique. Nous avions du mal à y croire, mais il est vrai que nous nous posons énormément de question sur notre magie.

Par exemple, il ne nous a même pas fallu une journée pour réussir à maîtriser le sortilège du Patronus, alors que nous n'avions que seize ans. Et il faut savoir que nous avons toutes les trois le même Patronus, un taureau. Autre exemple probant, l'une de nous, Liana, a été capable de réaliser le Processus de Création de la Vie, son binôme étant le sorcier loup-garou et son petit-ami également. Selon le professeur Moroz, si nous autres, Lily et Lyra, ne l'avons pas réussi, c'est parce que notre magie n'était pas suffisamment complémentaire avec celle de nos partenaires.

Nous avons d'autres exemples : Lily a réussi à devenir l'élément du Feu lors d'un de nos cours. Nous avons réussi à transplaner dès notre premier jour d'apprentissage. Lily et Lyra ont toutes les deux été attaquées par un loup-garou, à trois ans d'intervalles, et ont réussi à le repousser en créant une sorte de bouclier magique doré qui les a protégé et dont l'apparition n'a pas été contrôlée - nous pensons que la seule peur du danger l'a fait apparaître. Lyra a un jour été attaquée par un sorcier malfaisant qui lui a lancé le maléfice du Quatio, et Lily a réussi à l'annuler en ressentant la magie, en différenciant les flux de magie du maléfice, de celle de Lyra et de la sienne ; Lyra était ensuite très faible suite à ce sort et Lily a réussi à lui redonner de la force en lui « transmettant » une partie de sa magie ; suite à cela, Lyra avait tellement de magie en elle qu'elle a réussi à neutraliser un mage noir d'un simple regard.

D'autres événements de ce genre nous sont arrivés. Tout cela nous paraît fou, difficile à croire, mais c'est la vérité et nous ne savons littéralement pas quoi faire de tout cela. D'après le professeur Moroz, notre amitié ferait notre force. Nous sommes en effet les meilleures amies du monde depuis des années, nous nous aimons comme des sœurs, plus si c'est possible, et il nous est impossible d'imaginer nous disputer trop longtemps ou être séparées les unes des autres. Nous avons une sorte de connexion impossible à expliquer.

Nous avons l'impression que nous pouvons ressentir ce que les deux autres ressentent, et pas seulement parce que nous nous connaissons par cœur. Il nous est arrivé d'entendre la voix de l'autre dans notre esprit, l'autre étant dans une profonde colère. De plus, il faut savoir que notre magie est, a priori, plus puissante et sait faire de grandes choses lorsque nous nous touchons. C'est ce qui s'est passé la première fois que nous avons réussi à lancer le sortilège du Patronus, et c'est arrivé à d'autres occasions.

Mrs Moroz n'a pas voulu nous en dire plus. Elle nous a fait comprendre qu'elle nous trouvait spéciale, comme si nous étions des sortes de... D'êtres exceptionnels. Nous ne voulons surtout pas que vous pensiez que nous sommes vicitime d'un accès de mégalomanie, c'est réellement ce qu'elle nous a dit. Nous pensons qu'elle avait une idée précise de ce qu'il se passe avec notre magie et nous sommes frustrées de ne pas le savoir.

Vous n'avez jamais rencontré Isée Moroz, mais elle a entendu parler de vous. Elle a rencontré certains de vos étudiants de l'époque où vous étiez conférencière en Théorie Magie à l'Université de Magie Supérieure de Salem, elle a lu les notes qu'ils ont pris de vos cours. Elle vous considère comme une des plus grandes expertes en Magie, et certainement en Ancienne Magie, qu'elle connaisse. Elle pense que vous êtes celle qui pourrait nous aider, tout nous expliquer.

Nous souhaitons plus que tout vous rencontrer. Nous sommes perdues et nous avons besoin de savoir ce qu'il se passe. Même si nous habitons en Angleterre, nous sommes prêtes à venir vous rencontrer aux Etats-Unis, où vous le souhaitez.

Nous vous remercions d'avance du plus profond de notre cœur. Bien à vous,

Lily Evans, Lyra Carlson et Liana Harper.

Lily relut pensivement la lettre en corrigeant les dernières fautes d'orthographe de la pointe de sa baguette magique. Elle créa ensuite trois autres exemplaires identiques de cette lettre et modifia simplement le nom du destinataire, les trois autres lettres étant ensuite adressées à Mrs Montebourg, Mrs Melbrick et Mrs Melrow. Elle dédoubla ensuite chacune des quatre lettres lettres. Puis, Lily prit les huit enveloppes posées près d'elle.

Sur la première, elle écrivit : Mrs Chelsea Mertilloni, Quelque part dans le Maine, Etats-Unis. Sur la seconde, Mrs Chelsea Mertilloni, Quelque part aux Etats-Unis. Sur la troisième, Mrs Camille Montebourg, Quelque part dans le Maine, Etats-Unis. Sur la quatrième, Mrs Camille Montebourg, Quelque part aux Etats-Unis. Sur la cinquième, Mrs Cassandra Melbrick, Quelque part dans le Maine, Etats-Unis. Sur la sixième, Mrs Cassandra Melbrick, Quelque part aux Etats-Unis. Sur la septième, Mrs Carolina Melrow, Quelque part dans le Maine, Etats-Unis. Et sur la dernière, Mrs Carolina Melrow, Quelque part aux Etats-Unis.

- Lil, t'en es où ? » Lily leva les yeux vers Liana, sa meilleure amie assise sur le lit alors qu'elle-même était assise à même le sol.

- Juste à ranger les lettres dans les enveloppes, sourit Lily en commençant sa besogne. Et toi ?

En ce début de mois de juillet, Lily, Lyra et Liana avaient à peine attendu une semaine après la fin de leur sixième année à Poudlard avant de se mettre à la recherche d'une sorcière nommée Chelsea Mertilloni - bien qu'il était difficile de savoir quel était son véritable nom. Elles s'étaient données quelques jours pour profiter de leur famille à leur retour de Poudlard, mais la curiosité les avaient rattrapées au bout de sept.

Comme l'expliquait la lettre, elles étaient persuadées que cette sorcière, Chelsea, était celle qui pourrait leur donner toutes les explications qu'elles attendaient sur leur magie. Seul problème, Chelsea était introuvable. D'après Isée Moroz, qui l'avait cherchée pendant des années sans jamais parvenir à la retrouver, elle n'était pas qu'introuvable, elle ne voulait également pas être retrouvée. Du moins, toujours selon Moroz, elle accepterait qu'on la retrouve si les « bonnes personnes » la cherchaient. Faisaient-elles toutes les trois parties des bonnes personnes ? Elles l'espéraient, sinon elle craignait de n'avoir aucune chance de la rencontrer un jour.

Moroz leur avait laissé quelques indices pour l'aider à la retrouver, mais des indices malheureusement bien maigres. « Elle change régulièrement de nom et d'adresse, mais ses initiales restent C et M » « Aux dernières nouvelles, il y a sept ans, elle s'était retirée dans le Maine aux Etats-Unis » « Quant aux différents noms de Mertilloni, j'en ai quelques-uns : Camille Montebourg. Cassandra Melbrick. Et Carolina Melrow »

Ce qui expliquait les huit lettres identiques, identiques car toutes adressées à la même personne. Cette Chelsea pouvait habiter n'importe où aux Etats-Unis - voire n'importe où dans le monde, mais les trois adolescentes préféraient être optimistes quant au fait qu'elle n'avait « que » les 9,857 millions de kilomètres carrés américains à parcourir pour la retrouver - et sous n'importe quel nom. Elles espéraient la retrouver au moins sous un de ces patronymes.

