Bonjour tout le monde !

Je vous propose une fanfiction que je mûrie depuis quelques années. J'espère qu'elle vous plaira ! Plein de bisous

Chapitre 1 :

Hermione regarda d'un air attendri sa fille, Rose, 11 ans, monter dans le Poudlard Express pour la première fois de sa vie. Elle savait sa fille parfaitement préparée à cette première année dans la plus célèbre école de magie du monde. Depuis la plus tendre enfance de sa fille, Hermione lui racontait encore et encore des histoires sur son école et lui lisait des soirées entières des extraits de L'Histoire de Poudlard. Elle avait bien entendu omis quelques détails tel que la présence de passages secrets ou encore les nombreuses infractions qu'elle avait elle-même commise lorsqu'elle était élève. Elle laissait le soin à sa fille qu'elle savait très débrouillarde, de découvrir les nombreux secrets dont recelait le vieux château.

Hermione se décala sur la gauche pour apercevoir sa fille qui leur faisait de grands signes, à elle et à Ron, son époux. A côté d'elle, se trouvait un garçon blond qui agitait lui aussi la main à ses parents. Harry venant tout juste de lui dire qu'il venait de croiser le regard d'un ancien « camarade », Drago Malefoy, Hermione n'eut aucun mal à deviner de qui cet enfant adorable était le fils. La petite tête blonde disparut soudainement, poussée par un enfant un peu plus grand, James Potter, qui la regardait en souriant puis qui se détourna pour faire signe à ses parents, Harry et Ginny Potter.

_ « Ce n'est pas comme ça que les relations entre les Potter et les Malefoy vont s'améliorer », pensa Hermione en voyant la mine réjouie de son ami de toujours.

Le train commença à siffler et amorça son départ. Hermione fit un dernier au revoir à sa fille puis se retourna vers son époux et son deuxième enfant, Hugo. Elle sourit tendrement à ce dernier mais ce sourire s'éteint quand elle leva les yeux vers Ron. Cela faisait en effet quelques mois que leur couple battait de l'aile. En vue du mal qu'ils avaient eu à se trouver, de toutes les épreuves qu'ils avaient du traverser ensemble, Hermione ne comprenait pas comment ils pouvaient ne plus se supporter. Cela faisait trop longtemps qu'elle espérait que ce ne fut qu'une mauvaise passe. Elle ne se voilait plus la face, et Ron non plus d'ailleurs. Aux yeux de leurs amis, ils formaient toujours un couple heureux et épanoui mais dans l'intimité du foyer, les choses n'étaient plus comme elles avaient pu l'être. Les disputes devenaient incessantes, et cela pour des prétextes tous aussi futiles les uns que les autres. Elle reprit ses esprits et prit la main de son petit dernier, prête à rentrer à la maison et à affronter encore et encore ses chamailleries avec son mari. La petite famille rejoignit l'endroit où s'était attroupé les Potter. Harry et Ginny avaient eu trois merveilleux enfants, qui faisaient des cousins formidables aux siens : James, Albus Severus et Lily. Ne leur restait plus que Lily, pas encore assez âgée pour aller à Poudlard mais qui en mourait d'impatience, tout comme sa mère une trentaine d'années plus tôt.

_ Ça y est la voilà partie, ça doit vous faire tout drôle non ?, demanda Ginny à son frère et à sa belle sœur.

_ Oh tu sais, vu comment Hermione l'a préparée, je ne me fais pas de soucis pour elle, répondit Ron.

_ Tu exagères !, s'exclama Hermione. Je n'ai fait que lui lire l'Histoire de Poudlard, chose que toi tu n'as jamais voulu faire.

_ C'est juste un vieux livre barbant, marmonna Ron dans ses moustaches.

Hermione préféra ne pas répondre à la provocation et se détourna de lui pour discuter avec Ginny tandis que Ron et Harry parlait Quiddich et que les deux cousins s'amusaient ensemble. Hermione fut prise d'une soudaine envie de pipi et se dirigea vers les toilettes de la gare. Elle n'y allait habituellement jamais du fait du dégoût que lui inspiraient les cuvettes qui n'étaient pas nettoyées très régulièrement mais elle fit une exception ce jour-là. En arrivant devant la porte, elle entendit une femme pousser un cri puis un sort fut prononcé.

_ Recurvite !

