Bonjour à tous ! Eh oui, c'est moi, le retour (on va dire).
Aujourd'hui, nous fêtons les anniversaires du sorcier le plus connu de l'univers, Harry Potter, et aussi de celle qui nous aura raconté son histoire, j'ai nommé J.K. Rowling.
Pour marquer le coup, je vous présente mon nouveau projet de traduction, tiré de l'anglais, et plus précisément de la fanfiction Game On par PenguinBuddy (que vous pourrez trouver sur mon profil). On m'avait conseillé cette lecture, et je sais que vous serez plusieurs à l'avoir déjà lue, mais tant pis. Pour ceux qui découvrent, soyez les bienvenus, et j'espère que cela vous plaira !
Vos reviews seront pour certaines traduites et envoyées à l'auteure, afin de lui faire part de vos commentaires, de votre enthousiasme, et de vos réactions de manière générale.
Sur ces quelques mots, bonne lecture ! Je vous retrouve en bas.
QUE LE MEILLEUR GAGNE
Chapitre Un : Nouvelle Capitaine
On pouvait dire que j'étais née pour faire du Quidditch. Mon père s'appelait Olivier Dubois, il était le gardien et le capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor pendant trois ans, le gardien du Club de Flaquemare le plus renommé de l'histoire, et en était maintenant l'entraîneur. Ma mère s'appelait Pippa Dubois, elle était journaliste et maintenant rédactrice en chef de l'un des plus importants magazines de Quidditch, Quidditch-Hebdo.
Cela faisait tellement longtemps que je regardais, que j'analysais et que je pratiquais ce sport que je ne me souvenais pas d'un temps où je ne savais pas ce qu'était le Quidditch. Mes parents plaisantaient souvent en disant que j'ai appris à voler avant de savoir marcher. C'était certainement un peu exagéré, mais cela montrait bien à quel point ma famille ne vivait que pour le Quidditch. Bien sûr, nous avions d'autres centres d'intérêts, mais quand on a des parents dont le métier et la passion ont trait au Quidditch, ça en devient le thème prédominant de la maison.
Étant la seule fille de la famille, avec trois frères, on s'attend probablement à ce que je sois gâtée et prise pour une petite princesse, mais ce n'est pas le cas. On m'a encouragée à rester dehors avec mes frères et à faire du Quidditch, à jouer dans la boue, à grimper aux arbres, et à apprendre des figures sur mon balai.
La moitié du temps, j'étais la cause des problèmes dans lesquels on se fourrait. Il était possible que j'aie été responsable d'une tentative qui consistait à changer de balai en se passant le Souafle, tout en volant lentement. D'accord, nous n'étions qu'à un mètre du sol, mais faire le saut de l'ange et atterrir sur le nez n'est pas une bonne idée. Je ne pouvais rien demander de plus que mes frères, Tristan, Richard et Gareth, qui étaient mes complices pour faire des bêtises, et aussi ceux qui m'ont aidée à me casser six os différents avant mes onze ans.
Ce n'était pas pour autant que je détestais le rose ou que je ne portais jamais de robes. C'était dans mon uniforme de Quidditch ou dans des vêtements de sport que je me sentais le mieux, mais j'aimais bien les jupes et les robes quand même pour certaines occasions. Je mettais même du mascara et du gloss tous les jours. C'est simplement que me salir ou transpirer ne me dérangeait pas autant que cela dérangeait beaucoup d'autres filles. Je ne voyais pas où était le problème, alors que tout partait sous la douche.
Le Quidditch m'avait appris beaucoup de choses : à avoir un esprit d'analyse, à ne pas juger trop rapidement, à être patiente, à avoir une bonne éthique de travail, à donner de l'importance aux efforts, et à faire partie d'une équipe. J'avais pu vivre des expériences formidables lors des matchs de mon père, où j'ai eu l'occasion de rencontrer des joueurs, des entraîneurs et des journalistes. Grâce au Quidditch, je m'étais aussi fait des amis, ceux de l'équipe de Gryffondor, à Poudlard, amis que je n'échangerais pour rien au monde.
Cependant, le Quidditch m'avait donné quelque chose dont je me débarrasserais volontiers, et sans hésiter : James Potter. Potter était un camarade de sixième année à Gryffondor qui, à mon grand regret, faisait partie de l'équipe. Il était de ceux qui aiment agacer les gens, et qui adorent être le centre de l'attention.
