Le garçon remua sur sa chaise. Un énième soupir franchit la barrière de ses lèvres et son regard se perdit dans le ciel, par-delà la fenêtre contre laquelle il était adossé. Une mèche blonde tomba devant ses yeux dorés, mais il ne s'en soucia pas, contemplant l'étendue bleutée d'un air absent.

-Edward ? Fit une voix douce à ses côtés. Viens, on change de cours. Suis-moi.

Une main se glissa dans la sienne, et il fit face à la jeune fille qui lui parlais. Un minuscule sourire se peignit lorsqu'il reconnu Rose. Elle lui rappelais tellement celle qu'il avait connue, et tout comme elle, elle était l'incarnation personnifiée de la bonté. Elle étais la personne qu'il aimait le plus au monde, après son frère et… Son cœur fit un bond et il ferma brusquement les yeux. Non, il s'était promit de ne plus y penser, il ne devait pas y penser. Il tourna de nouveau la tête vers la fenêtre.

Rose soupira et prit une chaise pour se mettre à sa hauteur. Elle planta son regard dans le sien, comme si elle souhaitait le passer au rayon X. Elle avait néanmoins un air navré qu'elle s'appliqua à dissimuler en collant un sourire qui se voulait rassurant sur les lèvres.

-Edward… Tu me diras tout, un jour ?

Son regard s'humidifia légèrement mais elle continua.

-Tu me diras ce qu'il t'es arrivé ? Vraiment tu… me parlera ?

Sa voix se fit tremblante sur ces derniers mots. Elle chassa la petite larme qui menaçait de couler d'un geste évasif du poignet et attrapa à nouveau la main du jeune homme.

-Aller viens, on va être en retard.

Comme pour confirmer ses dires la sonnerie retentit. Rose se releva, soutenant à moitié Edward. Celui-ci, semblant reprendre un minimum contact avec la réalité, il se précipita vers leur prochain cours, agrippant toujours la main de son amie, laquelle le suivit, la démarche hagarde. Ce garçon était si énigmatique…

Elle s'était attaché à lui dés le premier regard. Lors de leur première rencontre, il avait pris un air effaré, comme si elle était la dernière personne qu'il s'attendait à voir, comme s'il la connaissait. A dix-sept ans, il semblait muet, et apparemment instable psychologiquement. D'après les dires de son jeunes frère, Alphonse, il avait subit un important choc traumatique. Il n'avait pas voulu en dire plus. Lui-même ne savait pas exactement ce qu'il s'était passé. Il avait prétendu qu'Edward était rentré seul, après une soirée avec des amis et leur colocataire, et qu'il n'avait plus jamais été le même…

Rose et Edward arrivèrent en cours de chimie et la jeune fille s'excusa à leur professeur pour leur retard. Comme à chaque fois que Rose était accompagnée du garçon, Mme fit un sourire tendre et leur pardonna, avant de leur demander de s'assoir à leurs places. Elle observa furtivement les deux adolescents du regard.

Rose était une jeune fille parfaitement équilibrée. Elle était jolie, intelligente, et avait de nombreux amis. Mais, étrangement, elle préférait la compagnie du blond. Elle était toujours auprès de lui et avait même insisté pour changer ses horaires afin d'être toujours dans les mêmes cours que lui. Edward semblait très touché par ces gestes, mais il était tellement dans son monde qu'il était dur de percevoir le moindre de ses sentiments. Il ne semblait réellement attaché à Rose, qui était vraisemblablement la seule personne qu'il approchait, mis à part son petit frère.

Edward et Alphonse étaient arrivés depuis prés de huit mois. Ils avaient débarqués du jour au lendemain, Le plus jeune affirmant qu'ils avaient besoin d'étudier dans cette école. Les dossiers d'inscription furent difficile à remplir, et devinrent même le sujet d'une enquête. Les deux garçons étaient orphelins, et ne semblaient pas avoir de tuteur, ce qui était tout bonnement inacceptable. Deux enfants, dont un de douze ans et l'autre mentalement déficient, courant le monde sans sécurité, sans aucun point d'accroche. Un tuteur leur avait immédiatement été attribué. Ils n'avaient cependant pas montré le besoin d'une atmosphère familiale, et n'étaient pas allé vivre chez la vielle femme qui les avaient accueillis, préférant rester à l'internat du lycée. Alphonse était très précoce et avait été envoyé en classe de troisième, ce qui était extrêmement rare. Edward était lui-même un garçon étonnant. Malgré son « handicape » et le fait qu'il soit muet, il obtenait d'excellentes notes au tests écrits, en particulier en physique/chimie et en allemand.

Plein de mystère tournait autour de ces deux garçons. Lorsqu'on demandé à Alphonse où ils vivaient autrefois, ils avaient indiqué une adresse en Allemagne. D'après sa description, la maison qu'ils avaient habitée se trouvait Rue d'Ecury. Seulement, une fausse note venait troubler leur histoire. Cette rue avait été détruite, et ce prés de soixante ans avant, lors de la seconde guerre mondiale. C'était donc forcément un mensonge, il n'y avait pas d'autres solutions possibles. Le cadet Elric avait déclaré qu'il n'avait pas l'habitude de mentir, surtout pour un sujet aussi sérieux, et qu'il disait bel et bien la vérité. Mais c'était inconcevable, n'est-ce pas ?

