Mes gens ! Raaaah vous m'avez manqué :D !

Chose promise chose due ;) Voici ce petit OS ( en deux chapitres mais considéré comme un OS quand même ^^' )

J'espère que cela vous plaira !

En tout cas j'ai adoré l'écrire,

La suite arrivera bientôt.

Merci encore pour toutes vos reviews concernant la fin de " Battre pour toi... "

Voilà voilà, ENJOY !


Les talons claquèrent sur le carrelage. Le tailleur impeccable, sans faux plis, soulignait la silhouette parfaite de la légiste. Le menton relevé, mâchoires serrées, Maura se dirigeait vers les bureaux de la BPD. Les boucles blondes flottaient sur ses épaules, encadrant le visage déterminé. Il lui suffisait juste de transmettre le dossier à Korsak, de lui expliquer simplement les résultats de l'autopsie et elle pourrait retourner à son labo. Se réfugier, se cacher… Chose qu'elle faisait depuis trop longtemps déjà.

Avant de pénétrer dans la salle principale, elle ferma les yeux et se concentra sur sa respiration. Les battements affolés de son coeur se calmèrent peu à peu. Il fallait que tout soit sous contrôle. Il fallait que rien n'interfère au travail. Alors elle entra. Tous les regards se posèrent sur elle. Il était rare de voir Maura Isles roder par ici ces derniers mois.

Un regard discret et elle vit le bureau vide, près de la fenêtre. Ses muscles se détendirent légèrement. Son esprit se vida tout à coup, luttant pour ne pas penser. Elle se dirigea vers le bureau de Korsak. Le détective était surmené. Les affaires n'arrêtaient pas de pleuvoir, sans parler de l'ambiance désastreuse dans l'équipe depuis… Depuis.

- Voici les résultats, Sergent.

Une paire d'yeux fatigués se posa sur elle. Il lui fit un demi sourire et attrapa la pochette tendue.

- Merci Doc', répondit-il simplement.

- L'autopsie a révélé que Walter Cliff souffrait de…

Les portes battantes claquèrent avec fracas sur les murs de béton. Le silence se fit. Maura ferma les yeux, retenant déjà les larmes qui menaçaient de couler. Dans l'encadrement se trouvait Jane, l'air mauvais et perdu, à bout de nerfs, à bout de tout. Frost eut un pincement au coeur en la voyant ainsi, spectateur de son état qui s'aggravait de jours en jours. Vince jeta un regard à la jolie blonde qui n'avait pas fait un seul geste. Il secoua la tête, dépité. D'un mouvement de la main, il fit signe au jeune homme de s'occuper de sa coéquipière. Ce dernier ne se fit pas prier et se précipita vers Jane qui déjà s'avançait vers son bureau. Protecteur, il posa la main sur son épaule, lui intimant de reculer. Elle le fusilla du regard, irritable.

- Laisse moi, grogna Jane, la voix rocailleuse.

Frost fronça les sourcils. L'odeur de l'alcool lui emplie les narines.

- Tu ne devrais pas être là Jane… Cavanaugh t'a prévenu, tu n'es pas en état de…

- J'emmerde Cavanaugh ! rugit-elle en dégageant sa main. Et toi avec Frost !

Elle les sentait sur elle. Tous ces regards. Tous ces regards de compassion, ces airs désolés. Elle avait envie de tous les descendre. Alors qu'elle allait répliquer, elle la vit, du coin de l'oeil. Doucement elle se tourna, posant les yeux sur Maura. La douleur lui étreignit le ventre. Jane n'avait plus rien à dire.

La légiste sentait le regard brulant sur sa nuque. Elle sentait la détresse et le mal être. Non, elle n'avait pas la force de se retourner. Pas la force de lui faire face. Pas la force d'affronter la douleur.

Les portes du bureau central claquèrent à nouveau. Une larme coula le long de la joue légèrement rosée. Maura s'empressa de l'essuyer du revers de la main. Elle fuya le regard de Korsak. Elle fuya ce regard insistant, plein de questions, plein de pourquoi. Elle voulut reprendre là où elle en était tout à l'heure mais n'arrivait pas à prononcer un seul mot. Vince se leva et contourna son bureau afin de lui faire face.

