Disclaimer : les personnages et l'univers issus de dragon age ne m'appartiennent pas, ils sont l'unique propriété de Bioware.
Genre : drame (oui, oui, même si ça ne se finit pas nécessairement mal, ce ne sera pas un petit drame quotidien) / aventure / romance ? (pourquoi pas après tout, nous verrons bien).
Avertissements aux lecteurs :T pour des allusions sexuelles et abus probables !
Personnages par ordre d'importance : Leliana / Morrigan / Kaïa (Mage garde des ombres) + le reste du groupe
Synopsis : Alors que Kaïa continue sa lutte contre l'archidémon en tentant de soigner le Iarl Eamon, Leliana se confie sur son passé trouble, sur son histoire en Orlaïs. De cette révélation va naitre une angoisse qui ne cessera pas d'accompagner la garde des ombres. Et si les gardes d'Orlaïs la retrouvaient?
« J'ai entendu dire qu'en Orlaïs les ménestrels sont souvent des espions »
Leliana ravala son sourire, elle sembla soudainement bien nerveuse. Kaïa trouva presqu'elle était sur la défensive
« Où avez-vous entendu cela ? »
Kaïa fit un léger sourire, ce n'était que des rumeurs après tout.
« C'est ce que l'on dit ici et là ».
Mais visiblement il devait y avoir un fond de vérité, ou alors c'était un parjure de dire une telle chose, sinon l'archer aux cheveux de feu n'aurait pas réagi aussi vivement.
« Tous les ménestrels ne sont pas des espions, la plupart ne sont que des chanteurs et des conteurs. Mais certains d'entre eux sont… ce que nous nommons des bardes. Ce sont des conteurs et plus encore. Des espions, comme vous le dites. Certains prétendent qu'un ordre de bardes existe. Je doute que cela soit vrai. »
Kaïa écoutait patiemment, elle en apprenait toujours un peu plus sur la sœur de la chantrie. Leliana était vraiment une personne mystérieuse, il y avait un vent d'inconnu qui se déployait dans chacun de ses gestes. La moindre parole semblait devenir une énigme à double sens. Etait ce seulement possible que Leliana ait eu une vie avant la chantrie ?
« Ce que j'étais n'a pas d'importance. C'est du passé. »
Kaïa remarqua bien vite que l'archer s'était renfermé. Elle avait répondu avec une telle sécheresse dans le ton de sa voix que la mage en était toute troublée. Pourquoi tant de dureté ? Il y avait surement une raison, on ne passait d'un caractère doux et bienveillant à une soudaine réserve, une réserve que Leliana montrait peu. C'était une femme sociable, plutôt à l'aise dans l'art de la parole, elle n'avait rien d'un Sten. Un Sten qui n'aimait pas faire des phrases longues et peu concises. Kaïa souhaita une bonne nuit à l'archer, comme au reste du camp avant de rejoindre sa tente, la tête pleine de questions.
La nuit suivante, la mage eut enfin les réponses qu'elle attendait.
« Je vous ai mentie sur les vrais raisons de mon départ d'Orlaïs… »
Kaïa sortit de sa tente, encore en train de fixer son ensemble jaune et noir d'invocateur. Heureusement qu'elle n'avait pas l'armure à porter, elle avait déjà du mal avec si peu ! L'humaine aux yeux bruns intenses bailla légèrement avant d'observer qui était présent et qui dormait encore. Wynne était déjà entre les deux tentes, en train de méditer. Oghren ne semblait pas encore réveillé, il suffisait d'écouter les ronflements pour comprendre qu'il dormait encore. Yuk, le chien de guerre était vautré, les quatre pattes en l'air. Sten aiguisait la pointe de son épée récemment retrouvée avec une tendresse particulière. Kaïa aperçut Morrigan dans le fond, elle semblait préparer des potions dont Kaïa n'avait pas vraiment envie d'en savoir le contenu. Zevran qui était le plus proche lui fit de grands sourires. Il aurait été étonnant qu'il ne soit pas encore levé. Un coq aimait bien avoir ses poules sous les yeux tôt le matin. Il manquait quelqu'un… Leliana. Etrange.
- Zevran, je n'ai pas vu Lelian ce matin. A-t-elle quitté le campement ?
L'elfe assassin fit un sourire dont il avait le secret, il aimait jouer de ses charmes même dans une simple conversation. Certains en seraient rapidement agacés, mais la mage avait appris à connaître le corbeau, c'était son caractère, ni plus ni moins.
