Bonjour à tous :)

J'ai le plaisir de vous présenter ma première Fanfiction sur Sherlock Holmes. Je suis toute excitée, et pour cause, voilà 4 ans que je n'avais pas repris ma plume ! Les personnages de Sherlock et John m'ont suffisamment interpelée pour que je leur offre toute mon attention et ma créativité. Et enfin, quel plaisir de les écrire ! Et surtout quel plaisir de vous lire. J'ai beaucoup lu ces-derniers jours, j'ai ajouté pas mal de favoris, mais je m'excuse, je n'ai pas pris la peine de commenter. J'essaierai de le faire dès que possible. En tout cas, sachez que toutes les histoires que j'ai mis en favoris sont absolument géniales et vraiment très bien écrites/traduites selon moi.

Revenons à nos moutons. J'adore cette série. Et forcément, elle m'a inspiré puisque je suis là. J'adore le lien étroit qu'entretiennent John et Sherlock, et j'ai voulu me mettre dans leur peau afin de réécrire cette scène où ils se rencontrent pour la première fois. Au début, je voulais me mettre dans leur tête à tous les deux, mais finalement je me suis concentrée sur Watson. Bref, je vous laisse lire et commenter si vous le souhaiter. Dans tous les cas, merci de votre passage. Dites-moi si le concept vous plait, et alors peut être ajouterai-je des chapitres à cette histoire en réécrivant d'autres scènes entre nos deux amis :)

Je suis preneuse de tout conseil.

Bonne lecture,

KH

Disclaimer : La série Sherlock, ses personnages et son univers ne m'appartiennent pas. Ce disclaimer est valable pour tous les chapitres que je serai peut être amenée à publier pour cette fiction.

Situation : réécriture de la scène du 1X01 (de 9:20 à 11:55)


01 : La Rencontre

Mike frappa deux fois à la porte et n'attendit pas l'approbation de l'occupant de la salle pour y entrer. John lui emboita le pas en observant le labo autour de lui, essayant de se remémorer l'état de la pièce avant son départ, quelques années auparavant.

« Eh bien, c'est un peu différent de mon époque » marmonna-t-il, impressionné, en claudiquant tant bien que mal en direction des paillasses.

« Tu n'as pas idée ! Rétorqua Mike, une pointe d'amusement dans la voix.

L'équipement avait évolué, tout semblait être récent ici. Les paillasses de verre trempé avaient remplacé les carreaux de porcelaine, vétustes les hottes aspirantes étaient flambant neuves et le laboratoire semblait être doté de plus de verrerie qu'il n'en fallait. Décidément, les nouveaux étudiants en médecine étaient bien chanceux. John ne put s'empêcher de comparer ces conditions de travail à celles, horribles, qu'il rencontrait encore quelques jours auparavant, au front. Rien à voir.

« Mike, puis-je emprunter votre téléphone ? Je n'ai pas de réseau sur le mien. »

John sursauta presque en entendant la voix. Il était si occupé à détailler la pièce qu'il n'avait même pas fait attention que celle-ci était occupée. Il se rabroua mentalement en se disant qu'il devrait être plus attentif. Une telle erreur en Afghanistan aurait pu lui coûter la vie.

S'appuyant un peu plus sur sa canne, il porta son attention sur l'homme qui avait parlé. Assis à une paillasse, il tendait déjà la main en attendant ledit objet sans pour autant lâcher des yeux l'expérience qu'il menait. John pensa que cette attitude envers son interlocuteur était très étrange, sinon détestable. Néanmoins, il ne fit aucun commentaire.

Mike reprit la parole : « Il y a un problème avec la ligne fixe ? »

« Je préfère les SMS »

Encore une fois, il avait répondu sans même prendre la peine de lever les yeux vers Mike, trop absorbé par les réactions chimiques qui se déroulaient sur la table d'expérimentation. John regarda son ami chercher son portable dans la poche intérieure de sa veste.

« Il est resté dans mon blouson » Le ton de sa voix semblait gêné, mais son attitude laissait transparaître tout le contraire.

« Euh, prenez le mien »

Les mots étaient sortis plus vite qu'il ne l'avait voulu. John était un gentleman serviable. Mais la vérité était que cet homme avait un comportement véritablement intriguant qui titillait le médecin plus que de raison. Impression renforcée lorsqu'enfin il lui fit face, probablement interloqué par l'amabilité de cet inconnu.