C'était sûrement pour ça qu'il était attrapeur. Une fois que la poursuite du vif d'or avait démarré, tous les yeux étaient fixés sur lui, et une fois qu'il attrapait le vif d'or (ce qu'il faisait presque tout le temps), la victoire reposait sur ses épaules. Les gens se souvenaient des autres grands moments du match aussi, mais lui, on s'en souvenait car il avait mené le match à son apogée en vous coupant le souffle.
Potter et moi avions tous les deux intégré la réserve en deuxième année, ce qui était une prouesse considérable pour des élèves de douze ans. Potter n'était pas aussi content que moi, puisque son père, Harry Potter, s'était fait une place dans l'équipe de Gryffondor dès sa première année. J'imagine qu'il pensait marcher dans les pas de son père. Bien entendu, ce serait mentir que de dire que je n'étais pas déçue de ne pas intégrer l'équipe cette année-là, mais je savais que l'année suivante il y aurait un poste de poursuiveur quand Penman quitterait Poudlard. Il fallait juste que je m'entraîne encore plus dur, c'était tout.
Pour des raisons dont je ne me souvenais pas et dont je doutais de l'existence, Potter et moi avions développé une intense rivalité en Quidditch. Nous n'étions pas au même poste et jouions dans la même équipe, mais nous étions quand même rivaux. Il essayait toujours de prendre le dessus – d'en connaître plus que moi sur le Quidditch, sur les joueurs, les tactiques, les stratégies, l'histoire.
Alors, naturellement, il fallait que je me défende pour lui montrer que c'était moi qui en savais le plus. Il aurait vraiment dû abandonner.
Entre nous, les choses n'avaient fait qu'empirer au fil des années passées ensemble dans l'équipe. Evidemment, nous étions capables de travailler ensemble pour le bien de l'équipe et pour gagner la coupe pour Gryffondor, mais cela ne voulait pas dire que cela nous plaisait. On ne se détestait pas. Tout du moins, je ne le détestais pas. Je ne pouvais pas parler pour lui, mais j'étais quasiment certaine qu'il ne me détestait pas non plus.
Enfin, en tout cas, il ne me détestait pas jusqu'à ce matin. J'avais le sentiment que lorsqu'il se rendrait compte que sa lettre de Poudlard ne comportait pas l'insigne de capitaine de Quidditch, il serait furieux, et je savais que sa colère me serait destinée.
Pourquoi ? Parce qu'il s'avérait que j'étais la nouvelle capitaine de l'équipe de Gryffondor.
J'avais toujours la lettre en mains, impeccable et à peine ouverte, tandis que le badge rouge et or écrasait de son poids le parchemin, entouré de mots écrits à l'encre verte.
- Alors ? s'impatienta ma mère, la voix chargée de curiosité.
Les autres visages présents à la table du petit-déjeuner reflétaient de l'espoir et de la hâte.
- Je suis capitaine ! fanfaronnai-je, triomphale, en attrapant l'insigne et en le tenant en l'air, le poing serré.
Il y eut une petite explosion de sons alors que tout le monde m'acclamait et me félicitait.
- Je le savais, ça ne faisait aucun doute ! fit Richard en me criant presque dans l'oreille, avant de me prendre dans ses bras pour me soulever du sol.
- Bien joué, petite sœur, me dit Tristan en m'ébouriffant les cheveux avec affection et en me prenant lui aussi dans ses bras.
- Hé, je n'ai qu'un an de moins, grommelai-je gentiment.
J'étais plus proche de Tristan que de Richard et Gareth à cause de notre plus petit écart d'âge. Richard et Gareth étaient jumeaux et avaient deux ans de moins que moi.
- Génial, Al me doit un Gallion ! s'exclama Gareth, l'air victorieux, en me donnant une tape si forte dans le dos que je faillis tomber.
Mon ventre se resserra légèrement à l'évocation d'Al Potter, le petit frère de James. Quelque part dans l'ouest du pays, Potter était en train d'ouvrir sa lettre et de comprendre que j'avais dû être nommée capitaine, et pas lui. Je n'avais pas pitié pour lui sur un plan personnel, non, mais je savais comment je me sentirais s'il avait eu le badge et pas moi. Je n'aurais (probablement) pas pleuré devant ma famille, mais j'aurais été ravagée.
