Naissance

Il faisait les cents pas, agité. Il s'arrêtait parfois devant son ami, qui était assis sur une chaise. Ce dernier avait la tête enserrée dans ses mains, les yeux dans le vague.

Il s'assit brusquement à ses côtés, agacé par son manque de réaction, alors qu'à quelques mètres d'eux, juste derrière la porte, une vie allait naître.

« Allez-vous rester assis ici tout le temps de l'accouchement ? On pouvait sentir une tension presque palpable dans la voix du brun.

Son ami releva lentement les yeux vers l'elfe.

- Je ne vais quand même pas m'en aller ! Que dirait-on de moi ?

- Que cela fait dix heures que ça dure, et que cela risque de durer encore. Si vous alliez vous coucher quelques instants, vous serez malgré tout prévenu. Je viendrai moi-même vous présenter le nouveau-né.

- Mais je veux le voir en premier ! Je pensais que vous comprendriez…

- Mon ami, je viendrai vous chercher pour que vous le voyiez en premier, je vous le promets.

- Comment pouvez-vous être aussi calme ?

- Il ne servirait à rien de m'énerver, n'est-ce pas ? De plus, sourit l'elfe, vous l'êtes suffisamment pour nous deux, énervé !

La porte s'entre-ouvrit. Une sage femme passa la tête dans l'entrebâillement. Les deux amis se levèrent aussitôt. Le jeune femme leva les yeux au ciel et annonça juste :

- Ce ne sera plus long maintenant.

Legolas soupira tandis que son ami se remettait à tourner en rond, maugréant et gémissant.

L'elfe secoua la tête mais choisit de ne rien dire. Son page lui avait enseigné la patience, même face à un tel évènement. Son ami passait pour un sage parmi les siens, mais de toute évidence, cette sagesse lui faisait défaut ce soir-là.

Soudain, un vagissement se fit entendre. Legolas se leva doucement, soudain très ému. Il regarda son ami en souriant, soulagé, toute la tension accumulée depuis ces dernières heures soudain envolée.

La sage-femme reparut, ouvrant grand la porte cette fois. Elle sourit aux deux amis et tendit la main :

- Venez, maître Gimli, vous avez une magnifique petite fille ! »