L'homme scruta John, puis Mike avant de revenir sur John. « Oh. Merci. »

Le brun se leva et se dirigea vers le médecin tout en boutonnant sa veste de costume, dont John devina le prix exorbitant à la qualité de l'étoffe. Pas vraiment la tenue habituelle des rats de laboratoire en mal de colocataire. Il détailla rapidement son allure, plutôt grand, élancé, il avait la peau incroyablement claire assortie à ses yeux, tout aussi pâles. Son visage était sans nul doute ce qui était le plus frappant au premier regard des pommettes saillantes, des lèvres fines, le tout agrémenté de deux topazes perçantes qui semblaient le scanner si fort que John eut la désagréable impression de passer aux rayons X.

L'inconnu n'était pas d'une beauté commune, mais il était sans aucun doute doté d'une certaine élégance et d'une aura qui forçait le respect.

« Voici un de mes vieux amis, John Watson »

La voix de Mike sortit John de sa torpeur et lui rappela soudain la raison de sa visite à l'hôpital St Bart. Il tendit alors son téléphone au brun en se disant que celui-ci était peut-être son futur colocataire et qu'il était vraiment mal approprié de l'observer ainsi. Néanmoins, il ne semblait pas en ressentir la moindre gêne. L'homme se saisit du mobile et John prit une inspiration pour se donner de la consistance.

« Afghanistan ou Irak ? » Le brun venait tout juste de prendre le téléphone en main.

John se figea. Il grimaça en direction de son ami Mike qui affichait une moue amusée. Non, c'était impossible. Il devait avoir mal entendu.

« Pardon ? » demanda-t-il. L'inconnu pianotait sur son appareil.

Celui-ci daigna poser son regard sur lui et répéta sa question, irrité : « Lequel de ces pays était-ce ? Afghanistan ou Irak ? »

John en était bouche bée. Il jeta un œil à Mike qui arborait toujours la même expression, et fut momentanément vexé. C'était inscrit sur son front ou quoi ? Ou bien était-ce ce fichu Mike qui s'était senti obligé de le lui dire ? Il eut envie à cet instant de lui faire ravaler son stupide sourire. Tentant de garder son calme, il prit une inspiration et fixa le sol en trouvant une position d'équilibre à l'aide de sa canne.

« Afghanistan. Excusez-moi mais comment avez-vous-su... ? » La curiosité de John était éveillée.

Le brun ne prit pas la peine de lui répondre et s'attarda sur la jeune femme qui était venu lui apporter un café. Décidément, il était plutôt mal élevé. John repris machinalement son portable et n'entendit que vaguement la conversation, à propos de café et de rouge à lèvres, trop absorbé par ses pensées : comment diable cet inconnu pouvait-il savoir qu'il revenait d'Afghanistan ?

Lorsqu'il se reconnecta avec la réalité, la jeune femme était entrain de passer la porte et l'homme, de nouveau à sa paillasse posa une question :

« Que pensez-vous du violon ? »

S'adressait-il à lui ? C'est en échangeant un regard avec Mike qu'il sut que oui.

« Je suis désolé, quoi ? » demanda-t-il, une fois de plus intrigué.

« Je joue du violon lorsque je réfléchis. Parfois, je ne parle pas durant des jours. Est-ce-que cela vous importe ? Des colocataires potentiels doivent connaître les défauts l'un de l'autre. » Il avait énuméré ceci d'un ton plat et lui avait adressé le sourire le plus faux qu'il lui ait jamais été donné de voir.

Mike. Bien entendu, il aurait du y penser plus tôt.

« Tu lui as parlé de moi ?! » Cela sonnait plus comme une affirmation que comme une question.

« Pas du tout. »

Impossible. Et pourtant, Mike semblait on ne peut plus honnête.

« Mais qui a parlé de colocataire ? »

« C'est moi. » Répondit l'inconnu en se saisissant d'un élégant manteau qui devait avoir un prix au moins aussi élevé que le costume. « J'ai dit à Mike ce matin que je rencontrais de nombreuses difficultés à trouver un colocataire. Et là, le voilà juste après le repas de midi avec un vieil ami, manifestement un ancien soldat fraîchement revenu d'Afghanistan. Rien de bien difficile à comprendre. »

« Suffisant » et « arrogant » furent les premiers mots qui vinrent à l'esprit de John pour qualifier le verbe et l'attitude de cet inconnu, qui enroulait autour de son cou une écharpe en soie bleue d'au moins 150£ comme s'il s'était agit d'une écharpe en laine synthétique achetée dans le magasin premier prix le plus proche.

