Titre : The Tracker and the Wolf.

Auteur : Dranaëlle.

Disclamer : L'univers des vampires et des loups-garous, ainsi que les personnages James, Victoria, Laurent, Bella, les Cullen et les Denali sont à Stephenie Meyer. Je ne gagne rien à écrire cette fiction hormis l'immense honneur d'être lue.

Genre : Romance/Drama, car histoires d'amour mais no happy end... Amateur de fleurs bleues et de gazouillis d'oiseaux, vous êtes prévenus.

Couples : James/OC, James/Victoria, Victoria/Laurent, Laurent/Irina...

Rating : T pour violence modérée, injures sans grossièreté, scènes de sexe suggérées, mais rien de bien méchant.

Résumé : En voyant le loup sable qu'Edward appelait Seth, Victoria eut un choc. Impossible... Ce loup était mort depuis des années !

Nda : "Observe mieux, Victoria. Est-il si semblable au monstre que James a pourchassé à travers toute la Sibérie ?" Edward Cullen, Hésitation.

Cette phrase m'a toujours intriguée. C'est l'un des rares passages où l'on en apprend un peu plus sur le passé des nomades, dont on ne parle quasiment jamais puisque les livres sont centrés sur la relation d'Edward et Bella. La mention des Enfants de la Lune à la fin de Révélation puis l'interview où Stephenie Meyer déclare que James en traquait bel et bien un, ont accru ma curiosité. C'est ainsi que je me suis lancée dans cette fic, désireuse de changer des sempiternels Edward/Bella qui deviennent très lassants au bout d'un certain temps. Attendez vous donc à ne pas les voir apparaître beaucoup.

S'attaquer à des personnages assez méconnus est un défi pour moi, et j'espère être à la hauteur. Je pressens que ce sera difficile, étant donné que James et Victoria sont peu aimés des Twiligters. J'ai une amie qui a reçu plusieurs commentaires insultants pour avoir ouvert un blog consacré au nomades. J'espère échapper à cela et avoir des lecteurs ouverts d'esprits. Merci à tous d'avoir lu ceci, maintenant stop aux blablas et place à la lecture ! ;)


Chapitre 1 : Le Traqueur

Les rues étaient désertes cette nuit-là. Il faisait bien trop froid pour que quelqu'un aie le courage de s'aventurer dehors - surtout à une heure pareille. James soupira de mécontentement, exhalant un épais nuage de vapeur dans l'air glacé. Il n'avait pas croisé d'humains depuis des jours et sa soif commençait à se faire sentir. Avec un peu de chance, cette petite ville isolée de Russie lui permettrait de s'abreuver quelques jours avant qu'il ne puisse repartir, sans que personne ne puisse le suspecter. Le temps que les humains s'alertent des meurtres et préviennent les forces de l'ordre, il ne serait déjà plus là.

Il huma l'air en quête désespérée d'une proie, mais la chance ne tournerait visiblement pas en sa faveur cette nuit... Pourtant, une lumière insolite attira l'œil du vampire dans ces ruelles si sombres ; en bas de la rue, les fenêtres d'un bar miteux encore ouvert laissaient voir que ses occupants ne dormaient toujours pas malgré l'heure tardive. Un espoir resurgit dans l'esprit du chasseur assoiffé, qui descendit la rue d'un pas vif pour jeter prudemment un regard à travers la vitre encrassée. Dans la pièce faiblement illuminé à la lueur tremblotante des bougies, il ne semblait y avoir de l'activité humaine.

De là où il était, il pouvait voir le barman derrière son comptoir, qui recomptait attentivement l'argent de la caisse, une serveuse, qu'il ne voyait que de dos, occupée à nettoyer des verres sales, et des groupe d'hommes dispersés dans la salle, jouant aux cartes ou au billard avec des rires tonitruants, ou bien le nez dans leur chopes et éructant des insanités. Le vampire sourit, se délectant par avance. C'était exactement ce qu'il lui fallait : un ivrogne quelconque, qui se laisserait entraîner dans une ruelle, trop éméché pour réaliser le danger. Le sang aurait peut-être un arrière-goût désagréable à cause de la boisson, mais il n'allait pas faire le difficile. Sitôt repu, il se mettrait en route vers le Sud.

