Salut à tous. Cette fois, ce n'est pas un one-shot mais une histoire en plusieurs chapitres que je vous propose. Cette histoire s'intitule "le roi de l'illusion" (vous comprendrez la signification de ce titre plus tard) et se déroule entre l'arc Enies Lobby et l'arc Thriller Bark. Franky fait donc partie de l'équipage.
De l'aventure, de l'action, de la romance aussi (du LuNa, je commence à petite dose dans les premiers chapitres pour en faire davantage dans les suivants) vous attendent dans ce récit.
Avertissement : T pour quelques remarques grossières et pour un éventuel lemon au cours de l'histoire.
Disclaimer : Eiichiro Oda, tout t'appartient et je ne discute pas.
Bonne lecture à tous !
Le roi de l'illusion
Chapitre I : Un visiteur inattendu
Loin de nos héros, sur la petite île tranquille de Sealy, dans la charmante petite ville de Beaufouilly-en-loques, un bar sympathique, rempli d'habitants joyeux où règne une atmosphère bon enfant, est en pleine effervescence …
- Alors, ça vient ce rhum ?
- Qu'est-ce qu'elle fout, y a plus de pinard à cette table !
- Du vin, encore du vin !
Une serveuse, proche de la dépression nerveuse et transportant un plateau rempli de bouteilles d'alcool, tentait tant bien que mal de se faufiler parmi les tables. Le bar était bondé. La plupart des clients étaient des pirates venus des quatre coins des mers pour se détendre et s'amuser dans une atmosphère douce et paisible.
- Eh, vise un peu son cul ! S'écria un des pirates en désignant la serveuse, expirant par la même occasion de sa bouche une haleine plus parfumée qu'à l'ordinaire.
- Ouah, elle est bonne ! Renchérit l'un de ses compères en émettant une jolie sonorité buccale, marquant ainsi le stade de sa digestion.
- Eh, les gars ! Cria un pirate dégarni. On fait la chenille ? (1)
Et c'est dans un enthousiasme populaire indescriptible que commença la file indienne tant attendue, dans des hurlements et des crachats de nourriture et de vin. La petite danse populaire provoqua pas mal de dégâts, notamment du côté des verres qui se fracassèrent au sol dans un bruit sourd. La serveuse poussa un soupir. Le nettoyage allait être long et fastidieux après ça. Alors qu'elle ramassait quelques débris de verre, la porte s'ouvrit.
- Bonsoir, lança le nouveau venu. J'ai l'impression que je me suis encore trompé d'île.
Ignorant l'ambiance survoltée de ce bar où les pirates sautaient à présent à pied joint sur les tables, l'homme âgé d'une vingtaine d'année dépoussiéra sa cape grise de voyage. Plusieurs cheveux tombaient pèle mêle sur son front et ses yeux étaient protubérants. Coiffé d'une sorte de toque rectangulaire où était dessinée une petite spirale dorée et vêtu d'une longue veste bleu nuit, il sourit à la serveuse.
- C'est complet, monsieur, dit-elle d'un ton vraiment désolée, contente de tomber sur un être enfin civilisé.
- Regardez les mecs, on a un invité on dirait ! Hurla un pirate en pointant du doigt l'étrange arrivant.
Tous les corsaires se tournèrent vers lui et rirent à gorge déployée.
- C'est qui ce gus ?
- Matez moi cette tronche !
- Quel tocard ! Il s'est cru au carnaval ?
- Venez les gars, on va rigoler un coup !
Les pirates s'approchèrent du nouveau venu. Ils étaient tous bien plus grand que lui.
- Oui en effet, je crois que je ferai mieux de partir, dit le jeune garçon en remerciant la serveuse d'un air rêveur.
Alors qu'il se retournait, un pirate au ventre bedonnant mit sa main sur son épaule.
- Où est-ce que tu vas gamin ? Reste là, on va s'amuser.
- Sans façon, répondit le jeune à la toque en essayant de continuer son chemin.
- J'ai dit : Reste là ! Insista le pirate en refermant sa main sur son épaule avec plus de force cette fois-ci.
