Bonjour (ou bonsoir) à tous !
Me voici de retour avec une nouvelle idée inspirée à la base d'un manga nommé « Anatolia Story » (enfin c'est surtout pour une scène). C'est un Shojo qui n'est jamais paru en France, mais dont on peut lire les scans en ligne.
C'est un Severus/Harry pour le couple principal dont tout homophobe est prié de quitter cette page, merci d'avance ! Et le rating M est justifié, vous êtes prévnu.
Bien sûr les personnes ne m'appartiennent pas, je ne fais aucun profit sur cette histoire.
Dernière chose :
Si certains veulent m'ajouter sur facebook, j'ai mis un lien sur mon profil. Vous pourrez être tenu informé de l'avancée de cette fic, me parler plus facilement, me faire des remarques, partager tout simplement. Je pensais mettre mes coups de cœur aussi, quelques images peut-être. C'est encore assez flou, je la commence seulement.
Donc n'hésitez pas à me demander en amie.
Bonne lecture à présent.
Chapitre 1 :
Harry se baissa juste à temps pour éviter un jet rouge qui lui frôla les cheveux.
- Sectumsempra.
Il lança le sort par dessus son épaule, sans jamais s'arrêter de courir. Pas le temps de vérifier s'il avait bien atteint sa cible. Autour de lui tout n'était que cris, hurlements de terreur ou de mort et corps qui chutaient.
Voldemort était devenu bien trop puissant en un temps record. Son armée s'était considérablement agrandie et n'avait rien à envier à la précédente. C'était presque pire.
Harry avait dû s'enfuir en quatrième vitesse de chez les Dursley au début de l'été. La famille Weasley était venue le chercher, en débarquant par la cheminée, et lui avait appris la terrible nouvelle. Poudlard était tombé. Voldemort avait réussi à passer les défenses de la puissante école et les enseignants étaient partis, laissant les lieux occupés par les fantômes et les mangemorts.
Le jeune Gryffondor fit une glissade dans la boue encore fraiche de la prairie où se passait le combat. Ses vêtements ne gardaient plus aucune trace de leur couleur d'origine. Son visage lui-même était maculé de terre. Heureusement que ses lunettes étaient protégées, grande idée encore de la part d'Hermione. La sueur coulait dans son cou et il commençait à manquer de souffle.
Ils s'étaient faits attaquer alors qu'ils revenaient du chemin de Traverse pour une inspection. Il ne restait que peu de boutiques ouvertes à présent. Soit à cause d'un décès soit que les commerçants fuyaient les uns après les autres.
C'était assez compliqué de se fournir à présent, quoi qu'on cherche. Ou alors c'était sous le manteau et les prix pouvaient vite devenir exorbitants. La terreur s'était installée partout.
Harry jeta un rapide coup d'œil sur la scène devant lui et tenta une analyse. Ils étaient en sous nombre mais plus préparé apparemment. Voldemort devait avoir envoyé des nouvelles recrues au casse-pipe, histoire de fatiguer le camp adverse. Ou simplement afin de se débarrasser d'eux. Le jeune sorcier serra les dents. C'était le pire des moments. Ceux qu'ils tuaient avaient parfois le même âge qu'eux. Ce n'étaient que des jeunes à qui on faisait miroiter le pouvoir et la richesse ou alors qui subissaient la pression familiale sans avoir leur mot à dire. Ils n'y étaient pour rien, ils ne comprenaient pas les véritables enjeux de cette guerre. Ils ne portaient souvent même pas la marque sur le bras. Harry avait l'impression d'être un assassin dans ces moments.
Rien à voir avec les vrais mangemorts des hautes sphères qui étaient bien plus dangereux, plus rusés aussi, et qui prenaient vraiment du plaisir à ce qu'ils faisaient.
Fred et George se retrouvèrent juste à côté de Harry :
- On fait quoi ?
- J'ai pas spécialement envie de les tuer, répondit le brun. Mais c'est eux ou nous. Essayez de ne pas trop les faire souffrir.
- Tu veux qu'on se débarrasse de tous ?
- Non, on va rentrer. Prévenez tout le monde. Qu'ils partent au plus vite, en emmenant les autres.
Rester immobile était trop dangereux. Les trois hommes se remirent donc en mouvement, tentant de rassembler la petite troupe pour pouvoir fuir. Les Impardonnables fusaient à présent, sans distinction et parfois sans savoir sur qui on tirait.
A chaque fois qu'il arrivait près d'un de ses amis, Harry lui ordonnait de partir tout de suite, sans se soucier des autres. Certains transplanèrent directement et certains transformèrent les pierres à leur proximité en portoloin, emportant ainsi ceux qui étaient à côté.
