Sem'ya
Auteur : Ok Snape
Disclaimer : Histoire de JK Rowling, histoire d'Ookami Kitsune Snape
Pairing : Harry/Viktor
Genre : Slash, Romance, Drama, Deathfic
Note : réponse au Prompt de Ijiini.
- Mots imposés : Tartiflette, Demande en mariage, Vengeance.
- Contexte : Harry arrive à Durmstrang et tombe amoureux de Viktor. Pas de deathfic
- Minimum 2000 mots
Note bis : De grands remerciements aux Prompts de Poudlard sans qui ce prompt n'aurait jamais eu lieu et merci à elles (Baderoh et Yunoki) de s'occuper de tout ça !
Note bis bis : en gras c'est du russe, en italique il s'agit des pensées
Chapitre 1 : De Poudlard à Durmstrang
Alors qu'il quittait Poudlard avec d'énormes regrets, Harry prit le chemin qui menait au lac. Il gardait la tête basse, et son regard fuyait vers l'école qui fut, un jour, son refuge. Il n'avait pas eu le choix, si ça ne tenait qu'à lui, il y vivrait -à Poudlard. Mais ses parents n'avaient pas aimé ses frasques avec les jumeaux Weasley et Ron. Ils l'avaient prévenu plusieurs fois que la sanction serait dure, s'il continuait. Mais comme d'habitude, Harry ne les avait pas écouté. Et aujourd'hui, il se retrouvait placé à Durmstrang. Seul.
Et il s'agissait d'une double punition pour lui. Non seulement ils l'éloignaient de ses amis, mais également de son frère. Bien sûr, il se doutait que ses parents n'avaient attendu qu'une seule faute pour l'éloigner des Weasley, les "traîtres à leur sang". Et maintenant, ils avaient eu gain de cause.
Le meilleur dans la sanction était paradoxal. Certes, il bénissait l'éloignement familial. Or, il était également très attaché à son petit frère, Dylan. Déjà que ce dernier pleurait lorsqu'il partait pour Poudlard, maintenant qu'il serait encore plus loin... Il ne voulait même pas y penser. Mais les souvenirs affluaient malgré ses réticences, comme à l'annonce de son départ, où Dylan avait fait une crise.
Oh, pas un caprice, non. Une crise d'angoisse. Il n'aimait pas être loin de son frère car lui seul lui permettait d'être serein. Il avait du mal à se lier avec les gens de son âge à l'école primaire pour Sangs Purs et il n'était guère proche de ses parents. Il n'était proche que de Harry.
Cette attache pouvait s'expliquer par la non-implication de ses parents dans leur éducation. James Potter était un Sang-pur qui vivait dans la noblesse sorcière, allant aux réunions des Aurors et aux réunions mondaines. Et il y traînait Lily Evans, sa femme Sang-mêlée, malgré ses difficultés à accepter les critiques sous-entendues sur l'impureté de sang de sa femme. Honteux et humilié, il leur faisait alors payer cet affront une fois arrivés chez eux.
Oui, Lily Evans était une femme battue. Une femme amoureuse avant d'être une mère aimante. Et elle se pliait aux humeurs de son mari, en attendant ses bons jours où il s'excusait pour sa violence et la couvrait d'amour et de tendresse. Oh, elle aimait ses fils, mais ils étaient la preuve de son impureté, attisant la colère et l'inimitié de son mari. Et elle se sentait inférieure, impure. Elle était ainsi persuadée d'être chanceuse d'avoir un mari si tolérant pour s'être marié avec elle, une pauvre sang-mêlée.
Soumise, elle laissait son mari la battre et, occasionnellement, battre ses enfants. Ses coups étaient mérités, après tout. Au début il s'agissait de taloches derrière la tête, de claques anodines. Puis un jour, il avait donné un coup de poing dans le visage de leur aîné.
Les enfants avaient toujours adoré leurs parents, ils souffraient de leur animosité et de leur silence. Ils subissaient le courroux de leur père et l'indifférence de leur mère. Ils n'attendaient qu'une part d'amour qui ne leur avait jamais été accordé. Ils faisaient tout pour que leur père soit fier et que leur mère leur accorde un sourire ou un baiser. Mais jamais, jamais ils n'eurent une preuve d'une quelconque affection. Et ce jour-là, James Potter perdit son premier fils.
En effet, à partir de ce moment-là, Harry commença à se rebeller. Et dès qu'il avait eu sa lettre pour Poudlard, il avait fui la maison. Il culpabilisait de laisser son petit frère dans une telle famille, mais il aspirait à une liberté que seule Poudlard pouvait lui conférer. Cependant, il ne cessait de penser à sa santé et il priait chaque soir que Dylan ne soit jamais frappé.