Quatre de ces lettres étaient adressées à Quelque part aux Etats-Unis. Extrêmement précis, n'est-ce pas ? Le manque de précision les inquiétait, elles avaient peur que le hibou en charge de la lettre n'ait aucune idée d'où se rendre. D'où les quatre autres lettres qui portaient l'adresse de Quelque part dans le Maine - ce qui n'était toujours pas très précis mais déjà un peu plus - car, aux dernières nouvelles, Chelsea vivait dans le Maine. Or, comme elles n'étaient pas certaines qu'elle vivait encore dans le Maine, il fallait tenter ces deux adresses.

Si vous avez l'impression que tout ceci est à s'arracher les cheveux ou à se taper la tête contre les murs, soyez sûres que c'est ce que nos trois jeunes sorcières ressentent en ce moment-même. Heureusement - si l'on pouvait faire en sorte que le mot heureusement soit lu de manière ironique, cela serait beaucoup plus dans le ton de ce début d'histoire - Isée Moroz ne leur avait pas donné que ça comme information.

En recherchant cette sorcière, Isée rencontra cinq sorcières et sorciers qui furent soit ses étudiants à l'Univeristé de Salem, soit de simples connaissances de Chelsea. Pour ces cinq individus, Isée ne leur donna qu'un seul nom et même - ô joie - une ville. Encore fallait-il que ces sorciers vivent encore au même endroit. Et encore fallait-il que le hibou les retrouve. Et encore fallait-il que ces sorciers aient une idée d'où pouvait se trouver Chelsea.

Liana était donc chargée d'écrire à Mrs Catherine Heavesbrook à New York, à Mrs Sandra Billshot à San Francisco, à Mr Henri Salvici à Seattle et à Mr Gene Hawnick à Miami. Ces lettres étaient beaucoup plus concises ; elle expliquait qui elles étaient, « vous avez rencontré une certaine Isée Moroz il y a quelques années », que Moroz les avait introduites à l'Ancienne Magie, qu'elle les encourageait à prendre contact avec Chelsea Mertilloni alias Camille Montebourg alias Carolina Melrow alias Cassandra Melbrick pour « approfondir leurs connaissances et perfectionner leur pratique », et qu'Isée Moroz leur avait expliqué que les destinataires de cette lettre l'avaient connue.

Quant à Lyra, elle écrivait à Mr Ismaël Delaunois qui vivait à New York. Mr Delaunois fut l'un des étudiants de Mertilloni à Salem. Chelsea Mertilloni y avait constitué un groupe de travail très restreint, cinq étudiants ou moins, durant seulement deux mois.

Or, aucune trace de ce groupe de travail n'était inscrit dans les archives de l'Université. Et d'après les dires de Moroz, lorsqu'elle avait rencontré Ismaël, celui-ci ne pouvait lui raconter ce qui s'était passé lors de ces séances d'études restreintes car Mertilloni avait obligé en utilisant un procédé magique ces quelques étudiants à garder le secret sur ce sujet.

Ceci intriguait énormément les trois amies. Tout ce mystère leur donnait également l'intuition que s'il y avait bien quelqu'un qui pouvait connaître l'étendue des connaissances de Mertilloni et peut-être les aider véritablement à la retrouver, ce serait Ismaël Delaunois.

Voici donc la première partie du plan de Liana, Lyra et Lily pour retrouver cette mystérieuse Chelsea Mertilloni. Elles n'avaient pas encore réfléchi à d'autres moyens de la retrouver. Pour dire à quel point elles avaient l'impression de foncer droit dans le mur... Mais elles ne perdaient pas espoir.

- J'ai fini les lettres, moi aussi, j'en suis aux enveloppes, répondit Liana. Tu crois que je fais plusieurs exemplaires aussi et que je note, par exemple pour Billshot, Quelque part à San Francisco, Etats-Unis et Quelque part aux Etats-Unis ?

Assise sur son bureau, Lyra était en train de déchirer en petit morceaux une énième ébauche de lettre destinée à Delaunois mais s'interrompit pour s'éclater de rire. Elle se tourna vers ses deux meilleures amies « Désolée, c'était un rire nerveux » Elle n'avait pas besoin de leur expliquer en quoi son rire était nerveux - certes, elles gardaient espoir, mais plus elles avançaient dans les lettres, moins la perspective de retrouver Mertilloni semblait réalisable.

- Fais-en qu'une pour les quatre et écrit juste San Francisco avec le code postal et tout. Sinon, j'ai vraiment peur qu'ils se foutent de notre gueule au service des Hiboux Longue Distance, rit Lily. Et toi Lyra, t'en es où ?

Lyra prit un parchemin et fit mine de le lire « Cher Mr Delaunois » Elle leva ensuite les yeux et croisa le regard de Lily « J'ai bien avancé, hein ? » rit-elle de nouveau. Son rire contamina Lily qui se leva et s'approcha d'elle. Elle ouvrit la fenêtre située au-dessus du bureau, s'assit sur ce dernier à côté des parchemins et de la plume de Lyra et s'alluma une cigarette. Elle exhala la fumée vers l'extérieur tout en réfléchissant à la lettre.

- Il faut en dire moins que pour Mertilloni et plus que pour les autres. Parle des cours d'Approfondissement Magique et qu'on a été choisies parce qu'on a des prédispositions naturelles à l'Ancienne Magie, ça lui fera penser à son groupe de travail. Parle des Patronus, mais dis juste qu'on a réussi à maîtriser le sort plus rapidement que les autres, pas en un jour, et pas qu'on a les mêmes, et que c'est grâce au fait qu'on arrive à mieux ressentir la puissance de notre magie grâce à l'Ancienne Magie. Parle du transplanage, c'est un peu le même délire du coup. Parle du Processus de Création de la Vie, des flux de magie avec le Maléfice du Quatio, et des éléments aussi, du feu. Ne parle pas de Remus et du bouclier, c'est impossible à justifier par de simples prédispositions naturelles je pense.

- Et pourquoi on veut la retrouver du coup ?

- Dis qu'on a essayé de trouver Mertilloni, que pour l'instant on a pas de nouvelles. Que Moroz nous a encouragées à voir plus loin, à étudier l'Ancienne Magie et qu'elle nous a dirigées vers lui. Parce qu'elle pensait que lui aussi pratiquait l'Ancienne Magie et qu'il pourrait nous apporter d'autres choses que ce que Moroz nous a apportées. En gros, fais comme si on essayait de trouver un plan d'étude pour après Poudlard, qu'on veut se concentrer sur l'Ancienne Magie après notre diplôme et qu'on s'y prend en avance. Ça te paraît une bonne idée, Liana ?

- Ça peut pas faire de mal, dit distraitement Liana en terminant ses enveloppes.

Lily finit sa cigarette et la fit disparaître avec un Evanesco - quel bonheur d'être majeur et de pouvoir utiliser la magie en dehors de Poudlard ! Un peu plus tard, les trois amies ayant grand besoin d'une pause se prélassaient au soleil dans le jardin des Carlson. Le père de Lyra était absent, travaillant au Département des Transports Magiques du Ministère de la Magie. Elles étaient assises sur trois chaises autour d'une table de jardin en sirotant des bièraubeurres. Lyra avait installé un parasol spécialement pour Lily, qui craignait le soleil à cause de sa peau de rousse.

- Du coup, on va quand à la poste ? demanda Lily en s'allumant une autre cigarette. Aujourd'hui ?

- Le plus vite sera le mieux, acquiesça Liana. Sinon, je te paries qu'on va vouloir réécrire toutes les lettres parce qu'on pense qu'on a pas assez argumenter pourquoi et à quel point on veut retrouver Mertilloni et ça va nous prendre la tête un max.

Lyra restait silencieuse, perdue dans sa réflexion, le regard fixé sur un point inexistant. Lily se pencha vers elle et remua sa main devant son visage « Ouhou ! Y'a quelqu'un ?

- Tu penses à Sirius ? sourit Liana. Il a rendez-vous chez le notaire pour le testament de son oncle aujourd'hui, non ?

