Blabla de l'auteur, avant d'entrer dans le vif du sujet :

• La photo de couverture est une photo de Miroslav Vajdic, et je n'ai aucune idée de comment ça se prononce. Je l'ai trouvé sur openphoto, un site où il est possible de trouver des photos libres de droits.

• Évidemment, l'univers et les personnages ne m'appartiennent en aucun cas, vu qu'ils sont entièrement à J. K. Rowling.

• Cette fiction m'a été inspirée par des avis de recherche des protagonistes, qui ont été diffusés sur le net. Ces mêmes images ont également inspiré une de mes amies, Leenaren, et après un bref brainstorming commun, nous nous sommes toutes deux lancées dans l'écriture d'une fic d'interprétation. Je ne sais pas si elle postera la sienne, mais je l'espère, juste pour le plaisir de constater à quel point une même source d'inspiration peut aboutir des résultats si différents.

• Cette fiction sera sombre et noire. Il sera sûrement fait mention de tortures diverses et variées. À l'heure actuelle, je n'ai qu'une vague idée de ce que mes personnages deviendront dans cette fic, je ne peux donc en dire plus.

• Hormis pour le prologue de mise en contexte, je compte écrire cette fic sous un format particulier, où chaque chapitre sera consacrée à une paire de sorciers, toujours les mêmes. Ces tandems se sont créés de façon aléatoire. J'ai envie de me lancer dans quelque chose de différent, c'est bien pour ça que mes chapitres seront courts. Mes lecteurs habituels, sur les autres fandoms, sont habitués à des chapitres d'une longueur relativement indécente, vu que j'écris mes fics Pokémon avec des chapitres d'un format variant de 9000 à 15 000 mots. Ça fait beaucoup.


Les Ombres

Prologue


Les pavés du Chemin de Traverse étaient encore détrempés de l'averse qui avait surpris l'ensemble des sorciers se baladant l'après-midi même, reflétant les rayons de la lune et conférant à cette rue en temps normal si joyeuse des airs lugubres qui ne lui seyaient que peu.

Personne n'osait plus sortir après la tombée de la nuit, et pas seulement à cause du couvre-feu qui étouffait les libertés individuelles depuis déjà deux années. La vie était devenue triste depuis que le Ministère de la Magie était tombé.

Ceux qui s'étaient attendus à ce que le peuple proteste et se révolte avaient trouvé tous leurs espoirs déçus. Par peur, les gens s'étaient tus. Puis ils s'étaient habitués. La vie avait repris son cours, cahin-caha, dans le silence et le train-train quotidien, entre fouilles et arrestation de dissidents rebelles suicidaires. Les sorciers de Londres et de tout le Royaume-Uni retenaient leurs souffles quand l'alarme se mettait à hurler, quand ils devaient tous se rendre jusqu'à la radio ensorcelée qui se mettait à fonctionner seule pour énoncer le nom des rebelles arrêtés. Quand ils reconnaissaient un nom familier, on les sentait pâlir, comme l'avait fait Parvati Patil quand elle avait entendu le nom de Hermione Granger.

Dans son lit, Parvati se retourna, avant de rejeter les couvertures pour s'approcher de l'immense fenêtre sans volets de sa chambre. Elle passa une main sur ses yeux fatigués dans l'espoir de pouvoir cacher les pensées sombres qui l'habitaient.

Hermione Granger s'était évidemment échappée depuis des mois entiers. Elle n'était restée captive que quelques mois, mais Parvati ressentait toujours une angoisse sourde depuis qu'elle avait entendu ce nom qui semblait ressurgir d'un passé qu'elle avait enfoui il y avait bien longtemps.

Depuis qu'Albus Dumbledore était mort. Depuis que le Ministre de la Magie avait été tué par Vous-Savez-Qui en personne.

Deux années s'étaient écoulées et elle avait appris à vivre sans espoir et sans crainte. Elle n'avait jamais eu le courage intrinsèque à la maison Gryffondor et la mort de sa meilleure amie, Lavande, avait fini d'étouffer la révolte qui grouillait en elle.

Au final, Parvati n'avait plus peur. Elle avait juste l'habitude de raser les murs, de baisser les yeux, de servir à Pansy Parkinson son Whisky Pur Feu alors que cette garce exhibait fièrement sa Marque des Ténèbres.