Il avait toujours protégé Dylan, que ce soit du manque d'amour ou de la violence. Il se prenait les coups à sa place et lui donnait tout l'amour qu'ils se voyaient refusé. Il le choyait et l'aimait, et Dylan le lui rendait bien. Il adulait Harry et vivait pour lui. Il aimait son grand frère qui l'avait toujours prévenu quand leur père arrivait, reconnaissant le pas lourd de leur géniteur dans l'escalier. Alors il le cachait sous son lit ou dans le placard, et attisait de lui-même sa colère afin qu'il ne se soucie plus de son cadet. Et cela marchait à chaque fois.
Mais plus que les coups, il craignait les mots.
Souvent, son père les frappait, sa mère et lui. Mais rares étaient les insultes, et c'étaient elles qui faisaient le plus plus de dégâts.
"Espère d'erreur", "sang de bourbe","enfant impur", "honte de la famille", "espèce de tare", "sang-mêlée" les giflaient au visage, sa mère et lui. Et ça faisait mouche. Et ça faisait mal.
Mais le pire était lorsqu'il lui disait qu'il n'était né que pour être héritier, mais que, s'il venait à mourir, il y aurait toujours Dylan pour le remplacer. Il était inutile, né d'un mariage autrefois heureux et amoureux, devenu morbide et violent.
De plus, il ressemblait énormément à son père. Brun aux yeux vert sapin, il avait une peau hâlée par le soleil. Il possédait les épis et le même tempérament chaud de James. Mais son caractère différait complètement : il détestait l'idéologie des Sangs Purs, tout comme il détestait la xénophobie de son père. Et cette ressemblance attisait le dégoût de Potter Sr, observant sa copie conforme jusqu'au sang, maintenant sali et imparfait, souillé par sa femme. Il haïssait cet héritier qui ne pouvait être aussi parfait que lui et aussi noble que lui. Il haïssait la preuve de sa faiblesse, de son erreur.
Dylan eut plus de chance, il ressemblait à leur douce mère. Il était roux aux yeux verts et arborait une belle peau de porcelaine. Ses cheveux était d'une belle couleur caramel aux reflets chatoyants, et un vert d'eau aussi pur que le ciel. Ainsi, son père était plus indulgent, peut être même plus aimant -mais il ne faut pas se voiler la face-, il lui crachait quand même son venin à la figure.
Harry se souciait vraiment de son cadet, alors il lui envoyait des hiboux dès qu'il le pouvait. Cependant, il ne recevait plus de réponses depuis quelques jours avant sa dernière farce -qui lui valu son transfert-. Il s'inquiétait de plus en plus, alors il avait demandé à Bill d'aller voir son frère histoire de prendre de ses nouvelles, même s'il ne croyait pas à sa réussite. Ses parents haïssaient ses "traîtres à leur sang". Alors les laisser entrer dans leur manoir ? Aucune chance.
Il soupira lorsqu'il arriva devant le lac. Il attendit quelques minutes avant qu'un énorme navire ne sorte de l'eau noire. Une fois entièrement apparu, une passerelle se matérialisa devant lui. Il fut alors prié de monter lorsqu'un russe descendit pour prendre ses bagages.
xxx
Il n'y avait pas à dire, il avait le mal de mer. En sortant de son terrible moyen de transport, il avait le teint verdâtre et une main devant la bouche. Sa marche était incertaine et il tanguait, tentant de trouver un support afin de reprendre son équilibre. Il attendit cinq bonnes minutes avant de pouvoir respirer plus sereinement. Il prit alors de grandes inspirations, la main sur le coeur, suivies de longues expirations avant de se relever.
Il se releva et observa alors un paysage enneigé, frais et splendide. Ses yeux brillèrent face à la neige, scintillante et lisse, qui recouvrait le sol, ainsi qu'à la vue de la chute de légers flocons. Il sentait le froid caresser sa peau, le vent nouait ses cheveux et le soleil se cachait derrière la brume.
Il souffla dans ses mains lorsque le froid se fit trop présent et chercha sa malle du regard -à la recherche de ses gants. Il la trouva aux pieds de celui qui l'avait mise dans la cale et qui l'avait accompagné durant le voyage. Il ne connaissait même pas son nom.
- Hem... Monsieur ?
- Da ?
- Hem...
Harry se trouva embarrassé, il ne parlait pas un mot de russe. Essayant de traduire ce qu'il disait avec des signes, l'homme sembla comprendre son problème. Il murmura un sortilège avant de parler dans un anglais parfait.