Un soupir de soulagement se fit ensuite entendre et la femme commença sa petite affaire. Hermione fut soulagée de ne pas avoir à subir des toilettes sales mais pensa tout de même que la femme n'était pas très prudente car les toilettes étaient fréquentées par des sorciers mais aussi par des moldus et que n'importe lequel d'entre eux aurait pu l'entendre. La chasse d'eau résonna et Hermione se décala pour laisser passer une femme grande et élancée qu'elle avait déjà croisée dans les couloirs de Poudlard. La femme lui fit un rapide signe de tête, montrant ainsi qu'elle avait reconnu l'héroïne de guerre puis disparut. Elle fut accueillie par des éclats de voix qu'Hermione reconnut de suite, même si elle n'avait pas entendu ce timbre depuis presque 20 ans. Elle laissa passer la femme qui attendait derrière elle pour essayer d'apercevoir ce qu'était devenu son vieil ennemi: Drago Malefoy. Elle eu un hoquet de surprise en le voyant. L'âge n'avait fait qu'embellir un jeune homme qu'Hermione n'avait jamais cherché à reluquer tellement il lui inspirait du dégoût. Seules Lavande et Parvati avaient su pointer du doigt l'étrange beauté qui émanait du Serpentard. En faisant fi des préjugés qu'elle retenait de l'homme qu'elle avait face à elle, elle remarqua effectivement qu'il était beau, très beau. Face à l'échange enflammé auquel elle insistait depuis déjà quelques secondes, elle ne put que se rendre compte que son couple n'était pas le seul à se désintégrer. Les yeux de Malefoy transpercèrent les siens une fraction de seconde et cela suffit à Hermione pour retourner sur le champ devant la porte des toilettes. Ce regard, comme il avait le don de le faire depuis si longtemps, lui avait glacé le sang et l'avait fait se sentir toute petite, toute vulnérable face à lui. Elle reprit ses esprits en s'aspergeant le visage d'eau puis alla enfin soulager sa vessie lorsque les toilettes furent libres. Quand elle en ressortit, le couple Malefoy avait disparu et avait été remplacé par Ron et Hugo, qui attendaient patiemment qu'elle ressorte.

_ Tu en as mis un temps Hermione ! Il y avait tant de monde qui faisait la queue ?

_ Euh oui il y avait un peu de monde mais j'ai croisé de vieilles connaissances et je me suis arrêtée pour discuter.

_ Ah oui et qui ça ?, demanda Ron, quelque peu suspicieux.

_ Oh tu connais pas, ils étaient à Poudlard mais pas la même année ni la même maison que nous.

_ Si tu le dis.

Ils se dirigèrent vers le parking, où était garée leur nouvelle voiture. Ron avait la même manie que son père de bidouiller à sa façon des objets moldus. Hermione avait pu lui faire découvrir les grandes surfaces telles que But ou Expert, ce qui avait ravi Ron, qui avait fait le plein d'appareils d'électroménager pour lui et son père. Ron avait également fait l'acquisition d'une voiture et avait appris à la conduire avec le père d'Hermione, qu'il appelait affectueusement beau papa Jean. Hermione et Ron avaient tous les deux voulu faire connaître à leurs enfants les deux mondes pour que ceux ci ne voient pas l'usage de la magie comme obligatoire. Régulièrement, Hermione faisait la vaisselle avec ses enfants par exemple.

La petite famille monta dans la mini cooper rouge. Ron pris le volant, toujours aussi euphorique après presque vingt ans de conduite. Les Weasley habitaient non loin de Londres, à à peine une heure de route, mais en pleine campagne, dans une charmante maison, qui ne reflétait en rien la somme d'argent qu'ils avaient en banque. Ils avaient en effet choisi de vivre d'une façon plutôt modeste, préférant la chaleur du Terrier plutôt que l'imposant manoir Malefoy.

La maison comportait cinq chambres, une pour le couple, une chambre d'ami et deux pour les enfants et une qu'ils avaient prévu si jamais l'envie de refaire un enfant les prenait. Hermione savait que désormais cette chambre n'accueillerai plus les pleurs et les rires d'un bébé. C'est dans cette petite chambre qu'Hermione se réfugiait la nuit, quand dormir au côté de Ron était trop insupportable. Elle revenait tôt le matin dans le lit conjugal, pour accueillir à bras ouverts ses enfants qui adoraient venir les réveiller tous les deux le matin.

Durant la route, aucun mot ne franchit la barrière des lèvres du couple. Seul Hugo papotait tout seul dans son coin, exprimant son envie pressante d'aller à Poudlard rejoindre sa sœur ainée. Le voyage se fit donc très long pour tous. Une fois arrivée chez eux, Hermione fila sans mot dire dans la petite chambre d'enfant qui était désormais quasiment la sienne. Un timide tapotement se fit entendre et la petite tête rousse d'Hugo passa la porte.

_ Dis Maman, je peux venir avec toi ?