- Je ne sais pas pourquoi vous ne vous parlez plus toutes les deux, mais là Doc, ça devint urgent… Jane va mal, très mal.

Alors elle posa enfin les yeux sur lui. Mais elle ne le voyait plus. La fraicheur de cette soirée d'été, il y a quelques mois, vint lui caresser la peau.

[…]

Sur le porche de sa maison, Maura riait aux larmes, se tenant le ventre. Les éclats de joies remplissaient la nuit noire. Il n'y avait que Jane pour la faire rire comme ça. La soirée avait été si agréable. Le dîner après être sorti du travail, puis la promenade le long du port. Elles s'étaient arrêtées un instant pour prendre un café et avait siroté leur boisson chaude assises sur un banc, face à l'eau calme qui, de temps à autre, faisait danser la coque des bateaux.

Jane, le sourire aux lèvres, ne pouvait détacher les yeux de tant de beauté. Maura Isles était si belle, si naturelle au final dans ses tailleurs haute couture et toujours tirés à quatre épingles. La lumière du porche dessinait chaque trait de son visage parfait. Accentuant les courbes, faisant briller les yeux et les mèches blondes.

Et ces éclats de rire, si légers, presque enfantins… Ce rire qui lui donnait l'impression que le soleil était en train de briller et lui réchauffait la peau.

Les lèvres finirent par les attraper. Les longs doigts fins caressèrent la peau du cou. Les rires se transformèrent en gémissements qui moururent dans la bouche de la détective. Pourtant Maura ne bougea pas. Surprise au plus haut point.

Le baiser s'arrêta aussi brusquement qu'il avait commencé. Jane se retira, honteuse. Venait-elle vraiment de faire ça ? Elle se maudit intérieurement. Comment allait-elle expliquer ce geste ? Le rouge lui monta aux joues. Lorsque ses yeux croisèrent ceux de Maura, elle se détourna immédiatement.

- Maura, je suis désolée, je ne sais pas pourq…

Jane s'arrêta. Dieu si elle savait pourquoi elle avait fait ça.

- Je n'aurait pas dû… soupira-t-elle, affreusement gênée.

Maura effleura ses lèvres encore chaudes. Réalisant enfin ce qu'il venait de se passer. Elle esquissa un sourire et s'approcha de la belle brune, glissant la main sur sa joue, l'attirant doucement vers elle. Jane se laissa faire. Le baiser se fit plus tendre que le premier. Curieux, doux, peut-être un peu hésitant. La détective rompit le contact. Elle voulait parler, demander pourquoi. Mais c'est Maura qui prit la parole :

- Ne t'excuse jamais de faire ce que tu viens de me faire, sourit la légiste.

Jane rougit furieusement à nouveau. Elle sentait ses joues la brûler, son corps engourdit, plein d'ivresse.

- Depuis combien de temps… ?

La fin de sa phrase ne vint pas. Pourtant Maura avait compris.

- Aussi longtemps que toi…

Jane sourit. Alors cela faisait un bout de temps. Et dire qu'elle n'avait rien vu… Quelle imbécile elle faisait. Le souffle effleura le visage de l'italienne et les lèvres se mélangèrent à nouveau. Plus sûre d'elle, Jane glissa les mains sous le coat, serrant entre ses mains le tissu du pull, sentant la chaleur de la peau, sentant les courbes des hanches. Elle attira le corps plus près, pressant son bassin contre le corps jumeau. Maura encadra le visage aux traits fins et huma le parfum.

- Pourquoi… Maintenant ? Jane réussit à dire entre deux baisers.

Maure colla son front au sien, fermant les yeux, dessinant chacun des traits du visage de Jane du bout des doigts.

- J'attendais ton signal. Tu n'étais pas prête…

- Parce que toi évidemment tu l'étais ? rit Jane.

Maura attrapa les clés dans son sac et, sans quitter la détective des yeux, déverrouilla la porte d'entrée, juste derrière elle. Jane fronça les sourcils, interrogatrice. La jolie blonde laissa glisser ses mains le long des avants bras aux muscles forts et l'attira vers elle alors qu'elle reculait dans le hall d'entrée.