- Est-ce mieux ?
- Ou... Oui oui.
L'homme en question n'avait pas parlé dans un anglais parfait, comme Harry le croyait, mais dans un russe traduit par le sort utilisé précédemment d'après ses explications. Il s'était d'ailleurs rendu compte que son anglais s'était transformé en un russe avec un accent neutre.
- Je m'appelle Dragomir Kalinovsky. Je serais ton guide jusqu'à ton arrivée à Durmstrang.
- Bonjour monsieur, je m'appelle Harry Potter.
A son regard appuyé, il devait s'en douter. Harry se racla la gorge avant de demander s'ils pouvaient aller manger un petit peu avant d'y retourner, il se sentait mieux et n'avait pas mangé de tout le voyage -mal de mer oblige-. En effet, son estomac l'avait rappelé à l'ordre avec un grognement féroce, la durée du long trajet se faisant ressentir.
Ils entrèrent alors dans un restaurant typiquement russe. Et en sortant, Harry découvrit quelque chose à laquelle il ne s'attendait pas : la nuit était tombée et le brouillard avait commencé à caresser les rues. Rien d'étrange me direz-vous, sauf qu'il n'était que l'heure du goûter !
Et quand il pensa que rien n'était plus compliqué qu'un brouillard, la neige commença à tomber de plus en plus vite.
Et ce fût la tempête de neige. Cela ne sembla pas affecter Dragomir, habitué aux intempéries propre à son pays. Il le conduisit habilement jusqu'à une calèche avant de partir vers sa nouvelle école.
Il n'avait pas compris pourquoi on lui avait proposé de la Tartiflette au goûter, comme on pouvait proposer une gauffre ou une crêpe au chocolat, avant de voir le temps froid de la Russie. Car nous étions bien en Russie.
Dragomir lui avait expliqué tout ce qui touchait à sa nouvelle école : le lieu, les règles, le code de bienséance, les personnes importantes... Bien qu'il n'avait rien enregistré, Harry s'était assuré de garder les informations vitales : nous étions en Russie, il revenait chez lui qu'aux vacances et aucune sortie n'était tolérée, même le week-end.
Harry souffla en se réfugiant dans la calèche et s'endormit, le ventre plein et la tête pleine de tous ses changements.
Il ne se réveilla qu'au touché de Dragomir -qui avait secoué son épaule-, puis il avisa la nuit noire par la fenêtre. Il se crut en pleine nuit alors qu'il se souvenait de son nouvel environnement. Ah, la Russie.
Il s'étira et suivit son guide qui le conduisit directement dans son dortoir. Les chambres ressemblaient à des casernes militaires, pleines de fourrures. Il ne comprenait pas cet attrait pour les peaux d'animaux morts, m'enfin. Dragomir lui fit visiter le château, lui présenta les salles et les professeurs qu'ils croisèrent, ainsi que le directeur : Igor Karkaroff.
Mais Harry était tellement épuisé par le changement de pays qu'il se coucha en oubliant la majorité des informations, et s'endormit au milieu d'une chambre vide tapissée de peaux.
Au petit matin, il se réveilla dans un froid glacial. Il frissonna en constatant que sa chaleur corporelle était inexistante, et se frotta les membres engourdis. Il comprenait l'utilité des fourrures, maintenant. Il baillât et allait retourner à son sommeil lorsqu'il vit un pantalon chaud marron, repassé droit face à son lit, il se crispa. Et lorsqu'il remonta cette silhouette et lorgna l'air menaçant d'un sorcier plus âgé, il se releva très vite.
- Et bien, on fait la grâce-matinée, le nouveau.
Le claquement de langue qui suivit lui fit comprendre qu'il était en tort. Il ne comprenait pas ce qu'il avait fait de mal, alors il se leva et resta très droit. Il vit le jeune homme lui montrer derrière lui d'un coup de menton. Et là en se décalant, il eut tout le loisir d'observer toute sa chambrée, chacun debout au repos en tenue d'école militaire russe, devant leur lit respectif fait au carré. Leur uniforme était composé d'une tunique chaude et d'un pantalon comme celui de son homologue, d'une teinte marron terre. Ils portaient des bottines noires et le blason de l'école sur le coeur. Ils avaient tous l'air passablement énervés.
Et là, Harry se souvint de ce que Dragomir lui avait dit :
- Tous les matins, c'est lever aux aurores. Il faut que tu sois habillé, lavé et que ton lit soit fait à six heure. Si l'un des membres manque à l'appel, toute la chambre est punie. Ils doivent être tous au complet à six heure et quart dans le couloir pour pouvoir manger, ceux absents sont privés de petit-déjeuner.