Il ne restait presque plus personne à présent et le Gryffondor s'autorisa à souffler un peu. Jusqu'à ce qu'il se retrouve en face de Draco.
- Tiens, tiens, mais regardez qui voilà. Notre Potter national…
- Malfoy... Tu t'es converti en baby-sitter maintenant ? Tellement digne d'un aristocrate !
- Parce que tu connais quelque chose à la dignité peut-être ?
Le brun se força à ne pas répondre à la provocation. Il sauta sur le côté pour éviter le sort lancé par Draco, qui l'entailla légèrement au bras, et répliqua dans le même temps. Il tenta de ne pas tomber, ce qui n'était pas simple au vu du sol meuble.
- Tu es tout seul à présent, ricana l'aristocrate gominé. Tous les autres t'ont abandonné comme des lâches.
Constatant qu'il était effectivement le dernier dans la plaine, Harry transplana rapidement, laissant les cadavres là où ils étaient tombés.
XXX
C'est à l'arrivée qu'il s'étala au sol. Et il eut à peine le temps de se relever qu'il fut comprimé par deux bras fins mais incroyablement puissants.
- Harry ? Tout va bien ?
- Oui Hermione, ne t'en fais pas. J'aimerais juste pouvoir respirer.
La jeune fille lâcha son ami et l'ausculta du regard pour vérifier s'il disait vrai. Harry, tout en essayant de reprendre son souffle, dissimula son bras blessé dans son dos. Hermione remarqua le mouvement mais n'eut pas le temps de parler. Derrière elle Dumbledore, Severus Snape, Kingsley et Ron arrivaient à grands pas.
- Que s'est-il passé ? demanda l'Auror.
- Je sais pas trop. On a fait le tour du chemin de Traverse et au moment où on en sortait, en transplanant par une plaine déserte à l'autre bout du pays, pour brouiller les pistes, ils nous sont tombés dessus.
Harry fit succinctement le récit du combat. Derrière eux, les blessés étaient emmenés dans les étages supérieurs et certains valides partaient retrouver leurs familles.
- Avez-vous pu trouver ce que je vous demandais ? questionna Snape.
- Impossible, intervint Dean qui reprenait aussi son souffle à côté. Tous les apothicaires ont fermés, même ceux de l'Allée des Embrumes. Il n'y avait personne d'autre que nous dans les rues.
- Bande d'abrutis lâches et faibles ! grogna l'ancien professeur.
- Ne commence pas ! s'énerva Remus qui arrivait aussi. Ils veulent juste rester en vie.
- Parce que tu appelles ça vivre toi ? Etre dans la terreur constante, se planquer comme des rats, trembler à chaque instant. Et surtout prier que les autres fassent tout le boulot à leur place ! Et comment je peux travailler des potions, utiles soit dit en passant, sans ingrédient ? Tu devrais te sentir concerné d'ailleurs.
- Bouffe tes fioles et étouffe-toi avec !
Voyant que le ton montait et que ça allait vite dégénérer, Dumbledore se plaça entre les deux hommes
- Messieurs, veuillez vous calmer. Ce n'est pas comme ça que nous pourrons avancer.
Remus baissa la tête, penaud de s'être laissé emporter. Il avait des excuses aussi. La pleine lune approchait et Severus n'avait presque plus de potion Tue-Loup pour lui. Le lycanthrope stressait et était souvent de mauvaise humeur ce qui rejaillissait sur les autres.
Le potionniste ne fit que pincer les lèvres et repartit dans son antre.
La cohabitation était souvent dure mais nécessaire. Après que l'école de sorcellerie ait été détruite, Dumbledore avait tenté de ramener le maximum de personnes autour de lui. Ils s'étaient installés dans une maison perdue dans la forêt du Yorkshire, magiquement agrandie pour contenir tout le monde et sous protection de puissants sortilèges.
C'était le dernier refuge sûr en Angleterre. L'habitation était divisée en plusieurs parties. Le rez-de-chaussée servait à l'accueil des réfugiés et se transformait en réfectoire ou en zone d'atterrissage pour les transplanages. L'étage au-dessus était réservé aux elfes de maison. Ils avaient tenus à agir comme à Poudlard et servaient donc dans toute la maison, au grand dam d'Hermione. Le deuxième étage était celui qui servait pour les entrainements, les réunions. Il y avait aussi une pièce aménagée pour la bibliothèque, toujours tenue par Mme Pince qui ne changeait pas, même en temps de guerre. A part quelques mèches grillées lors de la chute de Poudlard... Le troisième avait été entièrement aseptisé et tenait lieu d'infirmerie qui malheureusement ne désemplissait que rarement. C'était aussi là que Snape avait installé son atelier de potions. Tous les étages supérieurs étaient pour les chambres. Toutes individuelles. Enfin le grenier était la nouvelle volière. La demeure n'était pas fixe et devait sans cesse s'agrandir. Au début ce n'était qu'un petit pavillon à la façade blanche, comme ceux qu'on pouvait voir dans les banlieues chics. Puis au fur et à mesure cela s'était étendu en long et en large, de manière un peu anarchique.
