ONE SHOT

Un soir où les étoiles brillaient de mille feux sous un ciel obscur qui grandissait. Cette nuit là la lune était absente. Une petite fille les contemplait avec émerveillement.

Assise contre le tronc d'un arbre qui avait déjà bien vécu, elle respira à pleins poumons cette air ambiant, si pur, si doux, qui lui procura un moment de bonheur.

Le vent se leva légèrement, assez pour faire mouvoir les branches de la cime des arbres, faisant tournoyée dans un ballet magique les quelques feuilles qui avaient su rester accrocher et qui caressaient l'herbe verte de la plaine.

Le fillette ferma les yeux, savourant ce doux instant, sentir le vent qui caressait sa peau si fragile, si pale.

Elle ne se lassait pas de contempler à loisirs ce ciel si obscur, qui la faisait rêver, la faisait partir dans un monde dont elle seul en avait l'accès.

Une présence vint à ses côtés, majestueuse et fière, son regard perçant mais doux à la fois.

Elle tourna son regard vers le sien, le regardant dans toute sa splendeur, ses cheveux argentés ondulant au gré du vent qui commençait à se faire capricieux.

Son regard se perdit dans celui de la fillette, il en était ainsi à chaque fois qu'il la regardait.

Des flashs, des souvenirs émergeaient alors, il la revoyait, quand elle était comme elle, petite et si…Fragile….Elles avaient les mêmes yeux, les mêmes regards….A chaque fois qu'elle était sous cette apparence….Humaine...Et fragile….

Il s'en moquai à présent…Oui...Il avait aimé une humaine, comme son père…Lui qui les détestaient pour leurs faiblesses et leurs vulnérabilités…Mais c'est cela qui l'avait poussé à l'aimer… Elle …Humaine….

Tout cela appartenait au passé à présent et il lui avait juré de la protéger de son être…Avant qu'elle ne rende son dernier souffle….Avant qu'elle ne meurt….Il aurait pu la faire revivre grâce à son épée mais elle avait refusée « tout le monde doit mourir un jour »

Ses paroles lui avaient fait mal mais il avait dû s'y résigner, il ne pouvait pas perdre la face.

La nuit était déjà bien installée, toujours perdu dans ses pensée il se ressaisie voyant qu'il commençait à faire de plus en plus froid, le vent s'étant brusquement levé.

Il regarda la fillette qui n'avait pas bougé comme si elle attendait que la nuit passe, tranquillement il s'accroupit à ses côtés, elle le regarda et lui sourit, il aimait ce sourire, si enfantin, si joyeux, celui d'une enfant qui est heureuse.

Elle le savait, elle pouvait compter sur lui, elle l'avait toujours fait, elle savait qu'elle était différente des autres enfants de son âge mais elle s'en moquait, elle était heureuse avec lui même si lui ne le montrait pas toujours, elle le savait.

Le Tai-youkai se releva, regardant une dernière fois la fillette puis il prit la direction du chemin d'où il était venu.

- « Rentrons….Il va faire froid cette nuit…. »

- « Oui…..Papa…. »