- J'en sais rien, répondit Lyra en se frottant les yeux, l'air d'avoir visiblement du mal à sortir de ses pensées. Non, je crois que c'est demain mais je pensais pas à ça. Je pensais à Lyndon.

- Lyndon Lovitz ? s'étonna Liana à l'entente du prénom de leur professeur de Défense Contre les Forces du Mal de cinquième année. Pourquoi ?

- Vous savez que je ne peux pas vous dire où ils habitent. Mais vous saviez déjà que Lyndon et Luke vivaient aux Etats-Unis avant que je sois obligée de garder le secret. Et je peux vous assurer que là où ils habitent, c'est l'endroit idéal pour nous faciliter la tâche.

- Mais comment on va faire pour qu'ils nous fassent suffisamment confiance pour qu'on soit dans le secret nous aussi ? demanda Liana.

- Il faut que Lyndon soit d'accord. Si j'arrive à les convaincre que vous êtes des personnes de confiance, ils accepteront. On logera chez eux et ça sera tellement plus simple ! Tellement plus rapide de recevoir les réponses de toutes ces lettres et de continuer les recherches si on est déjà sur le sol américain ! On pourra aussi jeter un coup d'œil à l'Université de Salem et faire notre petite enquête !

- Donc tu vas d'abord là-bas et on t'y rejoint si Lovitz est d'accord ? Tu penses pas que ça va prendre encore plus de temps ? dit Lily.

Sa question laissa Lyra perplexe. Elles réfléchirent tout en terminant leur dernière gorgée de bièraubeurre. Lily fuma une autre cigarette. « Tu fumes trop » lui fit d'ailleurs remarquer Liana en fronçant des sourcils « Passe moi une taffe » dit-elle en tendant la main. Elle inspira trois bouffées et la lui rendit.

- Voilà ce qu'on va faire, dit Lyra après une intense minute de réflexion. On va à Salem le plus vite possible, demain ou dans la semaine. On prend une chambre d'hôtel et on envoie les lettres depuis Salem en écrivant l'adresse de l'hôtel pour qu'il nous réponde. En attendant les réponses, on enquête à l'Université. J'irai chez Lovitz pour voir si ça vaut le coup que je vous dévoile le secret, parce que si on a déjà une chambre c'est peut-être pas la peine.

- Sauf que ça sera moins cher quand même, grimaça Lily.

- C'est vrai, consentit Lyra. On verra ce qu'il en dit. Mais qu'est-ce que vous en pensez ? De toute façon va bien falloir qu'on aille un jour là-bas puisqu'elle est là-bas. Et en restant ici, on avancera pas.

- Je suis d'accord. Faudra juste que je persuade mon père de me laisser partir. Je vais quand même laisser Valery seul avec lui et il travaille, dit Liana en pensant à sa jeune sœur.

- Pareil pour moi. Je viens d'arriver, mon père va pas sauter de joie, renchérit Lily.

- Faut savoir ce qu'on veut, les filles. Moi aussi j'ai envie de passer du temps avec mon père, mais tant qu'on aura pas vu cette Chelsea, est-ce qu'on aura vraiment l'esprit libre ? On a qu'à dire à nos pères qu'on veut faire un voyage toutes les trois, partir juste en vacance, découvrir l'Amérique ! Ils vont nous encourager à partir, c'est sûr. Et puis mon père travaille au Département des Transports Magiques, il peut nous avoir des réductions pour les portoloins et tout.

Elles continuèrent ainsi à discuter des détails de leur voyage à venir.


9 Juillet 1973

James, Remus et Peter étaient assis à la terrasse de Florian Fortarôme devant trois gigantesques glaces au chocolat. Discutant de tout et de rien, de leurs projets de vacances, de leurs prochaines blagues lors de leur retour à Poudlard...

Un jeune sorcier qui tenait une petite-fille d'à peine un an dans ses bras s'approcha d'eux « On peut s'asseoir avec vous ? » sourit-il. James se leva et serra chaleuresement la main de Ted.

- Ted ! Comment tu vas ?

- Bien, merci » Remus rapprocha deux chaises à leur table « Merci, Remus. Bonjour, Peter. Vous allez bien, les garçons ?

Une fois que toutes les poignées de main furent échangées, James se pencha vers Nymphadora logée sur les genoux de son père « Et comment va la petite puce ? » L'enfant arracha sans douceur les lunettes du Maraudeur et les porta à sa bouche « Et ben alors, coquine, tu veux jouer avec ? »

Remus et Peter éclatèrent de rire. Ted reprit les lunettes et les présenta à James en s'excusant maladroitement.

- Y'a pas de mal, rit James.

- Bonjour Nymphadora, je m'appelle Peter, dit Pettigrew en se penchant à son tour vers la petite.

- 'Zour.

- Et moi, c'est Remus.

Nymphadora ouvrit de grands yeux sans répondre et cacha son visage dans le cou de son père. Remus fronça les sourcils.

- Je lui fais peur ?

- Non, non. Elle n'est pas si timide d'habitude, mais la foule du Chemin de Traverse doit faire beaucoup pour elle. Vous attendez depuis longtemps ?

- Une heure à peine.

Ted consulta la montre à son poignet « Ils devraient déjà avoir terminé, maintenant... » Sirius choisit ce moment précis pour surgir brusquement.

- Salut, les nazes ! » les salua-t-il avec un grand sourire en s'asseyant sur la dernière chaise libre. Il serra la main de Ted « Ted, content de te voir ! Bonjour, ma chérie » Sa voix était pleine de douceur alors qu'il prenait Nymphadora dans ses bras, qui avait joyeusement tapé dans ses mains à la vue de Sirius.

- Salut, tout le monde » Andromeda apparut ensuite, salua l'assemblée avec un sourire éblouissant. Elle embrassa sa fille sur le sommet du crâne, déposa un baiser sur les lèvres de son mari et tira une chaise pour prendre place autour de la petite table.

- Je meurs de faim ! s'exclama Sirius en se servant directement dans la glace de James.

- On ne t'a jamais appris à ne pas te servir dans la nourriture des autres ? le rabroua son meilleur ami.

- Tu aurais pu être prévenant et m'en commander une !

- Il fait au moins vingt-cinq degrès, Patmol, ta glace n'aurait jamais tenu.

- Tu sais que ça ne vaut pas le coup de se disputer avec cet énergumène, souligna Peter.

- Tu parles à qui, à James ou à moi ?

Peter échangea un regard avec Remus et éclata de rire « Vous deux » rit-il.

- Moi, moi ! piailla Nymphadora à qui Sirius offrit une cuillère de glace au chocolat.

Les six autres rirent lorsque la petite grimaça à cause de la sensation de froid intense dans sa bouche. Andromeda essuya les lèvres de sa fille avec une petite serviette.

- Bon alors, ce rendez-vous chez le notaire ? demanda Ted à sa femme.

- Ah oui ! » se souvint Sirius « Les gars, vous devinerez jamais ! » Il regarda ses trois meilleurs amis un à un « Je suis riche ! Complètement blindé ! Plein d'oseille !

- Tant que ça ? s'étonna Remus, les sourcils haussés.

Tout excité, Sirius se pencha et secoua légèrement son ami par les épaules « De l'oseille, mon petit Mumu, de l'oseille !

- Lâche-moi, sac à puce !

- Il est toujours comme ça ? demanda Ted avec un sourire.

- Malheureusement, oui, soupira Peter.

- Allez Patmol, raconte ! s'exclama James, aussi excité que son meilleur ami.

- Alors » Sirius tenta de se rassembler « Donc oui. Mon oncle était au moins aussi riche que tes parents, James. Il m'a laissé le tiers de sa fortune, un tiers à Andro, un sixième à une œuvre caritative pour des enfants malades je crois et le dernier sixième à une célèbre fondation des alchimistes là, je sais plus comment elle s'appelle »

Andromeda leva les yeux au ciel devant le peu de précision de son cousin, signe qu'il avait à peine écouté ce que le notaire d'Alphard leur avait dit.