Avec l'arrivée de Harry, tout le monde avait voulu venir, participer à la bataille ou simplement amener une aide en arrière-plan. Le Sauveur qui n'avait rien demandé, avait dû devenir le meneur de toute cette troupe. Et à chaque nouvelle arrivée, des nouvelles chambres devaient être créées, le réfectoire et les salles d'entrainements devaient s'agrandir.
Maintenant c'était devenu un patchwork improbable qui ne tenait que par magie, c'était le cas de le dire. A chaque fois qu'il franchissait le seuil Harry avait peur que tout ne s'écroule sur lui. La magie était surtout utilisée pour modeler l'intérieur donc c'était quasiment impossible de donner l'illusion à l'extérieur d'une toute petite habitation. Seuls les Moldus ne pouvaient voir les grands murs blancs, les fenêtres disposées de partout, en dépit du bon sens, la glycine qui poussait le long de la paroi et le toit de briques recouvert de végétation avec la cheminée qui crachait en permanence une épaisse fumée noire. A la place apparaissait un petit abri de berger en pierre que le temps avait à moitié détruit. Puis ils étaient comme forcés de tourner le regard et l'image s'effaçait de leur mémoire. Pour le peu qui passait de toute manière. La forêt était dense et à des lieues et toute forme de vie.
- Moi ce que j'aimerais savoir, reprit Kingsley, c'est comment ils ont pu savoir où vous alliez vous rendre après le chemin de Traverse ?
- Je plaide coupable votre honneur.
Tous se retournèrent vers un Draco souriant et sans une seule mèche de travers, bien que ses traits soient un peu trop crispés pour être honnêtes.
- Doloris, répondit-il à la question muette posée par tous. Notre cher mage noir n'a pas vraiment apprécié que nous soyons rentrés en vie. Et aussi que si peu des vôtres soient tombés.
- Si peu ? Tu trouves que c'est peu ? s'exclama Ron.
- Je ne fais que reprendre ses mots, triple buse ! Tu crois que ça me fait plaisir de devoir jeter des sorts à ceux de mon propre camp ? Et bien que j'essaye de l'éviter le plus possible, je risque de griller ma couverture en agissant trop souvent ainsi.
- Et qui nous dit que tu es bien dans notre camp et que tu ne joues pas un double-jeu ?
- Ron ! cria Harry. Excuse-toi tout de suite ! Moi je lui fais confiance, ça ne te suffit pas ?
- Tu voudrais peut-être que je te montre les marques de torture ? demanda Draco. Que je te raconte la sensation que procure les Doloris à répétition ? Ou que je te décrive l'angoisse permanente qui prend le cœur et les tripes alors que je rase les murs du manoir qui était autrefois le mien. Mon envie de vomir aussi.
- Pas de besoin de tout ça, rassura Hermione. Nous savons tous (elle appuya le mot) que c'est très dur pour toi et que tu as énormément de courage pour faire un tel sacrifice.
- Je le fais parce que j'ai envie et que c'est la seule chose dont je suis capable, répondit l'aristocrate avec un regard plus doux.
Ron maugréa mais ne s'excusa pas pour autant. Lassé de cette attitude de gamin, Harry ne chercha pas à reprendre son ami. Il y avait quand même plus important que cette querelle d'adolescent pré pubère. L'époque de Poudlard était terminée, la guéguerre infantile entre maisons opposées n'avait plus de raison d'être. Maintenant ils devaient être unis pour la véritable guerre.
- Tu as pu apprendre quelque chose de nouveau ? se renseigna le Survivant.
- Oui, que tu as vraiment une répartie déplorable !
- Désolé de ne pas avoir un carnet sous la main avec mes meilleurs textes. J'improvise généralement dans le feu de l'action.
- Je vais te donner des cours, tu vas voir, ça va être génial !
- Je dois quand même avouer que ta manière de me faire comprendre que je pouvais partir à présent puisque tout le monde était en sécurité était vraiment bien pensée.
- Tu ne savais pas encore que j'étais un génie ?