Sans plus tergiverser davantage, il poussa la porte et s'engouffra à l'intérieur. Une musique de fond et le murmure ambiant des conversations formait un bourdonnement continu. Il baissa la tête, rentrant le menton dans son col, et alla s'asseoir seul à une table dans l'angle du mur. Personne ne lui prêta attention. Sans doute passait-il pour un pauvre hère voulant se réchauffer un instant du froid. Un sourire ironique étira les lèvres du prédateur : voilà bien longtemps qu'il ne souffrait plus du froid. Son corps était comparable à un bloc de glace, par sa température et sa solidité. Malgré cela, sa gorge le brûlait, aussi aride qu'un désert en plein été. C'était ce feu qui le poussait à tuer. Tuer pour vivre. Vivre pour tuer. Tuer pour le sang. Le sang. Cette fontaine de jouvence, ce flot écarlate qui l'emplissait de plénitude. Rien que d'y penser, sa gorge n'en était que plus irritée. Déglutissant péniblement, il reporta son attention sur les humains.

Deux hommes se disputaient violement à propos d'une mise en jeu sur les cartes étalées devant eux. Un autre grattait sa guitare pour créer quelques notes mélancoliques. Des blagues fusaient à une table et déclenchaient des rires. Un vieux barbu était étalé sous une table et ronflait comme un bienheureux, sa chope serrée contre lui. Le barman parlait à la serveuse, que le vampire voyait pour l'instant toujours de dos. Il était sûr qu'elle s'était raidie lorsqu'il était entré, mais n'aurait pu le jurer. Ça n'avait probablement aucun rapport avec lui de toute façon. Peut-être son patron la sermonnait car il n'était-il pas satisfait de son travail. Si c'était elle qui s'occupait du ménage, il était volontiers d'accord avec lui !

L'endroit était l'un des plus crasseux qu'il avait jamais eu l'occasion de voir. Malgré qu'elle soit vaste, la pièce était basse de plafond - plafond encombré de toiles d'araignée. La poussière régnait sur les tables, et parfois on pouvait y voir quelques insectes malveillants y ramper sournoisement. Un maigre feu crépitait dans l'âtre d'une modeste cheminée noircie par la suie, qui n'avait sans doute jamais connu le sens du mot "ramonage". Les cendres s'amoncelaient en tas sur le sol dont la couleur d'origine n'était désormais plus identifiable. Le vampire esquissa une moue de dégoût et écrasa négligemment un cafard qui s'aventurait près de son pied de chaise.

Des pas légers, mais parfaitement audibles malgré le tapage et l'agitation alentours se dirigèrent vers lui et le firent redresser la tête. La serveuse vint se planter devant lui, mais à une distance respectable. Pour la première fois, il la vit véritablement. Grande, mince et fine comme une liane, le teint hâlé, des traits anguleux, des yeux en amande semblables à ceux d'un chat, de longs cheveux noirs et de fins sourcils pour l'heure plissés en signe de mécontentement. Le nez plissé et les lèvres serrées, elle l'observa d'un oeil plein de morgue et de mépris.

- Qu'est-ce que je vous sers ? lâcha t'elle d'un ton glacial.

- Rien, merci, répondit-il sèchement, vexé par tant de dédain.

Elle ferait moins la fière si elle savait ce qu'il était réellement... Elle s'enfuirait en hurlant de peur. A cette idée, un sourire sinistre releva les coins de sa bouche. La jeune femme n'en parut que plus irritée et fronça davantage le nez. James retint un mouvement d'impatience : était-ce sa faute si l'air empestait l'alcool, le cigare, le chien mouillé et le vomi ?

- C'est étrange d'entrer dans un bar et de ne rien prendre, fit-elle remarquer. Vous n'avez donc pas soif ?

James se raidit sur sa chaise : était-ce son imagination ou sa question était-elle à double sens ? Il tâcha de se ressaisir. Cette humaine ne pouvait rien connaître de son secret. Elle voulait sans doute simplement le forcer à commander quelque chose afin d'empocher un pourboire.

- Non merci, ça ira, déclina t'il fermement.

- Très bien, siffla t'elle, venimeuse comme un serpent. Si rien ne vous tente...

Ce qui me tenterai, ce serai de briser ton joli petit cou, songea le vampire en regardant sa fine silhouette retourner au comptoir sans plus lui jeter un regard. Il décida de l'oublier et de choisir sa victime. Cet homme qui parlait tout seul à la table de gauche ferait l'affaire. Il se glissa sur la chaise en face du pauvre bougre qui se lamentait devant sa bière.