Alors que les pirates s'avançaient vers lui, le jeune homme sortit un petit sachet de sa poche. Le tissu était de couleur bleue. Il envoya une partie du contenu du sachet - en l'occurrence de la poudre violette - sur les clients éméchés.
- C'est quoi ce truc ? Dit le pirate au ventre proéminant.
- Je me sens bizarre…dit un autre marin en clignant plusieurs fois des paupières.
Soudain, tous les pirates se redressèrent subitement. Le pirate bon vivant regarda le possesseur de la poudre d'un air surpris. Il retira immédiatement la main de son épaule d'un air gêné.
- Oh, je vous prie de m'excuser, jeune homme, dit-il d'une voix étrangement courtoise. Je me suis laissé emporter.
- Il n'y a pas de mal, sourit le jeune homme. J'ai l'impression que je me suis encore gouré d'endroit.
Il quitta le bar d'un pas empressé. La serveuse, interloqué, contempla les pirates qui avaient regagné tranquillement leur table et qui étaient à présent droit sur leur chaise.
- Mademoiselle, est-il possible d'avoir une tasse de thé ? Demanda poliment un pirate à la voix éraillée qui avait pourtant été l'instigateur de la fameuse « chenille ».
- Je prendrai bien un sorbet à la vanille avec mon café crème, s'il vous plait, commanda le pirate qui avait provoqué le jeune garçon.
- Bien, mes amis, que diriez vous de jouer aux dominos ? Proposa un des clients. (2)
- Avec plaisir, scandèrent joyeusement les pirates en faisant attention de ne pas crier pour ne pas réveiller les gens qui dormaient à cette heure.
La serveuse écarquilla les yeux et se pinça plusieurs fois pour savoir si elle rêvait ou non. Elle devait bien l'avouer : ce boulot nuisait très clairement à sa santé mentale. Ou alors, elle picolait sans s'en rendre compte. Elle partit à la cuisine tandis que les pirates commençaient leur sulfureuse et passionnante partie de dominos.
Le lendemain matin, à bord du Thousand Sunny…
AH, C'EST PAS VRAI !
Un cri mélodieux retentit. Nami, dans une fureur qui ébranla le bateau tout entier (7 sur l'échelle de Richter), sortit en trombe sur le pont recouvert de la fameuse pelouse verte.
- OU EST CET ABRUTI DE CAPITAINE ? Vociféra-t-elle. IL VA M'ENTENDRE !
- Qu'est-ce qui se passe ? Demandèrent Usopp et Chopper d'une même voix.
- Oï, Nami, arrête de crier, se plaignit Zoro en fronçant les sourcils. Tu me bousilles les tympans, là !
- Je t'ai pas sonné ! Cria-t-elle en guise de réponse. Où est Luffy ?
- Je ne l'ai pas vu ce matin, avoua Usopp. Pourquoi, qu'est-ce qu'il a encore fait ?
- Cet idiot a encore tout dépensé sur la dernière île où nous avons accosté ! S'exclama Nami avec colère. Je viens de faire les comptes et j'ai remarqué qu'il a dépensé tout l'argent que je lui avais « confié » !
- C'est pas très malin de ta part, fallait pas lui prêter, rétorqua Zoro. Luffy n'est pas du genre à placer l'argent qu'il reçoit sur un compte bancaire. Dès qu'il voit de la viande, tu peux être sûr que les réserves d'argent sont à sec.
- Lui prêter de l'argent pour qu'il s'achète de la viande, ok, mais pour qu'il s'achète des bibelots ridicules, ça non ! Fulmina Nami. De toute façon, je lui en avait donné en cas de besoin et uniquement pour ça ! Chez moi, l'argent s'appelle reviens.
- Ah bon ? S'étonna Chopper. C'est marrant d'appeler les berrys de cette façon.
- Mais quels bibelots a-t-il acheté ? Demanda Usopp sans tenir compte de la remarque de Chopper.
- Un singe musicale tenant une cuisse de poulet et répétant sans cesse : « I love food during the fair ! » intervint Robin, le sourire aux lèvres.
- Un réveil en forme de crocodile, ajouta Franky qui la suivait. Greeeeaaaattt !
