Disclaimer: Tout les personnages, ainsi que les lieux, sont la propriété de JK Rowling. Cette fic se déroule un an après la chute de Voldemort, et certains éléments des livres (vous aurez la surprise au fur et à mesure^^) ont été modifiés pour rendre mon histoire plus riche et cohérente.

En espérant que vous apprécierez, Bonne lecture!

PS: C'est ma 1ère fic, alors soyez indulgents!

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Encore ce même cimetière, là où tout avait commencé, là où tout a fini.

Des corps inconscients ou sans vie gisent au sol. Parmi eux, une jeune fille brune tente de se relever, rampant vers une silhouette inanimée, celle d'un adolescent au teint pâle. Le visage habituellement couvert de tâches de rousseur est maintenant rougi par le sang, et les cheveux roux sont englués de boue.

Un peu plus loin, des personnes se battent.

Soudain, une voix glaciale rugit :

« Avada Kedavra ! »

Harry, essoufflé par son combat contre Voldemort, n'a plus la force de réagir lorsqu'il entend le Lord noir prononcer la formule de mort. Il ferme les yeux et guette sa mort prochaine.

Mais un corps frêle et gracile se lève et s'interpose. Sous l'impact du sort, le corps est projeté dans les bras de Harry.

« GINNNYYYYYY !!!!!!!! »

Elle s'est sacrifiée, par amour pour lui, elle qu'il avait juré de protéger.

Une rage sans nom s'embrasant dans sa poitrine, Harry se relève, auréolé de pouvoir, et se dirige implacablement vers l'homme qui est responsable de tous ses tourments depuis le jour de sa naissance. Les sorts jetés par son ennemi ricochent sur lui sans qu'il s'en rende compte, et une lueur de peur commence à briller dans les yeux reptiliens. Rien que par la pensée, il cloue Voldemort au sol d'un endoloris surpuissant.

Les rugissements de douleur du mage noir ne suffisent pas à ébranler sa détermination, et lentement, il s'agenouille sur le corps convulsé, pointant sa baguette au niveau du cœur.

« Pour toutes ces personnes que tu as tué de sang froid, pour tout le mal que tu as fait sur cette planète, je vais te tuer, ici et maintenant. » énonce simplement Harry.

Et en regardant Voldemort dans les yeux, il prononce la sentence :

« Avada Kedavra ! »

Une lumière verte et un vent violent se lèvent, emportant l'âme du mage avec les forces d'Harry…

… Qui s'éveille en sursaut, le visage ruisselant de larmes et le corps trempé de sueur. Toujours ce même rêve. Le passé ne le laisserait donc jamais en paix ? Ne pourrait-il donc jamais oublier ? Oublier qu'il avait perdu tout ce qui le maintenait en vie ?

Aujourd'hui il le savait, la prophétie était fausse, car après avoir tué Voldemort, il n'avait pas recommencé à vivre normalement. Son cœur, son corps et son âme conservaient trop de cicatrices qui saignaient encore en lui.

Cela faisait un an déjà qu'il avait emménagé dans ce petit appartement à Pré au Lard, en face des « Trois Balais », où Rosmerta le voyait chaque soir, jusqu'à la fermeture.

Au début, sa renommée avait encore grandi. De « Celui qui as survécu », il était devenu « Celui qui a vaincu ». Le ministère, qui était toujours sous la direction de , avait même insisté pour qu'il devienne co-directeur du département des aurors. Hermione et Ron l'avaient poussé à accepter, argumentant que le travail l'aiderait à se changer les idées, et même, à la longue, à oublier. Il avait refusé froidement. Voyant qu'Harry s'enfonçait jour après jour un peu plus dans la mélancolie et la solitude, ils l'avaient invité à des repas où les anciens amis de Poudlard qu'ils avaient en commun venaient pour discuter du bon vieux temps. Neville et Luna sortaient ensemble maintenant, comme Hermione et Ron, et même les sœurs Patil avaient des petits copains, des jumeaux eux aussi. Dans ces soirées, il se sentait plus seul que jamais, et rentrait chez lui toujours plus déprimé, aussi avait-il peu à peu cessé d'entretenir toute relation qui pouvait lui rappeler son passé.

