Yellow, lecteurs, lectrices!
Bon. Je sais que j'ai commencé pleins de projets sans les finir ni les poursuivre, mais... l'inspiration ne se commande pas. N'est-ce pas? Non! On ne me lapide pas! Rangez les objets contondants.
Donc, les perso sont à JKR, l'idée vient de l'épisode 11 de la saison 4 de profilage. Quoique. Y'a pas grand chose qui puisse pour l'instant relier la série. Si j'écris la suite (remarquez le subjonctif) ça paraîtra plus évident.
Sur ce, bonne/mauvaise lecture!
Lee Jordan n'était qu'un simple livreur de pizzas tout ce qu'il y avait de plus commun. Il avait cependant la malchance de livrer ses commandes dans des trous paumés tel que Loutry Ste Chaspoule. Parce qu'il aurait, soit disant, posé une tarentule sur le bureau de son chef. Bien que personne n'ait put prouver son implication dans cet incident diplomatique majeur dans l'état autoritaire qu'était "Super Pizza!".
Lee détestait ce nom. Il avait usé de tout type de subterfuges et arnaques pour forcer son patron à changer le logo pour un sobre "SP", en vain. Ce crétin de manager a-do-rait ce patronyme ridicule rappelant un héros de comic en collants bleus incapable de ferrer la séduisante et pas très fute-fute journaliste qui bavait sur lui. Mais, le pire du pire restait tout de même ces effroyables uniformes qu'on le forçait à mettre, pour bien l'humilier et tout, pendant qu'il allait gambader en scooter - en scooter! Il avait vingt six ans que diable!- dans des trous paumés que les GPS ne connaissaient même pas. Habiter et bosser en périphérie de la capitale craignait. Mais alors vraiment. Déjà qu'il avait du mal à supporter un job potable sans qu'un manager tyrannique ne le vire pour "faute professionnelle", soit disant, mais si en plus il devait utiliser un véhicule customisé dans un horrible bleu et dans un rouge tout aussi atroce allant aussi vite que sa grand mère son mini-scooter troisième âge sur des routes de campagnes pleines de nid de poule, Lee ne donnait pas cher de sa peau dans la branche "livraison de pizzas froides pour un type habitant dans le trou du cul du monde".
La seule chose qui avait empêché le jeune homme aux dreadlocks de torpiller son emploi comme les précédents, avait été ce type reclus s'amusant à commander des pizzas une fois par jour à une pizzeria à plus de vingt kilomètres de chez lui. Ce type, perdu dans sa cambrousse, possédait une maison digne de figurer classée dans les constructions délirantes du patrimoine historique. C'était bien simple, une maison pareille, Lee n'en n'avait jamais vu. Outre le fait que les tuiles se barraient à vue d'oeil et que le portail en fer forgé soit tellement rouillé qu'il manquait des morceaux, cette habitation remettait la tour de Pise au rang d'amateur. Elle possédait quelque chose comme cinq étages empilés les uns sur les autres, certains penchant d'un côtés ou de l'autre, apparemment construits et ajoutés en fonction du besoin de place des habitants. La plupart des fenêtres étaient condamnées et les survivantes paraissaient sur le point de rejoindre leurs pauvres soeurs. D'affreux nains de jardins à la peinture passée surgissaient ça et là de ce qui avait été un gazon mais qui s'apparentait plus à une jungle d'herbes folles et défraîchies.
La première fois qu'il avait vu cette maison, Lee avait été bien décidé à ne pas foutre ses précieux pieds à l'intérieur, de peur que le toit lui tombe sur le crâne. Armé de ses trois cartons de pizzas -une trois fromages, une végétarienne et une reine blanche, comme tous les mardis- le livreur avait courageusement appuyé sur le bouton rouillé de la sonnette du siècle dernier, puis s'était précipitamment reculé en lorgnant sur la bâtisse branlante et sur cette tuile qui lui faisait de l'oeil depuis son perchoir précaire.