_ Bien sur mon chéri.

_ Pourquoi t'es triste ?, demanda-t-il en s'asseyant sur le rebord du clic clac qu'Hermione avait installé pour ses nuits en solitaire.

_ Je ne suis pas triste mon chéri, j'ai juste besoin d'être un peu seule, pour réfléchir.

_ Tu nous aimes plus, c'est ça ?

_ Bien sur que non. C'est juste que j'aime être seule de temps en temps.

_ C'est pour ça que tu viens dormir là la nuit des fois ? Rose t'a vu une fois et elle m'a réveillé pour me montrer. Quand je vais aux toilettes la nuit, je regarde toujours si tu es là et à chaque fois t'y es.

Hermione ne sut pas quoi répondre à son fils, qui avait déjà tout compris malgré ses 9 ans. Elle tenta de le rassurer comme elle put.

_ Oh ça ? Ne t'inquiète pas mon cœur Ton père ronfle et donne des coups toutes les nuits. C'est pour ça que je viens là.

_ C'est vrai ça ?

_ Je t'assure que oui ! Une fois, il m'a donné un coup de pied si fort que j'en ai eu un bleu pendant plusieurs jours.

_ Mais il fait pas exprès alors ?

_ Non non c'est pendant qu'il dort. Ça arrive à plusieurs personnes ne t'inquiète pas.

_ Alors moi si ça m'arrive, personne voudra dormir avec moi ?

_ Ne t'inquiète pas, d'ici là, on aura trouvé un remède contre ça.

_ Oui Maman. Je peux aller regarder la télé ?

_ Vas y petit fripon ! Mais n'oublie pas que dans quelques jours, tu rentres en CE2 !

Hermione regarda filer son fils avec un regard plein d'amour. Elle avait insisté pour que ses enfants aillent comme n'importe quel petit moldu, à l'école primaire. Ron ne s'occupait guère de cette partie de l'éducation de ses enfants car il n'avait lui même aucune connaissance en les matières comme les maths ou l'SVT. Hermione corrigeait donc les devoirs moldus de ses enfants, puis passait à quelques apprentissages basiques de la magie quand les devoirs étaient bien faits. Ron, quant à lui, ne mettait jamais le nez dans les leçons de ses enfants mais préféraient jouer avec eux, ou leur apprendre à chevaucher des balais ou encore à leur apprendre de multiples farces qu'ils pourront mettre en application dès leur arrivée à Poudlard. Comportement qu'Hermione ne jugeait guère mature et responsable de la part de son mari.

Hermione sortit enfin de sa chambre pour aller faire à manger. En arrivant dans la cuisine, elle s'aperçut que tout était prêt et qu'ils n'attendaient plus qu'elle. Elle s'installa à table et mangea joyeusement, essayant de mettre son petit bonhomme à l'aise, même si Ron n'en fit rien.

Le soir venu, Hermione se décida à avoir une conversation sérieuse avec son époux. Elle le rejoignit donc dans leur lit et lui prit son livre « Quelle farce et dans quelle circonstance ? » avec douceur.

_ Il faut qu'on se parle Ron. Hugo et Rose se posent des questions. Ils savent que nous ne dormons plus dans le même lit...

_ Qu'est ce que tu veux qu'on se dise Hermione ? Ça fait déjà longtemps qu'on n'a plus rien à se raconter toi et moi. A part ce qu'on a fait dans la journée, nous n'avons plus aucune conversation qui tient la route et encore elles finissent toutes en dispute pour des choses les plus débiles les unes que les autres.

_ C'est pour ça qu'on doit tout mettre au clair. Est ce que tu ressens encore quelque chose pour moi Ron ?

_ Et toi ?, contrattaqua-t-il de suite.

_ Bien sur. Je t'ai toujours aimé et je t'aimerais toujours mais d'un amour différent.

_ Qu'est ce que tu veux dire ?

_ Nous ne sommes restés que des amis Ron. Je ne sais pas si le véritable amour, qui unit deux êtres malgré toutes les épreuves a vraiment été celui que nous avons vécu toi et moi. Peut être nous sommes nous mis ensemble car c'était sécurisant. Après la guerre, nous n'avions plus aucun repère, à part cette amitié exceptionnelle qui nous liait et nous lie encore tous les deux.

_ Tu es entrain de me dire que tu ne m'as jamais aimé, c'est ça ?, cria Ron en se mettant debout, ses tâches de rousseur disparaissant derrière un masque rouge de rage.

_ Au contraire! Je te dis que je t'ai toujours aimé mais pas de la façon qui convient pour un couple. Fais toi à l'idée, nous sommes amis et amants mais nous ne formons pas un couple !

