Bonjour à toi !
Je ne te retiendrai pas longtemps, ne t'inquiète pas. Je voulais tout simplement te remercier d'avoir cliqué sur cette fiction pour la lire, et te faire part de quelques petits détails la concernant.
Tout d'abord, cette fiction sera une fiction courte. Une petite dizaine de chapitres, tout au plus, je ne l'ai pas encore vraiment décidé. Deuxièmement, je ne sais pas encore dans combien de temps arrivera le second chapitre. Il est en court d'écriture mais j'ai d'autres projets écriture plus imposants à côté qui me prennent du temps, et celui-ci n'est pas ma priorité. Disons qu'il est là pour me permettre de changer d'air.
Je crois t'avoir tout dit. J'espère que ce premier chapitre te convaincra.
Bonne lecture !
Hermione ne veut pas d'enfants
« On en a déjà discuté. »
Le tintement de la vaisselle que la jeune femme déposa dans l'évier retenti dans la cuisine du petit appartement londonien.
« Jamais vraiment, en fait. »
Le jet du robinet rebondit dans le fond de la cuve en inox. Hermione attrapa une éponge et commença à frotter les assiettes. Elle sentait que, dans son dos, le jeune homme s'était tourné vers elle. Elle l'imaginait, assit sur son tabouret, accoudé à la table haute, ses yeux bleus plantés sur elle.
« Je croyais que si, pourtant.
– Ah oui ? Quand ? »
La jeune femme soupira et, du coude, tenta de chasser une mèche rebelle venue se loger devant des yeux. Elle prit ensuite un verre et le couvrit de mousse.
« Je ne sais pas... Est-ce que ça a vraiment de l'importance ?
– Oui, bien sûr que oui ! Dis, tu voudrais bien t'arrêter une seconde ? » s'exclama alors Ron alors qu'Hermione s'attaquait maintenant aux couverts.
D'un geste sec, Hermione coupa l'eau et se tourna vers son petit-ami, l'oeil sombre.
« Quoi ? demanda-t-elle avec agacement.
– Comment ça, quoi ? J'essaie de te parler de notre avenir, là ! » Hermione leva les yeux au ciel et Ron perdit son calme. « Ça ne t'intéresse pas en fait, c'est ça ? Tu envisages de construire quelque chose avec moi ou est-ce que la date de notre rupture est déjà prévue dans ton stupide agenda ?
– Ok. »
La jeune femme jeta l'éponge encore imbibée d'eau et de mousse dans l'évier et retira son tablier avant de l'envoyer valser au visage de Ron.
« Ok, répéta-t-elle. J'ai compris. De toute façon quoi que je fasse, tu n'es jamais content. Est-ce que tu sais, au moins, combien de fois j'ai dû demander ma journée au bureau pour pouvoir te faire la surprise du repas ? Sept fois ! Mais ça, tu t'en fiches ! »
Excédée, Hermione sortie de la cuisine à grand pas et attrapa son manteau. Ron la suivit dans l'entrée, le visage rouge.
« Je peux savoir pourquoi tu ramènes toujours ton travail sur le tapis ? Ça n'avait rien à faire dans la conversation. Tu es juste beaucoup trop obnubilée par ta carrière au ministère, c'est tout !
– Mais bien sûr, Ronald ! Excuse-moi d'avoir d'avoir une ambition professionnelle !
– J'ai une ambition professionnelle, si c'est ce que tu insinues, s'insurgea Ron en la suivant jusqu'à la porte.
– Je n'insinue rien ! Je dis simplement que ton travail dans le magasin de ton frère n'est peut-être pas une fin très glorifiante, tu vois ! »
Le visage du jeune homme se crispa aussitôt et malgré la dureté de ses paroles, Hermione était trop pleine de colère pour demander pardon.
« Tu n'es vraiment qu'une égoïste. » persifla Ron entre ses dents.
Ce fut le coup fatal. Rageusement, Hermione noua son écharpe autour de son coup et sortie de l'appartement. Dans son dos, la porte se rouvrit et la voix de Ron lui parvint dans un cri.
« C'est ça, vas y, fuit ! »
Sans se retourner, la jeune femme descendit les quatre étages et, une fois à l'air libre, prit la direction de parc. A pieds. Le vent glacé fouettait, griffait son visage, ses joues, son nez. Elle aurait aimé pouvoir dire qu'il était aussi la cause des larmes qui lui montaient aux yeux, mais rien ne servait de mentir.
Vive, elle tourna sur la troisième rue à main droite. Elle connaissait le chemin par cœur, elle l'empruntait chaque fois. Elle l'avait encore fait deux jours auparavant.
Elle n'en pouvait plus. De cette situation, de cette chape de plomb qui recouvrait son foyer lorsqu'ils avaient le malheur de commencer une discussion. Les choses avait pourtant bien débuté aujourd'hui...