- N'en rajoute pas trop non plus.
Draco était bien différent du petit arrogant des premières années. Il avait pris conscience qu'il n'était pas totalement le centre du monde et surtout qu'il était plus facile de pouvoir se reposer un peu sur les autres de temps en temps. C'était la tête basse que Severus l'avait amené au « refuge », comme tout le monde l'appelait simplement. Là le blond avait affirmé qu'il voulait devenir espion, comme son père l'était déjà. Harry lui avait alors tendu la main, image inversée de leur première rencontre. Draco avait hésité un peu puis lui avait serré la main avec plaisir. Ils s'étaient alors entrainés ensemble ce qui avait permis de les rapprocher. L'aristocrate n'était pas si pénible que ça quand on cherchait à le connaître. Il n'était pas rare de le voir déambuler dans les couloirs en compagnie d'Hermione, les deux en train de se chamailler à propos d'un vieux livre, d'une théorie ou de toute autre chose qui ne pouvait intéresser qu'eux. Avec Harry ils faisaient des duels magiques pour se tester mutuellement ou voir qui était le plus fort. Il avait fallu un peu de temps mais il avait été accepté et son travail reconnu. Sauf par Ron. Celui-ci n'arrivait pas à passer l'éponge sur les dernières années, ce qui désespérait un peu sa famille. Pour lui si Draco était là c'était pour se rapprocher le plus possible de Harry et le trahir ensuite. Impossible de lui faire entendre raison.
- Bon, les enfants, si vous avez fini vos discussions, intervint de nouveau Kingsley, est-ce qu'on peut savoir comment les mangemorts étaient au courant pour la plaine ?
- Rien de bien compliqué, expliqua Draco. Harry et moi avions convenu de quelques lieux qui serviraient « éventuellement » à leurs détours. J'ai laissé glisser l'info dans les basses sphères et Severus et mon père ont fait de même pour les plus hautes autorités.
Tous se retournèrent vers Harry
- Tu n'as quand même pas osé faire ça ? demanda Dumbledore.
- J'avais pas tellement le choix. Il fallait que nos espions puissent rester là-bas et s'ils ne ramènent aucune info, ils se feront torturer.
- Mais c'est du suicide ! Tu ne te rends pas compte de ce que tu as fait !
- Bien sur que si Remus ! Je ne suis pas stupide. J'ai donné des noms de lieux à Draco et je ne pensais pas les utiliser. Mais j'ai… j'ai oublié ! Tu crois que je ne me sens pas assez coupable comme ça ? Si on a eu des morts c'est ma faute !
- Dans ce cas, je peux te rassurer tout de suite, dit Neville.
Le jeune homme aidait à l'infirmerie à présent et n'était que rarement sur le champ de bataille. Il avait pris un peu plus confiance en lui. C'était lui qui était chargé tous les soirs de faire le compte-rendu des blessés et des morts. Le seul problème était qu'il travaillait souvent avec Severus et comme il en avait encore peur ça lui arrivait un peu trop de se tromper. Heureusement Mme Pomfresh veillait au grain.
- Il n'y a aucune mort à déplorer. Des blessés plus ou moins graves mais rien d'irréversible. Dans deux jours au plus tard ils seront tous prêt à recommencer.
- Pourtant on les a vus tomber ! s'écria Dean.
- Sûrement des mangemorts, avança Hermione. Dans le tumulte du combat c'est pas facile de différencier tout le monde. Ou alors certains ont fait semblant et se sont échappés.
Harry s'autorisa à souffler. Son cœur était comme pris dans un étau depuis qu'il s'était rendu compte de sa gaffe. S'il y avait eu des morts il ne se le serait jamais pardonné.
- Bon, soupira l'ancien directeur. Vous nous ferez une liste de ces lieux, comme ça on dira à tous de les éviter, au moins un temps.
- J'y retourne, déclara Draco. Mon absence en ce moment risque d'être bizarre. Et j'ai peut-être un petit groupe que je vais ramener.
C'était l'autre mission dont était chargé le blond. Il trainait parmi les jeunes recrues et voyait qui était vraiment sincère dans son désir de devenir un disciple du mage noir. S'il le pouvait il essayait de les convaincre de changer de camp ou devenir espion à leur tour. Mais c'était compliqué et il devait agir avec une infime prudence pour ne pas se faire démasquer.
- Sois prudent, lança Harry alors que son ami disparaissait.
Remarquant qu'ils étaient encore tous dans l'entrée et gênait un peu le passage, ils s'éparpillèrent tous pour vaquer à leurs occupations. Ne perdant pas le Nord, Hermione se posa juste devant Harry :
- Tu me montres ton bras tout de suite ! ordonna-t-elle.