- Et j'aimerai te montrer à quel point, dit-elle simplement.

[…]

Maura se pinça l'arrête du nez. Elle était épuisée. Un coup d'oeil à sa montre lui indiqua qu'il était l'heure de rentrer. L'angoisse lui prit la gorge, encore une fois. Minutieusement elle rangea son bureau et vérifia que tous ses rapports et analyses étaient présents sur le bureau de Susie pour le lendemain. Avec autant d'attention elle nettoya les derniers outils de travail qui étaient présents sur l'une des tables en inox. Elle prit son temps pour se dévêtir de sa blouse et rassembler ses affaires personnelles.

Alors enfin, elle ferma les stores et verrouilla la porte. Elle s'installa à son bureau et attendit patiemment. La boule qui s'était formée dans son estomac remonta doucement le long de son corps. Lui comprimant la gorge à lui faire mal. Les yeux devinrent vitreux et les larmes jaillirent. Maura étouffa son sanglot dans sa main. Le cris qu'elle poussa lui déchira les entrailles. Les pleurs lissèrent le visage de porcelaine et coulèrent le long des lèvres. La chaleur et le goût salé lui donnèrent la nausée. Maura crut qu'elle était en train de mourir…

Aujourd'hui avait été la journée de trop. Une journée sans Jane… Encore. Une journée à la voir s'éloigner, à la voir sombrer un peu plus. Mais Maura savait. Aujourd'hui elle avait comprit que Jane était définitivement partie. Sa crainte de ne jamais pouvoir la retenir la plia en deux. Elle serra sa peau entre ses dents. Passant à nouveau sous silence la plainte qui s'échappa du fin fond de son âme.

Le manque se déversa sur elle comme une pluie de regrets et de honte. Elle avait été si lâche, si égoïste dans son amour.

Lorsqu'elle n'eut plus de larmes à verser. Lorsque la douleur était si forte qu'elle ne la sentait plus. Maura se redressa et attrapa son sac à main. Elle essuya son visage ravagé et se remaquilla, impassible. Froide et sous contrôle, la légiste se leva et enfila son blouson.

Une fois que la porte de son bureau claqua, elle laissa derrière elle sa faiblesse.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur le hall. Maura nota dans un coin de sa tête qu'il fallait qu'elle remette la main sur cette boîte de somnifères. Ses nuits courtes et agitées, sans parler de sa malnutrition ces trois derniers mois commençaient définitivement à avoir raison de son manque de concentration et de tenue.

Alors qu'elle passait devant la cafétéria, elle ne put s'empêcher de vérifier si Angela était encore là. Elle avait jeté un coup d'oeil au planning, Frankie allait prendre son service d'ici peu. Maura savait qu'Angela allait attendre après lui. Juste pour lui souhaiter un bon courage. Juste pour baiser la joue de son fils qu'elle n'avait pas vu de la journée.

Les boucles noires de jais, tombant sauvagement en cascade sur le dos de la silhouette appuyée au bar attira son attention de suite. Encore une fois, Maura avait l'impression que son corps entier venait de se mettre en veille. Impossible de respirer. Impossible d'esquisser le moindre mouvement alors que c'était la seule chose que son cerveau lui disait de faire : fuir. C'était le moment, Jane ne la verrait pas. Mais voilà que son égoïsme prit le dessus. Elle avait envie de la voir. Elle ne l'avait pas vu depuis plusieurs jours déjà. Ce matin, dans les bureaux, elle avait eu tellement envie de la regarder.

Mais l'image que Jane lui renvoyait lui brisait le coeur. Même si cela était tout simplement scientifiquement impossible. Pourtant c'était bien dans cet état que son coeur et son corps tout entier se trouvaient : disloqués, écrasé, coupé de toutes fonctions vitales.

Elle pouvait voir le dos vouté, les épaules affaissées, la taille marquée par une perte de poids évidente alors que Jane n'était déjà pas ce que l'on pouvait appeler « bien en chair ».