- La fondation Nicolas Flamel ? tenta Remus.

- Oui, celle-là ! Hey, réfléchit Sirius en fronçant les sourcils, c'est un gars connu, celui-là, non ? J'ai déjà entendu ce nom quelque part...

Les autres éclatèrent de rire « Oui, Sirius, c'est quelqu'un de connu » rit James « C'est juste un des plus grands alchimistes de tous les temps. Grand pote de Dumbledore, lui et sa femme ont plus de six cent ans grâce à la Pierre Philosophale dont il est le seul à avoir vraiment su la fabriquer depuis la nuit des temps...

- Ah mais oui, bien sûr. Je le savais, voyons.

- Du coup, cette petite fortune, ça représente combien ? demanda Ted en apparté à sa femme.

- Je te donnerai les chiffres exacts plus tard, c'est marqué dans mes papiers, répondit Andromeda en montrant son sac à main. Mais ça fait un sacré pactole, ça, c'est sûr. Ça va nous faire du bien, cette rentrée d'argent. De quoi nous acheter une vraie maison, par exemple, payer les études de Nymphadora, partir en vacances tous les ans...

Avec un grand sourire ravi, Ted attrapa la main de sa femme et y posa un long baiser amoureux sans la quitter des yeux.

- Mais le mieux, continua Sirius, c'est qu'il n'a absolument rien laissé au reste de la famille ! Quand elle va savoir ça, ma mère va tout bonnement péter un câble !

Il rit avec triomphe. Andromeda le regarda pensivement « Tu sais quoi, ça ne m'étonnerait même pas qu'ils l'effacent de l'arbre généalogique quand ils apprendront que c'est à nous qu'il a donné son argent.

- Ils peuvent bien faire ce qu'ils veulent, je m'en contre-fiche. Cette journée est une des plus belles de ma vie. Mademoiselle ! appela-t-il en voyant une serveuse qui s'approcha. Commandez ce que vous voulez, c'est ma tournée !

- Excellent ! s'exclama Peter tout en frottant ses deux mains l'une contre l'autre.

- Tu n'as pas l'argent encore, Sirius, se moqua gentiment Andromeda. Et toi, tu vas en faire quoi, de tout ça ? reprit-elle une fois leurs commandes passées.

- M'acheter une magnifique moto volante, le rêve de ma vie !

Andromeda écarquilla des yeux avec surprise. James échangea un regard consterné avec Remus et Peter plaqua une main sur son front « Pas encore sa stupide moto...

- Depuis quand tu veux une moto qui vole, toi ? s'étonna Andromeda.

- Depuis qu'il a vu le film Easy Rider avec Jack Nicholson, répondit Remus. Ma mère est moldue, précisa-t-il.

- Nicholson ne vole pas sur sa moto dans le film, dit Ted.

- Certes, mais une moto qui vole, Ted, c'est le pied ! Qu'est-ce que t'en dis, Dora ? plaisanta-t-il en la faisant sauter sur ses genoux. Tu viendras voler sur la moto de tonton Sirius ?

- Ouais ! s'exclama la petite avec emphase.

- Certainement pas ! défendit Andromeda et Ted en chœur.

Sirius leva les yeux au ciel et rajusta Nymphadora sur ses genoux en la prenant par les aisselles « C'était une blague. Tu dis n'importe quoi à un bébé en prenant le bon ton et elle répondra exactement pareil. Regarde. Dora, ça te dirait de manger des Berties Crochues au goût de crotte de nez ? » dit-il sur un ton extrêmement enjoué.

- Ouais !

- Tu vois ? sourit Sirius à sa cousine tandis que les autres éclatèrent de rire.

Il embrassa sa petite cousine sur la tempe et accueillit la monstrueuse coupe de glace au caramel que la serveuse déposa devant lui avec un bruit affamé et un coup de langue sur les lèvres.

- Bon, et sérieusement, Sirius. Tu ne vas pas que t'acheter une moto ?

- Un appartement aussi, je pense, répondit-il la bouche pleine.

- Enfin débarrassé ! s'exclama James.

- Allez, Cornedrue, tu sais que je vais te manquer quand je partirai.

Ils échangèrent un regard entendu « C'était pour rire, mais tu sais que tu peux rester chez moi aussi longtemps que tu veux, hein ?

- C'est gentil, James. J'apprécie, énormément. Tes parents et toi, vous m'avez sauvé la vie, l'été dernier. Si vous n'aviez pas été là, non seulement j'aurais été SDF, mais je serais tombé en pleine dépression, je pense.

- C'était la moindre des choses que je- qu'on puisse faire.

Ils ne se quittèrent pas des yeux pendant quelques secondes. Beaucoup de choses, des choses qu'ils savaient déjà tous deux, étaient dites dans ce regard. Remus regarda ensuite Peter, sut qu'ils pensaient à la même chose, et il fut secoué d'un rire silencieux tandis que Peter formulait tout haut ce qu'ils pensaient tout bas.

- Y'a le Chaudron Baveur juste à côté si vous voulez prendre une chambre, les gars.

Andromeda et Ted éclatèrent de rire devant les yeux ronds de Nymphadora qui ne comprit pas la plaisanterie. James tenta d'enfoncer la tête de Peter dans sa glace, sans succès, et Sirius les regarda avec un grand sourire. Il termina sa glace en silence, se sentant simplement heureux d'être entouré par la famille qu'il s'était choisi.


12 Juillet 1973

L'hôpital est censé être un lieu de calme propice à la bonne guérison des malades. Du moins, c'est ce qu'imagine la personne lambda, moldue ou sorcière. En réalité, l'hôpital est un lieu où les infirmières courent sans cesse, où les internes en médecine exténués tentent tant bien que mal de trouver le traitement adéquat sous la supervision de médecins séniors croûlant sous une montagne de paperasse.

Au milieu de tout cela, il y a les malades qui souffrent et qui trouvent le temps long, qui avalent docilement leurs comprimés sans comprendre pourquoi ils sont bleus ou rouges, qui se font réveillés à six heures du matin afin de remplir des tubes de sang sans sursauter lorsque l'aiguille entrent dans leur veine, ou qui se baladent dans des couloirs blancs, aseptisés et froids - car le froid tue les bactéries, merci pour le confort - en traînant derrière eux une perche à roulette sur laquelle est accrochée la perfusion reliée à leur veine par une tubulure qu'il ne faut surtout pas arracher.

Donc contrairement à l'idée reçue, l'hôpital n'est pas un endroit paisible, surtout pas lorsque les blouses blanches se précipitent avec leur chariot d'urgence au pied d'un patient qui décompense. Cependant, parfois, le calme inexistant d'un hôpital moldu peut être rompu par toute autre chose - la mauvaise foi humaine, par exemple.

- Ecoutez, Miss, c'est parfaitement ridicule ! s'entêta Liana en haussant le ton.

La jeune femme qui se trouvait face à elle fronça les sourcils et Liana vit dans son regard brun clair une lueur de colère briller. Elle était moldue, belle, pas beaucoup plus âgée que Liana - vingt-et-un ans, tout au plus - portait une blouse et un pantalon blanc, ses longs cheveux blonds bouclés attachés dans une queue de cheval haute.

- Je suis désolée, Miss » L'infirmière n'appréciait apparemment pas le ton sur lequel Liana l'avait affublée de ce dénominatif « Mais vous ne faites pas partie de la famille de la patiente. Le réglement de notre service d'oncologie est très clair. La plupart de nos patients sont dans un état critique, ils ont besoin de tranquilité et pas d'une montagne de visiteurs qui n'ont pas de liens familiaux avec les malades et qui font du bruit dans les couloirs.