Sachant qu'il ne valait mieux pas l'énerver, le brun lui montra l'entaille sur son avant-bras. Le sang avait commencé à sécher, formant une croûte marron.
- Qui t'a fait ça ?
- J'en sais rien, répondit Harry. J'ai pas vraiment vu, j'étais trop occupé à courir.
Il ne voulait pas dire que c'était Draco pour ne pas lui attirer plus d'ennuis que ça. Hermione aurait compris mais pas Ron, toujours à côté.
- Je vais te soigner ça, dit la jeune femme.
- Ne t'en fais pas, je vais aller à l'infirmerie.
Le Gryffondor ne put réprimer un sourire en disant ça. Ses deux amis comprirent bien vite pourquoi il voulait monter au deuxième et ne cherchèrent pas à le dissuader. Ils le virent partir tout heureux.
XXX
- Potter ! Encore vous !
- Désolé Mme Pomfresh.
- Et c'est quoi cette fois ? Un genou cassé ? Un bras en moins ? Une entaille profonde sur le torse ? Mordu par une plante vénéneuse ? Vous m'aurez tout fait ! Tout !
Harry prit le parti d'en rire. Il n'aimait pas se cacher derrière les autres durant les combats et récoltait donc de multiples blessures. Faible prix à payer selon lui.
- Rien de bien grave mais Hermione a absolument tenu à ce que je monte, mentit l'adolescent.
En disant ça il montra son bras couvert de boue et de sang. Même si ce n'était pas sérieux, l'infection était quand même possible avec toute la saleté et la terre dessus. L'infirmière soupira. Elle avait plus urgent pour le moment. Elle avisa Severus qui passait pour se rendre à son laboratoire de potions. Il n'était pas rare que le professeur donne un coup de main à l'infirmerie puisqu'il ne pouvait se battre au risque de griller sa couverture. Puis ses talents de maitre des potions étaient bien utiles.
- Mr Snape, voudriez-vous bien vous occuper de Mr Potter, j'ai un autre patient, Mr Jenkins, qui s'est désartibulé suite à un mauvais transplanage.
- Aidan va bien ? s'inquiéta de suite Harry.
C'était un de ceux qui l'avaient accompagné un peu plus tôt.
- Mais oui, rien que je ne puisse réparer. Il ira mieux dans quelques heures puis il sera au repos un temps.
- Ouf.
Pendant ce temps Severus s'était rapproché. Il poussa Harry jusqu'à un lit proche et le fit s'asseoir de force.
- Tendez votre bras Potter.
Le Survivant obéit sans rien dire. L'ancienne terreur des cachots inspecta minutieusement la blessure qui prenait quand même tout l'avant-bras.
- Franchement vous auriez pu vous débrouiller tout seul. A moins que vous ne sachiez vraiment rien faire.
Harry marmonna que c'était la faute à Hermione s'il était venu. La jeune fille lui pardonnerait sûrement le mensonge.
- Tous des incapables, grogna l'ainé.
Il s'occupa néanmoins de son ancien élève. Il nettoya la plaie d'un mouvement de baguette. Puis il prit le désinfectant posé sur la table de chevet et, armé d'un coton, entreprit de nettoyer consciencieusement l'entaille, plus profonde qu'on ne pouvait le penser. Si Harry ne le connaissait pas il aurait pu jurer que Snape appuyait plus que nécessaire.
Ça aurait pu être fait d'un coup de baguette mais Mme Pomfresh recommandait la méthode Moldue pour diverses choses. Selon elle cela permettait de mieux se rendre compte de l'état du patient. Et c'était plus efficace que la magie qui pouvait parfois entrer en interaction avec celle du malade et provoquer des effets secondaires indésirables. Puis les sorciers se reposaient bien trop sur leurs baguettes et ce n'était vraiment pas bon, ils en oubliaient parfois qu'ils avaient des mains.
Une fois satisfait, Severus inspecta une nouvelle fois la blessure de l'adolescent pour vérifier que tout allait bien. Il se leva pour aller chercher un onguent dans l'énorme armoire à pharmacie au fond de la pièce. Puis il revint vers son patient.
- Avec ça, vous n'aurez plus de trace dès ce soir, expliqua t-il de manière tout à fait professionnelle. Je vous mettrai aussi un bandage pour que ça ne tâche pas vos vêtements ni que vous en mettiez de partout.
- C'est vous qui l'avez fait ? se renseigna Harry
- Qui d'autre ?
Le Gryffondor se mordit la lèvre inférieure pour ne pas rire. Certains ne changeaient absolument pas, même en temps de guerre.