Ses doigts se resserrèrent autour de la sangle de son sac. Maura réalisa que ses fonctions motrices se réanimaient tout doucement. Elle cligna plusieurs fois des yeux. Les bruits commencèrent à atteindre ses oreilles et c'est lorsqu'elle soupira qu'elle se rendit compte qu'elle avait été en apnée tout ce temps.

Les rires gras de trois officiers et de Crowe lui parvinrent. Maura continua lentement son chemin, regardant comme Frankie posa la main sur l'épaule de sa soeur, fusillant du regard les quatre hommes attablaient derrière eux. La légiste les entendit rire à nouveau, fortement, alertant quasiment toutes les personnes dans le hall. Elle ne pouvait pas entendre ce qu'ils disaient. Mais cela avait l'air d'irriter Angela qui s'était dirigée vers eux en leur indiquant la sortie.

- Hey Doc', vous êtes encore là ? demanda une voix familière.

Maura sursauta et fit face à Frost qui lui souriait.

- J'allais partir.

Korsak qui suivait le jeune homme lui adressa un signe de tête et ils allaient se souhaiter une bonne soirée lorsque, une fois près de l'entrée principale, proche de celle de la cafétéria, les mots les heurtèrent :

- …une putain de honte de la BPD. Si Cavanaugh te retire pas ta plaque Rizzoli c'est juste parce qu'il a pitié de toi et qu'il a peur que tu lui claques dans les mains s'il le faisait, rit Crowe, abominablement dur.

Son rire fut coupé par une droite qui l'envoya valser sur l'un des officiers. Le sang éclaboussa la vitre qui séparait le hall de la salle de repos. Maura porta la main à sa bouche, paralysée. Frost et Korsak était déjà à l'intérieur.

Jane allait lui en remettre une lorsque Frankie lui attrapa le bras. Crowe en profita pour lui dégainer un coup de poing en plein dans l'estomac. Maura laissa échapper un cri. La détective se recroquevilla un instant, prête à riposter, aidait par l'adrénaline qui empêchait la douleur d'atteindre son cerveau, pour le moment. Korsak maîtrisa Crowe alors qu'Angela hurlait sur lui, le giflant à coup de torchon. Frost passa les bras sous ceux de Jane, derrière elle, et l'immobilisa en un instant. Frankie dû alors éloigner Angela qui venait de décider que le torchon n'était pas une arme assez adéquate pour venger l'affront que venait de subir sa fille et avait jeté son dévolu sur la première chaise qui se trouvait près d'elle.

L'agitation que tout cela avait engendré attira les curieux qui déjà parlaient de ce qui venait de se passer et se pressaient plus près, pour mieux voir. Maura qui avait été aux première loges fut poussée sur le devant de la scène.

- Putain de cinglée ! beugla Crowe qui se mit à cracher le sang qui s'accumulait dans sa bouche.

Elle vit Jane grogner et essayer de se défaire de l'emprise de Frost. Ce dernier serra plus fort. Maura se mordit l'intérieur de la joue : il devait lui faire affreusement mal. Pourtant Jane n'en tenait pas rigueur et continuait de se débattre. Le t-shirt, dans l'effort, laissait entrevoir la majeur partie de son ventre. Alors Maura ne put détourner les yeux.

Sur l'abdomen, entre la septième et huitième côte, se trouvait ce morceau de chair à l'aspect rugueux, rosé comparé au teint bi du corps de l'italienne. Une blessure en fin de cicatrisation dont les tissus était encore sensibles. Elle repensa à la riposte que Crowe lui avait asséné, juste à quelques centimètres. Maura crut qu'elle allait lui sauter à la gorge. Pourtant il lui était impossible de faire quoi que ce soit. Excepté scruter cette cicatrice, sans relâche. Cette cicatrice qui, elle en était sûre, la narguait à ce moment précis. Cette cicatrice qu'elle n'avait pas eu le courage d'affronter. Cette cicatrice qui lui craché sa lâcheté à la figure.

[…]

Jane se réveilla doucement. La lumière l'aveugla un instant, l'obligeant à refermer les yeux mais elle sourit, profitant de la chaleur du soleil sur sa peau. Profitant de la chaleur du corps pressé contre son dos. Elle sentit les lèvres de Maura se poser entre ses omoplates, puis l'épaule, remontant le long de son cou. Alors elle sentit son souffle lui caresser l'oreille.