- Mes superbes Vénus, demanda Sanji qui fit son apparition en s'adressant à Nami et Robin, vous ne sauriez pas à qui appartient le costume de la panthère rose dans la cuisine ?
- Ah ouais, je vois, la BD sur « Barbe Rouge contre attaque », c'est à lui, dit Zoro, un petit sourire en coin.
- Il n'a pas aussi acheté des fausses brochettes de poisson en plastique ? Questionna Chopper auprès des autres. J'en ai vu dans sa cabine.
- JE VAIS LE TUER ! S'écria Nami, les poings serrés en repartant vers les compartiments.
- Ça sent le roussi pour le capitaine, constata Usopp en déglutissant. J'aimerai pas être à sa place.
Un peu plus haut, dans le ciel…
- Dites Tokbaz, vous ne croyez pas qu'on est trop haut…de javel ? Croassa une sorte d'oiseau au bec acéré et au plumage noir strié de jaune. On ne voit pas grand-chose de là…si, do ! (3)
Sur son dos, le fameux jeune homme coiffé de sa toque et vêtu de sa cape grise, jeta un sourire bienveillant à son animal.
- Ne t'inquiètes pas, ma vue est excellente, mon fidèle Grapille, dit-il pour le rassurer. Un scientifique ne se trompe jamais.
- Faîtes attention de ne pas tomber…bé dans l'eau du bain…marie, répondit l'oiseau en continuant ses étranges phrases. Je ne sais pas si j'arriverai à vous rattraper aussi facilement…ton en galoche.
- Pas de panique, cet objet me permettra d'échapper à une mort certaine, lui assura Tokbaz en sortant deux ailes vertes semblables à celle d'un démon. Ça me donne une allure de super héros.
- Super zéro, plutôt…tard que jamais, murmura Grapille plus pour lui-même que pour son maître.
Tokbaz tenta d'enfiler ses ailes mais il devait avouer qu'elles étaient trop grandes. Et sans le vouloir, il érafla l'une des ailes de Grapille qui croassa et sursauta violemment, pris de panique. Tokbaz fut désarçonné.
- Oh non…bril du monde ! S'écria Grapille épouvanté. Maître…et centimètre !
Tokbaz, dans sa chute, tenta de mettre ses ailes portatives mais il échoua lamentablement.
« Je suis paumé et je suis sur le point de tomber dans la flotte. C'est décidemment pas ma journée ! » Pensa-t-il en essayant de battre des bras comme son oiseau mais cela ne changea en rien sa situation.
Sans le savoir, son petit sachet en tissu bleu s'échappa de sa poche. Alors qu'il plongea dans l'eau, le petit sac atterrit quant à lui sur le Thousand Sunny, en plein sur la tête de Zoro qui s'entraînait.
- C'est quoi ce truc ? Grogna-t-il en retirant le sac de sa tête.
Il fixa le sachet d'un air méfiant. Visiblement, ça avait tout d'un sachet banal.
- Pff, ça me dérange, allez du balai, dit-il en lançant le sac loin de lui.
- Regarde où tu vises, Marimo, râla le cuisinier, la cigarette à la bouche, attrapant l'objet au vol. C'est quoi ?
- J'en sais rien et je m'en fous, répondit le bretteur. Maintenant, tu permets, j'ai d'autres choses à faire.
Sanji observa un moment le petit sachet sans rien dire. Ça ressemblait à ceux utilisés pour les aromates.
- Peut-être que ce sachet m'aiderait à embellir les plats de mes douces nymphes, dit-il en arborant son expression d'amour transit coutumière.
Il ouvrit le sachet et commença à humer…bof, ça ne valait rien. Ce n'était qu'une espèce de poudre malodorante. Alors qu'il regagnait sa cuisine, il cligna des yeux plusieurs fois.
« Bon alors que fais je préparer à mes chéries ? …hum… Je ne sais pas trop en fait…à vrai dire, ça me barbe de faire la cuisine, c'est tout le temps pareil…tout ça pour des ingrates…non, franchement, laissons tomber ».