- Mais je suis la petite-amie de son fils ! Je comprends tout à fait que Mrs Lupin doive rester au calme, mais je suis là pour soutenir son fils ! Il passe ses journées ici, il a besoin de mon soutien, vous ne comprenez pas ! Je resterai dans le couloir, je ne dérangerai pas sa maman, ni les autres patients ! Je suis toute seule et je vous promets que je ne ferais pas un bruit !

- Je peux toujours aller le chercher et lui dire de vous retrouver ici, proposa l'infirmière, en désignant le palier de l'entrée du service dont on refusait toujours l'accès à Liana.

- Et l'obliger à quitter le chevet de sa mère ? Vous n'êtes pas sérieuse, ça n'a aucun sens !

Deux houleuses minutes plus tard, l'infirmière, qui avait encore une dizaine de soins à réaliser en moins de deux heures, laissa finalement passer Liana. La tête haute, la jeune sorcière au sang-mêlé avança dans le couloir bordé par les portes des chambres. Elle ne s'était pas encore suffisamment éloignée pour manquer ce que l'infirmière dit sur un ton méprisant à sa collègue aide-soignante derrière son dos.

- La famille et les visiteurs, c'est vraiment l'inconvénient du métier. Ils nous empêchent de faire notre travail, ils peuvent être tellement insupportables !

Liana se tendit mais continua son chemin, en marmonnant à travers ses dents serrées « Et la bienveillance infirmière, alors ? » Si Liana n'avait pas été dans un lieu où des patients très malades avaient besoin de soin et de calme, elle se serait retournée, aurait crié cette même phrase à l'infirmière agrémentée d'un « Hé connasse ! » et d'un majestueux bras d'honneur. Souriant à cause de son trait d'humour imaginaire, son visage se décomposa en croisant un homme d'une trentaine d'année qui sortait précipitamment d'une chambre. Il était en pleurs.

Ne résistant pas à sa curiosité, Liana glissa un œil à travers l'encadrement de la porte que l'homme avait laissé ouvert. Une jeune femme, sûrement l'épouse de l'homme, était allongée dans un lit, branchée à tout un tas d'appareillages moldus qui bipaient sans arrêt. Elle dormait. Mais la machine posée sur sa bouche et son nez, sûrement pour l'aider à respirer quand elle ne le pouvait plus seule, indiquait plutôt qu'elle se trouvait dans le coma.

Son estomac se contracta et elle continua son avancée. Elle s'immobilisa devant la chambre portant le numéro 718 et hésita. Elle finit par toquer à la porte, entendit un « Oui ? » étouffé qui venait de l'intérieur de la chambre - ce n'était pas la voix de Remus mais elle était masculine, sûrement son père - mais n'osa pas tourner la poignée. Elle entendit ensuite des pas se diriger vers elle. La porte s'ouvrit et un beau et grand jeune homme apparut.

Elle ressentit une agréable chaleur dans tout son corps, une sensation de plaisir remuant ses entrailles, à la vue de Remus. Mais son cœur se pinça en voyant son visage fatigué et triste et le poids du monde qui semblait abaisser ses épaules. Sa mine s'éclaircit considérablement en la reconnaissant ceci dit et le même sourire s'installa sur leurs lèvres.

- Salut, dit-il en fermant la porte derrière lui.

- Salut, répondit-elle. Comment ça va ?

Il la coupa en posant ses lèvres sur les siennes, prenant son visage en coupe dans ses mains. Les yeux fermés, elle glissa ses mains sur sa taille et se colla à lui. Il ne l'embrassait pas vraiment, laissant le simple contact entre leurs lèvres durer quelques secondes. Puis il la prit dans ses bras et nicha son visage dans son cou. Liana le serra d'autant plus contre elle. Elle sentait le cœur du garçon battre à tout rompre dans sa poitrine, sûrement comme le sien. Elle l'entendit respirer profondément et le devina se détendre à son contact.

Il n'avait jamais eu autant besoin d'elle qu'à cet instant, et s'en rendre compte donna les larmes aux yeux à Liana. Elle caressa son dos, hésita à demander des nouvelles de Mrs Lupin et décida qu'il valait mieux qu'il soit le premier à parler.

Il se recula un peu, gardant son bras autour de ses épaules, et l'embrassa longuement sur le front « Merci d'être là » Elle aurait voulu lui raconter la misère qu'elle avait fait à l'infirmière pour pouvoir justement être là, afin de lui arracher un sourire voire un rire, mais préféra garder l'anecdote pour plus tard.

Elle leva les yeux vers lui et fondit devant son regard ambré et caramel, si doux et tendre. Un de ces bras toujours logé autour de la taille du garçon, elle caressa de son autre main sa joue rugueuse - il ne s'était pas rasé ce matin - et murmura « Comment va-t-elle ? »

- Pas trop mal » Son sourire était si maigre qu'il n'atteignit pas ses yeux. Il essayait plus de se persuader que la situation n'était pas aussi pire qu'elle ne l'était en réalité parce que, même si c'était réellement le cas, il n'y croyait pas vraiment « Ils lui ont transfusé deux culots de sang et ça l'a bien requinquée. Mais ils ont découvert que le cancer s'était métastasé.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? demanda Liana en fronçant des sourcils.

Joan Lupin fut diagnostiquée d'un cancer du foie deux ans plus tôt. Elle était passée par plusieurs traitements moldus, radiothérapie, chimiothérapie, qui avaient ralenti la progression du cancer, mais le stade du cancer était déjà bien avancé lors de la pose du diagnostic. Ses traitements furent efficaces, mais loins d'être à la hauteur des espoirs de Joan, Noé et Remus Lupin et leurs résultats ne compensèrent pas la lourdeur de leurs effets indésirables - nausées, vomissements, douleurs, alopécie, fatigue, perte de poids, etc. Mrs Lupin fut hospitalisée plusieurs fois ces deux dernières années, autant à cause des traitements qui l'affaiblissaient que des rechutes liées à la progression de la pathologie.

Dès l'annonce du diagnostic, Noé Lupin, son époux, s'était immédiatement tourné vers Sainte Mangouste et vers Mallory Ellions, la guérisseuse qui suivait Remus depuis sa morsure par un loup-garou, une proche de la famille qui avait beaucoup soutenu les Lupin dans les moments difficiles pour Remus. Mais après avoir consulté le dossier médical moldu de Joan, dupliqué magiquement par Noé, Mallory n'eut que des mauvaises nouvelles à leur apporter.

Premièrement, il fallait demander une dérogation auprès du Ministère de la Magie pour permettre à une moldue d'être prise en charge par Sainte-Mangouste, et ces dernières étaient très difficiles à obtenir. Deuxièmement, le cancer était trop avancé pour Joan. Le cancer était une maladie rare chez les sorciers, beaucoup plus rare que chez les moldus, mais elle survenait parfois et les Guérisseurs disposaient de moyens extrêmement efficaces pour la guérir. Chez les sorciers, le cancer n'avait pas du tout la même signification que chez les moldus car un sorcier n'en mourait jamais.

Leur traitement pouvait guérir n'importe quel cancer, y compris ceux des moldus, mais il était peu adapté à leur organisme non magique, car il était trop agressif. La magie qui vivait en chaque sorcier permettait de contrer facilement cette agressivité, mais pas pour les moldus. Malgré cela, il existait certains cas où les moldus pouvaient bénéficier de ce traitement : lorsque le cancer ne les avait pas trop affaiblis et qu'il n'était pas trop avancé.

Ce n'était pas le cas de Joan Lupin. Son cas était trop grave et elle n'était pas suffisamment forte. D'après les dires de Mallory, les soins magiques la tueraient en détruisant son cancer, alors à quoi bon ?

