Teddy flanchait. Il y avait son rire cristallin, ses fossettes adorables, ses yeux pétillants, son sourire moqueur. Il y avait sa dangereuse curiosité, mais aussi son pragmatisme déstabilisant, sa façon de sourire gentiment constamment, les yeux bienveillants, comme si elle s'assurait que son monde ne s'effondrait pas. Il y avait la manière dont elle se mordait la lèvre et faisait clapoter ses doigts contre la peau diaphane de sa mâchoire quand elle réfléchissait. Il y avait ce tout qu'elle formait, qui faisait qu'il se sentait comme n'étant rien. Oui, s'accordant à toutes les attentes, Victoire Weasley ne représentait plus l'enfant fragile sans arme, mais femme forte de ses charmes. Pire que cela. Elle devenait sa femme.

Parce que les deux jeunes gens, contre les supplications de la majorité de leurs proches, avaient décidés de se marier dès les 21 ans de la jeune fille, cette dernière devenant ainsi majeure dans la quasi-totalité du monde. Sortie de Poudlard, elle commençait à présent des études d'éleveuse de dragons, déroutant la famille toute entière, rendant l'oncle Charlie fier. D'abord en Angleterre, elle devrait bientôt partir à l'étranger, en Roumanie plus précisément, pour passer à la pratique, et c'est ce qui avait bousculé leurs projets. En effet, s'ils s'aimaient, ils n'avaient d'abord pas pensé se marier avant plusieurs années, puis la distance les avait effrayés. Bien sûr qu'ils avaient confiance en leur amour indestructible ! Mais, abandonnés l'un à l'autre, ils voulaient pouvoir dire au monde entier « Je suis marié(e) avec la personne la plus extraordinaire dans notre univers. » puis, ils souriraient en repensant à leurs plus beaux moments, triturant avec tendresse l'alliance à leur doigt, s'entendant à nouveau dire « oui » en ce magnifique jour.

La musique significative commença. Ils avaient décidés de faire un mariage moldu, pour ne pas trop dépayser leurs amis sans pouvoirs magiques. Beaucoup de personnes étaient présentes, Grand-mère Molly ayant insisté, assurant que les mariages de ses petits enfants devaient être parfaits et que, qui plus était, c'était le premier depuis une vingtaine d'années.

Il se retrouvait alors sur la petite estrade, un beau costume noir et blanc revêtu pour l'occasion, les yeux affolés, cherchant à accrocher un regard rassurant. Il trouva le réconfort dans les yeux de celle qui serait bientôt sienne, alors qu'elle marchait, droite et fière, au bras de son père. Déjà éblouissante sans artifices, elle semblait divine et intouchable dans cet accoutrement immaculé. Quand le regard bleu de la mariée croisa celui vert de son amant, le cerveau de ce dernier cessa sur le champ d'envoyer ou recevoir des informations. Parce qu'elle lui faisait toujours cet effet incompréhensible, quand elle effaçait les gens autour d'elle, elle chassait également toutes leurs tentatives de réfléchir décemment. Pas parce qu'elle avait du sang de vélane dans les veines. Non, juste parce qu'elle était elle.

A présent face à l'autre, Victoire et Teddy ne se demandaient plus s'ils avaient fait une erreur, ils n'avaient plus aucun doute. L'amour dans la voix de l'autre, sentir son propre pouls s'accélérer pour ralentir, respirer moins fort, voir l'autre et sentir son regard amoureux dans le sien… Tous ces faits ne pouvaient que leur confirmer que leur décision avait été la bonne. Et après avoir prononcé les vœux, ils s'embrassèrent chastement, sous les applaudissements incontrôlables de leurs familles et amis.

Ils se tournèrent alors vers la foule, heureux comme jamais. Ils seraient éloignés par la barrière des frontières, mais proches devant l'absence de limite à leurs sentiments.