Sanji lâcha sa casserole d'un geste brusque et quitta sa cuisine sans un regard en arrière. Sur le coin d'une table, son paquet de cigarettes avait été posé à côté du petit sachet bleu.
Luffy avait finalement été retrouvé par Nami car il n'avait pas réussi à s'empêcher de gesticuler dans le placard de rangement dans lequel il s'était caché. Il avait réussi à parlementer avec la jeune fille qui ne l'avait frappé que deux fois (c'était peu par rapport à ce qu'il redoutait), en acceptant de lui donner les trois quart du prochain trésor qu'il trouverait et de revendre au moins deux objets qu'il avait récemment acheté. Tandis qu'ils regagnaient le pont, ils virent Sanji accoudé au rebord du navire.
- Ohé, Sanji ! Cria Luffy. De la viande ! Le fait de me cacher m'a donné faim !
- Va te la faire toi-même, répliqua Sanji d'un ton sec. J'ai pas envie de cuisiner aujourd'hui.
Nami demeura littéralement surprise. Sanji qui ne voulait pas cuisiner, ça n'arrivait pour ainsi dire jamais. Qu'est-ce qui lui arrivait ?
- Pourrais-je avoir un verre d'eau, s'il te plait, Sanji-kun ? Demanda-t-elle pour voir sa réaction.
S'attendant à une tornade de cœurs et de « j'y cours, j'y vole, ma Nami-swan adorée ! », Sanji la regarda dédaigneusement.
- Je ne suis pas ton valet. Tu peux aller te servir toi-même, la détrousseuse.
Le ton méprisant de Sanji abasourdi totalement Nami. Luffy fronça les sourcils.
- Hé, tu parles pas à Nami comme ça, ok ? Prévint-il d'une voix devenue sérieuse.
Le cuisinier haussa les épaules, indifférent.
- C'est parce que t'es le capitaine que je ne dis rien. Sinon, ça fait longtemps que j'aurais quitter ce navire. Qu'est-ce qui t'as pris t'accueillir à ton bord ces deux pimbêches ?
Nami était trop sidérée pour prononcer le moindre mot. Luffy était plutôt en colère mais Nami l'empêcha de commettre une quelconque bêtise.
- Il n'a pas l'air dans son état normal, murmura-t-elle à son oreille. Il a dû se passer quelque chose.
Zoro devait l'avouer, ses exercices lui avaient donné faim. Après s'être changé, il alla directement dans la cuisine. Il fut étonné de ne pas y trouver le cuistot à la mèche rebelle fourré près de ses fourneaux. Mais ça lui était égal. Alors qu'il allait ouvrir le frigo, il remarqua le paquet de cigarettes de Sanji sur la table, abandonné. Puis il remarqua posé à côté de l'objet fétiche de Love Cook le fameux petit sachet bleu qui avait accidentellement atterri sur sa tête. Intrigué, il le prit pour savoir ce qu'il contenait quand Usopp et Franky entrèrent.
- Hé, Zoro, qu'est-ce que tu fiches là ? L'interrogea Usopp. Où est Sanji ?
- J'en sais rien, dit le bretteur en reposant le sachet sur la table.
- C'est quoi ce truc ? Demanda Franky, curieux.
- J'allais l'ouvrir justement, déclara Zoro en reprenant le sachet et en l'ouvrant devant le regard intéressé des deux autres.
Un peu plus tard, Chopper, qui avait terminé son livre, se rendit à la cuisine. Personne. Content de ne pas être chassé par Sanji, il allait se servir quand Robin entra à son tour, le faisant sursauter.
- Tout le monde est dehors, on dirait, dit-elle simplement.
- Ah euh…oui, je pense, acquiésa le petit renne.
L'archéologue allait repartir quand elle remarqua un petit sachet bleu légèrement renversé sur la table.
- Ça t'appartient ? Vérifia-t-elle auprès de Chopper.
Le renne fit « non » de la tête et fixa la poudre, intrigué. Elle était toute violette.
Un peu plus loin, après un sauvetage difficile et laborieux...
- Grapille, si j'avais un trésor, je te l'aurai donné sur le champ, dit Tokbaz en tentant de reprendre une respiration normale.