- Vous aimez vraiment vous blesser ! Il ne se passe pas une semaine sans que vous ne passiez à l'infirmerie.
- Je ne le fais pas exprès pourtant…
- Manquerait plus que ça ! J'ose croire que vous n'êtes pas aussi bête que ça !
Harry eut le bon sens de ne pas répliquer. Comme Draco lui avait fait remarquer, il n'avait pas une très bonne répartie et risquait de se rendre plutôt minable face à son ancien professeur.
- Franchement, vous pourriez faire un peu plus attention. N'oubliez pas que vous avez une mission à accomplir. Evitez de mourir avant surtout à cause d'une petite escarmouche !
Tout en le sermonnant, Severus finissait d'appliquer l'onguent sur le bras de Harry et prit ensuite un rouleau de bandes blanches, posé juste à côté du désinfectant. Il entoura le bras du plus jeune et, à peine fini, il se redressa et partit avant que Mme Pomfresh ne le rappelle pour quelqu'un d'autre.
XXX
- Il était tellement sexy tout à l'heure quand il était en colère !
- Harry, change de disque s'il te plait, tu nous épuises !
Dean s'étala sur la table, fatigué. Ils s'étaient retrouvés au réfectoire pour boire une bièraubeurre avant le repas. Petite habitude prise pour pouvoir se changer les idées. Il y avait là Dean, Seamus, Ron, Hermione, Harry, Neville quand il pouvait se libérer, Luna et les jumeaux. Ça arrivait aussi que d'autres les rejoignent. C'était un moment plutôt convivial, loin des préoccupations de la guerre où tout le monde pouvait s'exprimer librement. Il n'y avait presque jamais de prise de tête. Enfin, sauf quand Harry repartait dans ses délires amoureux.
- Non mais puis ses mains si belles qui m'ont soigné…
- Tu vas nous bassiner longtemps avec Snape ?
Le brun bouda légèrement ce qui fit rire ses amis. Cela faisait plus d'un an que Harry craquait littéralement pour son professeur de potions. Au début c'était juste qu'il ne le quittait pas du regard puis ses pensées disparaissaient immédiatement dès que la chauve-souris était trop près. Ce qui n'était vraiment pas pratique en cours et fit chuter son niveau en potions de « potable » à « vraiment médiocre ». Quand Poudlard était encore debout, il arrivait au Gryffondor de regarder sa carte du Maraudeur pendant des heures rien que pour pouvoir suivre les déplacements de son fantasme sur pattes. Parfois il prenait sa cape d'invisibilité et le suivait de loin.
Ses amis n'avaient pas mis longtemps à deviner ce qui se passait. En même temps Harry n'était pas tellement discret. Et une fois passé le traumatisme de savoir que le Survivant était éperdu d'amour du pire cauchemar de tous les élèves, ils en avaient parlé avec le brun. L'homosexualité étant tout à fait autorisée dans le monde magique, ça n'avait choqué personne. Puis il fallait s'en douter, vu le peu de réaction que suscitait la gent féminine chez Harry. Ginny avait dû se faire une raison. Ils avaient tous essayé de le dissuader pourtant tous leurs efforts n'avaient servis à rien, sinon à renforcer l'amour du jeune homme. Tous les défauts évoqués se changeaient en qualités qui « faisaient son charme » selon les propres termes de l'amoureux transi.
Et depuis qu'ils cohabitaient sous le même toit sans plus aucune contrainte liée au strict statut élève/professeur de l'école, c'était encore pire. Surtout que le destin avait fait que les deux chambres étaient situées dans le même couloir. Harry vivait une véritable torture. Ce n'était donc pas rare qu'il embête tout le monde avec ses problèmes de cœur. Et ainsi il se sentait un adolescent comme les autres et non pas un symbole sur qui pendait une énorme épée de Damoclès. Pour cette raison aussi qu'il montait autant qu'il le pouvait à l'infirmerie, pas trop non plus pour ne pas se rendre suspect. Même si ce n'était pas Severus qui s'occupait de lui il pouvait le voir et ça lui suffisait.
Quand Ron et Hermione lui avaient appris que Poudlard était tombé, sa première pensée avait été pour la maitre des potions. Il s'était rongé les sangs à son propos pendant des jours. Puis en venant ici il avait pu le voir et s'assurer que tout allait bien pour lui. Harry avait été tellement fou de joie qu'il avait failli sauter dans les bras de son amour. Hermione avait devancé sa pensée et l'avait retenu par le pull.