Revenons à cet été 1973. Ces derniers mois, l'état de Mrs Lupin était loin d'être critique. Elle était chez elle pour accueillir son fils qui revenait de Poudlard et les deux hommes de sa vie la trouvaient plutôt en forme. Mais deux jours plus tôt, Mrs Lupin tomba subitement dans les pommes et fut hospitalisée sur le champ.

- Ça veut dire que son cancer s'est étendu. Son sein droit est touché. C'est ce qui a provoqué son malaise. Mais ils l'ont découvert suffisamment tôt, donc ce n'est pas encore trop grave. C'est pour ça que je dis qu'elle est plutôt bien, elle n'est pas trop fatiguée, la transfusion lui a fait du bien. Ils vont l'opérer, refaire une radiothérapie et puis elle pourra rentrer à la maison.

- Ils vont... » Les yeux de Liana s'agrandirent d'horreur « Ils vont lui enlever le sein, c'est ça ? » Remus secoua la tête de droite à gauche.

- Non, justement. Ce n'est pas suffisamment étendu, alors ils vont faire une mastectomie partielle. Ça veut dire qu'ils vont juste enlever les tissus malades et laisser le reste qui est sain. Donc tu vois, ça pourrait être pire.

Elle trouva son sourire un peu plus sincère que le précédant, ce qui la rassura quelque peu. Elle se détacha ensuite complètement de son petit-ami et fouilla dans son sac à bandoulière. Elle en ressortit un objet enveloppé dans un fin tissu de velours noirs, qu'elle déroula avec précaution jusqu'à découvrir ce qu'il protégeait. Tranchant sur le noir du velours, le bracelet aux couleurs chaudes semblait briller de milles feux. Il était constitué de nombreuses petites pierres, de tailles et de formes différentes - rondes, carrées, ovales, en losange. La plupart des pierres étaient de couleur orangée plus ou moins claire mais les nuances de couleurs allaient du vert jaune au brun or en passant par le rouge orangé.

- C'était à ma grand-mère, celle qui était sorcière. Elle croyait beaucoup aux pouvoirs magiques des pierres précieuses. Il y a beaucoup d'ambre, celles qui ont plus l'aspect du cristal c'est de la citrine, et celles qui sont le plus rouge, c'est de la cornaline. L'ambre-

Elle fut coupée par la porte qui s'ouvrait de nouveau. Le père de Remus eut un mouvement de surprise en reconnaissant la petite-amie de son fils, puis ferma la porte derrière lui avec une grande douceur.

- Bonjour, Liana.

- Bonjour, Mr Lupin » Elle serra la main de Noé et détailla les traits de son visage. Il paraissait encore plus fatigué et triste que Remus.

- C'est bien que tu sois là. Je me demandais ce qui prenait tant de temps à Remus » Il se tourna vers son fils et dirigea son regard vers le bracelet que tenait Remus dans ses mains « Qu'est-ce que c'est ? »

Liana reprit son explication en évoquant sa grand-mère de nouveau « L'ambre » continua-t-elle « Est la pierre qui a les vertus curatives les plus puissantes. La citrine et la cornaline agissent sur plusieurs organes, dont le foie. La citrine accroît les énergies curatives du corps et la cornaline renforce et revitalise le corps. Du moins, c'est ce dont je me souviens quand j'ai parcouru ses papiers. D'après mon père, elle a prêté ce bracelet à plusieurs de ses amis qui étaient malades et ça les a aidé, à leur manière »

Le père de Remus prit le bracelet dans ses mains et admira les couleurs chatoyantes des pierres « Le mieux serait que votre femme le porte directement à son poignet, ça agira avec plus de force.

- Tu veux le prêter à Joan ? demanda Noé.

- Oui, bien sûr, répondit Liana comme si c'était évident. Je sais que c'est pas grand chose, et ce n'est sûrement pas ça qui la sauvera, mais-

- Les pierres précieuses ont des propriétés magiques qui sont parfois difficiles à comprendre, surtout lorsqu'elles sont utilisées comme talisman dans une perspective de guérison. Mais elles ont un pouvoir » Mr Lupin leva un regard empleint d'une gratitude telle qu'elle émeut Liana. Il reprit la main de Liana dans la sienne et la serra avec plus de force « Merci énormément. Tu as raison, ce n'est pas ce qui guérira ma femme, mais ça va l'aider, j'en suis sûr. Je reviens.

Il retourna à l'intérieur de la chambre. Remus s'adossa à l'encadrement de la porte tout en regardant son père. Liana resta en retrait, mais pencha la tête en avant pour voir elle aussi. La mère de Remus dormait profondément. Elle portait sa perruque, mais si Liana n'avait pas su par Remus que c'en était une, jamais elle ne l'aurait deviné. Elle s'attendait à voir une personne aussi affaiblie que la jeune femme appareillée dans l'autre chambre, mais Mrs Lupin paraissait être en meilleure santé. Elle n'était pas si pâle ou amaigrie, n'était branchée à aucun appareils, et son sommeil semblait paisible bien que nécessaire et réparateur.

Mr Lupin accrocha amoureusement le bracelet au poignet droit de sa femme. Il lui caressa ensuite tendrement la main, puis rejoignit les deux jeunes sorciers. « Et si on allait boire une tasse de ce café dégueulasse qu'il propose au self de cet hôpital ? » proposa-t-il. Remus acquiesça et attrapa la main de Liana en chemin vers la sortie du service.


14 Juillet 1973

Son plan moldu de Salem à la main, Lyra trouva finalement Gedney Street, une petite rue paisible non loin du centre ville. Ses pas la menèrent devant un de ces immeubles où chaque entrée principale était constituée d'un petit escalier, et de part et d'autre de chaque escalier se trouvent les appartements du rez-de-chaussée. Par exemple, on accédait au numéro 13 et au numéro 15 par deux escaliers, et l'entrée du numéro 14 était située contre le mur qui supportait l'escalier du numéro 13.

Or, le mur qui supportait l'escalier du numéro 17 était lisse de toute porte. Du moins, c'était ce que voyait la presque totalité des habitants de Salem. Mais aux yeux de Lyra, qui était le Gardien du Secret des frères Lovitz renommés Jon et Michael Knight, il y avait bien une porte au-dessus de laquelle était affiché le numéro 18.

Elle toqua à la porte - à partir de cet instant, grâce au Sortilège du Fidelitas, Lyra devint invisible aux yeux des autres passants et personne ne s'étonna de sa disparition - et attendit, légèrement nerveuse. Un jeune homme de dix-sept ans lui ouvrit et Lyra cligna plusieurs fois des yeux avant de le reconnaître. Elle avait découvert sa nouvelle apparence la dernière fois qu'ils s'étaient vus, lorsqu'elle était devenue leur Gardien du Secret, mais ne s'y était pas encore habituée.

- Luke ! » s'exclama-t-elle, un grand sourire aux lèvres, miroir de celui qu'il abordait également. Il la prit dans ses bras « Comment tu vas ? »

Il répondit après s'être détaché de leur rapide étreinte « Très bien et toi ? Ça me fait super plaisir de te revoir, Lyra ! Vas-y, entre ! » Lyra suivit alors le jeune homme, qui avait pris plusieurs centimètres depuis la dernière fois, dans le couloir menant au living-room. Tout était plutôt modeste, peu décoré, mais le mobilier semblait confortable, l'appartement lumineux, propre et en bon état.

Luke Donovitz - qui portait le nom de Dwight Lovitz à sa naissance et qui à présent répondait à celui de Michael Knight - pointa le canapé du salon du doigt « Assis-toi ! Tu veux boire quelque chose ? Une biéraubeurre ? » Lyra prit place et ne répondit pas tout de suite, trop occupée à dévisager les yeux bleus pâles, le teint hâlé et les cheveux bruns et bouclés de son interlocteur - c'était si étrange de le voir ainsi !