Il se leva, enfila un caleçon et un jean, et comme chaque matin au réveil, alla se contempler dans le grand miroir de la salle de bain.

Durant ces deux années (une passée à chercher et à détruire l'un après l'autre les Horcruxes, ces fragments de l'âme de Tom Jedusor Jr, et l'autre à sombrer lentement dans les ténèbres de sa routine), il avait considérablement changé. Lui qui avait autrefois un teint halé, une musculature bien dessinée et un visage avenant, était à présent maigre à la limite du possible, pâle, avait le teint cireux et des poches noires sous les yeux. Cependant, les changements les plus importants s'étaient effectués à l'intérieur. Le sourire avait depuis longtemps fui son visage, et il était aujourd'hui sombre, renfermé sur lui-même, amer et continuellement sarcastique. Toute douceur et chaleur avait disparu de son regard, de son cœur.

Il tourna le dos à son reflet accusateur, passa rapidement dans le salon encombré de détritus, de bouteilles vides, et de choses encore plus inquiétantes, et se dirigea vers la porte. Il passa un marcel noir et rapiécé, et un blouson en cuir tout aussi élimé, puis sortit.

En arrivant dans la rue, il vit qu'il était midi passé. Peu importe, personne ne l'attendait plus nulle part, alors il n'avait pas à se soucier de l'heure. Le ciel était clair en cette journée du début du Printemps, et le soleil éclairait chaque chose d'une lumière douce, réconfortante. Du moins c'est ainsi que l'aurai vu une personne dans un état psychologique normal, car pour Harry, tout était gris, et les jours s'égrenaient avec une lenteur exaspérante dans un morne et éternel recommencement. Il entra aux « Trois Balais », salua silencieusement Rosmerta, puis alla s'installer à sa place habituelle, au fond du bar, d'où il pouvait en même temps voir l'extérieur et l'intérieur.

« Ce sera quoi aujourd'hui, Harry ? » demanda la voix familière de la gérante derrière lui.

« Des œufs brouillés et un double pur feu s'il te plaît ».

« Je ne pense pas que l'alcool soit recommandé au réveil 'Ry »

« Il ne me semble pas t'avoir demandé ton avis, si ? Alors j'apprécierai d'être rapidement servi s'il te plaît. J'ai à faire cette après midi. »

Le visage crispé et empourpré, Mme Rosmerta fit volte face et se dirigea vers le comptoir. A peine eut-il le temps de s'installer un peu plus confortablement que sa commande apparut devant lui.

« Merci », marmonna-t-il, en portant le verre à ses lèvres, dans un geste qui lui était maintenant devenu familier. Le whisky descendit au fond de son gosier, et lui brûla agréablement l'œsophage et l'estomac. Il mangea rapidement son assiette, finit son verre d'une longue gorgée, les yeux mi-clos, puis sortit en déposant une pièce d'or et une de cuivre sur le comptoir.

Il sorti son paquet de cigarettes de sa poche, en porta une à ses lèvres, puis l'alluma d'un claquement de doigts.

En réalité, il n'avait rien de particulier à faire aujourd'hui, mais il avait voulu se soustraire rapidement à la présence oppressante de Rosmerta, qui devenait jour après jour plus maternelle avec lui. Or, il n'avait besoin de personne. Personne.

Il erra longtemps dans Pré au Lard, et finalement ses pas le conduisirent à la route qui menait à Poudlard. D'après ce qu'il avait lu dans les journaux, l'école avait ré ouvert un an après la mort de son ancien directeur, sous la direction de Mme Mc Gonagall. Le lord noir n'étant plus de ce monde, les parents avaient renvoyé sans crainte leurs enfants à l'école.

