Disclamer: James bond appartient à Ian Fleming. Skyfall appartient à Sam Mendes.
Rating: T, pour violence. Peut-être que cette fic passera en M, je ne sais pas encore.
Couple: ce sera sand doute du Q x OC.
Bonjour;
Ayant récemment vu Skyfall (oui, je suis en retard, je sais^^"), je suis restée sans voix devant le changement de Q. Etant habituée au vieux monsieur ronchant, j'ai adoré sa nouvelle version (et puis Ben Whishaw, quoi!)
Bref, me revoilà avec une fic. Je ne sais pas encore combien de chapitre je vais faire.^^
Enjoy!
Chapitre bêta-lu par Keylisse ChainLock. Un grand merci à elle et à son travail^^
Q POV
Ce n'était pas le son de la pluie tapant à sa fenêtre qui l'avait réveillé en plein milieu de la nuit. Ni, plus tard le matin, la perceuse d'un bricoleur du dimanche. Et encore moins les aboiements d'un chien dans le voisinage.
Il savait qu'il aurait pu avoir un appartement par le MI6 mais pour rien au monde il n'aurait quitté la maison l'ayant vu naître, là, sur le sol dallé de rouge brique de la cuisine. Pour rien au monde il n'aurait pu dormir ailleurs qu'entre ces quatre murs d'un violet intense. Sa chambre, son environnement, le seul point d'ancrage dans sa vie depuis que ses parents étaient morts.
Q se leva, réveillé par les miaulements de son chat. Oui, Q était le genre de personne à dormir d'un sommeil de plomb et seul ce félin au pelage écaille de tortue pouvait le tirer du royaume de Morphée. Amusant, n'est-ce pas ? Moins pour son maître, cependant, qui faillit bien tomber une bonne dizaine de fois avant d'atteindre, son chat entre les jambes, la cuisine et la place stratégique de la gamelle du sac à puces.
« Oui, oui, je me dépêche.. »
Un miaulement plus profond que les précédents l'approuva. Enfin la tâche ardue de nourrir cet estomac sur pattes remplie, il s'étira longuement, son bâillement ressemblant à s'y méprendre avec les miaulements d'Oscar, le doux nom de son chat. Àla décharge de Q, il avait eu son premier et seul animal de compagnie alors qu'il venait de finir la lecture du 'portrait de Dorian Gray', dix ans plus tôt. Cadeau de son père lorsque le fils avait hacké le pentagone pour la première fois de sa vie, sans se faire prendre.
Se dirigeant automatiquement vers la salle de bain, il se frotta les paupières avant de se brosser énergiquement les dents. Il ne prenait pas de petit-déjeuner, se contentant d'une tasse d'Earl Grey à son bureau. Une douche plus tard, habillé de frais, il claqua doucement la porte de la demeure familiale, prenant bien soin de vérifier que la chatière marchait correctement. Certes, il avait installé un système électronique avec une puce dans le collier d'Oscar, reconnaissant son passage à lui et à lui seul, empêchant d'autres chats de pénétrer à l'intérieur, mais il préférait rester prudent. On ne savait jamais si un bug ne s'était pas immiscé entre hier et aujourd'hui.
Rassuré, c'est d'un bon pas qu'il partit à pied vers la station de métro la plus proche de chez lui.
Il avait eu un petit sourire lorsqu'il avait senti le désarroi de Bond devant le métro à l'heure de pointe. Il avait alors confirmé son hypothèse comme quoi l'agent 007 ne prenait pas les transports en commun. Bien trop ordinaire pour lui. À cette pensée, il eut un de ses micro sourires dont lui seul avait le secret.
Q, vêtu tel un étudiant de fac avec l'inévitable duo jean-New Balance, lut les derniers mails qu'il avait reçu alors qu'il dormait. Un en particulier lui fit froncer les sourcils. En parlant de Bond, voilà que ce dernier lui réclamait une entrevue. Peut-être que cet aimant à femmes allait enfin lui rendre les 43 gadgets qu'il devait à son Quartermaster depuis le début de l'année. Enfin bon, on pouvait toujours rêver, n'est-ce pas ?
Le métro se stoppa une nouvelle fois, une voix féminine annonçant le nom de l'arrêt. Se laissant dériver avec la foule, il emprunta le chemin de la sortie, respirant de nouveau un air frais et revigorant.
Pile à l'heure, les portes du MI6 s'ouvrirent en grand, accueillant solennellement Q. Les gens le reconnaissant lui jetèrent de discrets coups d'œil de bienvenue auxquels Q répondit distraitement, le nez toujours plongé dans son Sony Experia Z amélioré par ses soins.
Une tasse de thé Earl Grey chauffée exactement à la bonne température l'attendait déjà sur son bureau. L'agréable parfum de thé le mit immédiatement de bonne humeur. Quelle agréable attention...Venant de qui, il ne le savait pas encore. Bah..Il lui suffirait de relever les empreintes digitales puis d'effectuer une petite recherche avant de savoir qui était le responsable d'une telle surprise.