- C'est merveilleux, Eva, me dit ma mère, en enroulant ses bras autour de moi et en me serrant délicatement, ce qui était bien agréable après la quasi-agression physique de Gareth. Tu vas t'en sortir brillamment, je le sais.
Mon père était si heureux qu'il semblait au bord des larmes.
- C'est ma fille, ça ! déclara-t-il en m'enserrant si fort que ma colonne vertébrale craqua légèrement. (Aïe.) Première fille de la famille à devenir capitaine de Quidditch ! Il faut fêter ça, tu ne penses pas, Pippa ?
Ma mère tapa dans ses mains d'un air enthousiaste.
- Je vais faire un parmentier de mouton. Et une tarte à la mélasse en dessert.
Même si je venais de terminer mon petit-déjeuner, mon ventre se mit pratiquement à gargouiller à l'idée que ma mère fasse son parmentier. Franchement, je mets tout le monde au défi de trouver meilleure nourriture autre part. Même les elfes de maison de Poudlard ne le font pas aussi bien que ma mère.
Quand tout le monde eut trouvé une occupation et que mon père et Gareth entamèrent une discussion apparemment passionnante sur le standing actuel de la ligue, je sortis voler sur mon balai pour célébrer la nouvelle.
Quand j'étais heureuse, je sortais mon balai. Quand j'étais énervée, je sortais mon balai. En somme, pas besoin de trouver des raisons : voler sur un balai était tout simplement merveilleux. J'adorais être dans les airs, et ça me semblait parfois plus naturel que de marcher sur le sol.
Tristan me rejoignit, me suivant dehors jusqu'à l'abri à balais au fond du jardin. Il avait laissé son balai dans les vestiaires du stade de Flaquemare, donc il allait devoir utiliser un des balais de secours. Etant donné que tous les membres de ma famille faisaient du Quidditch et que mon père ne savait pas jeter un balai, même si sa vie en dépendait, nous en avions énormément.
- Comment ça se passe, en réserve ? lui demandai-je en ouvrant la porte de l'abri pour y entrer.
- Ça va, répondit-il, en croisant les bras sur son torse imposant. Je suis assez bon pour quitter la réserve et jouer dans l'équipe principale, mais comme je suis le fils de l'entraîneur, ils ne veulent pas faire de favoritisme.
J'attrapai mon balai, ma précieuse possession, puis me mis à chercher un balai que Tristan pourrait utiliser pour l'après-midi.
- Eclair de feu deluxe 100, ça te va ? lui proposai-je, laissant mes doigts courir sur le bois usé de la poignée.
Ce n'était pas le modèle le plus récent, mais c'était un beau balai. Tristan me fit un grand sourire.
- Passe-le-moi.
Je n'étais pas quelqu'un pour qui l'argent est d'une importance capitale, mais j'aimais le fait que la richesse que mon père s'était faite en étant une célébrité du Quidditch allait de pair avec notre grande, belle et ancienne maison campagnarde. C'était vraiment une jolie maison en elle-même, mais le vrai attrait que j'y trouvais, c'était l'immense terrain que nous avions, et qui permettait à ma famille d'avoir un terrain de Quidditch miniature. C'était plutôt un champ verdoyant, mais il y avait des anneaux de taille réglementaire à chaque bout, et des sortilèges empêchent les moldus de le voir ou de s'approcher de trop près.
Alors que Tristan et moi nous dirigions vers le terrain en se frayant un chemin dans les herbes hautes du champ, je revins à la conversation que j'avais entamée précédemment.
- Tu sais, dis-je à mon grand frère, peut-être que tu n'es réellement pas encore prêt à quitter la réserve. En plus, Rhys est un excellent gardien. Pourquoi est-ce qu'ils le remplaceraient ?
Tristan frôla une flaque de boue avec sa chaussure.
- Je sais. C'est juste que..., commença-t-il avant de pousser un lourd soupir. C'est dur d'attendre. J'en ai marre de ne faire que m'entraîner. Je veux participer à un vrai match où perdre ou gagner a de l'importance. Ce n'est pas ce que tout joueur désire, Eva ? Jouer pour de vrai ?
- Si, le rassurai-je. Mais sois patient. Ce sera bientôt à ton tour de te trouver sous les projecteurs. Et avant ça, souviens-toi simplement que ton nom est cousu sur ton uniforme officiel de Flaquemare, ce qui montre que tu fais partie de l'équipe.