Trempé, il était sur le dos de Grapille qui continua de voler, en plus basse attitude cette fois-ci.
- J'ai eu du mal à vous récupérer…mi, fa, sol, avoua Grapille, fatigué par la sottise de son maître. Vous couliez tellement vite…amine B renforce les os. La prochaine fois, restez tranquille…est bête !
Tokbaz se releva quelque peu. Il sentit que l'une de ses poches était bien légère par rapport à d'habitude.
- Ma poudre de Conflit Corpus ! S'écria Tokbaz en fouillant ses poches, faisant sursauter violemment Grapille. Je ne l'ai plus !
- Si c'est dans la mer, n'en parlons plus…tôt deux fois qu'une, soupira longuement l'oiseau. Par contre, j'ai vu un bateau pas très loin de votre chute…d'eau. On peut aller voir, si vous voulez…née.
- Allons-y ! ordonna Tokbaz. Ah au fait, Grapille ?
- Oui…stiti ?
- A partir de maintenant, ne parle que si je t'interroge, maugréa son maître en se tenant l'arrête du nez. Tu es un oiseau très fatigant. Ça ne m'étonne pas que tu fasses partie de la catégorie des oiseaux migraineux.
Sur le Thousand Sunny
Quel ennui ! Se lamenta Franky, complètement déprimé. Il n'y a rien à faire sur ce vieux raffiot.
- T'as raison, acquiésa Chopper dont l'expression menaçante rappelait un tigre enragé après que quelqu'un lui ai marché sur la queue. On s'emmerde ici.
Zoro se tenait à l'écart des autres, apeuré. Effrayé à l'idée qu'ils puissent le blesser, ses katanas avaient été posé loin de lui. Robin, assise sur l'un des rebords du bateau, balançant ses jambes, se mit à glousser plus fort que d'habitude.
- Quelqu'un est partant pour un strip poker ? Lança-t-elle d'une voix forte et légèrement aguicheuse.
Nami, horrifiée, essayait de rassembler ses esprits. Mais qu'est-ce qui clochait aujourd'hui ? Luffy, lui, ne comprenait plus rien.
- Moi, je vais me coucher, je me sens si désemparé…annonça Franky en quittant les lieux. Tout est si triste…
Le charpentier, la tête basse, ne vit pas le geste obscène de Chopper qui ne ressemblait plus du tout à un mignon petit renne. Alors que Nami se tenait la tête, croyant faire un cauchemar, Luffy s'avança vers l'épéiste.
- Eh Zoro, qu'est-ce qui se passe ? T'as l'air bizarre… T'as pas tes katanas avec toi ?
- Ne me parle plus de ces horribles objets tranchants, dit Zoro en se bouchant les oreilles d'un geste théâtrale. La violence ne résout rien. Nous devons faire preuve de calme et de philosophie pour régler les conflits. La paix est à ce prix.
- Nani ? (4)
Ahuri, Luffy haussa un sourcil. Il allait parler mais il fut interrompu par Robin qui s'écria :
- Eh les gars, si on faisait un barbecue ?
- Toi la femelle, on t'a assez entendu ! Cria Sanji pour tenter de la faire taire.
- Oh l'autre, eh ! S'exclama Robin en s'esclaffant comme une dinde. J't'ai pas causé à toi ! (5)
- Du calme, mes braves compagnons, intervint Zoro en signe d'apaisement. La colère est mauvaise conseillère.
- Eh artichaut, si tu allais voir là bas si j'y suis ? Dit Chopper en le toisant méchamment.
- Qu'il y aille avec ces deux là, renchérit Sanji en désignant Nami et Robin d'un air dégoûté. Les femmes n'ont rien à faire sur un bateau pirate.
L'archéologue lui donna une baffe grâce au pouvoir de son fruit du démon. Chopper ricana d'un air mauvais. Sanji retroussa une de ses manches, prêt à la corriger.
- Stop ! Cria Nami en lui donnant un coup sur la tête pour l'arrêter. Vous allez me rendre dingue !
- Dingue de moi, non ? Dit une voix derrière elle.