Tout à coup, Mme Kelvins se sentit observée. Devant elle, Edward la fixait de ses yeux d'un or perçant, comme s'il avait comprit où toutes ses réflexions l'avaient mené. Ça oui, les Elric's n'étaient pas du pays… Edward lui lança un regard étrange, comme s'il tentait de lui passer un message, puis il détourna les yeux vers la fenêtre, captivé par le ciel. Son professeur resta paralysée un moment. Ce regard, cette expression lui était familière… Elle avait sentit sa raison flancher devant ces yeux ors, si déterminés. Ce regard, ce regard… Elle avait déjà vu ce regard. Tout à coup, elle eût un flash. Elle vit deux enfants, leur annonçant qu'ils la voulaient pour maître. Puis une île, et eux, et elle, des flash de lumière. Et du sang, beaucoup de sang. Tout cela se mélangeait dans sa tête, et elle dût se raccrocher au bord de son bureau pour ne pas sombrer. Ce n'était pas la première fois qu 'elle avait ce genre de visions, mais cela n'avait jamais été aussi fort, aussi net. Une voix s'éleva soudainement, coupant court à ses réflexions.

-Madame Kelvins, tout va bien ?

-Je… Oui, ça va, juste une petite absence, dis-elle en tentant de rendre sa voix la plus assurée possible.

Puis Izumi Kelvins reprit son cours, sans pour autant cesser d'observer cet étrange garçon à la dérobé.


Une silhouette se découpa dans la lumière vacillante, projetant une myriade d'éclats améthystes. Une plainte ennuyé passa deux lèvres pâles, alors que cette même silhouette lissait ses cheveux, avec une lenteur trainante, sa main se glissant dans sa chevelure d'un noir incertain, tirant sur le noir.

-Pff… J'en peux plus d'être ici. Quand est-ce que je pourrais enfin sortir ?

-Quelqu'un te manque n'est-ce pas ?

-Tu ne réponds pas à ma question, sale gamine !

-Je sais. Tu pourra bientôt le rejoindre, ne t'inquiète pas.

Le jeune homme se retourna lentement, étonné par cette gentillesse. Adossé contre un mur aux motifs compliqués, une petite fille d'environ sept ans le regardait, une lueur de tendresse dans les yeux.

-Je… Pourquoi tu te soucis tant de moi ?

-Et bien… Je m'inquiète un peu pour toi.

-Comment ça ? Fit le garçon en inclinant la tête, de plus en plus intrigué.

-Ca fais un bout de temps que je suis là. J'ai vu des tas de gens passer par ici. J'en ai vu mourir de chagrin, et d'autre repartir, bien que ce soit très rare. La plupart des gens partent La nourrir.

-De… de quoi tu parles ?

La fillette eût un ricanement narquois, ce qui énerva le brun au plus haut point.

-A ton avis ? Où disparaissent les gens qu'on a pu croiser ?

-Je ne comprend pas.

-Vraiment ? Alors je vais t'expliquer, mon mignon. Ces cris, tu les as entendus, je me trompe ?

-J'ai bien entendu des cris, mais en même temps c'est normal qu'il en ait qui flippent, vu l'ambiance de ce coin…

-Espèce de crétin ! C'est la Porte ! La Vérité se nourrit de vies humaines !

-Je ne cours aucun risque, dans ce cas.

Ce fut au tour de la petite d'incliner la tête. Elle prit un air intéressé et se décolla imperceptiblement du mur.

-Et pourquoi donc ?

Pour seule réponse, le garçon s'avança vers elle et dévoila sa cuisse gauche. La gamine poussa un cri de surprise. Sur la peau diaphane, bien en évidence malgré la faible luminosité de la pièce, un tatouage d'un rouge sang représentant un ouroboros s'étendait tel une marque indélébile.

-Ho mon dieu…. Bordel Envy, fit la petite, cette expression sonnant de façon atrocement bizarre sous son air candide. T-tu es un….

-Bravooo ! S'exclama le dénommé Envy en levant joyeusement les bras au-dessus de sa tête. Oui, c'est bien ça, je suis un homonculus.

-Mais…

-Et je suis l'homonculus, qui va retrouver la personne qu'il aime…


Voilà, fin du premier chapitre. C'est un peu court mais j'ai écrit ça sur un coup de tête et je pense que cette fic peut avoir un bon avenir…

Je vous présente donc ma première fanfiction, Youpi !

Bref Anaïs et Louna si j'ai pas vos review je pleure jusqu'à la fin des temps et pour mes autres lecteurs (s'ils existent T.T) n'oubliez pas que c'est le petit bouton bleu, là, juste en dessous.

Merci d'avance !