Quand nous atteignîmes le bord du champ, je passai ma jambe par dessus le manche de mon balai et poussai le sol avec mes orteils. Tristan me suivit de près.
Qu'y avait-il de mieux que de sentir l'air filer sur votre visage et vous fouetter les cheveux ? Je montai de plus en plus haut et baissai les yeux pour observer la maison, qui me semblait maintenant très petite depuis ce point de vue. J'eus pitié de ceux qui ont le vertige. Ils manquaient des vues spectaculaires et des expériences à couper le souffle.
Nous aurions pu aussi sortir un souafle, mais Tristan et moi avions choisi de ne faire que voler autour du terrain pour nous amuser. Le chaud soleil du mois d'août m'assommait, mais grâce à la brise qui résultait de mes mouvements dans les airs, je le sentais à peine.
Je, soussignée Eva Rebecca Dubois, étais la capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Rien ne pouvait faire chuter mon moral, car à ce moment précis, j'étais parfaitement heureuse, comme je ne l'avais jamais été de toute ma vie. Je savais que j'avais un sourire incontrôlable sur les lèvres, mais, et c'était plus fort que moi, je n'arrivais pas à me soucier du fait que je ressemblais peut-être de manière frappante à une évadée de Ste Mangouste.
Ces quatre dernières années, j'avais travaillé exceptionnellement dur pour mériter ça, et le résultat valait bien mon temps et mes efforts. Avec un peu de chance, tout commencerait à rentrer dans l'ordre. J'emmènerais l'équipe de Gryffondor à la victoire dans la Coupe des Quatre Maison, puis je serais repérée par des dénicheurs de talent et on me demanderait de passer les sélections de plusieurs équipes professionnelles.
Bien entendu, je ne voulais jouer que pour Flaquemare, mais ça ne me dérangeait pas d'être dans la réserve pendant un temps si cela voulait dire que j'aurais un jour la possibilité de porter l'uniforme bleu marine aux deux joncs dorés croisés. Mon heure viendrait, j'en étais certaine.
Mais d'abord, il fallait que je me concentre sur ce que je devais faire : faire de l'équipe de Gryffondor une équipe émérite. Etre capitaine me stressait, mais dans le bon sens. Je savais que, tôt ou tard, il faudrait que je parle de tout ça à Potter, mais pour l'instant, je pouvais apprécier de penser à mon retour à Poudlard et à la saison de Quidditch qui approchait.
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Je regardai le miroir. Une fille passablement jolie me renvoyait mon regard, clignant une ou deux fois des yeux. Des cheveux bruns légers et ondulés, des yeux bleu clair autour d'un visage ovale, avec un bouton en train de se former sur la joue gauche. Superbe. Je portais un short en jean et un T-shirt bleu marine du club de Flaquemare, datant de deux ans plus tôt, quand ils avaient gagné la Coupe de la Ligue.
Dans cette maison, on n'encourageait aucun autre club que celui de Flaquemare. Le contraire était tout simplement inconcevable. Déjà, quelle autre équipe pouvait rivaliser ? Et ensuite, je pense que mon père aurait une attaque. Sérieusement.
Je hochai la tête une fois en direction de mon reflet. J'étais présentable pour le trajet en train jusqu'à Poudlard. De toute façon, je me changerais et mettrais mon uniforme à mi-chemin.
Nous arrivâmes à King's Cross sans encombre, ce qui était une sorte d'exploit avec Tristan, Richard, Gareth et moi dans la voiture. Papa avait pris sa journée (et avait évidemment prévu un entraînement super long le lendemain pour compenser) pour nous dire au revoir à la gare, ce qui voulait dire que c'était aussi le cas de Tristan.
C'était étrange de savoir que Tristan ne viendrait pas à Poudlard avec nous cette année. A quoi allait donc ressembler la vie sur le terrain de Quidditch sans mon grand frère ? Il était gardien et moi poursuiveuse, donc nous passions beaucoup de temps ensemble durant l'entraînement, avec les deux autres poursuiveurs. Et, étant donné que nous avions joué ensemble pratiquement toute notre vie, nous connaissions les tactiques de l'un comme de l'autre bien trop parfaitement pour que l'entraînement soit aussi efficace qu'il aurait pu l'être.