Usopp se tenait près de la chambranle de la porte. Il avait mis du gel dans ses cheveux et ses dents étaient toutes blanches. Il portait un horrible costume marron où une rose était accrochée à sa boutonnière.
- Personne ne résiste au charme de…mister Usopp !
Les yeux de Nami faillirent sortir de leurs orbites. Elle essaya de se retenir de rire aux éclats mais c'était peine perdue. Devant les regards perplexes et de pitié - notamment de la part du cuisinier - elle laissa échapper un énorme fou rire.
- Nami, ne me dis pas que t'es devenue tarée à ton tour, s'inquiéta Luffy, peu réjoui à la perspective d'être entouré d'un équipage entier de zinzins.
La navigatrice reprit son souffle difficilement. Usopp lui fit un clin d'œil, croyant que son physique l'avait ébloui et respira le parfum de la petite rose qu'il détacha de sa veste.
- Mon courage et ma prestance t'ont séduit sans aucun doute, dit-il dans un sourire à rendre jaloux un présentateur télé.
- Qu'est-ce qui lui prend à ce débile ? Cracha Chopper.
- Ouf, ce n'est pas un guerrier, c'est juste Usopp, dit Zoro, soulagé.
- Il est marrant, cui-là ! Affirma Robin en se tortillant sur place. Au fait, personne n'a de chewing-gum ?
- Pas pour toi, en tout cas, maugréa Sanji en lui jetant un regard hargneux.
- Luffy, dit Nami en le prenant par le bras. Viens avec moi, j'ai à te parler.
Ils rentrèrent à l'intérieur du navire et allèrent dans le petit salon où était disposé le gigantesque aquarium. Nami lâcha le bras de son capitaine.
- C'est catastrophique ! Se lamenta-t-elle. Ils sont devenus complètement fous !
- Du calme, Nami, dit Luffy, plus sérieux qu'à l'ordinaire. C'est juste aujourd'hui. T'inquiète, on trouvera bien une solution.
Un silence s'installa entre eux. Étonnée de ce changement de ton, Nami esquissa un petit sourire à son encontre. Il savait toujours trouver les mots pour dédramatiser la situation.
- Tu as raison, le mieux c'est de réfléchir au problème calmement.
- Exactement.
- Tout d'abord, nous devons savoir ce qui leur a causé un tel changement, déclara Nami. Je ne les ai jamais vu agir de la sorte. On dirait que leur personnalité s'est totalement inversé.
- Moi, j'ai surtout trouvé qu'ils avaient l'air le contraire de ce qu'ils sont, ajouta Luffy, en activant tous ses neurones pour aider sa navigatrice.
Une goutte passa derrière la tête de Nami.
- C'est ce que je viens de dire, soupira-t-elle, un peu déçue que le « Luffy mature » ne dure que quelques secondes. Nous devons trouver une solution rapide et efficace.
Luffy contempla sa navigatrice silencieusement. Trouver les solutions aux problèmes, c'était son domaine, pas le sien. Il préférait se contenter d'approuver ce qu'elle dirait sans trop se poser de questions.
- Le mieux à faire serait de les faire examiner par un médecin, dit Nami au bout d'un moment. Chopper étant lui-même affecté par cet étrange phénomène, il faut qu'à la prochaine île, nous trouvions un remède à leur comportement…
Tout à coup, un bruit sourd se fit entendre, la faisant sursauter. Luffy se précipita vers la cause du tumulte, suivi de près par Nami. Arrivés sur le pont, ils découvrirent un homme d'une vingtaine d'année, habillé d'une cape et coiffé d'une toque rectangulaire, accompagné d'un étrange oiseau dont le pelage était strié de noir.
Chaque membre de l'équipage avait réagi différemment devant le nouveau arrivant. Sanji s'était détourné de lui, dédaigneux tandis que Zoro était parti se cacher derrière un tonneau. Chopper avait jeté au nouveau venu un regard venimeux, Usopp l'avait toisé avec arrogance et Robin n'avait pu s'empêcher d'éclater de rire.
- Bien le bonjour, messieurs et dames, je suis le grand inventeur Tokbaz, membre de l'équipage du capitaine Sakaku, se présenta le nouvel arrivant.