- Si vous ne la voyez pas belle humaine c'est que la réponse va de soi. Notre sœur si dévouée est partie au marché de Dénérim. Il m'a semblé qu'elle était préoccupée, sans doute cherchait elle un moyen de distraire son esprit.
Kaïa regarda le sol pensivement. Leliana était partie au marché ? Mais que diable lui était-il passé par la tête ? Elle avait Marjolaine aux trousses. Le groupe n'avait pas encore été la voir, mais la dernière fois, ils s'étaient fais attaqués par des mercenaires embauchés par cette femme. Kaïa avait promis de s'en occuper, après avoir trouvé la sainte urne. Elle se disait qu'après la déroute qu'avaient subie les troupes de Marjolaine, celle-ci n'attaquerait pas de si tôt. Pourtant, la mage ne cessait de s'angoisser les soirs à l'idée d'être prise de court. A présent, elle regrettait de ne pas s'être occupée de cette garce plus tôt. Leliana était partie seule, aussi agile et forte combattante soit-elle, elle ne pourrait résister à un groupe armé.
- Alistair, Morrigan et Sten préparez-vous.
Ils partaient sur le champ, Kaïa ne voulait pas laisser la barde seule, quitte à ce que cela soit une fausse alerte. Mais ses entrailles se crispaient par alternance, quelque chose lui disait que cette fois elle avait fait une erreur. Une erreur qui pourrait couter la vie à la barde. Marjolaine était dangereuse mais les gardes d'Orlaïs l'étaient encore plus.
- Quel empressement, y aurait il plus grave que l'Archidémon ?
- Morrigan ce n'est pas le moment.
- Kaïa ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
Alistair regardait avec une certaine inquiétude la mage donner des ordres. Le garde des ombres sentait à sa voix qu'elle n'était pas sereine !
- Il se passe que Leliana est en danger, avec un peu de chance, nous arriverons avant que les forces d'Orlaïs aient pu mettre la main sur elle.
- Ah la barde aurait elle fait une balade contrariante ? Avec ses sonnets criards et ses histoires à l'eau de rose, il doit y en avoir plus d'un qui s'irrite.
- Non, elle est juste accusée de traitrise grâce à la malveillance d'une personne qu'elle estimait. La traitrise est punissable de la peine de mort de ce que j'en sais.
Alors inutile de blablater encore un peu plus, ils devaient y aller maintenant. Alistair récupéra son bouclier et son épée avant de faire un signe, le groupe était prêt. Kaïa demanda à Zevran de réveiller le nain, qu'il soit prêt au cas où le camp se ferait attaquer par les engeances, autant ne pas prendre de risques !
- Je ne vois aucunes traces de Leliana sur le marché.
Kaïa avait bon tourné autour de la place centrale en guettant les quelques passants, elle ne voyait pas de chevelure rousse dans le coin. Sa peur se faisait plus pressante, une véritable explosion intérieure.
- Une rouquine au regard naïf et à la langue bien pendue, ça ne passe pourtant pas inaperçue.
- Pas plus qu'une sorcière à peine habillée.
- Diriez vous que ça vous déplait Alistair ?
- Par la barbe des nains, je préfère encore voir Oghren nu.
- Si vous y tenez, je suis certaine que cela peut s'arranger.
Morrigan ricana avec une lueur pour le moins mauvaise dans ses yeux de chat. Sten leur lança un regard noir capable de foudroyer une engeance !
- Suffit.
- Merci Sten, je commençais à avoir les oreilles engourdies d'entendre tant d'âneries.
Kaïa se montrait fermée à toute chamaillerie, elle n'avait ni le temps ni l'envie d'y prêter une attention particulière, un sourire ou même une réplique amusée. Aujourd'hui, une amie venait de disparaître, une amie qui faisait beaucoup pour l'expédition, il aurait été sacrément hypocrite de se divertir alors qu'elle était en danger. La mage approcha d'un marchand, d'après ce qu'elle avait pu voir, il était souvent là. S'il s'était passé quelque chose ici même, il aurait tout vu.
- Avez-vous vu une sœur de la chantrie, une rousse qui s'intéressait à des amulettes et à des bijoux ?
L'homme à la barbe brune hocha directement la tête, la mage comprit qu'il ne pouvait pas s'agir d'une sœur parmi tant d'autres. Non, c'était bien de sa Leliana dont il était question. Ce petit bout de femme aux récits bien narrés, à la vivacité éclatante et aux petits mots distrayants.