Et depuis trois mois qu'ils étaient là, le Gryffondor ne cessait de tout tenter pour se rapprocher. Durant les cours qu'il avait avec lui il faisait tout pour montrer ce qu'il ressentait au professeur qui restait totalement aveugle à tous les signes envoyés. Parce qu'Harry continuait à prendre des cours, même si l'école était fermée. A sa demande. Severus s'occupait des potions et surtout de la manière de créer rapidement des antidotes, Kingsley lui enseignait tout ce qui relevait de la logistique et de la stratégie et enfin Remus prenait en charge les sortilèges et le combat plus ou moins rapprochés ainsi que la défense. Il y avait bien sûr les séances d'entrainements quotidiennes valables pour tous et sans aucune exception, adaptées en fonction de l'âge. Question de survie.
Et il y avait les nuits d'angoisse quand Severus était appelé au manoir des Malfoys, transformé en base pour Voldemort. Pendant plusieurs heures Harry s'inquiétait au point de ne plus dormir et mangeait encore moins que d'habitude. Il avait tellement peur qu'il ne revienne jamais. Puis quand il voyait Snape revenir, sa cape claquant à son habitude dans son dos, c'est comme si il respirait de nouveau. Il était aussi inquiet pour Lucius et Draco. Cependant ce n'était rien de comparable.
- Mais j'y peux rien moi, se plaignit Harry.
- Si, tu peux te taire ! Contra Dean.
Le Survivant bouda un peu et bu une gorgée à même le goulot de sa bouteille.
- Harry, dit Hermione d'une voix douce, on sait pourquoi tu es comme ça mais il faut que tu arrêtes de te torturer comme ça.
- Oui, saute-lui dessus et qu'on en parle plus, intervint Seamus.
L'Irlandais savait de quoi il parlait puisque justement c'est ce qu'il avait fait avec Dean.
- Tu dis ça parce que ça s'est bien passé pour toi. A tous les coups Severus va me jeter en bonne et due forme. Ou me torturer lentement… Quoiqu'en fait c'est pas si mal…
- Harry, redescends sur terre ! Et t'es en train de baver là !
Ses amis se mirent à rire gentiment pendant que le brun s'essuyait le plus discrètement possible.
- D'ailleurs Snape a encore gueulé sur Neville tout à l'heure, raconta Hermione. J'ai entendu Mme Pomfresh le dire à McGonagall. Apparemment il a cassé pas mal de fioles. Ce qui fait que Snape a hurlé encore plus.
- La chance, soupira Harry.
- Tu dois être le seul maso au monde qui veut se faire engueuler par notre professeur de potions. Tu es un cas désespéré !
- Tout de suite les grands mots…
- Et comment va Nev ? s'enquit Dean.
- Une potion calmante et il était reparti. Jusqu'à la prochaine fois. Puis les fioles étaient presque toutes vides alors ce n'était pas très grave. Mais c'est vrai que ça devient dur de trouver des ingrédients, même pour un mélange de base. La forêt ne fournit pas tout. Ce n'est pas le moment de gâcher des potions.
- Mione, dit Ron, tu ne vas pas t'y mettre toi aussi !
- Me mettre à quoi ?
- A défendre le conn… Snape.
- Je ne le défends pas, je le comprends. Nuance.
- Mouais…
Il était tôt mais le réfectoire commençait à se remplir doucement. La conversation entre les amis avait dérivé sur un autre sujet mais Harry n'écoutait que d'une oreille distraite tout en caressant machinalement le bandage à son bras.
Hermione claqua des doigts devant son nez pour le faire réagir
- Tu descends de ta lune un peu ?
- Hein ? De quoi ?
- On t'a posé une question.
- Désolé… J'étais en train de penser à autre chose.
- Pas besoin qu'on te demande à quoi tu songeais si intensément, ricana Seamus.
Harry ne répondit pas même si en effet la réponse aurait été claire. Il secoua la tête pour se reconnecter à ce qui l'entourait.
- Et vous parliez de quoi du coup ?
- De Remus, expliqua Ron. Il a l'air vraiment sur les nerfs en ce moment. C'est devenu difficile de l'approcher.
- Il m'a dit qu'il n'avait presque plus de potion pour calmer son « problème de fourrure »
Tout le monde était au courant de la condition de leur ancien professeur. Mais ils préféraient encore appeler ça « le petit problème de fourrure », selon l'ancienne formule trouvée par James Potter. Ça semblait moins grave ainsi.
- Ah…
Ce n'était pas vraiment une bonne nouvelle.
- Ça peut avoir des avantages, tenta de plaisanter Dean. Si on le lâche dans les rangs de Vous-Savez-Qui un soir de pleine lune on peut gagner la guerre facilement.