Q ne but pas immédiatement sa tasse fumante de thé, ne sachant pas encore qui l'avait déposée ici. Si son métier lui avait bien appris une chose, cela était de ne jamais se fier à personne.
Il prit les mesures nécessaires et attendit patiemment que son ordinateur trouve une paume de main correspondante aux empreintes laissées, finissant la lecture d'un article de science sur les dernières avancées technologiques. Il eut une grimace lorsqu'il vit qu'on l'avait pris de court et qu'un laboratoire français travaillait déjà sur les nouveaux alliages des vaisseaux spatiaux, ce dont le génie informatique avait déjà prévu de s'atteler dès le week-end prochain. Il soupira. Il ne lui restait plus qu'à trouver un autre domaine dans lequel s'amuser un peu.
Un discret bip émit par la seconde partie de son être, son ordinateur adoré, le sortit de ses pensées. Enfin les recherches étaient finies. Alors, qui ?
Ses pupilles, d'un bleu gris surprenant, s'écarquillèrent. Comment cela, aucune base de donnée à travers le monde (sauf quelques pays reculés tels que la Corée du Nord, l'Antarctique ou encore des contrées venues d'Afrique) n'était capable de lui fournir une réponse ? Comme si les empreintes venaient d'une personne n'ayant aucune existence terrestre...
Il allait poursuivre ses recherches lorsque la porte de son bureau s'ouvrit, laissant passer M accompagnée d'une adolescente. Q se leva instantanément devant son boss, jetant un rapide coup d'œil à la jeune fille. Ce n'était définitivement pas un membre de la famille de M, à supposer que cette dernière ait encore de la famille vivante, au vu de ses traits typiquement asiatiques. Il tiqua devant les menottes liant ses fins poignets et comprit qu'il s'agissait d'une prisonnière. Mais alors, que faisait-elle ici ? N'était-ce pas plus approprié de la mener directement dans les sous-sols, là où se trouvaient les cellules et les salles de torture ?
M salua froidement Q, ses yeux d'acier le fixant sans ciller. La première fois que Q avait eu à faire face à cette inflexible vieille femme, il avait été surpris de constater que le MI6 était dirigé par une personne aussi âgée, ridée et semblant à deux doigts de mourir d'une crise cardiaque. Puis, son regard avait rencontré le sien et il avait réalisé toute l'étendue de son erreur. L'aura glaciale de M obligeait quiconque à reconnaître son incroyable autorité. C'était une femme, non, une dirigeante capable d'aller au bout. La personnification même de la maxime 'la fin justifie les moyens'.
« Madame.
-Q. »
L'adolescente semblait exténuée, prête à s'écrouler sur le sol. Q ne pouvait pas voir ses yeux, cachés par une frange sale.
« Puis-je savoir en quoi je pourrais vous être utile ? »
Comme à son habitude, M fit visuellement le tour de la cage de verre dans laquelle se trouvait le bureau de Q, scannant son bordel organisé. Il était impossible pour le Quartermaster d'effectuer son boulot sans en répandre partout autour de lui. Des esquisses pour une montre minuteur de bombe dans un coin, une maquette d'une voiture équipée d'ailes dans un autre, des pots de stylos partout, et des câbles. Des centaines de câbles qui, traçant une toile d'araignée, reliaient son ordinateur portable dernier cri au réseau du MI6, à des enceintes créées par ses soins, à son Sony, ou encore à un disque dur externe. Du grand n'importe quoi dans lequel le jeune fautif se sentait comme un poisson dans l'eau et incroyablement nu lorsque tout cela était rangé une fois par mois sur ordre de M, incapable de travailler en sachant qu'une partie de ses locaux était dans un tel état chaotique.
« Si jamais j'apprends que vous avez, d'une quelconque manière, dégradé les locaux vous ayant été octroyés, je vous surveillerai personnellement pendant que vous rangerez quotidiennement vos affaires à l'ordre que JE leur attribuerai. »
Q n'avait pu que hocher la tête, intérieurement amusé de savoir que M était à ce point une maniaque du rangement. Remarquez, au fond cela ne l'étonnait pas autant.
« Je veux que vous testiez les connaissances de cette jeune femme, Q. Et que vous la surveillez, jusqu'à nouvel ordre. »
M sentit deux regards désapprobateurs peser sur ses épaules provenant des deux personnes présentes dans la pièce. Elle fixa plus durement son employé, ne s'occupant pas de la prisonnière.
« C'est un ordre. »
Sa voix claqua tel un fouet et Q ne put que répondre d'un ton atone :
« Bien, M. »
Le Headmaster quitta le bureau sans un regard ni un mot de plus, ses talons claquant même sur la moquette.
Un soupir retentit, poussé par la jeune femme.