- Oui, elle a été capturée par les gardes d'Orlaïs. Les gens ont été étonnés d'en voir ici. Il y en avait six, plutôt bien en chair. Vous voyez, pas vraiment le genre qu'on viendrait voler. Elle s'est défendue farouchement mais ils ont finis par la prendre.
- Bien, nous n'avons plus qu'à retourner au campement à l'heure qu'il est, ils doivent être loin.
Le sang de Kaïa se figea, elle n'arrivait pas à assimiler ce que le marchand venait de lui dire. Les gardes d'Orlaïs, ils étaient venus jusqu'ici ? Six ? Ils avaient pris Leliana ? Ses brutes n'allaient pas se gêner pour la malmener, les traitres étaient pires que des parias ou des animaux. Ils n'étaient rien.
- Les gardes ont loués une bâtisse dans le quartier Paladin, ils ont dis qu'ils allaient profiter un peu de Dénérim avant de partir.
- Ne tardons pas à les retrouver. Un traire n'a aucun droit, aucune liberté, il ne jouit même plus du statut d'homme…
- Par là.
Alistair ouvrait la marche, il tenait très à cœur de retrouver Leliana. C'était presque ridicule aux yeux de Morrigan. Le petit puceau se prenait pour un chevalier des contes traditionnels, comme s'il était capable de redresser sa virilité à coups d'actes héroïques. Mais à défaut d'acte tout court, c'était déjà un début. Au moins son épée n'était plus vierge, du moins, celle en fer.
- Mais après vous mon cher Alistair, il me tarde de vous voir embrocher à l'Orlaïs.
Morrigan prenait un plaisir sadique à se montrer blessante, c'était si amusant de voir Alistair foncé dans le piège à chaque fois. Quel garçon bellâtre ! Alistair fronça les sourcils, il avait tendance à retrousser son nez quand il était à la limite de la colère ou qu'il s'agaçait de plus en plus. Cet homme n'avait rien d'une énigme, il était tellement fade qu'il suffisait de quelques heures pour comprendre son fonctionnement.
- Vile sorcière, tu seras brulée avant que ça n'arrive.
- Délicate attention, voulez-vous que Flemeth vous fournisse les flammes ?
La sorcière aimait remettre de l'huile sur le feu, cela faisait encore plus rager le garde des ombres et elle en ressortait toujours vainqueur. Pourquoi ? Parce que les réponses des autres ne l'atteignaient pas. Morrigan n'estimait personne, elle s'estimait elle-même. Néanmoins, ce qu'elle se plaisait à penser changeait de jour en jour. Kaïa par sa force, sa droiture et sa détermination, suscitait son intérêt, elle en viendrait presque à l'estimer. Ce n'était pas loin.
- Silence. Occupez-vous donc des quatre gardes à l'entrée!
Kaïa se transforma en nuée d'insectes laissant à Sten et à Alistair le soin d'attaquer frontalement, Sten ne faisait pas dans la dentelle dalatienne, il y allait des deux mains, abattant son arme avec une détermination glaciale. Alistair préférait donner des coups de boucliers aux gardes, il avait une faculté pour esquiver au dernier moment les coups critiques dignes d'une cage thoracique broyée ou d'un traumatisme crânien grave. Morrigan manifestait plus de subtilités, encore que... la sorcière alternait entre pouvoir des glaces et tempête électrique, le tout avec une grâce qu'elle seule possédait. Le combat ne dura pas, l'équipe était rodée, les gardes ne s'étaient pas attendus à pareille descente!
- Bien ceux là ne nous causeront plus de torts.
Kaïa enfonça la porte avec empressement, elle trouva les deux derniers gardes en train de boire avec allégresse. Pas de Léliana. Sauf que… le regard de la garde des ombres se posa sur la porte du fond. Elle devait être là. Morrigan glaça les deux ignares avant que sten n'abatte son épée pour décapiter le plus proche. Alistair attendit que l'autre dégèle pour planter son épée dans la poitrine du garde. Mais celui-ci était le chef de la bande, il flanqua un coup de bouclier au jeune homme qui tomba à la renverse. Kaïa para un coup fatal « Alistair, Morrigan, rejoignez Leliana, Sten et moi nous allons nous occupez de celui-ci ». Morrigan enjamba le mort avant de faire voler en éclat la porte à l'aide de ses pouvoirs. Alistair ramassa son épée, il n'allait pas laisser la sorcière le distancer. Les deux compagnons descendirent un escalier avant d'arriver dans une salle qui avait un "on ne savait quoi de glauque". Alistair se sentait mal à l'aise. Il récupéra sa concentration en apercevant la barde. Elle était dans un coin, vêtue du plus petit apparat pour cacher tout signe de féminité mais tout juste. La jeune femme semblait fiévreuse, elle tremblait, repliée sur elle-même. Le garde des ombres s'approcha, la barde se blottit encore un peu plus contre le mur.