La blague tomba à plat et plomba carrément l'ambiance. Il y avait une règle tacite quand ils se réunissaient ainsi : la guerre n'existait plus. Ils parlaient d'autre chose, histoire de pouvoir oublier un instant et redevenir de simples adolescents. Juste un moment de paix en ces temps troublés.
Seamus donna une tape assez forte à l'arrière de la tête de son petit-ami pour le sermonner. Celui-ci tenta de se rattraper :
- Et sinon, qui veut une autre bièraubeurre ?
XXX
- Je suis sûr qu'il m'a regardé !
- Harry, calme-toi et mange !
C'était l'heure du repas et tout le monde était réuni dans la grande salle. Le brouhaha était bien plus impressionnant que celui de l'école. Le Survivant était assis entre Hermione et Seamus. Des grandes tables tout en longueur étaient posées dans la pièce et des plus petites, rondes, complétaient les espaces vides. Il ne fallait pas perdre une seule place.
- Mais quand il est passé…
- Non, le coupa Hermione. Toi tu arrêtes de le fixer comme ça et tu avales ce qu'il y a dans ton assiette
- Pas faim…
- Fait un effort !
- Ça passe pas.
La mine du brun s'assombrit.
- Je pense à Lucius et Draco. Ils sont toujours là-bas et on n'a pas de nouvelles. Je m'angoisse pour eux.
Hermione baissa la tête sur sa propre assiette. Elle ne disait rien mais elle aussi s'inquiétait. Et Severus ne devrait pas tarder à être appelé à son tour, au vu de la défaite de la journée. Normal que son ami n'arrive pas à manger. Même elle du coup avait l'appétit un peu coupé.
Par contre le moral remonta un peu quand Aidan apparut à la porte. Il avait l'air épuisé mais entier.
- Par ici, fit signe Harry.
Le jeune homme alla s'installer devant le brun puisque Neville venait de partir. Les plats apparurent directement devant lui.
- Tout va bien ? demanda Harry. J'ai su que tu avais eu un problème de transplanage.
- Oui oui, le rassura Aidan. Je me suis déconcentré au dernier moment parce qu'un mangemort me jetait un sort et j'ai dû esquiver. Il me manquait de sacrés bouts à l'arrivée. Mais Mme Pomfresh fait des miracles. Par contre je ne dois pas refaire de magie ni d'activités physiques pendant plusieurs jours. Donc pas d'entrainements.
- La chance, marmonna Ron assis à côté d'Hermione.
La jeune sorcière lui jeta un regard noir auquel le rouquin ne fit pas attention.
- Dommage, je comptais bien te mettre une raclée encore demain, plaisanta Harry.
- J'arriverais à gagner un jour, je te promets !
- On verra bien !
Avec l'arrivée des réfugiés et des nouveaux combattants, Harry avait tissé d'autres amitiés. Aidan avait fait partie des premiers à venir. Il n'avait que quelques années de plus et était anciennement vendeur dans une boutique principalement axée sur le Quidditch. Ce qui avait permis aux deux hommes de se rapprocher d'ailleurs. Il était grand, pas trop athlétique et ses yeux noisette pétillaient quand il souriait. Il était plutôt optimiste, même dans ces temps de guerre et réchauffait souvent le cœur de tout le monde par sa joie de vivre. Puis il avait le même problème qu'Harry : des mèches châtaines rebelles totalement impossibles à ordonner.
- Les elfes se sont surpassés cette fois, s'exclama Aidan. C'est trop bon. Comment ils font pour toujours trouver autant de nourriture ?
- Aucune idée, dit Harry. Peut-être qu'ils chassent.
L'image de Dobby avec tous ses chapeaux en équilibre sur la tête en train d'essayer de bander un arc avait de quoi faire rire.
- Ce sont des créatures magiques, expliqua Hermione. Ils doivent sûrement se servir de leurs pouvoirs.
- Tu penses qu'ils peuvent faire de même pour récupérer certains ingrédients de potion ? demanda Harry
- Certainement oui
- Ça devrait faire plaisir à Severus ! Faudrait que j'aille lui dire.
Harry allait se lever quand il vit que justement le maitre des potions esquissait une grimace. Il se leva, murmura quelques mots à l'oreille de Dumbledore et quitta la salle d'un pas rapide. Dépité, le jeune sorcier se rassit.
- Il a dû être appelé par Tu-Sais-Qui…
- Je sais. Et ça m'inquiète !
Aidan fixa les deux amis sans comprendre.
Voilà le décor est posé !
Je ne sais pas encore quand je posterais la suite !
A bientôt