« Et bien, voilà que j'échappe à la mort une fois de plus. Vraiment, je crois que les kami ne m'aiment pas assez pour m'accepter dans leur royaume. »
Elle rit doucement, presque pouffa de rire, ce qui fit douter Q sur la santé psychologique de son invitée.
« Je m'appelle L. Ravie de faire votre connaissance, Q. »
Elle lui tendit une main mais, étant menottée, fut forcée de lui présenter les deux.
« Ah. J'avais oublié ce petit...Souci. Pourriez-vous y remédier ? Ce serait sans doute plus pratique si vous devez me...Tester par la suite. »
Apparemment, l'anglais n'était pas sa langue maternelle. Elle butait sur quelques mots et possédait un petit accent que Q ne put s'empêcher de trouver mignon. Il se reprit et fouilla dans un des tiroirs avant d'en sortir une petite clé qu'il inséra dans la minuscule serrure, libérant les poignets meurtris de l'adolescente. Il nota au passage que sa peau blanche avait été arrachée par endroit, révélant la chair à vif. Depuis combien de temps avait-elle été emprisonnée ? Sans doute un long moment, telles que le laissaient supposer ses blessures. À moins qu'elle se soit débattue ?
Elle se frotta les avant-bras, fit quelques assouplissements musculaires avant de sourire au Quartermaster.
« Merci beaucoup, Q.
-De rien. »
Sans plus s'occuper d'elle, il retourna s'asseoir derrière son écran pendant que L faisait le tour de la pièce, prenant grand soin de ne pas frôler le moindre ovni posé souvent en équilibre instable sur le sol. Elle sautait, esquivait, se mouvait avec une grâce féline sur le sol, ses pieds nus dansant sur la moquette grise installée sur ordre de Q dès son arrivée à la tête de la section. Il n'aimait pas entendre craquer l'ancien parquet, préférant quelque chose de plus moderne, aussi.
Ce petit jeu dura quelques instants avant que Q crispa ses mâchoires, agacé par son cirque.
« Pourriez-vous cesser de bouger ? Vous me déconcentrez. »
Il n'eut pour toute réponse qu'un courant d'air que fit L en courant légèrement sur la moquette, rejoignant la porte à la vitesse de l'éclair et prenant des bras d'un agent venant de rentrer dans le bureau la caisse de bois qu'il tenait la seconde d'avant.
« Aww...Merci ! »
Elle sourit à 005 avant de plonger son nez dans la caisse, répandant ses affaires sur le rare espace encore vierge de toute présence. Piochant un Samsung Galaxy noir recouvert d'une brillante coque violette décorée au marqueur rouge sang, elle pianota dessus avant de brancher un volumineux casque tout aussi violet, muni, à ce que pu en juger Q, d'un réducteur de bruit.
« Au moins a-t-elle bon goût.»
Sur cette pensée, Q retourna à la confection d'un virus afin de tester les compétences de cette L. M ne lui avait pas précisé comment il devait la tester, il pouvait donc faire ce qu'il voulait.
Alors qu'il travaillait, il se posa de nombreuses questions. D'où lui venait cet étrange prénom ? Pourquoi était-elle dotée d'une simple lettre, tout comme lui d'ailleurs ? Était-elle un agent ? Si c'était le cas, pourquoi avait-elle été emprisonnée ? À la connaissance de Q, qui avait épluché la liste de tous les agents travaillant pour le MI6 qu'ils soient sous couverture ou non, personne n'était aussi jeune; la moyenne d'âge était de 30 ans. Il était une exception, avec ses 23 ans seulement. Le petit génie des Services Secrets, comme on le surnommait affectueusement ici. Il s'était fait à l'idée d'être le benjamin, même s'il avait du mal à faire valoir sa crédibilité ailleurs qu'entre les murs de la branche qu'il dirigeait.
Une dizaine de minutes plus tard, s'estimant satisfait de lui, il s'apprêta à challenger sa compagne forcée. Il se retourna vers elle...Et sut que ses projets venaient d'être contrecarrés.
Il eut face à lui le spectacle d'une boule de vêtements crasseux et de chairs martyrisées assoupie à même le sol. Soupirant, il appela un des médecins afin qu'elle soit le plus rapidement possible soignée. Il n'était pas aussi cruel que M, bien qu'il posséda ce regard dur propre au MI6.
Ce dernier détail lui fit penser que définitivement non, elle n'était pas de chez eux. Elle réagissait trop vivement, trop..Humainement, chaleureusement...Enfin bref, elle n'était pas cette machine froide et sans cœur que tous prétendait être ici. Alors, d'où venait-elle ? Curieux, il releva les empreintes de sa main, prenant soin de ne pas la réveiller, ainsi qu'un peu de sang sur sa joue. Elle avait la peau douce, nota-t-il au passage.
Alors qu'elle se faisait transporter, toujours endormie, vers les locaux hôspitaliers au sein même du MI6, il eut un hoquet. Les empreintes étaient exactement les mêmes que celles sur sa tasse de thé, désormais froide.
