J'ouvre un recueil, parce qu'avec les nuits du FoF, il se peut clairement que je remette le couvert régulièrement sur cette série. Chaque OS est donc écrit en une heure sur un thème donné.

Bonne lecture, et n'hésitez pas à reviewer. J'aime beaucoup écrire sur cette série mais ce n'est pas facile, des retous m'aident donc énormément :D

Disclaimer : La série et ses personnages ne sont pas à moi et j'écris simplement pour le plaisir !

Thème/Titre : Hospitalité

Personnage(s) : Sun principalement


Noir. Froid.

Paroi de glace contre peau de feu.

Son corps secoué de frissons, elle avait ramené ses jambes contre son torse, les avait entouré de ses bras. Sa tête retomba sur ses genoux. Position fœtale.

La solitude l'étreignait de toute part. Cela n'était guère nouveau, non. Sous le masque de marbre qu'elle portait depuis toujours se cachait l'une des personnes les plus isolées de la planète. Pourtant, elle ne l'avait jamais montré, personne ne s'en était jamais réellement douté – excepté son père. Il n'avait jamais rien fait pour changer les choses. Elle arrivait à remplir le vide avec les quelques contacts humains qu'elle avait eu, et les apparences qu'elle maintenait l'avaient aidé.

Maintenant, il n'y avait plus rien. Elle était seule, seule au plus profond d'elle comme seule physiquement. Une cellule. Des murs. Toute la souffrance de la vie d'une femme pliée aux exigences d'un monde qui ne l'avait jamais considéré se répercutait entre les murs de son cachot. Son esprit, autant que son corps, se retrouvait emmuré.

Sun avait senti deux larmes couler de ses deux yeux, creuser ses joues si parfaites, si inexpressives. Poupée pantin d'un monde d'hommes sans principes.

Son poing s'était fiché dans le mur. Puis son pied, puis son poing. Pied, poing, Pied, poing, poing pied. Frapper, encore et encore. Juste frapper. C'était ce qu'elle avait toujours fait de mieux.

Les jointures de ses mains en sang, elle s'était laissée allée contre le sol. Elle avait trouvé des amies à la prison, oui. Elle avait peut être même trouvé des gens meilleurs qu'au dehors... Ce qu'elle avait envie de cracher sur ce monde stupide et incohérent, ce qu'elle avait envie d'hurler sa haine, de sentir tous ces hommes si hypocrites et vénaux s'écrouler sous ses coups...

Elle était bien impuissante.

Et surtout, elle était encore plus seule que jamais.

Yeux fermés, elle voulait s'endormir. Elle ne savait pas réellement si elle en était capable... Et puis, elle sentit la chaleur d'une main sur son épaule. Elle sourit. Ca y est, elle s'était endormie. Elle réussissait même à faire des rêves !

Sauf que la main semblait réelle. Le toucher bien plus fort que celui dont son imagination était capable de produire. Alors elle leva les yeux. Les levait elle en rêve ? Peut être, parce qu'elle ne se trouvait plus dans sa cellule.

La chambre était nimbée d'une douce et chaude lumière. Le soleil jetait un regard curieux à travers les rideaux qu'une légère brise agitait. Sun baissa les yeux sur cette main posée sur son épaule. Les ongles peints d'un rose doux, les bagues multicolores, le bracelet fin. Elle remonta le bras, jusqu'à l'épaule, suivit l'ondulation de la chevelure brune, avant de poser ses yeux dans deux merveilleuses amandes qui la fixaient déjà.

Elles sentaient le cœur de l'autre battre, elles sentaient les doutes de l'autre, les souffrances, mais elles sentaient surtout ce contact chaud et cette proximité, bien au delà du physique, que leur permettait leur nouvelle nature. Sun sentait les rayons du soleil lui effleurer la peau, mais elle sentait aussi le calme profond qu'ils inspiraient à Kala.

Et elle senti la joie de la jeune indienne, lorsqu'un léger sourire vint décorer ses lèvres.

Une voix – ou plutôt sept autres qui n'en formaient qu'une – vinrent murmurer à son oreille :

« Tu n'es pas seule. »