Luffy ne put s'empêcher de pouffer devant l'aspect incongru de ce visiteur.
- Ouah, il est marrant celui là ! Ha ha ha !
- Ce n'est pas le moment de rigoler ! S'énerva Nami. L'heure est grave ! Je peux savoir ce que vous voulez ? Rajouta-t-elle en s'adressant à Tokbaz.
- J'ai perdu ma poudre de Conflit Corpus, expliqua Tokbaz, dépité. Elle est à l'intérieur d'un petit sachet bleu. N'a-il pas atterri sur votre bateau de pêche par hasard ?
- Conflit Corpus ? Répéta Nami qui n'avait jamais entendu ce nom auparavant.
- Tout à fait, répondit Tokbaz. C'est une poudre de mon invention. Elle permet de modifier la personnalité. Par exemple, si une personne est d'un naturel enthousiaste, le simple fait de sentir la poudre provoque chez elle un bouleversement psychologique et inverse son caractère. Au lieu d'être heureuse, elle sera triste et vice-versa.
Nami demeurait stupéfaite. C'était la première fois qu'elle entendait parler d'une telle poudre. Luffy, qui n'avait pas compris grand-chose de l'échange, demanda :
- Tu ne serais pas docteur ?
- Ne me compare pas à ces charlatans, s'indigna Tokbaz, offensé. Je suis un artiste, pas un vulgaire toubib des mers. N'est-ce pas, Grapille ?
L'oiseau ne prononça pas un mot. Tokbaz lui donna un coup sur le crâne.
- La moindre des politesses est de répondre quand on s'adresse à toi, s'exclama l'inventeur, irrité.
- Vous m'avez dit de me taire alors je me tais…d'oreiller, lança Grapille d'un ton indifférent.
« Quelle blague pitoyable ! » pensa en elle-même Nami, consternée. Le capitaine, lui, riait à gorge déployée.
- Trop fort ! Il est zarb' ce piaf !
- Grapille, tu es la créature la plus épuisante qui m'ait été donné de rencontrer, décréta Tokbaz.
L'oiseau se détourna de lui.
- En tout cas, je ne suis pas le genre à faire tomber mes poudres n'importe où…est donc or ni car, maugréa-t-il à voix basse.
- Quoi qu'il en soit, reprit Tokbaz d'une voix forte en se tournant vers Luffy et Nami, pourrais-je récupérer ma poudre je vous prie ?
- Mais nous n'avons pas une telle poudre à bord, répondit Nami. Enfin, je ne crois pas…
- Bien sûr que si, petite écervelée, intervint Sanji en croisant les bras. Il y a un sachet bleu contenant cette poudre dans la cuisine.
- Quoi ? S'écria Nami en retenant Luffy par le col pour qu'il ne jette pas le cuisinier par-dessus bord. C'est maintenant que tu me le dis ?
Sanji haussa des épaules, indifférent. Nami partit en direction de la cuisine et revint une minute plus tard, le sachet à la main.
- Ma poudre de Conflit Corpus ! Cria Tokbaz, soulagé.
Il tendit les bras pour la reprendre mais Nami ne l'entendait pas de cette oreille.
- Pour la récupérer, vous en donneriez combien ? Dit-elle, ses yeux se transformant en berrys.
Tokbaz, effaré, la regarda.
- Mais je n'ai pas d'argent ! Le capitaine Sakaku me donne juste quelques berrys pour le matériel et la nourriture de Grapille. Je n'ai rien à vous offrir.
- Juste au moment où ça devenait intéressant, dit Nami, déçue.
Elle allait lui rendre son sachet mais elle se ravisa, se rappelant de l'état de ses compagnons.
- Minute ! Notre équipage a respiré cette poudre et a perdu sa personnalité d'origine. Quelle est la solution pour que tout redevienne comme avant ?
- La même chose, dit Tokbaz comme si cela paraissait évident.
Devant les regards silencieux de Luffy et de Nami, l'inventeur expliqua :
- Lorsque la personne a humé cette poudre, il faut la lui faire respirer à nouveau. Elle retrouvera son ancienne personnalité.