- ... jamais rien demandé moi... pas ma faute si l'argent est rare... ose me réprimander comme un enfant... pour qui se prend t'il...

- Bonsoir monsieur, roucoula James d'une voix mielleuse. Ça n'a pas l'air d'aller fort dites-moi. C'est vrai qu'un verre vide, c'est bien triste. Vous voulez que je vous resserve ?

- ... pas ma faute... jamais rien demandé moi... si j'avais su... marmonna t'il dans sa barbe broussailleuse en lui tendant son verre sans même le regarder.

Durant plusieurs minutes, il déversa des propos incohérents sur son patron mécontent, son travail minable, l'argent qui manquait, ses disputes avec sa femme... et s'autorisait une longue lampée entre chaque phrase. Son interlocuteur l'écoutait patiemment et affichait l'air compatissant, attendant une occasion qui lui permettrait de l'entrainer dehors à l'abri des regards. Elle se présenta plus vite qu'il ne l'avait espéré. Le bar se vidait rapidement au fur et à mesure que l'heure tournait, jusqu'à ce que le patron déclare qu'il était l'heure de la fermeture. Il raccompagna sa proie à la sortie, le sourire aux lèvres, ne connaissant que trop le scénario qui allait se jouer.

- Il se fait bien tard, et je crains qu'il ne vous arrive malheur si vous restez seul dans cet état, fit-il mine de s'inquiéter en dissimulant la jubilation et l'amusement que lui procuraient ces paroles ô combien ironiques au vu de la situation. Permettez-moi de vous raccompagner.

Sa voix onctueuse et ses airs de sollicitude avaient définitivement convaincu le malheureux qui titubait sur place, enivré par l'alcool. Hochant bêtement la tête, il suivit aveuglément celui qui compatissait à ses malheurs un peu plus tôt, inconscient des instincts meurtriers qui l'habitait et qui allaient causer sa perte. Trop occupé à essayer de mettre un pas devant l'autre, il ne s'inquiéta pas du fait que James le guidait vers une impasse sombre, où il n'y avait aucune trace d'habitation visible.

- Maintenant... mettons nous au travail, déclara le vampire avec un sourire de requin.

Il fit volte-face et se dirigea vers l'homme qui recula en trébuchant, prenant enfin conscience du danger. L'adrénaline générée par l'affolement le dégrisa aussitôt.

- Attendez... balbutia t'il. Je... je...

- Hé !

Le vampire et l'humain se tournèrent d'un même mouvement vers la voix féminine qui venait de s'exclamer. La serveuse du bar le regardait d'un œil noir. Qu'est-ce qu'elle fiche ici celle-là ? enragea James. Tant pis. Ce soir, il y aura deux meurtres au lieu d'un seul.

D'un geste rapide, il brisa la nuque de l'homme, qui s'effondra sur le sol dans un bruit sourd. La serveuse poussa un cri de colère, folle de rage, ce qui décontenança James. Pourquoi n'était-elle pas terrifiée ? Pourquoi ne s'enfuyait-elle pas en appelant au secours ? On aurait plutôt dit qu'elle était venue dans l'espoir de sauver l'homme des griffes de James. Stupide idée. Ce dernier haussa les épaules et bougea si rapidement qu'il sembla se matérialiser derrière la brune.

Alors qu'il s'apprêtait à lui régler son compte avant d'entamer son repas - deux proies pour le prix d'une ! - sa main se bloqua brutalement à quelques centimètres de la nuque de la jeune femme. Celle-ci lui avait attrapé le poignet et le maîtrisait à l'aide de sa seule force. Impensable ! Aucun humain ne pouvait… Mais… Une seconde… L'odeur qui se dégageait d'elle lui fit soudain comprendre, et il écarquilla les yeux. Quel imbécile ! Pourquoi ne l'avait-il pas compris plus tôt ?

- Tu vas regretter d'avoir croisé ma route, murmura-t-elle d'un ton chargé de haine.

Elle le repoussa brutalement tandis que son corps explosait pour laisser place à un gigantesque loup doré.


Alors, est-ce que ça vous a plu ? *air anxieux*

N'hésitez pas à donner votre avis, c'est ma première fanfic ! Je continue ou j'en reste là ?

Bisous ! xxx