Il faudrait donc que j'organise une sélection pour un nouveau gardien et un nouveau poursuiveur, puisque notre ancien capitaine, Sean O'Mara, avait aussi terminé sa septième année. Les sélections étaient toujours passionnantes parce qu'on ne pouvait jamais être sûr de qui allait se présenter et de quels talents on y trouverait.
Bien sûr, l'année précédente, on avait mis Richard en réserve, et ainsi, ses chances de faire partie de l'équipe cette année étaient assez élevées. Il faudrait qu'il passe les épreuves comme tout le monde, mais je savais comment il jouait, et je savais qu'il était bon. Très bon.
Durant ces deux dernières semaines, chaque fois que je voyais papa à la maison, il me faisait part de conseils et astuces pour être capitaine d'équipe. Après les dix premières fois, c'était devenu un peu ennuyeux, mais je savais qu'il voulait simplement que je m'en sorte au mieux, donc j'ai rangé les informations dans mon cerveau pour m'en servir plus tard.
Sur le quai, à ma gauche, je vis Harry et Ginny Potter avec Al et Lily, ce qui voulait dire que James ne devait pas être très loin.
- On s'avance le long du train ? proposai-je. Ce wagon me semble un petit peu plein.
Ce n'est pas que j'avais peur de James Potter. Pfft. Je saurais me défendre contre ce garçon. Ce n'était pas le problème. Je n'avais juste pas envie de me disputer avec lui à cette heure matinale sur un quai de gare, avec nos deux familles présentes.
Quand mon père m'eut aidée à ranger mes bagages dans le train, ce fut l'heure du dernier au revoir. Malgré leurs protestations, papa prit Richard et Gareth dans ses bras d'une manière masculine, leur tapant le dos plusieurs fois, puis maman les serra, caressa leurs cheveux et épousseta des peluches imaginaires de leurs épaules.
- Si tu as besoin de conseils, dis-le-moi, me dit mon père avec son doux accent écossais, en se penchant un peu pour me regarder dans les yeux d'un air sincère, et en posant ses mains lourdes sur mes épaules.
- Ça va aller, le rassurai-je (et moi aussi) en souriant. Je suis faite pour ça. Je suis une Dubois, non ?
Il me sourit, avec un des côtés de sa bouche un peu plus haut que l'autre.
- Bien sûr que ça va aller. Mais il n'y a pas de mal à demander un peu d'aide. N'oublie pas d'astiquer ton balai plus souvent quand il commencera à faire froid. Il ne faut pas que le bois craque et se brise. Et fais bien faire des exercices d'endurance à ton équipe. Et puis c'est mieux de s'entraîner le matin, comme ça il y a moins de risques que les autres équipes t'espionnent.
Je suis quasiment certaine qu'il aurait continué sans fin, mais ma mère posa sa main sur son bras et se racla la gorge. Elle lui envoya un regard qui voulait clairement dire qu'il fallait qu'il arrête de radoter sur des choses que je savais déjà.
Des fois, parler était inutile pour mes parents.
- C'est noté, papa, répondis-je avant de lever les bras pour le serrer contre moi.
J'adorais être dans les bras de mon père. Il n'y avait rien de mieux que d'être enveloppée dans ses bras forts et rassurants – rien, à part voler sur un balai.
Maman m'aplatit les cheveux et tira un peu sur ma chemise, avant de me prendre dans ses bras.
- Ecris-nous souvent, m'ordonna-t-elle. Et fais en sorte que tes frères en fassent de même.
Elle s'interrompit, puis continua :
- Je t'ai acheté une nouvelle crème à polir pour ton balai, je l'ai mise dans ta valise.
Avec un dernier signe de la main, je montai à bord du train à la suite de Richard et de Gareth.
- Eva ! m'appela mon père d'un ton pressant.
Je me retournai, lui envoyant un regard exaspéré, mais il ne sembla même pas le remarquer. Cet homme avait une concentration très particulière.
- N'oublie pas de bien serrer les coudes quand tu as le souafle !
- Olivier, arrête, entendis-je ma mère lui dire avec force mais aussi avec tendresse, tandis que je me retournais à nouveau pour remonter dans le train. Elle va s'en sortir.
Les jumeaux s'en allèrent rejoindre leurs amis, qu'ils n'avaient pas vus depuis un certain temps – en tant que grande sœur, j'étais déjà de l'histoire ancienne.
Je jetai un coup d'œil à droite, puis à gauche. Le couloir était plein d'élèves encore en train de localiser leurs amis ou de trouver un endroit où s'installer, mais je ne vis nulle part dans le foule les cheveux noirs et désordonnés de Potter. Je soupirai de soulagement.