- Cessez gros beta, reculez, je m'en charge.
Alistair soupira, il n'aimait pas savoir la sorcière près de la barde mais celle-ci ne semblait pas en état de discuter. Elle devait être malade, sans doute un poison. A cause de ça, elle ne l'avait probablement pas reconnu. Morrigan s'accroupit auprès de Leliana, elle analysa la barde de ses yeux perçants. Cet idiot de garde des ombres n'avait pas compris. Ce qui n'était pas son cas. Morrigan utilisa une onde mentale pour assoupir l'esprit déjà fort affaiblie de la barde. Leliana ferma les yeux et cessa de trembler, son corps se détendit brusquement.
- Allez donc chercher la garde des ombres au lieu de faire l'incapable.
Morrigan posa sa main sur le cou de Leliana, il y avait des marques violettes, suffisamment éloquentes pour deviner qu'un des gardes avait serré comme une brute épaisse. La sorcière regarda la salle, celle-ci était vide, il y avait juste un peu de sang au centre de la pièce. Et pourtant, la barde ne portait aucunes traces de coups, de blessures ou de plaies ouvertes. La sorcière savait ce que cela signifiait. Elle ne dirait rien, ce n'était pas à elle de le faire. Elle se contenterait de voir comment la situation évoluerait.
- Est-ce qu'elle est blessée ?
Kaïa venait d'arriver à grandes enjambées, elle ne remarqua pas le sang trop concentrée sur la barde qui était de nouveau dans son champ de vision. La mage s'accroupit auprès de Morrigan, elle effleura le coup de l'archer. Ses mouvements n'étaient que douceur et tendresse. Sten lui aurait mieux vécu la torture, il était solide et plutôt détaché de tout ça. Leliana avait déjà vécu ça en Orlaïs, ça l'avait marqué et le fait que cela soit les mêmes qui osent des années après lui faire du mal, cela mettait la mage dans tous ses états. Ces salauds avaient du la maltraiter. L'un d'eux avait tenté de l'étrangler, il aurait pu la tuer. Elle serait restée un peu plus en leur possession, ils auraient finis par le faire. Kaïa serait bien retournée en haut pour taillader les cadavres mais elle se contenait. Ces pauvres types étaient déjà morts après tout.
- Il ne semblerait pas.
- Je vais la porter. Rentrons.
Morrigan les laissa tous passer, elle observa une dernière fois la pièce avant de monter lentement les marches. La sorcière s'arrêta en haut de l'escalier, elle lança une boule enflammée avant de sortir et de fermer la porte. Elle préférait détruire un lieu perverti par la déchéance humaine plutôt que de le laisser en place.
Leliana était restée inconsciente le reste de la journée. La sorcière avait fait en sorte qu'il en soit ainsi pour qu'elle puisse se reposer du mieux qu'il soit. Wynne était venue l'examiner, la magicienne ne s'était pas prononcée sur la santé de la barde, au grand damne de Kaïa. Wynne avait semblé… et bien plutôt introvertie. Son visage s'était obscurci, les traits de la vieille femme s'étaient tendus. Elle avait marmonné quelque chose comme « Que le créateur pardonne la folie des hommes » avant de s'éloigner. Kaïa ne comprenait pas, non pas franchement. Leliana ne semblait pas mourante, elle avait même retrouvé des couleurs, alors pourquoi diable Wynne réagissait comme si elle avait vu un fantôme ? Kaïa resta près du feu, ils avaient laissé Leliana dans les couvertures à cet endroit. Il était plus simple de la veiller ainsi. Morrigan s'assit près de la garde des ombres.
- Je croyais que pour une garde des ombres, sauver le monde était un amusement.
- Je dois dire que ce n'est pas ce qui me préoccupe à cet instant Morrigan.
Non, elle méditait la réaction de Wynne et le fait que Leliana était fiévreuse quand elle l'avait trouvée. Morrigan étudiait de son regard pers la mage, sans doute la trouvait-elle très pensive sur le sujet.
- Elle est sauve, n'est-ce pas tout ce qui importe?