Ce fut avec ses trois cartons dans une main, ses yeux bruns suspicieusement plissés et levés vers ce morceau de toiture Jordanicide, que le client posa la première fois ses yeux sur le livreur allergique à l'autorité et aux emplois stables.
-Cette tuile pend depuis quinze ans, ça m'étonnerait grandement qu'elle ait attendu qu'un innocent livreur de pizzas sonne à la porte pour l'assommer bassement, retentissait une voix éraillée à l'encadrement de la porte aux écailles de peinture.
Posant ses yeux sombres sur le propriétaire de la charmante demeure absolument pas meurtrière, la première chose qu'avait remarqué Lee fut l'absence d'oreille gauche au beau milieu de l'agglomérat de mèches rousses volant en tout sens et n'ayant pas du voir un peigne depuis de longues années. Ensuite, le métis fut frappé par l'allure générale de son client. Ses vêtements, bien que propres, n'avaient pas du croiser un fer à repasser depuis leur sortie du magasin, et leur largeur amplifiait la maigreur de leur propriétaire. Lee avait eut l'impression que cette carcasse chétive ne possédait pas un gramme de muscle. Ses yeux d'un bleu délavé était maladivement cernés et semblaient tellement... vide, malgré le sourire ornant ses lèvres fines. Son teint pâle faisait ressortir les multitudes de tâches de rousseur courant sur son visage et sa barbe de trois jours négligée.
-Les tuiles n'ont pas suffisamment de patience, avait il reprit avec un petit sourire moqueur. En revanche, une ardoise... C'est que ces trucs là sont vicieux, l'air de rien, avait il finit en grattant son début de barbe rousse.
Lee n'avait rien trouvé à dire à l'apparition, pétrifié qu'il était face à cet homme désociabilisé à l'humour décalé, au sourire faux et à ses yeux si pâles et si vides.
-Vingt-cinq soixante-dix, avait enfin dit Jordan d'une voix lointaine, avançant comme en pilote automatique et amenant la commande devant le propriétaire de la chose à raser d'urgence.
Le rouquin avait juste tendu une main striée de cicatrices blanchâtres vers lui, ne dépassant pas d'un millimètre la limite de sa porte, l'argent payé au centime près tombant dans un cliquetis de pièces dans la paume sombre du livreur sans que leurs peaux ne se frôlent. Puis, toujours sans le toucher, le client avait retiré les trois cartons de la main de Lee en prenant bien le temps de regarder à l'intérieur de chacun d'eux avant de les soustraire de la pile. Le jeune homme ne l'avait pas remercié pour la commande, ne lui avait pas accordé un regard ou maugréé contre l'absence de tiédeur des produits. Il avait juste refermé sa porte dans un état de conservation déplorable, toujours face à lui comme s'il craignait une attaque de sa part.
S'il fallait à Lee une seule raison de garder ce job minable payant à peine ses factures, ce serait cet homme cloîtré dans sa propre maison, entouré de ténébreux mystères et secrets bien croustillants. Ce serait parce qu'il était persuadé d'être la seule et unique personne perçant cet isolement volontaire à l'aide de nourriture grasse et froide. Ce serait à cause de sa curiosité malsaine à propos d'un passé qu'il devinait morbide et qui ne le regardait d'aucune façon.
Mais voilà, Lee Jordan avait besoin de ce job minable le temps qu'il trouve quelque chose qui ne le mette pas définitivement sur la paille. Et puis, si au passage il découvrait le sombre et douloureux secret de George Weasley, pourquoi se gêner?
Voilà, peut-être que j'écrirais la suite plus tard... (Si 'y'a que dalle dans trois semaines, y'aura pas la suite dans trois ans, prenez le comme vous voulez...)
Sur ce, puissent les pandas nympho du Liban vous dévorer les orteils avec du miel hollandais bio dans un rire mégalomaniaque!