Elle fronça les sourcils, quand, en baissant les yeux sur les pavés juste en dessous de son appartement du Chemin de Traverse, elle vit une silhouette en cape se hâter, n'émettant pas le moindre son sur les pavés que l'ancienne Gryffondor savait résonner sous une paire de bottes en cuir de dragon. Une bourrasque de vent fit vibrer les carreaux et tomber la capuche de la silhouette qui s'empressa de la remettre sur ses cheveux courts. Mais c'était trop tard, Parvati avait pu apercevoir le profil un peu hautain, elle pouvait maintenant deviner la cambrure fine et les cuisses musclées et ce visage au sourire rare et vaniteux.

Elle avait reconnu Hermione Granger. Sa main se dirigea vers le combiné obligatoire et magiquement relié au département de la Délation Rebelle. Quand elle frôla le métal froid, elle renonça. Puis n'hésita pas une seconde de plus pour attraper sa robe de chambre et se précipiter dans la cage d'escalier.

Au-dehors, quelques mètres en dessous, Hermione Granger venait de tomber à genoux, comme à bout de souffle.


— Ron ! Ron !

Le roux leva les yeux de l'échiquier géant qui se trouvait sur son bureau, toujours aussi concentré. Il ne savait pas quelle pièce il allait devoir déplacer, mais il sentait bien que ce n'était pas une bonne nouvelle que lui apportait son émissaire de Londres.

Le Paris sorcier lui avait ouvert ses portes sans la moindre hésitation deux années auparavant, quand il était arrivé, sale, hanté, tenant entre ses mains le cadavre de sa cadette. La perte de Ginny avait été difficile à surmonter et il n'était même pas sûr d'avoir tout à fait réussi à se relever.

Essoufflé, l'émissaire tentait de retrouver sa respiration pour ne pas hacher totalement sa déclaration, sachant parfaitement que ça énervait profondément la tête pensante d'une résistance à l'agonie.

Les mauvaises nouvelles s'enchaînaient et Ron ne perdait pas espoir d'un jour arriver à retrouver Harry. Un visage familier ne lui ferait pas de mal, lui qui avait dû apprendre à se reconstruire sans ses amis ni sa famille, qui n'avait même pas eu le temps d'apprendre à vivre avec tant de pertes.

Se jeter à corps perdu dans la bataille lui avait laissé des séquelles, comme cette immense cicatrice, résultat d'un SectumSempra qui lui avait fait perdre un œil. Il s'efforça de lâcher du regard cette tour qui menaçait son roi pour le porter sur l'homme qui se tenait en face de lui.

— Oui, Remus ?

— Hermione a fait une apparition à Londres. Elle est vivante !

Dans une grimace douloureuse, Ron se retourna, soupirant. Il devina plus qu'il ne vit son ancien professeur de Défense Contre les Forces du Mal froncer les sourcils, s'étonnant de ne pas voir de réactions plus enthousiaste. Remus Lupin esquissa un geste qu'il avorta, puis il répéta :

— Hermione est en vie, Ron. C'est une bonne nouvelle.

— Oui, c'est une bonne nouvelle…

Il ne parvenait pas à être aussi euphorique que Remus à cette annonce. Quelque chose le retenait de laisser son cœur amoureux se tortiller face au retour inattendu de celle qu'il aimait depuis si longtemps. Un sourire douloureux vint ponctuer les larmes qui étoilaient son œil encore valide.

Il n'en avait jamais rien dit, sans doute parce que c'était trop horrible à formuler. Déglutissant difficilement, il secoua la tête, avant de faire signe à Remus de le laisser. Celui-ci hésita un peu avant de finalement hocher le menton, parfaitement conscient que Ron ne le verrait pas.

Il laissa la porte se refermer derrière lui, pensant que la déroute de l'Ordre du Phénix n'avait fait de bien à personne. Il ne remarqua donc pas que Ron replaçait sur l'échiquier un fou noir, symbole du camp de Voldemort. Il ne remarqua donc pas que son ami, le leader inattendu d'une résistance moribonde, avait perdu confiance en celle qui venait de revenir d'entre les morts.

Parce que le SectumSempra qui lui avait ravi son œil n'avait pas jailli de la baguette d'un Mangemort hargneux. C'était Hermione.


Voilà pour cette semaine ! J'espère que ça vous a plu et que vous aimerez le reste de cette fanfic ! Je vous dis à lundi prochain pour le chapitre suivant !