_ Tu sais depuis combien de temps je t'aime Hermione ? Depuis notre deuxième année à Poudlard. Quand je t'ai vu toute raide, immobile sur ce lit d'infirmerie. Et quand j'ai cru que j'allais te perdre... Même Harry ne s'est jamais douté de ma détresse à ce moment là. J'ai pleuré tous les jours Hermione ! Pendant des semaines ! Et quand Ginny s'est faite capturée... Je me suis effondré. Je n'avais que 12 ans Hermione, 12 ans ! Et pourtant j'ai pensé sauter du haut de la tour d'astronomie !

_ Tu ne m'avais jamais raconté ça Ron... Pourquoi ?, dit elle en se levant à son tour, prête à encercler de ses bras son mari.

_ J'avais peur de tous les sentiments que je ressentais pour toi tu sais. Tant de choses en moi à un si jeune âge. Et ces sentiments n'ont fait qu'amplifier depuis. Chaque année tu étais plus étonnante, plus belle, plus intelligente, plus attirante. Et quand Krum t'as invité au bal et que tu t'es faite belle pour lui, je me suis demandée si un jour j'aurais droit à ça moi aussi. Puis les années ont continué de s'écouler sans que jamais tu ne me manifeste une once de tendresse plus qu'amicale. Mais quand je suis sortie avec Lavande et que tu m'as envoyé tous ces oiseaux, j'étais aux anges. Une preuve incontestable de jalousie intense. Ensuite avec la guerre et notre voyage à tous les trois, j'ai commencé à croire que toi et Harry...

_ Ça n'est jamais arrivé et tu le sais très bien !, interrompue Hermione avec colère.

_ J'étais jeune et amoureux Hermione ! Je me suis monté la tête tout seul et je le sais très bien ! Je ne suis revenue que pour toi. La guerre ne comptait plus à mes yeux. La seule chose dont j'avais besoin, c'était toi ! Quitte à mourir ! Mais je voulais mourir avec toi. Et ce moment dans le château, où tu m'as embrassé, des crochets de Basilic plein de venin dans les bras, je me suis sentie enfin vivant et presque mort à la fois. C'est là que je me suis dit que je pouvais mourir heureux mais que ça valait la peine de se battre pour qu'on puisse non seulement mourir mais également vieillir ensemble. C'était mon leitmotive dans cette guerre : une vie à deux, ou à trois. Et voilà qu'aujourd'hui nous sommes quatre ! Le plus beau rêve que je puisse jamais réaliser. Mais je sais que nous sommes dans une impasse aujourd'hui. On ne communique plus, on ne fait plus l'amour, on ne se touche même plus. Et c'est injuste parce que après tout ce qu'on a traversé, on ne peut pas se séparer parce que la routine nous a rongé jusqu'à la moelle ! Ce n'est PAS JUSTE !

Il cria ses derniers mots, ce qui acheva Hermione, qui fondit en larme en s'écroulant sur le lit.

_ Pourquoi ne m'as tu jamais dit tout ça Ron ?

_ Comment veux tu avouer tout ça à quelqu'un Hermione ? C'était beaucoup trop personnel.

_ Mais nous nous sommes mariés Ron ! Nous nous sommes jurés de tout nous dire, de tout partager. Comment as tu pu garder un tel secret au fond de toi aussi longtemps ? Ça a du te ronger...

_ Cela fait si longtemps que je veux t'avouer tout ça Hermione. Je sais que tu ne m'aimes pas autant que moi je t'aime mais essaies s'il te plait. Essaies encore, pour les enfants, pour moi, pour nous …

_ J'essaierais de toutes mes forces Ron, je te le jure.

Hermione ravala ses sanglots et se blottit dans les bras de son époux. Cette nuit là, et ce depuis longtemps, ils firent l'amour.

Le lendemain matin, le petit Hugo se faufila en catimini dans la chambre de ses parents. Il les surpris endormis dans les bras l'un de l'autre, leurs deux corps entrelacés et les devina nus sous la couverture. Il les laissa et alla regarder la télé avec un sourire satisfait. Maman n'avait pas été dormir dans la petite chambre cette nuit là. Peut être accueillera-t-elle enfin le petit frère tant attendu ?

Plusieurs jours passèrent et l'ambiance dans la maison ne fit que s'améliorer. Les gestes entre les deux époux étaient encore maladroits mais ils étaient spontanés et plein de tendresse. Une tendresse nouvelle mais néanmoins factice.

Et voilà pour ce premier chapitre. Les choses se mettent en place doucement. L'action commencera réellement le chapitre prochain. Je vous embrasse.

Zezely