Jusqu'à présent, Harry s'était toujours refusé d'y retourner, car il y avait là-bas trop de choses qui lui rappelleraient son passé révolu…Hagrid, Mc Gonagall, Mme Pomfresh, et tous ces recoins dont il gardait un souvenir précis, notamment le bureau de Dumbledore. Il resta planté là, au milieu du chemin, les yeux perdus dans le vague, seul.

Un frisson soudain lui remonta le long de l'échine, et mécaniquement, il s'engagea sur le chemin d'un bon pas, sans bien réaliser encore ce qu'il faisait. Au bout d'une dizaine de minutes environ, il aperçut la silhouette sombre de l'école se découper sur le coucher de soleil flamboyant. Rien n'avait changé. Il remonta le long de l'allée, et fut étonné de pouvoir ouvrir le portail sans aucune interpellation. Il le referma prudemment derrière lui, et franchit la distance qui le séparait du château en traînant des pieds, la tête basse, car il ne voulait pas encore admettre qu'il était en train de revenir ici, à Poudlard, lieu qui avait été sa maison, et bien plus que cela durant six longues années. Il déboucha sur le hall, et c'est en entendant le brouhaha qui montait de la Grande Salle qu'il réalisa qu'il était l'heure du dîner, et par conséquent qu'il ne pourrait entrer sans se faire remarquer. Au fond de lui, une petite voix lui disait de faire demi-tour, de retourner chez lui, et d'oublier cet endroit.

« Mais c'est ici chez moi, et nulle part ailleurs. » répondit-il à haute voix.

« Il est temps pour moi de faire face à mes peurs. Je suis fatigué de fuir continuellement. Le moment est venu. »

Et il arrangea sa tenue d'un geste ample de la main, et abandonna l'idée de dissimuler sa maigreur et ses traits tirés derrière un sort de transformation au moment même où elle lui vint à l'esprit. Il avait décidé d'arrêter de se cacher, alors autant assumer ce choix jusqu'au bout.

Il prit une profonde inspiration, ferma les yeux, et poussa le battant de la porte qui le séparait de la Grande Salle…Du fait qu'il était très nerveux, il l'avait poussé un peu fort, et elle alla claquer contre le mur dans un fracas assourdissant. Un silence gênant tomba immédiatement, et des centaines de têtes se tournèrent vers lui. Il tremblait de tous ses membres, mais il savait qu'il ne devait pas abandonner aussi près du but, et il avança donc au milieu des tables, la tête droite, les mains crispées et moites. Il remarquait que les élèves ne le reconnaissaient pas, bien que cela ne le dérange pas. Cependant, il fut attristé en voyant que les yeux des professeurs cherchaient dans leur mémoire pour tenter de se rappeler qui était cette personne qui avait fait irruption dans leur école. Il rechercha un regard ami parmi les professeurs présents à la table, mais il n'y vit que de l'incompréhension, et même parfois une trace de peur.

« Je suis revenu… » Tenta t-il.

« Excusez-moi Monsieur, mais qui êtes vous ? » demanda Mc Gonagall, hésitante.

Harry baissa la tête, déçu. Après tout, il aurait dû s'attendre à ça. Cela faisait un an qu'il vivait reclus dans son petit appartement, et il avait beaucoup changé depuis. Alors il fit ce qu'il faisait quand il était jeune pour se faire reconnaître, sachant qu'encore une fois, la magie allait opérer. Il remonta sa main sur son front, dévoilant la terrible cicatrice qu'il avait de nombreuses fois essayé de faire disparaître en vain. Des murmures montaient peu à peu dans la salle, les élèves se demandant qui pouvait bien être cet étranger.

« Harry !!?? C'est bien toi ?? » s'exclama la directrice.

Harry acquiesça, esquissant un sourire, le premier depuis un an maintenant, des larmes lui montant aux yeux.

« Oh mon Dieu !! Je croyais ne plus jamais te revoir ici ! »