- Bonjour Détective…

Jane sourit de plus belle et cala ses hanches plus profondément contre le ventre de Maura. Ses seins pressés contre son dos, ses jambes entremêlées avec les siennes. Elle serra plus fort le bras qui l'enlaçait et porta la main à sa bouche.

- Mmmmmh… Bonjour.

Maura frotta son nez contre son épaule avant d'y déposer un nouveau baiser. Jane pouvait sentir son sourire contre sa peau. Elle se retourna pour lui faire face et ouvrit les yeux.

Dieu… Maura Isles était magnifique.

La main de Jane vint lui caresser la joue et sans perdre une seconde de plus, elle scella leurs lèvres. Elles prirent le temps, comme la nuit dernière. Même si la première fois avait été pressée, rapide, peut-être un peu brusque. Jane n'avait pas su se contrôler. Maura ne l'avait pas repoussé. C'est seulement après, lorsque la légiste, encore engourdie, ne pouvait faire le moindre geste que Jane commença à la dévêtir complètement, savourant et honorant chaque parcelle de peau.

La belle brune se détacha, plongeant dans les yeux noisettes aux reflets émeraudes. Elle avait envie de dire quelque chose mais rien ne sortait. Maura remarqua les micro-expressions sur le visage de Jane même si cette dernière essayait tant bien que mal de rester impassible. La légiste fronça les sourcils et son cerveau ne put s'empêcher d'engendrer les pires scénarios catastrophes. Elle se recula dans le lit et regarda Jane, affolée.

- Tu regrettes ?

La détective, surprise, fut prise de court.

- Tu n'as pas aimé c'est ça ? proposa Maura à la place, n'ayant pas eu de réponses à sa première question. J'ai peut-être été un peu trop vite ?

- Maura…

- Oui ça doit être ça, tu aurais certainement voulu un rendez-vous avant. Enfin… Je veux dire… Je me suis emballée. Très certainement… ?

- Maur'… sourit Jane qui essayait d'en placer une pour la calmer.

- Complètement ? grimaça la jolie blonde. Ô mon Dieu, Jane, je ne voulais pas te forcer ou que tu aies l'impression…

Jane leva les yeux au ciel dans un rire et lui attrapa la nuque, l'embrassant pour la faire taire. Maura resta sans voix.

- Maura… La seule chose dont j'ai l'impression c'est que nous sommes en rendez-vous depuis que nous nous connaissons, Jane sourit et réfléchit un instant. Je dirai même que nous agissons comme un couple marié depuis que nous nous connaissons. Même si nous avions boycotté toute… Jane secoua les mains, désignant leurs corps nus à moitié en dehors des couvertures. Cette agréable partie.

Maura rit, soulagée et heureuse.

- J'ai adoré faire l'amour avec toi, Maur'… finit-elle, légèrement rougissante.

Les larmes au bord des yeux, Maura se rapprocha à nouveau et colla son front à celui de l'italienne. Les yeux ne se quittaient plus.

- Personne ne m'avait aimé comme tu l'as fait cette nuit. Personne ne m'a fait me sentir comme tu l'as fait cette nuit, aussi vivante, aussi adorée, aussi femme… Je t'aime.

Jane laissa ses mains glisser le long des hanches, dans la cambrure du dos, sur le côté des seins, dessinant les lignes du cou et finissant leur course en encadrant le visage tant aimé.

- Je t'aime aussi Maur'… Je t'aime tellement.

Les corps se sont mélangés à nouveau. Rattrapant le temps perdu de ces dernières années, profitant de l'instant présent aussi. Elles étaient heureuses de pouvoir profiter de cette journée. C'était leur jour de repos à toutes les deux qui plus est.

Maura préparait le petit déjeuner lorsque Jane arriva dans la cuisine après une douche rapide, vêtue son vieux t-shirt de la BPD et une paire de shorts de sport qu'elle avait laissé chez Maura. Elle enlaçant la légiste et posa la tête sur son épaule, glissant la main vers la poêle afin de saisir l'un des morceaux de bacon. Maura lui tapa le dessus de la main mais trop tard, Jane s'enfuit déjà avec son butin. Une vraie enfant pensa Maura dans un sourire.