Le sourire de Luke s'agrandit « T'as du mal à t'y faire, hein ? » Lyra sursauta et eut un petit rire.

- C'est vrai que c'est plutôt étrange, ce nouveau visage... Mais ça te va bien, je t'assure ! » Lyra se sentit parfaitement stupide - ce n'était pas une nouvelle coupe de cheveux qu'elle commentait, enfin ! - puis se mit à rougir - elle venait de complimenter un garçon avec qui elle avait couché une fois avant de découvrir qu'il était le frère caché de son professeur, un an et demi plus tôt... Et ils n'en avaient jamais reparlé.

Luke rit à son tour et lui fit un clin d'œil qui accentua le rougissement de Lyra, visiblement amusé du malaise de la jeune sorcière « Une bièraubeurre c'est parfait, merci. Ton frère est là ? » Luke disparut dans la cuisine et cria sa réponse pour se faire entendre.

- Il est dans son bureau mais je pense qu'il sait que tu es là, j'ai entendu du mouvement » Il revint avec trois fraîches bièraubeurres « Alors, quoi de neuf ? Je te dis pas notre surprise quand on a reçu ta lettre où tu disais que tu passais dans le coin aujourd'hui...

- Lyra ? appela une autre voix masculine depuis le couloir qui menait au reste de l'appartement.

Lyra bondit sur ses pieds et, un sourire encore plus étincelant aux lèvres, se tourna vers le nouvel arrivant... Avant de se figer complètement. Elle savait que Lyndon changerait d'apparence, comme son frère, mais n'avait pas encore été témoin de son nouvel aspect. On aurait dit une copie conforme de Luke, en plus âgée. À presque vingt-six ans, ses yeux bleus électriques étaient du même bleu clair que ceux de Luke. Il était bronzé, brun, bouclé, plus mince, son nez était plus petit, ses pommettes et son menton plus discrets... Il paraissait néanmoins plus reposé, plus détendu et mieux nourri que lorsqu'ils vagabondaient d'un pays à l'autre avec Luke.

- Salut, sourit-elle avant de le prendre dans ses bras. Waouh, quel changement ! Je ne reconnais que ta boucle d'oreille, rit-elle en parlant de l'anneau de bronze qu'il portait lorsqu'il l'avait secourue à Pré-au-Lard.

- J'ai mis un certain temps avant de ne plus sursauter devant le miroir tous les matins, plaisanta-t-il. Comment vas-tu ma grande ? C'est super de te voir !

- Elle allait justement me dire ce qu'elle faisait là » dit Luke tandis que Lyndon prenait place dans le fauteuil face à Lyra. Luke sortit un paquet de cigarette de sa poche et en prit une avant de poser le paquet sur la petite table basse qu'entouraient les fauteuils et le canapé.

- Vous fumez maintenant ? s'étonna Lyra quand Lyndon s'alluma également une cigarette du même paquet de Malboro.

- Sers-toi, je t'en prie.

Lyra le remercia d'un signe de tête, préférant leur poser tout un tas de question sur leur nouvelle vie. Luke ferait sa rentrée à Ilvermorny (5), l'école de sorcellerie d'Amérique du Nord,en septembre, commençant la sixième année qu'il n'avait pas pu faire à Poudlard cette année, ayant désormais une année de retard par rapport à Lyra. Ils se familiarisaient tous deux avec le monde sorcier américain et la partie sorcière de la ville. Une fois qu'ils s'y connaîtraient un peu mieux, Lyndon chercherait du travail.

- On a pensé à faire croire que nous étions américains de naissance pour se fondre dans la foule, mais c'était trop compliqué. Et puis il fallait prendre une potion tous les jours pour ne plus avoir l'accent anglais... Alors on a dit au service d'immigration qu'on fuyait la guerre en Angleterre. Et mine de rien, y'a pas mal d'anglais qui commencent déjà à venir aux Etats-Unis pour la même raison.

- Assez parlé de nous, dit Lyndon. Comment tu vas, toi ?

Lyra parla, et bientôt, elle parla sans s'arrêter. Elle expliqua comme la vie à Poudlard était devenue tendue depuis Pré-au-Lard, que tous ses amis et ses camarades avaient eu du mal à panser leurs blessures aussi bien physiques que psychologiques. Elle parla d'Isée Moroz et de son suicide. Et elle aborda enfin la raison de son voyage aux Etats-Unis.

Fait tout de même surprenant, Lyra n'avait jamais raconté toute l'histoire à Sirius. Son petit-ami avait découvert que Lily et elle avaient le même Patronus et il l'avait interrogée à ce propos, alors elle lui avait avoué que Lily, Liana et elle se connaissaient en réalité depuis leur naissance, que leurs familles furent séparées alors qu'elles étaient toutes petites et ne s'étaient retrouvées qu'après leur entrée à Poudlard. Elle avait parlé à Sirius de leurs magies à la fois étranges et complémentaires, sans réellement entrer dans les détails. Elle n'avait jamais raconté à Sirius le souvenir posthume d'Isée Moroz où elle leur parlait de Chelsea Mertilloni. Tout comme Liana n'avait rien dit à Remus. Elles n'avaient mis personne dans la confidence.

Cependant, sans que Lyra ne sache pourquoi, elle n'eut aucun problème à entièrement se confier aux Lovitz.

- Donc Liana, Lily et toi, vous êtes des genres de... Super-sorcières ? demanda Luke après qu'elle ait fini son récit.

Lyra haussa les épaules « D'après Moroz, on a des pouvoirs extraordinaires et ce qui les rend extraordinaires, c'est notre amitié. C'est pour ça qu'on veut absolument des explications et qu'il faut qu'on trouve cette Chelsea Mertilloni.

- C'est complètement dingue, cette histoire, dit Luke en se tournant vers son frère qui avait écouté toute l'histoire en silence. Tu trouves pas ?

- Si. Et vous avez déjà des pistes ? Vous avez un plan d'action ?

- Lily et moi, on a pris un Portoloin à Londres ce matin et on est arrivées à Salem. On a commencé par envoyer toutes nos lettres et on a loué au service de la Poste une boîte postale pour recevoir les réponses, donc on attend. On va commencer par essayer de trouver des renseignements sur Mertilloni à l'Université de Magie Supérieure de Salem. Comme tu vois, on a pas un plan très précis, on verra bien où ça va nous mener.

- Liana n'est pas avec vous ?

- Elle est restée là-bas. La mère de son copain est à l'hôpital en ce moment, elle est moldue et elle a un cancer assez avancé. Alors elle reste avec lui pour le moment, mais on va la tenir au courant et elle nous rejoindra quand elle pourra.

- Et vous logez où ? À l'hôtel ?

- C'est un peu pour ça que je venais vous voir » grimaça-t-elle, tout en changeant de position sur le canapé, extrêmement mal à l'aise « Je serais de toute façon passer vous voir, qu'importe où on dormira, puisque j'étais sur Salem, mais bon, je voulais vous demander » Elle souffla un bon coup « Si vous pourriez me rendre un service.

- Tu veux dormir ici ? Lyra, tu es toujours la bienvenue chez nous, tu n'as pas à t'en faire pour ça !

- C'est extrêmement gentil, sourit-elle, légèrement soulagée. Mais je ne suis pas toute seule. Lily est avec moi, et Liana viendra peut-être nous rejoindre sur Salem. Ce qui nous rendrait un énorme, gigantesque service, serait que Lily puisse loger ici également, juste elle pour l'instant. On participera aux achats de nourriture, au ménage, vous inquiétez pas, on mettra pas le bazar chez vous, on rangera dernière nous, on fera nos lits, tout ça... Promis, c'est comme si on était pas là. Mais pour ça, il faut aussi que je révèle à Lily votre secret. Et éventuellement, plus tard, à Liana. Le truc, c'est que, même si mon père a pu nous avoir des réductions pour les Portoloins vu qu'il travaille au Département des Transports Magiques, le voyage et le séjour reviennent quand même chers et ça nous dépannerait de ne pas avoir à payer d'hôtel-

- Lyra, l'interrompit Lyndon. Stop. Tu parles trop et j'ai du mal à suivre. Je ne sais pas ce qu'en pense Dwight, mais j'ai pris ma décision quand tu as dit que tu ferais le ménage, dit-il avec une lueur amusée dans le regard.