- Tu m'évites ? dit une voix masculine à mon oreille.
- Aaah ! fis-je dans un cri perçant, tout en faisant un bond d'un mètre dans les airs et en me retournant pour voir qui se trouvait derrière moi.
Je n'avais même pas entendu que quelqu'un était monté dans le train derrière moi.
Je n'aurais vraiment pas dû être étonnée de voir que ce quelqu'un était James Potter, vraiment pas. Et pourtant, je l'étais.
Tout comme moi, il avait dû passer l'été dehors, sur son balai, car il était assez bronzé. Comme d'habitude, ses cheveux couleur ébène allaient dans tous les sens, et alors même que je l'observais, il passa une main dans sa tignasse, ce qui la rendit encore moins disciplinée qu'un instant plus tôt.
Potter m'offrit un sourire satisfait, ses yeux marron dansant de façon rieuse.
- A en juger par ta réaction, je dirais que c'est le cas.
- Contrairement à ce que tu sembles penser, tout ne tourne pas autour de toi, Potter, lui dis-je en reniflant, agacée contre moi-même de m'être fait surprendre en mode "discrétion" par l'abruti en question.
- Qui d'autre est-ce que tu essaierais d'éviter ? me demanda-t-il sans que cela sonne vraiment comme une question.
L'idée que James Potter pense me connaître dans d'autres domaines que le Quidditch me hérissa le poil. Parce qu'il ne me connaissait absolument pas.
- Depuis quand est-ce que tu sais tout de ma vie, hein ? ripostai-je. Peut-être que je cherchais quelqu'un. Ça ne t'est pas venu à l'idée ?
- Tu cherchais quelqu'un ? se moqua-t-il, n'acceptant clairement pas mon mensonge. Qui ça ?
- Cela ne te regarde pas, l'informai-je d'un ton supérieur.
Le visage bronzé de Potter afficha de la curiosité.
- Un mec, donc.
- Cela ne te regarde pas.
Potter plongea les mains dans les poches de son pantalon et m'envoya un regard pénétrant.
- Avoue, tu m'évitais parce que tu sais que j'aurais dû être nommé capitaine et tu as peur de m'affronter.
Non. Il ne vient pas de dire ce que je pense qu'il a dit. J'allais essayer d'être plus sympa envers lui, vraiment, étant donné que je savais à quel point il avait voulu être capitaine. Mais ce qu'il venait de dire changea tout.
- Comment oses-tu ! lui hurlai-je à la figure.
Pas très séduisant, mais ce crétin le méritait.
- J'ai travaillé dur pendant quatre ans pour devenir capitaine, Potter. McGonagall et Sean savaient que je prendrais ce titre au sérieux, pas comme toi, qui n'as jamais rien pris au sérieux dans ta vie.
Potter se pencha vers moi d'une manière légèrement menaçante, ses yeux marron lançant des éclairs.
- Je suis sérieux quand il s'agit de gagner, et j'obtiens des résultats. Tout le monde à Gryffondor sait que j'aurais dû être désigné capitaine, et très bientôt, tout Poudlard le saura aussi.
Avant que je puisse lui envoyer la réponse acerbe qui se formait dans mon esprit, il tourna les talons et s'éloigna dans le couloir en de grandes enjambées, sans un regard un arrière. Cet imbécile insupportable trichait tout le temps en ce qui concernait nos joutes verbales.
Eh bien, devine quoi, James Potter ? Je n'avais jamais refusé un challenge avant ça, et je n'avais pas l'intention de commencer. On m'avait nommée capitaine à la loyale, et j'allais mener à la victoire la meilleure équipe que Gryffondor n'ait jamais vue.
Que le meilleur gagne.
NOTE
Ce sera tout pour aujourd'hui.
J'ai décidé de publier un chapitre toutes les deux semaines seulement, car je suis assez occupée cet été (mais si je ne publie pas, je ne m'y mettrai jamais sérieusement). Cependant, peut-être que d'ici quelques mois le rythme pourra se resserrer à trois ou quatre chapitres par mois, nous verrons bien.
Bonne journée à vous tous, fêtez ce 31 juillet comme il se doit (moi je vais travailler), et à dans deux semaines pour le chapitre 2 !
~DelfineNotPadfoot