Kaïa posa son regard brun sur la barde, elle semblait paisible et loin de ce qui venait de se passer le matin même. Etait-ce vraiment le plus important, qu'elle soit sauve ? Ne fallait-il pas prendre en compte les circonstances ? L'effet que cela pourrait avoir sur la jeune femme ?
- Son vécu importe Morrigan, s'il s'est passé quelque chose, son esprit en sera marqué.
- Un esprit marqué est un esprit ennuyant.
Kaïa lança un regard incendié à la sorcière. Leliana avait déjà souffert en Orlaïs, les gardes l'avaient torturée pour un crime qu'elle n'avait pas commis, elle avait été trahie par une femme qu'elle aimait sans compter qu'elle avait perdu tout ce qu'elle possédait. Pour finir où? Dans la chantrie où sa vie avait du être longue et particulièrement solitaire. Comment ne pouvait-elle pas être marquée ?
- Alors je suis aussi un esprit ennuyant.
- Je ne disais pas cela pour vous. Ni pour elle d'ailleurs. C'est ce que vous appelleriez un principe général.
Morrigan s'était rattrapée, elle avait laissé son côté sarcastique prendre le dessus mais ce n'était pas ce qu'elle voulait faire en cet instant. Kaïa était visiblement attristée de ne pas savoir ce qui pouvait menacer de près ou de loin la santé de la barde. La sorcière savait, tout comme Wynne, mais la garde des ombres ignorait ce fait. Morrigan ne voulait rien dire, elle se sentait pourtant dans l'obligation de tenir compagnie à Kaïa et de rester non loin de Leliana. C'était un brin paradoxal, ce qui l'agaçait fortement, nul ne pourrait le changer, c'était ainsi. Kaïa remit une buche dans le feu. Les autres étaient partis se coucher à part Sten et Yuk qui montaient la garde. La mage se massa la nuque, elle commençait à se sentir fatiguée, ses yeux se fermèrent… Ce fut de courte durée. Son sang se glaça lorsqu'elle entendit un hurlement émaner de Leliana. Morrigan sursauta, elle non plus ne s'était pas attendue à ça. Les autres commençaient à se réveiller, il fallait dire que le bruit évoquait directement une scène d'égorgement ! Kaïa se précipita auprès de la barde, elle la prit contre elle, désirant la rassurer. Leliana se débattit violemment avant de réaliser qu'elle était au campement. Son regard bleu semblait perdu, complètement désemparé par le changement de lieu.
- Leliana, tout va bien, nous sommes au camp.
La barde posa sa tête contre la magicienne, elle ferma les yeux pour reprendre son souffle. Kaïa en profita pour faire un signe aux autres qui venaient de sortir, ce n'était rien une fausse alerte. La garde des ombres serra Leliana contre elle, elle allait attendre qu'elle se calme, et voir par la suite ce qu'il conviendrait de faire.
- C'était un cauchemar…
- Je comprends, maintenant je suis là.
Morrigan fronça légèrement les sourcils. Elle n'était pas certaine que Leliana parle de l'instant présent. Il se pouvait bien qu'elle ait fait une allusion à ce qui s'était passé avec les gardes. Mais Kaïa ne le prenait pas ainsi, elle ne voyait pas de double discours dans ce qui était dit.
- Je ne veux plus jamais en parler… tout oublier, tout effacer…
- Ferme les yeux et détends-toi.
La sorcière resta silencieuse, ce qui n'était pas dans ses habitudes. Elle savait que Kaïa avait raison, l'esprit et l'être tout entier de la barde étaient marqués au fer rouge. D'ici quelques jours elle allait reprendre sa vie comme si de rien. Ce ne serait pas le cas. Leliana serait dévorée de l'intérieur, elle allait se consumer dans le non dit. Ce n'était pas le problème de la sorcière, du moins en théorie. En pratique, cela pourrait nuire au groupe, à son efficacité et mettre en danger la mission. Elle allait donc surveiller ça avec une certaine attention. Morrigan pouvait briser le secret, révéler à tous ce qui ferait la honte de la barde. C'était une possibilité. Mais elle préférait de loin ne pas se mêler, faire comme si elle ignorait, les autres n'auraient qu'à découvrir par eux-mêmes. Kaïa lui en voudrait certainement de ne pas l'avoir prévenue, de ne pas lui avoir révéler la vérité. Mais était-ce une obligation ? Aucunement. Chacun composait en son âme et conscience. La sienne se portait plutôt bien. Du moins c'était ce qu'elle pensait…
Fin de ce prologue qui sert tout autant de premier chapitre. Avis aux commentaires^^