Puis la sonnerie du téléphone. Jane qui décrocha dans un grognement de mécontentement, priant intérieurement pour ne pas être appelée pour des heures supplémentaires. ( même si avant, elle aurait sauté sur l'occasion mais juste… Pas aujourd'hui ). Maura se tourna et scruta sa meilleure amie… ET amante, pensa-t-elle les yeux pétillants.

- J'arrive de suite.

Maura fronça les sourcils et attrapa son téléphone vérifiant si elle n'avait pas d'appel manqué. Jane le remarqua de suite et étouffa un rire.

- Intervention Maur'. On dirait qu'il va falloir que tu te passes de moi quelques heures, la taquina Jane en lui donnant un rapide baiser, les mains sur ses hanches.

- Regarde toi, tu te penses déjà indispensable, sourit la légiste en lui baisant les lèvres à son tour.

- Et je ne le suis pas ?

Le ton était suave. Jane était définitivement en train de flirter avec elle. Maura dégagea son visage d'une mèche sombre rebelle et laissa glisser le bout de son index le long de son nez fin et droit, puis au creux de la fossette de sa lèvre supérieure et enfin elle redessina les contours de sa bouche. Jane en avait eu le souffle coupé.

- Cela fait bien longtemps que tu m'es indispensable…

L'instant resta en suspend. Maura Isles avait réalisé il y a longtemps qu'elle ne pouvait plus vivre sans Jane. Quand elle y repensait, Maura avait l'impression qu'il y avait sa vie avant Jane et sa vie avec Jane. Elle n'avait pas l'impression d'avoir vécu avant sa rencontre. Juste exécuter des tâches à la suite des autres. Mais pas vivre comme on pourrait tout simplement dire profiter de la vie. Elle en était sûre que Jane savait à propos de ça mais elle lui avait été toujours reconnaissante de ne jamais lui en avoir parlé.

C'était l'un des nombreux accords silencieux qu'elles avaient, sans en avoir jamais touché un mot à l'autre. Maura réalisa soudain qu'elle avait vécu dans le seul but de rencontrer Jane. Rien d'autre n'était envisageable. Sinon pourquoi sa vie ne s'était illuminée qu'après sa rencontre. Sinon pourquoi elle se sentait submergée d'amour, de reconnaissance, de respect depuis que Jane était à ses côtés. Elle avait trouvé une famille, des amis. Elle ne se sentait plus dévisagée et n'entendait plus les rires dans son dos. Ou si ce genre de choses continuaient d'arriver, elle n'en portait pas le moindre intérêt.

La détective était partie depuis plus de deux heures déjà. Maura s'ennuyait d'elle. Pour essayer de penser à autre chose elle regardait les derniers épisodes de la série documentaire qu'elle avait enregistré au cours de cette semaine n'ayant pas le temps de les voir en direct. Pourtant elle n'arrivait pas à se concentrer. Chaque geste qu'elle faisait lui rappelé sa nuit et le réveil de ce matin. Tout son corps était encore si sensible. Il y avait l'odeur de Jane partout sur elle. Il y avait Jane partout autour d'elle. L'un de ses blousons sur le porte manteau. Son gilet sur le canapé. Quelques uns de ses DVDs dans la tour à côté de la télé. Ses bières au frigo. Une des laisses de Joe Friday accrochait dans l'entrée. Une photo d'elle et Maura sur le buffet. Ses vêtements dans son dressing. Sa brosse à dent dans le verre sur l'évier. Son essence dans son lit…

La sonnerie de son téléphone la fit sursauter. Elle sourit à la vue du nom qui clignotait sur l'écran.

- Bonjour Angela ! Vous allez bien ?

Le sanglots étouffaient au bout du téléphone. Le coeur de Maura se serra.

- Angela, qu'est-ce qu'il se passe ? demanda la légiste, la voix tremblante, le corps déjà contracté d'inquiétude.

- Maura il faut que tu viennes à l'hôpital… C'est Jane…