« Comment saviez-vous pour l'Afghanistan ? »

« Je repéré un endroit sympa à proximité de Londres centre. Nous devrions pouvoir nous l'offrir ensemble. Rendez-vous là bas demain, à sept heures. Veuillez m'excusez, mais je dois y aller je crois que j'ai laissé ma cravache à la morgue. »

« Frustrant » et « exaspérant » allongèrent la liste des adjectifs qualifiant son potentiel colocataire, alors que celui-ci ignorait sa question pour la seconde fois. Une minute, il a laissé quoi à la morgue ? John commençait à se perdre dans ses réflexions lorsqu'une bouffée de chaleur due à l'énervement remonta de son estomac en direction de sa tête. Cette personne avait un don pour l'agacer, cela semblait évident.

« Alors c'est tout ? » Dit-il avec sur un ton légèrement plus élevé qu'à l'accoutumée.

« C'est tout quoi ? » Répondit l'autre, sur le pas de la porte.

Il semblait irrité. Cependant, il fit l'effort de lui faire face et de le regarder dans les yeux, chose qu'il n'avait pas fait avec Mike depuis le moment où ils avaient pénétré dans ce labo. John lui fut reconnaissant de ce geste.

« Nous venons juste de nous rencontrer et nous allons visiter un appart' ? » Rétorqua-t-il, à la fois incrédule et énervé. Sa jambe le faisait souffrir, et il essayait tant bien que mal de se soulager à l'aide de sa canne.

« Cela vous pose un problème ? »

Mon Dieu, cet homme n'est pas normal. Il tourna la tête en direction de son ami, comme si Mike pouvait approuver ses pensées, un rictus mi-incrédule, mi-amusé ancré sur le visage. Mais ce-dernier gardait ce même demi-sourire.

John reprit : « Nous ne savons rien l'un de l'autre. Je ne sais pas où nous devons nous rencontrer, je ne sais même pas votre nom ! » Cet homme ne connait définitivement rien aux bonnes mœurs sociales, pensa-t-il alors que son agacement grandissait à vu d'oeil.

Le brun le toisa l'espace d'une demi-seconde. John eut de nouveau l'impression de passer aux rayons X et les topazes se mirent à briller d'un éclat que le médecin n'avait encore jamais vu.

« Je sais que vous êtes un médecin de l'Armée, qui a été blessé puis rapatrié depuis l'Afghanistan. Je sais que vous avez un frère qui s'inquiète pour vous mais vous refusez son aide car vous désapprouvez son attitude – parce qu'il est alcoolique, ou plus probablement parce qu'il vient de quitter sa femme. Et je sais que votre psy pense que votre mal de jambe est psychosomatique, et j'ai bien peur qu'elle ait raison à ce sujet. »

John encaissa sans broncher. Il avait raison sur toute la ligne... ou presque. Le regard de son colocataire potentiel se fit plus narquois : « Je crois que c'est assez pour continuer, ne pensez-vous pas ? » Et il s'engagea vers la porte.

Avant de s'éclipser, il retint la porte dans un geste théâtral et finit – enfin ! – par se présenter :

« Mon nom est Sherlock Holmes, et l'adresse est le 221B Baker Street. » Ledit Holmes finit sa tirade par un clin d'œil que John trouva tout à fait déplacé. Il lança un regard à Mike avant de faire sa sortie sur un joyeux « Bonne journée ! » et quitta enfin la pièce.

Le médecin bouillonnait à l'intérieur, se sentant humilié que ce Sherlock Holmes ait pu lire aussi facilement en lui que dans un livre ouvert. Sa frustration était telle qu'il ne put retenir une grimace, les yeux dans le vide.

Le claquement de la porte le sortit de ses pensées. Il scruta l'endroit ou se situait Sherlock Holmes quelques secondes auparavant avant de jeter un regard à son ami. Il n'eut pas le temps de poser une question que déjà Mike répondait : « Oui, il est toujours comme ça ». John était médusé, ne sachant littéralement plus sur quel pied danser – il se balançait maladroitement sur ses jambes, tentant de trouver une position lui garantissant un meilleur équilibre.

Suffisant, arrogant, frustrant et exaspérant. Oui, Sherlock Holmes ne se présentait vraiment pas comme étant le colocataire idéal, et n'importe quel homme sur terre refuserait tout simplement l'idée de partager un appartement avec un tel individu. Cependant, John n'était pas n'importe quel homme, et de cet entretien fugace, il ne retint qu'une chose : Sherlock Holmes, son futur colocataire était absolument fascinant.