Série : Les Chroniques de Narnia – Le Prince Caspian
Pairing : Peter Pevensie/Caspian X
Rating : de PG à R
Nombre de phrases : 10/50
Thèmes : #03 Religieux

1 – C'était pour la paix qu'il l'avait supplié d'un souffle qu'il craignait le dernier de venir le sauver, de revenir pour instaurer son règne glorieux, mais ce n'était que la guerre qu'il lisait dans ses yeux quand ces deux prunelles, royales, se posaient sur lui.

2 – Grand Seigneur a un aussi jeune âge, autant de noblesse dans des yeux encore si brillants, un port altier que le chevalier ne perdait pas en selle, brandissant une épée lourde, une épée meurtrière dans des mains pures et opalines, des épaules pas encore assez larges capables pourtant de porter à elles seules Narnia, les épaules d'un Roi qui serait à jamais sa croix, intouchable et inaccessible.

3 – Il lui avait fallu avoir le manche lourd et noble de cette longue épée entre les mains, le tranchant de sa lame trop proche de sa gorge pour enfin comprendre, pour enfin voir, que l'ange vengeur, cette beauté à la tête blonde auréolée n'était autre que le Roi qu'il avait prié, les symboles gravés dans le métal ne mentaient pas, pas plus que ces yeux orageux.

4 – Du sang partout ; son armure en était recouverte mais le Roi savait que ce sang n'était pas le sien, ce sang qui coulait entre ses doigts, recouvrant ses mains - coupables, traîtresses, vulnérables et vaincues - était celui du sacrifice, celui de ses hommes, ceux qui étaient tombés pour lui sur le champ de bataille et dont le cri sourd hanterait ses nuits ; les blessures de son propre corps, il ne les sentait pas, la plaie béante dans son cœur le tuerait, elle, à petit feu : c'est pourquoi cette haine de lui-même, ce venin qui empoisonnait son cœur c'est sur Caspian qu'il le cracha.

5 – Nombreuses fois il avait rêvé chevaucher dans ces forêts verdoyantes, dans ces bois plein de légendes et de créatures que l'on disait éteintes, son fidèle destrier, laissant la douceur d'une journée estivale caresser son visage tendrement ; aujourd'hui qu'il y avait trouvé refuge, il ne pensait plus qu'a une seule chose, dompter le valeureux et orgueilleux Lion couronné, lui arrachant un souffle erratique et guerrier.

6 – Blanc : Le sang qu'il avait fait couler n'avait aucune emprise sur la pureté de son être, le sang qu'il ferait encore jaillir, bouillant, adverse, ne laisserait aucune trace sur la douceur et la clarté opaline de sa peau noble ; seul lui, Prince frère, Prince ennemi continuerait à marquer avec révérence ce sang bleu de lèvres affamées, avides et soumises.

7 – Cela faisait une année complète qu'il n'en avait plus bu une seule goutte, un an qu'un tel nectar aurait été hors de portée de sa bourse, une année qu'on l'avait regardé comme un enfant, un moins que rien, lui, le Roi, et que personne ne lui aurait accordé d'apporter un tel breuvage à ses lèvres ; et quand il dévisagea Caspian, qui avait prudemment pris place à ses côtés, ses yeux de nuit et sa peau mordorée, il sut qu'il avait perdu l'habitude du vin et de ces effluves envoûtantes, il avait trop bu…ou pas assez.

8 – « Tu ferais la guerre pour des spaghettis ? » Lui avait-il subitement demandé alors qu'ils se préparaient à combattre, alors que leurs armures ne tarderaient plus à peser sur leurs épaules, Peter avait regardé Caspian de son regard royal, haussant un sourcil interrogatif, ne comprenant pas où le jeune homme, son frère d'armes voulait en venir ; « Susan m'a dit que les spaghettis étaient la seule chose qui te feraient retourner à votre monde sans regret » s'était-il justifié et Peter avait ri pour la toute première fois depuis que le champ de bataille était devenu son fardeau, ne sachant pas comment expliquer à ce soldat ce qu'était des pâtes exactement.

9 – Cette eau qu'il lui avait offert de sa main assurée, une eau si fraîche alors qu'il mourrait de soif, alors que la brûlure des joutes faisaient hurler ses poumons, avait été pire que sérum de vérité, quand ces yeux de braise, brûlants, combatifs, avaient enfin saisi l'attention toute entière de Peter Pevensie, les mots étaient nés entre ses lèvres sans qu'il ne puisse les museler, alors qu'il chargeait sur le champ de bataille pour lui ouvrir le chemin « Pour vous mon Roi ! »

10 – C'était le pardon qu'il était venu clamer, il ne voulait pas que les Rois et Reines d'Antan ne les quitte, qu'ils lui laissent le trône, à lui, il n'en était pas encore digne, il n'était pas aussi valeureux que ce que l'on disait de lui ; pourtant c'est une main ferme et chaude qui se posa sur son épaule, alors que le soleil d'un sourire éclairait enfin les lèvres du Grand Roi et que c'est sa confiance et sa reconnaissance que ce dernier lui offrit.