Nami mit en pratique ses conseils en lançant sur Robin une poignée de poudre. Aussitôt, l'archéologue cligna plusieurs fois des yeux et reprit son attitude coutumière. Nami réitéra son action plusieurs fois de suite. Luffy alla chercher Franky pour qu'il reprenne sa personnalité. Au bout de quelques minutes, tout le monde avait repris un comportement normal.
- Mais qu'est-ce qui m'a pris de porter un costume pareil ?
- Où sont mes katanas ?
- Ne plus fumer, en voilà une idée…
- YEEEAAAHHH, je me sens en pleine forme !
- Quelle drôle de sensation…
- Oui, je dois avouer que ce n'était pas très agréable...
Nami rendit le sachet à Tokbaz qui le serra contre sa poitrine.
- Ma poudre ! Oh, que je suis heureux de te revoir ! J'ai réussi à te récupérer sans une égratignure !
- A ta place, je n'en serais pas si sûr, déclarèrent plusieurs voix aux alentours.
Une aura meurtrière émanait de ceux qui avait subi accidentellement les effets de la poudre. Tokbaz recula précipitamment, levant les bras en signe d'apaisement.
- Écoutez, on peut s'expliquer…
- C'est tout vu, scandèrent les victimes du sachet bleu, se préparant à l'offensive.
- Qu'est-ce qu'ils vont faire ? Demanda Luffy en se tournant vers Nami.
- Montrer à ce type leur vraie personnalité, sourit-elle en regardant Tokbaz demander à Grapille de l'aide.
- Grapille, à l'attaque ! A L'ATTAQUE !
L'oiseau ferma les yeux et fit signe de n'avoir rien entendu.
- Santoryu !
- Tres fleurs !
- Rumble ball ! Arm-Point !
- Gigot !
- Bille explosive !
- Fresh Fire !
- OUUUAAAAAHHHH !!! GRAPILLE, TRAITRE !
Fin du chapitre I
Notes :
(1) La chenille : peut-on faire plus vulgaire et ringard ?^^
(2) Un vrai jeu pour les papys, les dominos !
(3) Si ce personnage sort des jeux de mots aussi nazes, c'est dû à son caractère, c'est donc indépendant de ma volonté.
(4) Nani = mot japonais qui signifie « Quoi ou Comment ? »
(5) Je ne corrige pas les affreuses fautes de Robin, elle n'est pas dans son état normal.
Auteur : Et voilà, fin du premier chapitre.
Sanji, outré : Tu te fous de moi ? Comment as-tu osé me faire dire de telles choses envers Nami-swan et Robin-swan ?
Zoro : Le cuistot ringard a raison, pour une fois. T'es sûr d'être tout à fait net ? Je me comporte pas comme Usopp, j'te signale .
Sanji : C'est qui le cuistot ringard, bambou desséché ?
Usopp : Quoi ? Il n'y a pas plus fier guerrier et courageux représentant de la justice que le capi…
Luffy, le coupant : Moi j'ai trouvé ça marrant. Surtout la tronche du gars et du piaf.
Nami, se tournant vers l'auteur : N'empêche, tu oses nous compromettre dans ton histoire de fous. Comme si on n'était pas déjà assez utilisé !
Franky, mécontent : Et mon rôle est hyper minime ! A part trois phrases, j'existe pas du tout dans cette fic !
Auteur : …
Chopper : Il compte faire un deuxième chapitre avec toutes ces réclamations ?
Robin : Il semble que c'est au programme. A moins qu'il ne se soit enfermé dans un profond mutisme et ait éteint son ordi, conscient que son histoire allait se faire non seulement lyncher par les principaux protagonistes mais peut-être aussi par les lecteurs.
Nami : Je ne sais pas s'il va aller jusqu'à la démission, ça ne sert à rien de rêver. Tu regardes quoi Luffy ?
Luffy, fixant l'auteur : ?
Auteur, enlève ses boules quiès de ses oreilles : …bien, je suppose que le bureau des pleurs est terminé. Dîtes moi si vous avez aimé ou non en laissant une petite review. A bientôt pour le prochain chapitre.
Tout le monde hormis Robin, s'exclamant avec force : Il a rien écouté !
