Par le pouvoir d'un mot

Elle voudrait fuir. C'est la guerre, elle a peur, et elle voudrait fuir. James ne comprend pas, bien sûr, parce qu'il est courageux, noble et tout ce qu'on voudra. Mais c'est la vérité pourtant, elle a peur, et elle ne veut pas de cette guerre. La guerre c'est le passé, la guerre c'est le lointain. La guerre ce n'est pas cette omniprésence étouffante qui lui donne la nausée et lui paralyse les membres. Et pourtant elle est bien là cette maudite guerre, cette rage inhumaine et en même temps tellement humaine qui détruit tout sur son passage. Et chauqe jour, de nouveaux noms sur les pages immaculées, et elle, elle ne sait plus très bien où elle en est. Il y a ces gens, autour d'elle, prêts à se battre, prêts à se jeter à corps perdu dans la bataille, parce qu'ils y croient, et peut-être aussi parce que eux parviennent à faire la sourde oreille quand leur cerveau ou leur coeur hurle d'effroi. Ils n'écoutent que leur instinct, celui qui leur dit d'y aller, de laisser parler le courage qui les habite. Et elle ? Elle est là, immobile au milieu de ce tourbillon de fureur, de noblesse et de sang, sans savoir s'il lui faut avancer ou reculer, bondir ou se recroqueviller, hurler des sorts ou hurler sa peur. Cela leur semble si facile, à eux, de décréter qu'ils vont risquer leur vie et leur âme dans ce combat, qu'ils vont livrer bataille jusqu'à la victoire ou la mort. Mais elle... Il y a ces masques, qui hantent ses nuits. Il y a cette forme brumeuse, qui la terrorise. Et il y a lui, ce nom que jamais elle ne prononcera, parce que tout le monde sait que les noms ont un pouvoir, quoi que Sirius en dise. Alors elle attend. Elle attend que la guerre passe, elle attend que les noms cessent de s'empiler. Elle attend. Indéfiniment. Et ce temps ne vient pas.

Elle attend aussi que James rentre, tous les soirs, parfois moins. Toujours, elle sourit lorsqu'il franchit le pas de la porte. Et un jour vient où elle ne sourit pas. Et alors, tout se brise en elle : sa confiance en l'avenir (quel avenir sans lui ?) mais aussi et surtout ses peurs. Elle se rend là où tout a commencé, il y a huit ans de cela, elle regarde dans ces yeux bleus qui lui semblent à la fois millénaires et si enfantins, et elle jure. Elle jure de le retrouver, elle jure de faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin à cette guerre. Elle jure, pas par courage, pas par amour de sa patrie, pas pour défendre des valeurs. Elle jure parce qu'elle l'aime, parce qu'elle donnerait mille fois sa vie pour lui, et parce qu'il ferait de même.


AN/ J'espère que ça vous a plu, je vous laisse décrypter le titre ;-) Laissez-moi une review, même si ce n'est qu'un mot, pour me dire ce que vous en avez pensé...