- C'est vrai ?

- Pas de problème pour moi, rajouta Luke avec un sourire.

- C'est évidemment un choix important, de décider qu'on peut faire confiance à tes amies pour que tu leur révèles le secret. Mais vous êtes dans une situation compliquée toutes les trois et je veux vous aider comme je peux. Et puis, ce sont les personnes en qui tu as le plus confiance, et nous t'avons choisie comme Gardien, alors on te fait confiance.

- Merci, dit Lyra, émue. Merci énormément.

- C'est normal. Où est Lily en ce moment ?

- Elle visite le Salem sorcier. Je dois la retrouver devant la poste à » Elle consulta sa montre « Dans une demi-heure.

- Et bien tu la retrouves et vous venez tout de suite après. Et on fera un grand repas ce soir et on ouvrira de bonnes bouteilles de vin. Restez autant de temps que vous voulez.


(1) : Cf chapitre 22 et 23 de The Gentlest Feeling. Des Mangemorts attaquent Pré-Au-Lard un jour de sortie. Sirius se bat contre Bellatrix et elle lui jette le Doloris. James tut un Mangemort car il pense qu'il a tué une de ses amies d'enfance, Marlene, (mais elle n'est pas morte) ; c'est un secret qui ronge James et que partagent seulement les Maraudeurs, Marlene et Lily. Nicole était une Gryffondor de sixième année, très amie avec Lily, tuée ce jour-là. Remus y rencontre Greyback et apprend que c'est lui qui l'a mordu. A la fin de la bataille, lorsque tous les Mangemorts sont rappelés par Voldemort, Lily et Sirius accompagne un Remus blessé jusqu'à la Cabane Hurlante et il se transforme en loup-garou et manque de tuer les deux autres. Dolohov, un Mangemort, lance l'Imperium à Peter et le contraint à combattre des élèves et à jeter le Doloris à certains d'entre eux dont Liana (je reviens sur ça au chapitre 2 de Ceux qui quittaient Poudlard).

(2) : Cf chapitre 29 de The Gentlest Feeling.

(3) : Cf le chapitre 3 d'Entre amis, premier tome des Liens Eternels. Avant d'épouser Charlus, Dorea Black était pro sang-pur et Charlus tout le contraire. Ils se sont rencontrés, sont tombés amoureux et Charlus a montré à Dorea qu'il n'y avait pas de différence entre un sang-pur et un né-moldu et qu'un moldu est tout autant un être humain qu'un sorcier. Dorea a donc changé d'idéologie, mais elle n'était pourtant pas prête à renier sa famille. Alors, pour pouvoir se marier avec Dorea, Charlus a décidé de faire croire au monde entier qu'il était devenu pro sang-pur et un digne représentant des Black, se faisant renier par les Potter. Ils se sont mariés et ont eu une fille Fulvia, du même âge que Sirius. Ils ont vécu toute leur vie dans le mensonge, faisant croire au monde qu'ils étaient pro sang-pur, mais dans leur foyer ne l'étaient pas du tout, et leur fille a marché dans la mascarade. Plutôt discrets, ils participent très rarement aux mondanités et aux réunions familiales. Fulvia n'est pas à Poudlard, ses parents l'éduquent chez eux.
Quand Andromeda a été reniée, ils ont pris contact avec elle, lui ont révélé leurs vraies opinions et l'ont soutenue. Quand Sirius a été réparti à Gryffondor, ils ont réussi à faire la même chose : tout en faisant croire qu'ils étaient pro sang-pur aux parents de Sirius, ils ont réussi à les persuader de laisser Sirius passer quelques vacances chez eux l'été avant sa deuxième année, ce que Sirius redoutait. Au final, dès qu'il arriva chez Dorea, celle-ci lui avoua toute la vérité et Sirius passa de supers vacances, et il put ainsi voir Andromeda.
Ils savaient que James était le meilleur ami de Sirius et, pour faciliter les choses à Sirius et lui permettre de voir James pendant les vacances, Charlus décida d'avouer la vérité seulement à son cousin, à savoir le père de James. Le père et la mère de James apprirent donc que Charlus ne les avaient pas vraiment trahis et ils se réconcilièrent dans le secret.
Cette mascarade dura pendant des années, Sirius faisant croire à ses parents qu'il passait des moments abominables chez Dorea et Charlus, mais finalement il passait des bons moments et pouvait voir Andromeda et James tant qu'il voulait.

(4) : Cf Chap 17 et 18 de Leave it Behind (ou 19 et 20 sur le site)

(5) : Informations tirées sur Pottermore.

J'ai découvert seulement ces derniers mois que JKR avait laissé une tonne d'info sur Pottermore, sur l'histoire de certains personnages (McGo a une vile que je n'imaginais pas) et sur plein d'autres choses, dont les écoles sorcières et le monde sorcier en Amérique du Nord ! D'où Luke qui va à Ilvermorny. Du coup j'y ai lu plein de trucs hyper intéressants et j'ai retrouvé pas mal d'éléments dans le film Les Animaux Fantastiques ! Vous êtes allés le voir ? Vous en avez pensé quoi ? J'ai bien aimé perso même si le scénario est pas hyper élaboré, je suis pressée de voir la suite ! Et puis les effets spéciaux et les animaux et la magie, c'était hyper bien fait ? Je n'aborderai pas la pièce Harry Potter et l'Enfant Maudit parce que j'ai été tellllllement déçue, j'ai trouvé ça tellllllement nul et ça n'a rien à voir avec les autres tomes...

Bref. Alors. Cette partie est très importante comme je le disais plus haut, malgré tout il ne se passe pas grand chose dans ce chapitre, c'est plus pour placer le contexte et retrouver les personnages qu'autre chose finalement... Par contre figurez-vous que ça fait quoi, trois ou quatre mois que je planche à fond sur cette première partie, bon j'avance pas très vite mais j'écris assez régulièrement, ce qui fait que j'ai quand même plusieurs scènes écrites d'avance. Pour le chapitre 2 il me reste simplement une partie à écrite, peut-être deux ; les chapitres d'après ne sont pas autant avancé mais les scènes importantes et casse-tête sont écrites, donc bref.

Ce qui veut dire que tout cela va m'aider pour essayer de publier plus régulièrement que ces dernières années. Après gardez en tête que je travaille énormément, que je fais un métier pas facile qui m'oblige à décompresser à mort en rentrant chez moi et donc qui ne me mets pas forcément dans l'état d'esprit d'écrire beaucoup, même si je le désole. Donc une de mes nouvelles résolutions 2017 (outre ranger ma chambre et faire un budget) sera d'essayer de poster une fois par mois et de m'y tenir (j'entends les lecteurs de TGF se marrer derrière leurs ordis). En plus je me suis lancée avec quatre autres fanficeuses dans une relecture des 7 tomes alors ça prend un peu de temps mais c'est génial de redécouvrir ces bouquins !

Oh ! Décidément j'en ai des choses à dire ce soir. Je voulais vous conseiller mes deux derniers coups de coeur en matière de fic : Black Sunset d'Orlane Sayan et De Magie et de Sang d'Icymountain, jetez-y un coup d'oeil elles vont vraiment vous plaire !

Voilà... Et ben je vous dis à très vite ! J'espère que vous aurez envie de laisser une review en tout cas, ça compterait énormément pour moi ! Et je vous souhaite un très joyeux Noël et une très bonne nouvelle année 2017 !