Oups.
xxx
Depuis, il avait appris les règles et les horaires par coeur.
Il avait bien vu les regards acérés de ses camarades et les commentaires désobligeants. Mais au bout de quelques jours, ils lui avaient pardonné et ils l'avaient intégré à leur cercle. Chaque chambre avait son nom, son chef, son symbole. Chaque cercle était une famille, nouant des liens fraternels pendant sept longues années.
Ils étaient plus ou moins une trentaine par chambre. La sienne s'appelait "Sem'ya Svetovid", la famille de Svetovid. Chaque nom avait un dieu slave comme protecteur, et les élèves étaient plutôt représentatifs de leur dieu. Ainsi ses amis et lui étaient à l'image de leur protecteur : courageux, généreux et forts.
Il y avait énormément de maisons, et le jeune Potter ne connaissait que les principales. Il savait aussi que Dragomir, l'étudiant qui l'avait guidé, appartenait à la Sem'ya Porewit, dieu de la forêt, qui protégeait les voyageurs égarés et punissait ceux qui maltraitaient la forêt.
Par ailleurs, Harry s'était plutôt bien adapté à ce nouveau pays, nouveau climat, nouvelle école, nouveaux camarades. Ses cours s'étaient enchaînés, les rencontres et les découvertes se succédaient. Ses amis et son frère lui manquaient mais son adaptation ne lui avait pas permis d'y songer plus longuement. Les journées étaient longues et chargées, bien que la nuit tombe assez vite. Le rythme était soutenu, mais il arrivait à suivre à présent.
Cela faisait bientôt un mois qu'il avait quitté Poudlard. Et un mois et demi qu'il n'avait plus de nouvelles de Dylan.
xxx
Comme tous les élèves, Harry s'était intéressé aux relations de Durmstrang. Il s'agissait d'une école majoritairement masculine, ne comportant que l'élite des filles slaves. Le reste était réparti à Beauxbâtons ou à Poudlard.
Il avait donc repéré Viktor Krum, la vedette de Quidditch et champion de l'école ainsi que Anya von Rosen. Il s'agissait du couple phare de Durmstrang. Et Harry ne pouvait s'empêcher de les envier.
Il avait voulu recevoir un tel amour, si dévoué et si honnête, spontané. Et il s'était surtout intéressé au sportif pour ses aptitudes au Quidditch, sport qu'affectionnait Harry. Il l'enviait, lui et son aisance dans les airs, de ses mouvements fluides malgré sa robustesse et sa masse musculaire imposante.
Et en parlant du (des?) loup, Harry les vit au détour d'un des nombreux couloirs de Durmstrang,. Elle avait de longs cheveux blonds et des yeux d'un bleu de givre, la silhouette fine et gracieuse. Et lui était un sportif à la carrure massive et au visage carré, brun aux yeux noisettes. Il se détourna de la scène avec une légère frustration, quand soudain il entendit deux de ses camarades murmurer :
- Hey, j'ai entendu dire que Krum lui avait fait sa demande en mariage.
Et là Harry s'arrêta. Son coeur s'était mis en pause et il avait heurté un étudiant sans le voir.
- Oh putain.
Oui, Harry avait réalisé que la jalousie avait étreint son coeur. Il ne voulait pas qu'il se marrie.
Oh bon dieu, il était amoureux de Viktor Krum.
xxx
Il mit quelques jours à accepter ses sentiments. Il s'est acharné à les nier, à les repousser tant bien que mal. Mais l'acceptation se fit dure. Il était amoureux.
Et lorsqu'il pensait que rien ne pourrait gâcher plus encore sa journée, Harry reçut un hibou de la famille Weasley au déjeuner. Et là, tous ses souvenirs liés à son frère lui revint en plein visage :
Harry,
Dylan a besoin d'aide, je soupçonne ton père de l'avoir frappé pendant ton absence.
Il ne parle plus, ne mange plus. Il a des hématomes sur tout le corps, exceptés sur les bras, les jambes et le visage. Tu comprends bien qu'il ne peut pas montrer de telles marques, alors ton père fait attention.
Mais le pire reste à venir. Je pense que ton père a abusé de ton frère. Sexuellement. Ici, ça devient urgent. Reviens vite.
Bill W.
En lisant cette lettre, beaucoup de sentiments avaient traversé Harry. L'effroi, la peur, la culpabilité, le désarroi. Mais le sentiment qui primait était bel et bien la vengeance.