Nous étions le mardi 18 février 2003. Aujourd'hui était une journée spéciale. Ils fêtaient leur un an de vie commune. Cela faisait maintenant presque quatre ans qu'ils étaient officiellement ensemble, car après la Grande Bataille, Hermione avait demandé un peu de temps pour se reconstruire. Il lui avait fallut un an, un an pendant lequel elle était retourné à Poudlard, avait passé ses Aspic, avait réfléchit aussi, beaucoup. Un pendant lequel ils s'étaient peu vus.
Elle se souviendrait toujours de cette soirée au début de l'été 1999, lorsqu'elle l'avait aperçu, lui, qui attendait, sur le perron de la porte de ses parents, de la voir revenir de King's Cross. Elle avait sourit. Lui aussi. Il l'avait prise dans ses bras.
Hermione frissonna et referma les pans de son manteau, serrant fort ses petits bras autour de son buste. Il lui avait fallu huit mois de plus pour qu'elle accepte d'officialiser leur relation, et encore deux ans pour céder à son envie d'emménagement. Ils étaient heureux à cette époque. Qu'est-ce qui avait changé depuis ?
Assise sur son banc, toujours le même, Hermione savait. Leurs disputes tournaient toujours autour des même sujets. Son travail. Et puis ça. Elle savait que Ron avait toujours voulu avoir des enfants. Lui-même issu de la famille Weasley, il était évident que les famille nombreuses ne lui faisait pas peur. Mais à elle...
Hermione ne voulait pas d'enfants. Elle n'en avait jamais voulu, et préférait de loin se concentrer sur sa carrière, ce qui lui valait souvent d'être qualifiée d'égoïste par Ron, elle le savait. Mais ce n'était pas lui qui allait devoir mettre sa vie entre parenthèse pendant neuf mois, offrir son corps à quelqu'un d'autre. Finalement, l'égoïste, c'était peut-être lui, qui ne voulait pas entendre son avis à elle. Elle ne voulait pas d'enfants. Pas maintenant. Peut-être jamais d'ailleurs.
Lorsqu'elle l'avouait, les réactions étaient souvent dubitatives. Les gens ne comprenait pas qu'une femme en bonne santé physique et mentale puisse volontairement décider de ne pas donner la vie. C'en était rageant. Les femmes n'avaient pas lutter pendant des siècles pour leur indépendance pour se retrouver enchaînées à de telles idées, merde !
La jeune femme se souvenait surtout de la réaction de Molly quand, au détour d'une conversation, elle l'avait apprit. Fleur venait tout juste d'accoucher de sa petite fille, Victoire, la première Weasley de sa génération, et la fierté des grands-parents était sans égal.
« Quelle est belle, s'extasiait Molly en admirant la photos où le poupon, pour le moment, dormait à poings fermés. Tu ne trouves pas, Hermione ?
– Si-si, s'était empressée de répondre sa bru.
– J'imagine que tu as hâte d'en avoir une aussi, avait continué Molly. Tu verras, les filles ont toujours une place particulière dans le cœur des mères. »
Hermione avait hésité. Devait-elle lui dire ou se taire ? Mais quand Molly avait enchaîné en lui disant qu'il n'y avait rien de plus beau que de s'occuper de ses enfants et de son mari, d'un ton plus qu'insistant, elle avait craqué.
La réaction ne s'était pas faite attendre. Molly avait écarquillé les yeux et avait balbutié que ce n'était pas possible, qu'elle voulait des petits-enfants, qu'elle ne pouvait pas faire ça, et puis, est-ce que Ron était d'accord avec ça ? Hermione lui avait expliqué qu'elle serait un grand-mère parfaite, mais avec les enfants de ses autres enfants. Que Ron respecterait son choix parce qu'il l'aimait. Qu'elle avait des ambitions de carrière peu compatible avec le métier de mère.
En voyant Molly devenir blême, elle avait précipitamment ajouté que peut-être après ses trente ans... mais sans y croire vraiment et, de toutes façons, son aînée avait quitter le salon et ne lui avait plus adressé la parole pendant deux jours entiers.
OoO
Hermione resta presque une heure dans le froid, à ressasser tous ces moments où elle s'était sentie une femme indigne de ne pas vouloir d'enfants, puis se décida à rentrer chez elle. Lorsqu'elle passa le pas de la porte, elle entendit des bruissements dans le salon. Elle enleva son manteau en prenant son temps, le déposa avec son écharpe sur le porte-manteau.
Quand elle se retourna. Ron se découpait dans l'embrasure de la porte, la tête basse.
« Je suis désolé, murmura-t-il d'une voix presque suppliante.
– Je sais... Pardon. »
En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, elle se retrouva dans ses bras et se laissa aller au réconfort de cet homme qu'elle sentait si honteux de son attitude. Comme il l'était à chaque fois. Mais elle aussi, revenait toujours.
